National | Communiqué de presse

Le plan fédéral de réduction des émissions à l’horizon 2030 est un pas en avant vers la réduction des émissions de l’agriculture

30 mars 2022

SASKATOON, SK –Mardi, le gouvernement fédéral a publié son plan de réduction des émissions pour 2030 dans le cadre des engagements qu’il a pris en vertu de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière d’émissions nettes zéro.

Stuart Oke, fermiere de l’Ontario et président du comité climatique de l’UNF a commenté : « Le gouvernement fédéral semble sincèrement intéressé par des actions visant à réduire réellement les émissions agricoles. Dans certains cas, le gouvernement a pris des mesures importantes, notamment en s’engageant à collaborer avec les fermières pour réduire de 30 % les émissions dues à l’utilisation d’engrais. Dans d’autres cas, cependant, les mesures semblent timides ou interrompues ; je suis préoccupé par le fait qu’Ottawa ne prévoit qu’une très faible diminution des émissions agricoles totales entre aujourd’hui et 2030. Et il y a de nombreux faux pas, notamment l’augmentation de la production de biocarburants et l’accent mis sur les agrotechnologies spéculatives qui profitent aux grandes entreprises, risquent d’entraîner les fermières dans un enchevêtrement de technologies et ne semblent pas susceptibles de réduire les émissions. Si nous entendons véritablement libérer le potentiel de l’agriculture canadienne pour résoudre ce problème, nous avons besoin d’une ambition cohérente et claire de la part du gouvernement, une ambition guidée par les fermières et la science. »

Le plan fédéral de mardi ne semble prévoir qu’une légère diminution des émissions réelles provenant de l’agriculture entre 2019 et 2030 – prévoyant une réduction de 73 millions de tonnes (Mt) d’équivalent dioxyde de carbone (CO2e) en 2019 à 71 MtCO2een 2030 (voir le tableau dans la fiche d’information de l’ECCC). M. Oke a déclaré : « Les agriculteurs veulent en faire plus : « Les fermières veulent en faire plus. Une réduction de 20 % des émissions agricoles totales devrait être possible d’ici 2030 si nous bénéficions d’un soutien adéquat de la part des pouvoirs publics. Il a fait remarquer que les organisations agricoles et les coalitions travaillent sur les détails d’actions efficaces dans les exploitations et sur les politiques gouvernementales qui pourraient entraîner d’importantes réductions.

Darrin Qualman, directeur de la politique et de l’action de l’UNF en matière de crise climatique, a relevé quelques points positifs dans le plan présenté mardi, notamment la reconnaissance par le gouvernement du fait que « les fermières auront besoin de meilleurs services de vulgarisation et de transfert de connaissances de la part de l’industrie, des universités et des agronomes pour les aider à adopter de nouvelles technologies et pratiques. » Il a ajouté que « les fermières doivent avoir accès à des agronomes fonctionnaires, indépendants des entreprises d’intrants. Les employés des détaillants agricoles ne vont pas aider les fermières à réduire l’utilisation d’intrants ou les émissions. » L’UNF a proposé une nouvelle agence fédérale – l’Administration canadienne de la résilience agricole (ACRA) – pour embaucher, former et gérer des milliers d’agrologues vulgarisateurs supplémentaires, indépendants de l’agro-industrie et axés sur la réduction des émissions et la durabilité.

Le plan 2030 indique que « le secteur agricole a le potentiel de séquestrer encore plus de carbone à l’horizon 2050 grâce à une utilisation accrue de solutions climatiques naturelles telles que les cultures de couverture, les brise-vent, l’agroforesterie, le pâturage en rotation et une meilleure gestion du fumier ». En réponse, M. Qualman a souligné la nécessité d’une protection immédiate des zones humides, de la conservation des arbres et des brise-vent, de programmes de mise en jachère et de la transition des terres marginales vers le statut de terres protégées. Il a déclaré : « Le gouvernement fédéral prévoit des millions de tonnes supplémentaires de séquestration de carbone : « Le gouvernement fédéral prévoit des millions de tonnes supplémentaires de séquestration du carbone. Mais à l’heure actuelle, la destruction des zones humides, l’abattage des arbres et le labourage des prairies s’apparentent à un mégaprojet de déséquestration. Il est urgent de protéger les parties du paysage agricole riches en carbone et en biodiversité. Il ne peut y avoir de plans crédibles pour une séquestration supplémentaire du carbone tant que les gouvernements n’auront pas pris de mesures pour freiner les émissions massives de carbone actuellement en cours ».

L’UNF a joué un rôle de premier plan au Canada en aidant les fermiers et les décideurs politiques à comprendre les émissions agricoles et les mesures à prendre pour les réduire. La semaine dernière, l’UNF a publié un nouveau rapport,
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole au Canada : Une nouvelle évaluation complète
En 2019, l’UNF a publié un rapport novateur intitulé S’attaquer à la crise agricole et à la crise climatique : Une stratégie transformatrice pour les fermes et les systèmes alimentaires canadiens.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter

Darrin Qualman,
Directeur de l’action politique sur la crise climatique
qualman@nfu.ca
(306) 230-9115

Stuart Oke
Président du comité sur le climat de l’UNF
stuart.oke@gmail.com
(613) 802-3477