UPOV
L’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) est une organisation intergouvernementale qui a élaboré des lois types permettant aux développeurs de semences de revendiquer des droits de propriété similaires aux brevets. Le Canada a adhéré à l’UPOV et a adopté sa loi type de 1978 en adoptant la loi sur la protection des obtentions végétales en 1990.
La loi modèle de 1991, connue sous le nom d’UPOV 91, renforce les droits des multinationales semencières telles que Bayer, Syngenta, Dow-DuPont, Limagrain, Viterra, Pioneer et Cargill, tout en limitant les droits des fermières. Le Canada a officiellement adopté l ‘UPOV 91 le 19 juin 2015.
En adoptant l’UPOV 91, le Canada a.. :
- a réduit la liberté et l’indépendance des fermières canadiennes en rendant beaucoup plus difficile la conservation et la réutilisation des semences de nouvelles variétés de plantes, ce qui les oblige à payer plus cher pour les semences ;
- a ouvert la voie à un système de redevances au point final qui permettrait aux semenciers de percevoir des redevances sur l’ensemble des cultures issues des nouvelles variétés, y compris sur chaque coupe de foin des cultures fourragères, s’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas les percevoir sur les semences.
- a transféré des millions de dollars chaque année des fermiers aux détenteurs de droits d’obtenteur.
- a consolidé le pouvoir et le contrôle des plus grandes entreprises agroalimentaires du monde sur les semences, et donc sur le système agricole et alimentaire canadien.
- a réduit la liberté et l’indépendance des fermières canadiennes en rendant beaucoup plus difficile la conservation et la réutilisation des semences de nouvelles variétés de plantes, ce qui les oblige à payer plus cher pour les semences ;
- a ouvert la voie à un système de redevances au point final qui permettrait aux semenciers de percevoir des redevances sur l’ensemble des cultures issues des nouvelles variétés, y compris sur chaque coupe de foin des cultures fourragères, s’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas les percevoir sur les semences.
- a transféré des millions de dollars chaque année des fermiers aux détenteurs de droits d’obtenteur.
- a consolidé le pouvoir et le contrôle des plus grandes entreprises agroalimentaires du monde sur les semences, et donc sur le système agricole et alimentaire canadien.
De même, suite à l’adoption par le Canada de l’UPOV 91 :
- Le droit des fermières de conserver, de stocker ou de nettoyer de nouvelles variétés de semences pour les replanter a été transformé en un privilège – qui peut être retiré par voie réglementaire. Pour en savoir plus, lisez le projet de loi C-18 et le privilège des fermières.
- Les entreprises ont droit à des redevances pendant au moins 20 ans sur chaque nouvelle variété pour laquelle elles détiennent des droits d’obtenteur (contre 18 ans auparavant dans le cadre du régime UPOV 78 du Canada).
- Les nettoyeurs de semences qui conditionnent et traitent les semences, ainsi que les moulins et les transformateurs qui achètent des cultures issues de nouvelles variétés, devront s’assurer que le fermier-vendeur a payé des redevances au titre de la protection des obtentions végétales pour éviter le risque de litige. risque de litige par le titulaire du droit d’obtenteur.
Demandes de paiement de redevances au titre de l’UPOV 91 paiement de redevances, ainsi que les futures restrictions potentielles sur les semences de ferme, auront des implications à long terme à long terme pour l’agriculture canadienne modifiera sa structure et et affecteront négativement les moyens de subsistance des fermiere . Voici quelques-uns des changements probables :
- un coût de production à l’hectare plus élevé en raison de l’augmentation du prix des semences ;
- des marges plus faibles parce que si des redevances d’utilisation finale sont mises en place, elles réduiront le revenu brut potentiel à la vente ;
- des exploitations moins nombreuses et plus grandes parce que la baisse de la rentabilité entraînera une augmentation des échelles de production ;
- la perte d’entreprises indépendantes de nettoyage de semences la perte d’entreprises indépendantes de nettoyage de semences, les fermières achetant désormais leurs semences directement auprès des titulaires de droits d’obtenteur ou de leurs licenciés, au lieu de nettoyer une partie de leurs récoltes pour les utiliser comme semences ;
- l’augmentation des litiges une augmentation des litiges au sein de la chaîne de valeur, les titulaires de droits d’obtenteur cherchant à maximiser les revenus tirés des redevances ;
- l’utilisation accrue d’intrants tels que les engrais, les herbicides et les insecticides, les fermières cherchant à maximiser les rendements et à réduire les risques pour couvrir l’augmentation du coût des semences ;
- effets négatifs sur l’air, l’eau, le sol, la biodiversité en raison de l’utilisation accrue d’intrants ;
- la perte de communautés rurales dynamiques la diminution de l’activité économique due au transfert des richesses des fermiers locaux vers des détenteurs de droits d’obtenteur éloignés, souvent étrangers.
