National | Communiqué de presse

Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans officiellement adoptée par l’Assemblée générale

La Via Campesina entre dans l'histoire

Jessie MacInnis (Nationale des Fermiers), Allison Cohen (WhyHunger), Smita Nerula (Elisabeth Haub School of Law, Pace University), et Marc Edelman (City University of New York) ont célébré l’adoption de l’UNDROP à l’Assemblée générale des Nations unies, Dec 17, 2018.

New York – La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) a été formellement adoptée aujourd’hui par la 73ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette adoption fait suite au vote de la troisième commission de l’Assemblée générale, le 19 novembre, qui a recueilli 121 voix pour, 8 contre et 54 abstentions. Cette ratification introduit formellement la Déclaration en tant qu’instrument des droits de l’homme des Nations Unies, et servira d’outil à La Via Campesina (LVC) et à ses alliés pour poursuivre la lutte pour la reconnaissance des droits des paysans dans le monde entier. La Via Campesina a largement contribué à faire passer la déclaration de la base à la scène internationale.

« Il s’agit d’un moment passionnant et véritablement novateur pour La Via Campesina. Disposer d’un instrument internationalement reconnu au plus haut niveau de gouvernance, qui a été écrit par et pour les paysans de tous les continents, est une formidable réussite. Disposer d’un tel outil pour soutenir notre travail continu au niveau local est inestimable », a déclaré Jessie MacInnis de la Nationale des Fermiers, qui était présente à l’Assemblée générale des Nations unies pour l’adoption aujourd’hui. Elle a également fait partie d’une délégation de dirigeants paysans de LVC qui ont fait pression pour obtenir le soutien de l’État avant l’adoption de la déclaration lors du troisième comité de l’Assemblée générale, le 19 novembre. L’UNF est un membre fondateur de LVC.

« Cette déclaration envoie un message important : nos moyens de subsistance sont importants et nos méthodes de production alimentaire à petite échelle sont vitales pour un avenir durable. Elle a le potentiel de servir non seulement les fermières, mais aussi les communautés rurales et les consommateurs, car la société dans son ensemble bénéficiera de la concrétisation des droits des paysannes et des paysans. La nature non contraignante de la déclaration représente un défi, mais elle n’en demeure pas moins un outil extrêmement puissant que les organisations pourront utiliser dans le cadre de leurs activités de lobbying au niveau local et dans le système judiciaire. Tout comme la Déclaration universelle des droits de l’homme a établi la norme pour le droit des droits de l’homme, nous espérons que l’UNDROP pourra servir de base », a ajouté M. MacInnis.

Le Canada a maintenu son abstention. Le Canada a fait part de ses préoccupations concernant les droits collectifs, affirmant que les questions prioritaires identifiées dans la déclaration sont traitées par les instruments internationaux existants et la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. La question des droits collectifs a été soulevée par de nombreux États, arguant qu’ils ne sont pas reconnus par le droit international et qu’ils ne sont reconnus par aucun des principaux traités internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Maintenant que la déclaration est un instrument international reconnu, LVC et ses alliés s’efforceront d’élaborer des stratégies de mise en œuvre adaptées à un large éventail de contextes nationaux et régionaux. LVC se mobilisera pour confronter les violations des droits des paysans aux articles de la Déclaration et pour faire pression en faveur de politiques et de stratégies qui protègent et respectent la valeur des paysans au sein des communautés rurales et leur rôle crucial en tant que gardiens consciencieux de la terre et producteurs d’aliments durables.

M. MacInnis a conclu en déclarant : « Aujourd’hui, nous célébrons une formidable réussite pour LVC, mais la lutte pour la justice, la dignité et le soutien des moyens de subsistance des paysans est loin d’être terminée ».

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Pour plus d’informations :
Jessie MacInnis, vice-présidente de la jeunesse de l’UNF : (902) 292-1040