National | Communiqué de presse

Selon l’UNF, les fermiers sont perdants si les États-Unis et le Canada approuvent l’acquisition de Monsanto par Bayer.

Saskatoon-Le 30 mai 2018, le Bureau de la concurrence du Canada a approuvé l’acquisition de Monsanto par Bayer sous certaines conditions, un jour après que le ministère de la Justice des États-Unis a annoncé qu’il approuvait l’opération. Monsanto est la plus grande entreprise de semences au monde ; Bayer est la plus grande entreprise de pesticides au monde. Les deux entreprises vendent également des systèmes d’agriculture numérique, celui de Monsanto étant le plus utilisé. La nouvelle société deviendra la plus grande entreprise intégrée au monde dans le domaine de l’agriculture numérique, des semences et des pesticides. L’Union européenne, le Brésil, la Russie et la Chine ont déjà approuvé l’accord.
Pour répondre aux préoccupations des régulateurs concernant l’impact négatif de l’opération sur la concurrence, Bayer a proposé de vendre à BASF ses activités dans le domaine des semences et des pesticides. Les régulateurs ont fait de la cession de ces actifs une condition de leur approbation. Bayer devra également permettre à BASF, ainsi qu’aux entreprises agroalimentaires russes et chinoises, d’utiliser ses plateformes d’agriculture numérique sous licence.
The (), ainsi que des organisations agricoles du monde entier, s’opposent à l’accord.
L’approbation du rachat de Monsanto par Bayer fait suite à l’approbation, en février 2017, de l’achat de Syngenta par ChemChina et à la fusion, en juin 2017, des géants des semences et de l’agrochimie, Dow et DuPont. En septembre 2017, le Canada a autorisé la fusion des sociétés d’engrais Agrium et PotashCorp fertilizer, créant ainsi Nutrien.
“En tant que fermières, nous sommes confrontées à une concentration sans précédent des entreprises de semences, de produits chimiques et d’engrais avec lesquelles nous traitons”, a déclaré Jan Slomp, , première vice-présidente (politique). “Lorsque si peu d’entreprises contrôlent plus de la moitié du marché, nous devons nous contenter de ce que les entreprises veulent fournir aux prix qu’elles veulent pratiquer”.
“Les options qui s’offrent aux fermières sont de plus en plus réduites. Les problèmes que les fermières ont identifiés ne sont pas résolus parce que ces entreprises peuvent faire leurs profits en augmentant leur empreinte et en contrôlant le marché à leur place. La réduction du travail du sol a permis d’améliorer considérablement la conservation des sols, mais lorsqu’elle s’accompagne de méthodes faisant appel à des semences brevetées et à des produits chimiques, elle entraîne une trop grande dépendance à l’égard d’un petit nombre d’entreprises”, fait remarquer M. Slomp. “De nombreux fermiers luttent contre la résistance de la folle avoine aux herbicides, et le fait d’avoir moins d’entreprises ne règle pas ce problème. La concentration de la propriété dans les secteurs des semences, de l’agrochimie et de l’agriculture numérique donne aux entreprises comme la nouvelle organisation Bayer-Monsanto un pouvoir indu par rapport aux gouvernements et aux médias, ce qui rend d’autant plus difficile l’obtention d’un soutien à la recherche sur les alternatives agronomiques qui laissent plus de liberté aux fermières et qui réduisent leurs coûts.”
“Il est insensé de croire qu’une véritable concurrence entre quatre entreprises agroalimentaires mondiales qui contrôlent plus de 70 % du marché permettra de maintenir les prix des intrants à un niveau bas et de stimuler l’innovation”, a déclaré M. Slomp. “Des coentreprises entre elles sont toujours possibles, elles se concèdent mutuellement des licences d’utilisation de leurs produits, et aucune n’a rien à gagner à réduire les prix qu’elles facturent aux fermières pour leurs produits.”
“Avec l’expansion de l’agriculture numérique, un système qui permet aux entreprises de semences et de produits chimiques de collecter et de compiler des données détaillées sur nos exploitations et de les utiliser comme bon leur semble, nos inquiétudes sont amplifiées”, a averti M. Slomp. “Nous ne devrions pas être paralysés par ce que font ces entreprises. Les fermières doivent être aux commandes. C’est pourquoi le site milite en faveur de la souveraineté alimentaire, qui permet aux fermières et aux communautés de prendre les décisions importantes concernant notre système alimentaire. Nous demandons à nos gouvernements de protéger nos terres et notre alimentation en limitant, et non en renforçant, le pouvoir des multinationales de l’agroalimentaire”.
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Pour plus d’informations :
Jan Slomp, Vice-président (politique) : (250) 898-8223 ou (403) 704-4364