Souveraineté alimentaire

La Nationale des Fermiers et d’autres organisations d’agriculteurs familiaux, de paysans, d’indigènes et de travailleurs ruraux travaillent au sein du mouvement mondial La Vía Campesina pour résister aux accords commerciaux mondiaux et à l’OMC, mettre fin à la destruction des communautés, des cultures et de l’environnement et construire une alternative : la souveraineté alimentaire.

La souveraineté alimentaire consiste à donner aux gens – fermiers et consommateurs – les moyens de prendre les décisions importantes en matière d’alimentation et d’agriculture. C’est la condition dans laquelle les gens définissent leurs propres systèmes alimentaires et agricoles afin de produire des aliments sains et culturellement appropriés pour les gens grâce à des méthodes écologiquement saines et durables. Le concept de souveraineté alimentaire s’articule autour de six piliers :

Souveraineté alimentaire :

  1. se concentre sur l’alimentation des personnes
  2. valeurs fournisseurs de denrées alimentaires
  3. localise les systèmes alimentaires
  4. met le contrôle au niveau local
  5. développe les connaissances et les compétences
  6. travaille avec la nature

Téléchargez un PDF expliquant les six piliers en détail

Nettie Wiebe, ancienne présidente de l’UNF, a participé à la formation de la LVC et à la définition de ses objectifs :

“Je me souviens de discussions longues, profondes, parfois controversées, qui se prolongeaient tard dans la nuit, alors que nous nous efforcions de trouver un terme qui rendrait compte de ce pour quoi nous nous battions. Le terme conventionnel de “sécurité alimentaire” est inadéquat. Il ne s’agissait pas seulement de produire plus de nourriture ou de la distribuer plus efficacement. Nous étions confrontés à des questions fondamentales de pouvoir et de démocratie : Qui contrôle les ressources de production alimentaire telles que la terre, l’eau, les semences et la génétique, et à quelles fins ? Qui décide de ce qui est cultivé, comment et où, et pour qui ? Nous avions besoin d’un langage qui exprime les dimensions politiques de notre lutte.

La souveraineté alimentaire est un terme de ce type. Elle suscite le discours nécessaire sur le pouvoir, la liberté, la démocratie, l’égalité, la justice, la durabilité et la culture. La nourriture n’est plus considérée comme un simple produit de marché, mais elle est réinsérée dans le contexte social, écologique, culturel et local en tant que source de nutrition, de moyens de subsistance, de sens et de relations“. Nyéléni Newsletter | No.30

En 2007, l’UNF a participé au Forum international historique de Nyéléni sur la souveraineté alimentaire au Mali, où plus de 500 membres d’organisations de pays à faible revenu de 80 pays se sont réunis pour construire un mouvement mondial en faveur de la souveraineté alimentaire. Les participants au forum ont affiné leur compréhension de ce nouveau paradigme des relations entre l’alimentation et l’agriculture dans la déclaration de Nyéléni.

La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite par des méthodes écologiquement saines et durables, et leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles. Elle place les aspirations et les besoins de ceux qui produisent, distribuent et consomment la nourriture au cœur des systèmes et des politiques alimentaires, plutôt que les exigences des marchés et des entreprises. Il défend les intérêts et l’inclusion de la prochaine génération. Il propose une stratégie de résistance et de démantèlement du régime commercial et alimentaire actuel, ainsi que des orientations pour des systèmes alimentaires, agricoles, pastoraux et halieutiques déterminés par les producteurs et les utilisateurs locaux. La souveraineté alimentaire donne la priorité aux économies et aux marchés locaux et nationaux et favorise l’agriculture paysanne et familiale, la pêche artisanale, le pastoralisme, ainsi que la production, la distribution et la consommation de denrées alimentaires sur la base de la durabilité environnementale, sociale et économique. La souveraineté alimentaire promeut un commerce transparent qui garantit des revenus équitables à tous les peuples ainsi que le droit des consommateurs à contrôler leur alimentation et leur nutrition. Il garantit que les droits d’utilisation et de gestion des terres, des territoires, des eaux, des semences, du bétail et de la biodiversité sont entre les mains de ceux d’entre nous qui produisent des denrées alimentaires. La souveraineté alimentaire implique de nouvelles relations sociales exemptes d’oppression et d’inégalité entre les hommes et les femmes, les peuples, les groupes raciaux, les classes sociales et économiques et les générations.

Déclaration de Nyéléni

Téléchargez notre brochure sur la souveraineté alimentaire

Le Comité des Programmes Internationaux (IPC) de l’UNF a produit une brochure de 12 pages sur la souveraineté alimentaire. Vous pouvez le télécharger en anglais et en français en cliquant sur les images ci-dessous. Si vous souhaitez obtenir plusieurs exemplaires de la brochure, vous pouvez demander ici la version destinée aux imprimeurs, qui sera imprimée dans votre imprimerie locale.

S'attaquer à la crise agricole et à la crise climatique

Cultiver la souveraineté alimentaire

Émissions agricoles de gaz à effet de serre au Canada : Deuxième édition

Cultiver la souveraineté alimentaire

En 2008, un ambitieux projet de trois ans, le People’s Food Policy Project (PFPP), a permis de développer et de sensibiliser le public au concept de souveraineté alimentaire dans la société canadienne en impliquant plus de 3 000 personnes de tout le pays dans des conversations intentionnelles, souvent difficiles, sur la politique alimentaire.

Le projet fait honneur au travail de la Commission alimentaire populaire des années 1970, qui a mis en évidence les liens entre la justice sociale, la durabilité écologique et les moyens de subsistance des fermières dans son rapport final ” The Land of Milk and Money ” (PDF).

En 2011, le PFPP a publié un rapport de synthèse – Remettre les pendules à l’heure (PDF) – ainsi qu’une série de documents de discussion plus détaillés sur des domaines politiques clés. Le travail entamé par le People’s Food Policy Project se poursuit par l’intermédiaire de Sécurité alimentaire Canada, de ses groupes membres et affiliés et des organisations communautaires, dont l’UNF.