Le système canadien de classement des grains n’est pas discriminatoire
Contrairement à l’article d’opinion publié dans le Financial Post du 11 septembre 2018 ( » Here’s the one Ottawa policy in ALENA that even Canadian farmers think is unfair« ), les systèmes canadiens de classement des grains et d’enregistrement des variétés ne sont jamais utilisés pour empêcher l’importation et la vente de céréales américaines au Canada. En fait, de nombreux parcs d’engraissement du sud de l’Alberta importent régulièrement du maïs et de l’orge américains sans aucune restriction. Notre système ne permet pas aux céréales américaines de prétendre être canadiennes, et ce pour de bonnes raisons.
Le système américain d’échanges de céréales n’a pratiquement pas de normes de mérite ou de qualité applicables aux variétés de céréales ou aux normes d’exportation. Il s’agit en grande partie d’un système où l’acheteur doit se méfier. Toute variété de blé qu’une entité souhaite présenter est automatiquement acceptée, sans aucune considération de mérite telle que le rendement ou la qualité, par exemple. Leurs normes d’exportation sont basées uniquement sur les spécifications, et chaque envoi peut avoir des valeurs différentes.
D’autre part, le système canadien a toujours mis l’accent sur la qualité et la régularité de nos céréales, ce qui permet à nos clients d’acheter nos produits en ayant l’assurance que chaque expédition répond à des normes rigoureuses. Chaque variété de céréales enregistrée au Canada doit être soumise à un processus scientifique et à un examen par les pairs qui garantissent qu’elle est égale ou supérieure aux variétés actuelles et qu’elle appartient à une classe désignée présentant des caractéristiques similaires. Les clients savent qu’ils peuvent faire confiance à notre système de classement pour leur fournir un approvisionnement constant en produits de qualité éprouvée qui répondent à leurs attentes à chaque expédition. Les fermiers canadiens savent que la variété de céréales enregistrée qu’ils sèment poussera bien dans notre climat et que les clients potentiels voudront l’acheter.
Les fermières canadiennes, tout comme les américaines, sont soumises à la disposition selon laquelle toute variété de blé non enregistrée qu’elles cultivent ne peut entrer dans le système canadien de silos que comme qualité fourragère. Cela n’empêche pas un fermiere de cultiver d’autres variétés dans le cadre d’un contrat à identité préservée où le produit est conservé séparément et livré directement à un acheteur final.
Les commentaires de l’article du Financial Post selon lesquels les fermières canadiennes pensent que le système est injuste, ainsi que les citations de deux « acteurs clés » de l’industrie, ne représentent pas une opinion majoritaire. Ni Tom Steve ni Cam Dahl ne peuvent parler au nom des fermiers canadiens. M. Steve est un employé de l’Alberta Wheat Commission, et s’il peut parler au nom de l’AWC, il ne parle pas au nom des fermières – c’est le devoir des administrateurs élus de l’AWC. M. Dahl, qui est président d’une organisation contrôlée par l’industrie agroalimentaire et plus intéressée par les profits de l’industrie que par ce qui est bon pour les fermières, n’a aucune autorité pour parler en notre nom.
Les trois commissions du blé des provinces des Prairies doivent aux fermiers qui paient leurs factures, et qu’elles ont été élues pour représenter, de déclarer leurs positions et de défendre les intérêts des fermiers.
Cette question, comme tant d’autres qui concernent l’agriculture, est complexe et ne se prête pas à des explications simplistes ou à des actions irréfléchies. Le Canada et les États-Unis sont des concurrents dans le commerce mondial des céréales et chaque pays fera de son mieux pour maintenir un système qui répond à ses propres intérêts.
La réglementation canadienne concernant le blé américain livré au Canada ne limite pas l’accès des Américains, mais vise à protéger la qualité et l’homogénéité de nos céréales, qui sont d’une qualité inégalée.
Pour plus d’informations sur le système de classement des céréales au Canada, voir :
- Fiche d’information – FAQ sur le système des classes de blé
- Fiche d’information – La renégociation de l’ALENA ouvre la voie à une nouvelle attaque des États-Unis contre le cadre de classement du blé canadien
- Non à toute concession de l’ALENA sur le classement des céréales, déclare la Commission