Pour lutter contre la crise climatique, nous avons besoin de plus de jeunes sur le terrain
S’il est de plus en plus précaire de faire carrière dans l’agriculture, il est aussi de plus en plus contraignant de le faire.
Pour de nombreux jeunes, l’agriculture offre une voie unique et audacieuse face aux NOMBREUSES crises convergentes et cumulées qui menacent notre avenir.
Comme nous l’avons expliqué dans « Pourquoi je suis agriculteur : Réflexions sur mon choix de carrière absurde », une nouvelle vague de jeunes gens revient à la terre.
Nous pratiquons l’agriculture pour lutter contre la crise climatique, pour résister à la machine des entreprises, pour renforcer nos communautés, pour guérir notre relation avec la terre et pour faire partie de quelque chose de plus grand que nous.
Cela signifie que nous cultivons différemment.
» 89 % des nouveaux et jeunes fermiers interrogés utilisent des pratiques écologiques.
«
– » Les nouveaux fermiers et les politiques alimentaires au Canada » (Laforge et al. 2018).
En tant que jeunes fermiers, nous trouvons un moyen de faire ce travail en accord avec nos valeurs ; que l’on parle de régénération, d’agriculture biologique ou d’agroécologie, nous apprenons à cultiver nos terres d’une manière qui fait partie de la solution.
À l’heure actuelle, l’agriculture et les changements d’affectation des sols qui y sont liés sont responsables d’un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Au Canada, l’agriculture représente 12 % des émissions. « Alors que notre pays s’efforce de réduire ses émissions de 30 % ou plus d’ici à 2030 et de les ramener à zéro au milieu du siècle, l’agriculture, comme d’autres secteurs, devra opérer des changements transformateurs ».
(Le maintien du statu quo dans le secteur agricole n’est pas envisageable.
Il est clair que l’engagement manifeste des jeunes fermiers en faveur de l’agriculture agroécologique est essentiel pour lutter contre la crise climatique :
« L’agriculture biologique apporte des avantages en soi, mais elle confère le méta-bénéfice d’ajouter de la diversité et des capacités humaines à notre paysage agricole. Ajouter des milliers de fermières et de fermiers biologiques à la campagne canadienne, c’est ajouter des milliers de femmes et d’hommes bien informés, habitués à réfléchir attentivement à l’interface entre l’agriculture et la biologie, experts dans la résolution de problèmes agronomiques sans intrants achetés, et ouverts à l’expérimentation de nouvelles techniques.
Il n’y a pas de meilleure façon de positionner l’agriculture canadienne pour relever les défis à venir en matière de climat et de production végétale que de multiplier le nombre de fermes, de fermiers et d’acres biologiques. »
–
S’attaquer à la crise agricole et à la crise climatique
Le rapport annuel de l’Union Nationale des Fermiers, 2019
À une époque où nous avons désespérément besoin de plus de fermières, et non de moins, il devient important de comprendre ce qui pourrait inspirer ce changement.
Nous avons pris contact avec de jeunes fermières et fermiers de toute la Colombie-Britannique pour leur poser la question suivante : « Pourquoi faites-vous de l’agriculture ? » afin de donner un sens à ce choix de carrière apparemment fou. Voici quelques-unes des réponses que nous avons reçues :
« Je suis agriculteur parce que je crois fermement à l’adaptation. Tout se résume au fait que nous, en tant qu’êtres humains, devons nous adapter en même temps que tout ce qui se passe. Nous devons changer en même temps que nos plantes, nos semences et nos aliments. Il s’agit également de reconnecter les gens à la terre et aux lieux. Les fermières et les gens en général ont été très déconnectés de cette réalité. Il y a beaucoup de guérison à attendre de cette reconnexion à la terre ».
– Tiffany Traverse, 4th Sister Farm
« Je pratique l’agriculture parce que j’en ai la responsabilité ancestrale. Mes ancêtres ont mis beaucoup de compétences et de travail à cultiver cette relation avec les plantes et, pour les honorer, je dois maintenir cette relation. Je cultive aussi pour les futurs ancêtres, pour que les enfants aient les mêmes semences et qu’ils aient un lien avec ces plantes. Je cultive parce que c’est une compétence vraiment nécessaire, en particulier face au changement climatique où nous ne pouvons plus dépendre des aliments importés »
– Alisha, Legacy Growers Collective
« Je pratique l’agriculture parce que j’ai l’impression d’être la meilleure version de moi-même lorsque je suis agriculteur. Je me sens enracinée, j’ai l’impression de faire quelque chose d’utile, d’assurer la sécurité alimentaire locale et de prendre soin de la terre. Et que je m’attaque à des problèmes plus importants comme le changement climatique, l’injustice alimentaire, d’une manière très concrète ».
– Noa Levart, jeune fermiere
« C’est la seule chose qui me permet de rester sain d’esprit. C’est là que je me sens le plus moi-même, les mains dans la terre ».
– Ashala Daniel, Solstedt Organics
« L’agriculture est une belle forme d’application des connaissances et de travail acharné en même temps. Il y a quelque chose de très ancré dans notre corps qui nous fait sentir chez nous lorsque nous travaillons le sol et la terre. Si l’on ajoute à cela la quantité d’air frais et d’exercice que l’on fait au travail, c’est un mode de vie très satisfaisant.. » – Michael Abbott, Blue Grouse Winery
« Je pratique l’agriculture en partie à cause de l’héritage. Notre exploitation a commencé avec mes arrière-grands-parents, mais elle se poursuit en Russie depuis bien plus longtemps que cela. Je pratique l’agriculture à petite échelle pour des raisons de bien-être animal et de protection de l’environnement.
– Jeune fermiere de la vallée du Fraser
Comme le révèlent ces réponses, nos motivations sont multiples et nous portons de nombreuses casquettes.
Nous sommes des membres de la communauté, des gardiens de la terre, des fournisseurs d’aliments, des gardiens des traditions familiales et culturelles, des militants politiques, des entrepreneurs, des gardiens du savoir, des pionniers.
Et, nous sommes des leaders en matière de climat.
Restez à l’écoute de nos prochains blogs qui exploreront l’impact de la crise climatique sur nous, jeunes fermiers, et une vision pour l’avenir.