Lettre à la Commission canadienne des grains – Normes relatives à la teneur en protéines et en humidité
Le 13 mars, l’UNF a envoyé la lettre suivante au commissaire en chef de la CCG, Doug Chorney, demandant l’application obligatoire des normes relatives aux protéines et à l’humidité dans les silos agréés.
Monsieur le Commissaire Chorney,
Le mercredi21 février 2024, des membres de la Nationale des Fermiers (UNF) ont eu le plaisir de participer aux réunions annuelles d’engagement des parties prenantes de la Commission canadienne des grains (CCG). Nous apprécions l’opportunité de converser avec les commissaires et le personnel de la CCG sur le travail de l’année écoulée et les projets pour l’année à venir.
Dans le cadre de la présentation de la mise à jour, nous avons appris qu’un nombre important de producteurs réclament une surveillance accrue de la part de la CCG dans les silos primaires et les silos de transformation agréés, et que l’enquête menée par la CCG en réponse à ces appels des producteurs a permis de relever des lacunes et des incohérences dans les systèmes de contrôle de la qualité des analyseurs de protéines et de teneur en eau. Vous avez présenté deux documents exposant la réponse de la CCG en ce qui concerne le contrôle des protéines et le contrôle de l’humidité, une norme pour le contrôle des protéines et une norme pour le contrôle de l’humidité.
Lorsque nous avons posé des questions sur la mise en œuvre, nous avons été surpris d’apprendre que la CCG ne prévoyait pas de rendre ces normes obligatoires pour les silos primaires et les silos de transformation agréés – mais plutôt que ces “normes” seraient volontaires et ne seraient en fait que des lignes directrices.
L’UNF est d’avis que la CCG doit se montrer à la hauteur de son mandat, qui est de travailler dans l’intérêt des producteurs de grains, comme le stipule l’article 13 de la Loi sur les grains du Canada: “Sous réserve des autres dispositions de la présente loi et des instructions qui lui sont données par le gouverneur en conseil ou le ministre, la Commission établit et maintient, dans l’intérêt des producteurs de grains, des normes de qualité pour les grains canadiens et réglemente la manutention des grains au Canada, afin d’assurer la fiabilité de la marchandise sur les marchés intérieurs et d’exportation.
Les origines de la CCG sont décrites dans A History of the Canadian Grain Commission 1912-1987. La CCG a été créée pour garantir la normalisation et l’équité en contrôlant les poids, en veillant à ce que les producteurs soient payés ce qui leur est dû et en assurant la normalisation du commerce des céréales au profit des producteurs.
La CCG est née de la volonté de défendre les intérêts des fermiers céréaliers canadiens. Dans les années 1900 et 1910 comme aujourd’hui, la concentration des entreprises dans la chaîne d’approvisionnement en céréales est un problème qui compromet l’accès équitable des fermières au marché des céréales. Dans les années 1900 et 1910, cette concentration du pouvoir sur le commerce des céréales entre les mains d’un petit nombre a conduit à des écarts en toute impunité : au niveau de la qualité et du classement, du sous-poids et du mélange des céréales afin d’obtenir pour le commerce des qualités supérieures à celles qui étaient payées aux fermières dans les campagnes. La CGA et la CCG ont été créées pour “réglementer la manutention des grains au Canada, afin d’assurer la fiabilité de la marchandise sur les marchés intérieurs et d’exportation”.
Le caractère volontaire des normes de la CCG en matière de protéines et d’humidité contribue à la nature disparate de l’environnement actuel, en offrant aux silos la possibilité de contourner les normes. Cela va à l’encontre de l’objectif de normalisation de la chaîne d’approvisionnement canadienne et nuit à la position de la CCG en tant qu’organisme de réglementation. En effet, l’objectif initial de la CCG était de contrecarrer le système disparate de classement et de prix qui était à l’origine de sa création. En l’absence d’application, les silos à grains ne sont pas clairement incités à mettre en œuvre les normes relatives à la teneur en protéines et en eau, en particulier le “programme amélioré” pour les tests.
L’UNF estime que la nature volontaire de la norme proposée pour l’analyse des protéines et de la norme pour l’analyse de l’humidité est en contradiction avec le mandat de la CCG. La CCG doit veiller à ce que les normes soient respectées, non pas volontairement, mais de manière obligatoire, afin que les fermières soient rémunérées équitablement pour leurs produits et leur travail.
L’UNF recommande donc que la CCG
- Mettre en œuvre, dans les silos primaires et de transformation agréés, le “programme amélioré” proposé, décrit dans les documents distribués, Standard for Protein Testing et Standard for Moisture Testing , en tant qu’exigences obligatoires.
Nous attendons une réponse positive à cette recommandation.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,
Jenn Pfenning,
Présidente de l’Union Nationale des Fermiers
Lettre de l’UNF à la CCG sur les normes relatives aux protéines et à l’humidité