L’UNF demande au Premier ministre de protéger fermement la gestion de l’offre au Canada
14 juin 2018
Le très honorable Justin Trudeau
Chambre des communes
Ottawa, Ontario K1A 0A6
justin.trudeau@parl.gc.ca
justin.trudeau@parl.gc.ca
Monsieur le Premier ministre Trudeau,
Nous comprenons que vous subissiez d’énormes pressions pour renoncer aux intérêts canadiens dans les négociations avec les États-Unis afin de parvenir à un nouvel accord sur l’ALENA. Le président Trump utilise des arguments très injustes, notamment lorsqu’il cible les droits de douane qui protègent la gestion de l’offre canadienne. Les États-Unis, comme les pays européens, offrent d’énormes programmes de soutien des prix aux fermiers en général et aux producteurs laitiers en particulier. Ils le font pour permettre aux fermières de survivre à un prix du marché mondial des produits laitiers extrêmement bas, causé, entre autres, par les augmentations à deux chiffres de la production des producteurs laitiers américains et européens. Les fermiers canadiens ne sont pas à l’origine de cette surabondance – parce qu’ils ont une discipline de production, ils ne surproduisent pas. Au Canada, nous n’avons pas besoin d’un programme de subventions gouvernementales, car notre système de gestion de l’offre récompense suffisamment les fermières laitières efficaces sur le marché. Une étude récente des Producteurs laitiers du Canada (PLC), réalisée par AC Nielsen Canada, a montré que les produits laitiers sont 17 % moins chers au Canada qu’aux États-Unis.
Nous sommes en contact étroit avec des groupes d’agriculteurs aux États-Unis qui s’organisent pour mettre en place des systèmes de gestion de l’offre dans leur pays. Après avoir étudié et compris les avantages du système canadien, ces groupes agricoles s’opposent catégoriquement à la demande de concessions laitières du Canada dans le cadre de l’ALENA formulée par le président Trump. Ils considèrent que la gestion de l’offre est le seul moyen pour les fermières américaines de survivre.
Il est primordial que le gouvernement canadien protège la gestion de l’offre dans l’intérêt des fermières, des consommateurs et des contribuables. L’affaiblir coûterait cher au gouvernement en termes de création de programmes de sauvetage pour les fermières et les consommateurs canadiens paieraient probablement des prix plus élevés pour une qualité moindre.
Nous vous demandons instamment de rester ferme dans la protection de la gestion de l’offre canadienne.
D’autres accords commerciaux ont déjà affaibli la protection de la gestion de l’offre. Il faut que cela cesse. La gestion de l’offre est un pilier économique pour le Canada rural et s’est révélée être un exemple à suivre.
Nous vous demandons de faire preuve de leadership et de rester ferme.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,
Jan Slomp
Vice-président Politique,
CC : Hon. Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères ; Hon. Lawrence MacAulay, ministre de l’agriculture