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RE : Demande de communication au gouvernement brésilien sur les plantations d’eucalyptus

Monsieur le Premier ministre,

RE : Demande de communication au gouvernement brésilien sur les plantations d’eucalyptus

Nous vous écrivons pour exprimer notre solidarité avec les Quilombolas (de la communauté de Volta Miúda- Caravelas, à l’extrême sud de Bahia et d’autres du nord de l’Espírito Santo) du Brésil qui luttent pour la reconnaissance de leurs territoires ancestraux face à l’expansion des plantations d’eucalyptus.

Nous vous demandons d’exprimer notre inquiétude au président du Brésil et de lui demander de soutenir les communautés Quilombola (Quilombos) dans leurs efforts pour arrêter l’empiètement des plantations d’eucalyptus.

Les Quilombo sont des communautés créées par des Noirs qui ont échappé et résisté au régime d’esclavage qui a prévalu au Brésil pendant plus de 300 ans, jusqu’à son abolition en 1888. Les Quilombos se sont formés dans des zones rurales isolées du Brésil. Le droit des Quilombos à un titre foncier légal a été officiellement reconnu par la Constitution brésilienne de 1988, mais l’expansion continue des plantations d’eucalyptus viole ce droit et cause de graves préjudices.

Depuis des décennies, les plantations d’eucalyptus à grande échelle envahissent le paysage forestier du Brésil. La société brésilienne Suzano, l’une des plus grandes entreprises de pâte à papier et de papier au monde, est l’un des principaux moteurs de l’expansion des plantations sur des terres revendiquées par les communautés indigènes, quilombolas et paysannes. Ces communautés dépendent de terres et d’eaux saines pour cultiver des aliments destinés à nourrir leurs familles et à maintenir leurs cultures. Or, outre le déplacement des communautés, la monoculture extensive d’eucalyptus épuise les sources d’eau locales et empoisonne souvent la terre et l’eau avec des pesticides, ce qui rend difficile la culture d’aliments et l’élevage d’animaux.

Ces plantations perturbent les vies et les moyens de subsistance et détruisent la diversité biologique. Les problèmes sociaux et écologiques posés par ces plantations s’intensifieront si Suzano commence à planter ses eucalyptus tolérants au glyphosate issus du génie génétique (GM ou génétiquement modifiés), récemment approuvés.

Des représentants du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB), ainsi que des délégués de groupes de la société civile d’Argentine, du Chili, d’Allemagne, d’Irlande, du Japon, de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis, ont rencontré certaines de ces communautés au Brésil en mai 2023 et ont entendu parler des impacts environnementaux et sociaux des monocultures d’eucalyptus et des actions destructrices connexes de Suzano.

En tant que gouvernement soucieux de faire respecter les droits des peuples autochtones et de protéger l’environnement, nous vous demandons d’exprimer votre préoccupation au président du Brésil et de demander au gouvernement brésilien de veiller au respect des droits des peuples autochtones et des Quilombolas et de mettre un terme à l’expansion des plantations d’eucalyptus au Brésil, en particulier dans la communauté Quilombola de Volta Miúda-Caravelas et dans l’extrême sud de Bahia et le nord de l’Espírito Santo.

Nous vous remercions de l’attention que vous portez à cette question importante.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

Jenn Pfenning, Présidente
Union Nationale des Fermiers

Lucy Sharratt, Coordinatrice
Réseau canadien d’action sur les biotechnologies

Lettre de l’UNF CBAN Re : Demande de communication au gouvernement brésilien sur les plantations d’eucalyptus