L’UPOV 91 interagit également avec d’autres parties du système de réglementation des semences du Canada. Les modifications proposées et récentes du règlement sur l’enregistrement des variétés et la privatisation de l’inspection des cultures de semences généalogiques contribuent toutes à renforcer le contrôle que les entreprises semencières peuvent exercer sur les fermières et le système alimentaire. L’UNF a mis en garde contre ces mécanismes dans son document de 2006 intitulé » Analyse de la proposition de l’Agence canadienne d’inspection des aliments visant à faciliter la modernisation du cadre réglementaire des semences ». L’UPOV 91 est une dent de plus sur le « cliquet corporatif » utilisé pour accroître et enraciner le pouvoir des sociétés agro-industrielles mondiales sur les fermières et notre approvisionnement en nourriture.
Il existe des alternatives à l’UPOV 91 !
Promouvoir l’adoption d’une loi sur les semences véritablement favorable aux agriculteurs , qui concilie les intérêts du public, des fermiers et des obtenteurs d’une manière acceptée par le public canadien, et qui permette au Canada de respecter ses obligations internationales en matière de protection des droits de propriété intellectuelle.
Rétablir le financement de la sélection végétale publique. Les sélectionneurs publics du Canada sont respectés dans le monde entier et ont apporté une contribution inestimable à l’agriculture canadienne. Par exemple, le canola a été développé par des sélectionneurs publics de l’Université du Manitoba dans les années 1970. Laird, une variété de lentille adaptée à la production des prairies, a été développée au Centre de développement des cultures (CDC) de l’Université de la Saskatchewan. Presque toutes nos variétés de blé ont été développées par AAC en collaboration avec plusieurs universités canadiennes. Aucune de ces variétés n’aurait fait partie de l’agriculture canadienne sans le soutien à long terme du gouvernement à la sélection végétale publique. Les bénéfices de cet investissement public sont évidents.
Les budgets fédéraux de 2012 à 2015 ont réduit le financement de la sélection végétale publique, et les fonds restants sont dirigés vers des partenariats de financement public-privé et des initiatives de commercialisation. Les fonds publics sont donc orientés vers le soutien d’intérêts commerciaux privés plutôt que vers la recherche d’intérêt public pour le bien de la population.
Faire passer la sélection végétale publique au niveau de la variété. Le gouvernement fédéral a cessé de financer la sélection végétale publique des principales cultures céréalières au-delà du développement du matériel génétique, qui doit ensuite être vendu à des sélectionneurs privés pour développer des variétés destinées à la commercialisation. Les nouvelles variétés ainsi développées sont des propriétés privées et font l’objet de droits d’obtenteur. Les fermières, qui financent cette recherche grâce à leurs cotisations, paieront une fois de plus grâce à l’augmentation des redevances accordées dans le cadre de l’UPOV 91. Ce système où des intérêts privés bénéficient d’un double avantage – d’abord en utilisant des fonds publics pour la recherche et ensuite en percevant des redevances sur les semences et la production – est injuste et va à l’encontre de l’intérêt public.
Protéger les fermières des litiges coûteux devant les tribunaux concernant les variétés végétales et les brevets. L’UNF recommande au gouvernementde créer un organisme similaire à la Commission canadienne des grains qui réglerait les litiges. Les fermières seraient alors sur un pied d’égalité avec les multinationales, et les frais de justice n’entraveraient pas leur défense.
Les « accords commerciaux » sont utilisés pour faire respecter les droits des obtenteurs et empêcher les fermières de conserver leurs semences. Voir AECG et C-18 = Trop de pouvoir pour les entreprises semencières et la fiche d’information n°6 pour savoir comment l’AECG est lié à l’attaque contre notre droit de conserver des semences. Les négociations du Partenariat transpacifique (TPP) exigent que les pays signent l’UPOV 91.
Lors de la convention 2012 de l’UNF, Terry Boehm, alors président de l’UNF, a fait une présentation intitulée » UPOV ’91 Again« , décrivant l’état de l’attaque sur la conservation des semences.
Vous serez peut-être également intéressé par le film » Seeds of Change« , un documentaire réalisé dans le cadre d’une étude plus vaste, une analyse des risques liés aux cultures génétiquement modifiées dans les Prairies canadiennes, axée sur les fermières.
En 2005, l’UNF a travaillé avec des alliés et des citoyens dans tout le Canada et nous avons pu empêcher les modifications de la loi sur les semences qui étaient proposées dans le cadre de l’examen du secteur des semences.
Ensemble, nous pouvons garder le contrôle de l’approvisionnement vital en semences du Canada.