Le 17 avril, Journée internationale de la lutte paysanne : La Nationale des Fermiers du Canada célèbre les 30 ans de La Via Campesina
Nous commençons cette déclaration de solidarité et de célébration en remerciant les personnes de La Via Campesina pour notre lutte collective et notre leadership au cours des 30 dernières années. Aujourd’hui, nous levons la main et rendons hommage aux sacrifices de ceux qui ont donné leur vie pour défendre les droits des autres et continuer à lutter pour un monde meilleur.
En 1996,
La Via Campesina
a institué la Journée internationale de la lutte paysanne du 17 avril en l’honneur des
19 paysans brésiliens sans terre
qui ont été massacrés par la police militaire brésilienne lors d’une occupation de travailleurs sans terre protestant contre l’accaparement des terres agricoles par les élites et les entreprises étrangères. L’occupation est devenue emblématique des luttes paysannes pour la terre et contre l’empiètement d’une agriculture non démocratique et dirigée par les entreprises dans de nombreuses régions du monde.
Ce 17 avril 2022, la Nationale des Fermiers du Canada (UNF) honore les vies perdues et
célèbre les 30 ans de La Via Campesina.
.
L’UNF est un membre fondateur de La Via Campesina. Avant même la création du mouvement, l’UNF a participé aux efforts de construction de la solidarité internationale. Aujourd’hui, nous poursuivons notre engagement en faveur de la solidarité internationale.
Pour nous, la solidarité n’est pas seulement un moyen d’atteindre des objectifs communs en tant que fermiers – c’est une relation fondée sur des valeurs de justice, de démocratie et de responsabilité les uns envers les autres et envers la terre.
Aujourd’hui, nous célébrons le travail de l’UNF pour renforcer la solidarité des fermiers avec les peuples indigènes. Nous reconnaissons que les luttes indigènes sont essentielles à la protection de notre avenir commun. Nous nous efforçons de lutter contre les injustices qui continuent de nuire aux peuples autochtones sur cette terre.
Nous célébrons le travail de l’UNF pour construire la solidarité avec les travailleurs migrants. Nous reconnaissons que de nombreux travailleurs migrants au Canada sont des paysans qui ont été chassés de leurs terres par des forces indépendantes de leur volonté. Nombre d’entre eux continuent de pratiquer l’agriculture sur leur territoire d’origine, mais pour survivre financièrement, ils doivent quitter leur famille et leur communauté pendant des mois afin de cultiver des denrées alimentaires pour d’autres fermiers, dont certains sont de grandes entreprises.
Nous demandons à nos gouvernements de protéger et d’étendre les droits des paysans, des peuples indigènes et des travailleurs migrants. L’année 2018 Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), pour lequel La Via Campesina s’est battue et qu’elle défend depuis près de deux décennies, est un outil politique précieux. En particulier, l’article 17 (droit à la terre), l’article 19 (droit aux semences) et l’article 14 (droits des travailleurs saisonniers, temporaires et migrants) sont essentiels pour lutter contre l’injustice, la mainmise des entreprises et la colonisation.
Nous affirmons nos luttes pour
souveraineté alimentaire
et l
l’agroécologie
sont renforcées par la démocratie de proximité. Chaque année, lors de nos conventions nationales, les membres de l’UNF réaffirment la démocratie de base lorsque nous prenons des décisions collectivement, établissons des relations au-delà des différences et développons des critiques et des voies communes pour aller de l’avant. Comme l’a fait remarquer Nettie Wiebe, première femme présidente de l’UNF et première femme élue au Comité international de coordination (CIC) de La Via Campesina,
lorsque nous agissons de manière solidaire, nous confirmons notre humanité commune. Nous reconnaissons que nos droits, notre action, notre dignité et notre bien-être sont liés à ceux de toutes les autres communautés humaines qui luttent pour les leurs. En déclarant le 17 avril journée de la lutte paysanne, nous n’avons pas seulement nommé et condamné la terrible violence exercée contre les paysans brésiliens ce jour-là, il y a plus de trente ans, mais nous avons également mis en lumière les injustices structurelles et la violence qui continuent d’opprimer et d’affaiblir les peuples de la terre dans de nombreuses régions du monde. Je considère le travail solidaire contre ces injustices comme la clé de la défense de notre humanité commune et de la survie même de la communauté humaine.
30 ans de luttes collectives, d’espoir et de solidarité !
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