Céréales La politique irresponsable du Canada en matière de blé génétiquement modifié
La découverte de plants de blé de printemps génétiquement modifiés (GM) poussant en Alberta est décevante et préjudiciable aux fermières canadiennes. Il en va de même de la réaction de Cereals Canada, un groupe dominé par l’industrie qui prétend faussement représenter les fermiers canadiens.
Un article publié en 2014 cite le président de Cereals Canada, Cam Dahl, qui déclare : « Le soutien de Cereals Canada au blé génétiquement modifié est conforme à la politique de ses associations membres, qui comprennent les producteurs de céréales, l’association des meuniers et les entreprises des sciences de la vie. Cette politique a été adoptée par le conseil d’administration de Cereals Canada… » À la suite d’un incident de contamination du blé génétiquement modifié dans l’Oregon en 2014, Cereals Canada a également signé une déclaration en faveur de la poursuite des investissements dans le blé génétiquement modifié et de sa commercialisation. Cereals Canada a soutenu une politique irresponsable à l’époque et n’a rien appris de la perte d’importants marchés par le Canada aujourd’hui.
Les fuites de plantes génétiquement modifiées et les perturbations du marché qui en résultent ont été prédites par le site il y a 15 ans et ont constitué l’une des principales raisons de l’opposition du site au blé génétiquement modifié. Le Japon, qui était le marché où les prix étaient les plus élevés lorsque la Commission canadienne du blé commercialisait le blé canadien, a cessé toute expédition de blé et de farine canadiens. D’autres pourraient suivre. En juin 2003, un communiqué de presse de soulignait les risques inacceptables du blé génétiquement modifié, le qualifiant d’ESB pour les fermiers céréaliers:
« Les éleveurs canadiens de bovins subissent les conséquences dévastatrices des fermetures de frontières et des pertes de marché dues à l’ESB. Dans le même temps, le gouvernement canadien envisage d’approuver l’équivalent de l’ESB dans le système céréalier : le blé génétiquement modifié. Le blé génétiquement modifié entraînera des pertes de marché massives et fermera effectivement les frontières aux exportations canadiennes. Mais contrairement à l’ESB, qui peut être éradiquée et les marchés et les frontières rouverts, les effets dévastateurs du blé génétiquement modifié seront permanents.
Plutôt que de reconnaître que leur soutien aveugle au blé génétiquement modifié a contribué à créer le problème de contamination actuel, Cereals Canada et ses membres se sont empressés de revenir au mantra de l’industrie biotechnologique « tout est sûr », qui ignore les problèmes de marché très réels qu’ils ont contribué à créer. Et c’est là que réside l’un des principaux problèmes de Céréales Canada – sur cette question, et sur bien d’autres, certains membres de son conseil d’administration sont en situation de conflit d’intérêts. Pour une entreprise dite de sciences de la vie, passer à côté d’une opportunité de vendre plus de produits chimiques ou de semences irait à l’encontre des intérêts de l’entreprise.
Il ne fait aucun doute que les politiques des membres de Céréales Canada, tels que les Western Canadian Wheat Growers et les Grain Growers of Canada, ont contribué à fournir à Monsanto et au gouvernement la couverture dont ils avaient besoin pour semer des parcelles expérimentales de blé génétiquement modifié dans des lieux secrets et non divulgués il y a 15 ans, malgré les objections les plus fortes d’organisations telles que . (Même les gouvernements provinciaux n’étaient pas censés connaître l’emplacement des parcelles).
La Commission canadienne du blé (CCB), gérée par les fermiers, a également reconnu le risque commercial que représentait le blé génétiquement modifié. En 2003, le responsable des relations avec les médias de la CCB a déclaré : « Nos clients nous disent qu’ils ne veulent pas acheter de blé génétiquement modifié, le marché nous dit qu’il n’en veut pas, et nous n’avons certainement pas vu de preuves que les gens en veulent ».
La CCB a défendu les intérêts des fermiers canadiens et de nos clients internationaux qui ne veulent pas de blé OGM. Il ne fait aucun doute que son opposition ferme au blé génétiquement modifié est une autre raison pour laquelle les membres de Cereals Canada ont travaillé si dur pour détruire la CCB. Il est clair que l’on ne peut pas faire confiance à Cereals Canada pour représenter les intérêts des fermiers canadiens.
Cereals Canada a également travaillé contre les intérêts des fermiers dans d’autres domaines. En sapant continuellement la Commission canadienne des grains et en demandant que les céréales américaines entrent librement au Canada et soient mélangées aux céréales canadiennes, Cereals Canada promeut d’autres politiques irresponsables. Il serait intenable de maintenir les taux ferroviaires actuels (MRE) si de grandes quantités de céréales américaines encombraient le système de transport canadien.
Cereals Canada a récemment lancé un projet de fusion avec l’Institut international du Canada pour le grain (IICG) ou de reprise de celui-ci. L’argent des cotisations des fermières qui contribue à soutenir le CIGI fait de ce dernier un objectif qu’il est impossible de ne pas atteindre. Cependant, avec l’énoncé de sa mission « être la source indépendante et fiable d’expertise en matière de meunerie, de qualité et de fonctionnalité des utilisations finales pour les meuniers et les utilisateurs finaux de céréales canadiennes afin d’accroître les opportunités de marché et le succès des utilisateurs finaux », le CIGI effectue un travail incroyablement important au nom des fermiers canadiens et il serait extrêmement dommageable que le CIGI adopte les mêmes positions politiques irresponsables que celles soutenues par Cereals Canada. Compte tenu de ses antécédents, Cereals Canada n’a aucun droit à une fusion ou à une reprise de l’IICG.