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La gestion de l’offre répond aux besoins des Canadiens, qu’ils soient issus de l’agriculture conventionnelle ou de l’agriculture biologique

L’article de première page d’une édition récente du Toronto Star prétendait être un rapport d’enquête sur le lait dans les épiceries. Bien qu’il s’agisse d’un compte rendu intéressant des différentes pratiques de plusieurs fermières laitières, il aboutit à des conclusions erronées et trompeuses qui ne rendent pas justice aux réalités du lait conventionnel et biologique, et qui ne méritent certainement pas d’occuper la première place dans le journal. Les conclusions de l’article, à savoir que les consommateurs se font traire et qu’il n’y a pas de différence entre le lait « biologique » et le lait « conventionnel », sont très trompeuses.

Tout le lait produit et vendu au Canada est de très haute qualité. Les normes de qualité sont parmi les plus élevées au monde. Les fermières conventionnelles, tout comme les fermières biologiques, suivent des règles strictes concernant le confort des vaches, les médicaments et les produits chimiques autorisés, le temps d’attente minimum et les procédures à suivre en cas de traitement. La qualité et les résidus de tout le lait sont testés avant sa transformation. En cas d’infraction, le lait est déversé et le fermiere est sévèrement sanctionné. Le fermier biologique suit des règles et des restrictions supplémentaires, conformément aux protocoles et aux normes établis par le règlement biologique canadien. Les consommateurs de produits biologiques veulent ces normes et ces restrictions, et les fermières biologiques produisent en conséquence.

Lorsque l’on compare les prix du lait, il faut tenir compte du prix au départ de la ferme reçu par l’exploitation conventionnelle par rapport à l’exploitation biologique. Les primes que reçoivent les fermières biologiques sont bien plus modestes que ce qui se reflète dans les prix des magasins d’alimentation. Les transformateurs et les détaillants prélèvent une marge nettement plus élevée sur les produits biologiques. Par ailleurs, il serait intéressant d’étudier l’écart entre les prix à la production et les prix en magasin en général, à la fois aujourd’hui et par rapport aux décennies précédentes. La part de l’argent que le consommateur consacre à l’alimentation et qui reste à la disposition de la fermiere diminue régulièrement, reflétant le peu de pouvoir de marché qui reste à la fermiere.

Les offices provinciaux de commercialisation des produits laitiers au Canada ont tous facilité la production de lait biologique, simplement parce que la demande était croissante. Si notre système ne permettait pas la production de lait biologique au Canada, les épiciers demanderaient à l’importer.

Malgré les conclusions gravement erronées et les faits mal conçus présentés dans l’article, il est clair qu’il n’y a pas de nouveau problème bouleversant dans l’industrie laitière. Pourtant, le problème persistant de notre gouvernement fédéral qui utilise la gestion de l’offre comme monnaie d’échange dans des négociations commerciales menées à huis clos constitue une véritable menace pour les fermières, qu’elles soient conventionnelles ou biologiques, ainsi que pour les consommateurs canadiens qui veulent avoir accès à des produits laitiers canadiens de qualité supérieure. Travaillons ensemble pour renforcer la gestion de l’offre dans notre intérêt à tous.

Jan Slomp
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Jan Slomp

Jan Slomp and his spouse, Marian, have been dairy farmers since 1979, first in their native Netherlands and from April 1989 until 2015, in Alberta. They recently moved to BC and set up a new farm on Vancouver Island.

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