National | Lettre

Besoin urgent de soutien pour augmenter la capacité des abattoirs locaux et régionaux

Mémo à : Round Table / Table Ronde (AAC/AAC)
AAC – COVID-19 – Groupe de travail industrie-gouvernement
De la part de : Katie Ward, présidente de l’UNF

Re : Besoin urgent de soutien pour augmenter la capacité des abattoirs locaux et régionaux

Comme vous le savez, la Nationale des Fermiers a écrit à la table ronde d’AAC le 21 mai pour donner son avis et son orientation sur le fonds de 77 millions de dollars alloué pour aider les transformateurs de produits alimentaires à faire face aux conséquences de COVID 19. Depuis, le Fonds de transformation d’urgence a été annoncé, et nous craignons qu’il ne réponde pas de manière adéquate aux problèmes critiques de capacité qui affectent les fermières qui dépendent des abattoirs locaux et régionaux pour tuer et transformer le bétail qu’elles ont élevé.

Il existe des écarts importants entre les offres du Fonds de traitement des urgences et les besoins que nous avons identifiés. En outre, à mesure que les effets du COVID deviennent plus apparents, nous constatons des pressions supplémentaires sur la capacité des abattoirs locaux et régionaux dans l’ensemble du Canada. Il y a eu une augmentation du nombre de Canadiens qui ont décidé d’élever quelques animaux (principalement des porcs) pour la consommation domestique et qui devront les faire abattre ; des chasseurs qui amèneront des animaux à découper et à emballer pour leur propre usage ; les exploitations agricoles qui, en réponse à la COVID, ont modifié leurs activités, passant de la production de produits de base à la vente directe au consommateur – en changeant leurs plans d’abattage, passant d’installations inspectées par le gouvernement fédéral à des installations inspectées par le gouvernement provincial ; l’abattage d’automne pour l’amélioration du troupeau, qui peut être plus agressif que d’habitude dans les régions où il y a des pénuries d’aliments pour animaux ; et les producteurs locaux de longue date qui ont une demande plus élevée en raison des changements de consommation dus à la COVID. En conséquence, les abattoirs sont déjà complets pour la saison d’automne, beaucoup réservent jusqu’en avril 2021 et certains sont déjà complets pour 2021.

Pour les éleveurs de bovins, un retard excessif dans l’obtention d’une date d’abattage peut avoir pour conséquence que les animaux franchissent le seuil des 30 mois d’âge avant l’abattage, contrairement à l’intention du fermier. Cela entraîne des coûts plus élevés en raison des procédures supplémentaires requises par les règlements sur la santé des animaux pour l’enlèvement, la manipulation et l’élimination des matériels à risque spécifiés provenant de bovins âgés de plus de 30 mois.

L’examen des critères d’éligibilité au Fonds de traitement d’urgence montre qu’il a été conçu pour permettre aux grandes entreprises de conditionnement de viande d’optimiser rapidement et en toute sécurité leur capacité existante et d’augmenter temporairement leur capacité pour faire face aux arriérés. Les fonds non remboursables du programme ne répondent à aucun des problèmes rencontrés par les petits abattoirs que nous avons identifiés. De même, les fonds remboursables disponibles pour les investissements stratégiques sont axés sur l’augmentation de l’automatisation par l’installation de nouveaux équipements. À l’exception des investissements dans les entrepôts frigorifiques, il ne s’agit pas du type d’investissements stratégiques nécessaires pour augmenter le nombre d’abattoirs régionaux et locaux et/ou accroître leur capacité. La date limite de dépôt des demandes, fixée au 31 juillet, et l’obligation de dépenser les fonds avant le 30 septembre 2020 ont également rendu ce programme moins utilisable par les petites entreprises. L’exigence d’éligibilité selon laquelle les candidats doivent fonctionner depuis au moins deux ans a empêché l’utilisation du fonds pour la mise en place de nouvelles capacités dont le besoin se fait cruellement sentir.

Sans une intervention efficace pour soutenir et développer les capacités d’abattage locales et régionales, en particulier pour les volailles, les porcs et les bovins, les fermières qui dépendent de ces établissements seront confrontées non seulement à des pertes de revenus cette année, mais aussi à la perte de leur capacité à servir leurs clients à l’avenir. Les entreprises agricoles qui se sont développées en réponse à la volonté croissante des consommateurs d’acheter des produits locaux ne pourront pas atteindre leur potentiel à un moment où elles seraient en mesure de se développer en taille ou en nombre.

L’augmentation de la demande d’aliments produits localement, en particulier de viande, en réponse à COVID a été largement signalée dans tout le Canada. Cette situation a l’étoffe d’une réussite économique – une lueur d’espoir dans le nuage très sombre de la pandémie – mais des investissements sérieux et ciblés dans la création et l’expansion de son infrastructure sont nécessaires pour permettre à cette source émergente de prospérité locale de s’établir solidement.

Par conséquent, nous souhaitons réitérer notre demande pour ce qui suit :

  • Soutien à la transition vers de nouveaux opérateurs, afin de promouvoir la continuité du service lorsque les installations sont vendues ou rouvertes, par exemple
    • Aide à la modernisation et à la rénovation des installations pour répondre aux besoins actuels
    • Assistance pour s’y retrouver dans les réglementations relatives à la sécurité alimentaire
    • Bourses pour soutenir la formation du personnel
  • Accélérer le renouvellement des autorisations afin que les installations fermées puissent rouvrir rapidement. Envisager la création d’un régime d’autorisation d’urgence pour les opérations à faible risque qui desservent de petits marchés locaux.
  • Embaucher et former davantage d’inspecteurs provinciaux et fédéraux afin de maximiser la capacité des petites usines.
  • Soutien à un plus grand nombre de bouchers – formation, aide au retour à l’emploi pour les bouchers à la retraite.
  • Fournir une assistance pour la mise en conformité avec les exigences réglementaires coûteuses telles que l’élimination des MRS.

Nous attendons avec impatience votre réponse rapide avec un programme conçu pour soutenir les infrastructures d’abattage locales et régionales nécessaires pour faire face aux retards croissants liés à Covid-19 et garantir que les mesures positives prises en faveur d’un système alimentaire plus résilient ne soient pas contrecarrées.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

(signé)
Katie Ward
Président de l’UNF