Semences génétiquement modifiées

La position de l’UNF est que toutes les plantes génétiquement modifiées, y compris celles développées à l’aide de la technologie d’édition de gènes, devraient être réglementées par le gouvernement fédéral.

Nous demandons que toutes les variétés génétiquement modifiées soient définies comme des « plantes à caractères nouveaux » (VCN) en vertu du règlement d’application de la loi sur les semences du Canada, ce qui les soumettrait à la partie V du règlement d’application de la loi sur les semences . Cela permettra à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) de conserver sa capacité à réglementer les semences génétiquement modifiées dans l’intérêt du public.

Le 3 mai 2023, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada a annoncé l’adoption d’une nouvelle directive réglementaire de l’ACIA qui permet aux développeurs de plantes de mettre sur le marché de nombreuses semences génétiquement modifiées sans aucune évaluation gouvernementale de la sécurité sanitaire ou environnementale et sans qu’il soit obligatoire de divulguer au public qu’elles ont été développées à l’aide d’une technologie d’édition génétique. L’industrie biotechnologique s’oppose à l’inscription obligatoire des variétés génétiquement modifiées. De nombreux clients à l’exportation exigent l’étiquetage des produits génétiquement modifiés et la production biologique interdit l’utilisation de semences génétiquement modifiées. Les orientations de l’ACIA devraient entraîner le rejet des cultures canadiennes par le marché et des pertes pour les fermières canadiennes.

L’UNF demande que la décision soit annulée et que le gouvernement fédéral veille à ce que toutes les plantes et semences génétiquement modifiées fassent l’objet d’une évaluation de sécurité par le gouvernement, qu’elles soient identifiées comme des plantes à caractères nouveaux et qu’elles soient répertoriées publiquement afin de garantir la transparence et le choix des fermiers.

L’UNF demande également au ministre de la santé d’annuler les « orientations réglementaires » récemment adoptées, qui interprètent les règlements sur les aliments et les médicaments d’une manière qui permettrait aux entreprises d’éviter la réglementation gouvernementale et la divulgation publique de certains de leurs produits génétiquement modifiés.

Orientations réglementaires de l’ACIA

Les nouvelles orientations réglementaires de l’ACIA exemptent de la réglementation de nombreuses plantes et semences génétiquement modifiées (GM). Au lieu de cela, elle laisse les entreprises privées décider si leurs propres produits sont sans danger pour l’environnement et leur permet de les mettre sur le marché sans révéler qu’ils ont été génétiquement modifiés.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) réglemente les plantes génétiquement modifiées (OGM) en matière de sécurité environnementale en vertu du Règlement sur les semences – Partie V, qui détermine si les plantes sont considérées comme des « plantes à caractères nouveaux » (VCN) et, dans l’affirmative, comment elles sont réglementées. Auparavant, l’ACIA considérait que toutes les plantes génétiquement modifiées étaient des VCN et qu’elles devaient être évaluées et approuvées par le gouvernement avant d’être disséminées dans l’environnement et mises sur le marché. La nouvelle interprétation de la réglementation par l’ACIA permet à la plupart des nouvelles plantes créées par édition génétique d’être mises sur le marché sans aucune surveillance réglementaire ni notification. Elle exempte également certaines plantes génétiquement modifiées qui possèdent un caractère précédemment approuvé par l’ACIA, même si le caractère approuvé se trouvait dans une autre espèce végétale ou avait été développé à l’aide d’une technologie différente. Au fil du temps, de plus en plus de plantes génétiquement modifiées seront exemptées. C’est aux développeurs de plantes de déterminer si leur nouvelle plante génétiquement modifiée doit être réglementée, ce qui constitue un conflit d’intérêts évident. L’ACIA n’aura accès à aucune donnée sur les plantes génétiquement modifiées exemptées et ne pourra pas les contrôler pour détecter des effets inattendus à l’avenir.

Augmentation du contrôle des semences par les entreprises

L’interprétation réglementaire de l’ACIA ouvre la voie à la réduction de la surveillance publique et à l’extension de l’introduction non réglementée de plantes produites par édition génétique. L’ACIA a considérablement élargi la capacité des entreprises de semences biotechnologiques à agir sans restriction. Un petit nombre de multinationales contrôlent la technologie d’édition génétique grâce aux brevets qu’elles détiennent : Corteva détient des brevets exclusifs sur les principales technologies CRISPR/Cas. ChemChina (Syngenta), Bayer, BASF possèdent également de nombreux brevets importants relatifs à l’édition de gènes. Ces quatre entreprises contrôlent non seulement plus de 60 % du marché mondial des semences, mais elles dominent également le marché des pesticides, des autres produits chimiques et des produits pharmaceutiques. Elles sont responsables devant leurs actionnaires et leur devoir est d’accroître la valeur actionnariale en maximisant les bénéfices.

Les résultats de l’édition de gènes ne sont pas entièrement compris

L’édition de gènes peut modifier la fonction de l’ADN d’une plante en réduisant au silence ou en forçant l’expression de gènes spécifiques, en supprimant des gènes et/ou en modifiant l’emplacement des gènes dans le génome. Il peut également ajouter de nouvelles séquences génétiques à des endroits spécifiques. L’édition de gènes permet d’apporter aux plantes des changements radicaux qui ne sont pas possibles avec les méthodes traditionnelles de sélection végétale. Avec l’édition de gènes, les développeurs de plantes peuvent modifier des sites spécifiques du génome d’une plante, mais ils n’ont pas un contrôle total sur les résultats. Le processus ne se déroule pas toujours comme prévu. En bref, il n’existe pas de connaissances complètes sur l’édition de gènes.

Les orientations ne sont pas fondées sur des données scientifiques

La science crée continuellement des connaissances, et les nouvelles recherches révèlent de nouvelles connaissances. Pourtant, les orientations de l’ACIA supposent que l’on connaît l’avenir en exemptant les plantes génétiquement modifiées dont les caractéristiques ont été approuvées précédemment. L’ACIA s’en remettra aux entreprises privées pour déterminer si leur propre produit est soumis à la réglementation, sans aucune transparence quant aux recherches qui soutiennent ces décisions, si tant est qu’il y en ait. Lorsqu’un produit est soumis pour approbation, l’ACIA se contente d’examiner l’ensemble des données fournies par l’entreprise, qui sont considérées comme des informations commerciales confidentielles. En protégeant et en encourageant le secret des données utilisées pour justifier les approbations, l’ACIA contredit son engagement à prendre des décisions fondées sur la science, ce qui sape la confiance du public à l’égard de l’organisme de réglementation et des plantes réglementées.

Atteinte prévisible aux marchés sensibles

En exemptant de nombreuses plantes génétiquement modifiées, l’ACIA empêche également la transparence sur le marché. Le public canadien en général, et les fermières en particulier, ne devraient pas être confrontés à des produits inconnus et non identifiés issus de l’édition génétique. L’ACIA autorisera les développeurs de plantes à commercialiser des variétés de semences génétiquement modifiées auprès des fermières sans révéler qu’elles sont issues de cette technologie. Pour les marchés sensibles, cela pourrait se traduire par le rejet des exportations canadiennes de cultures dont on sait ou dont on soupçonne qu’elles contiennent des variétés génétiquement modifiées.

Les connaissances scientifiques ne cessent de s’enrichir. La technologie d’édition de gènes est nouvelle et puissante. Les impacts environnementaux des futurs produits ne peuvent être connus avant qu’ils ne soient développés. Les produits issus de l’édition de gènes seront des organismes vivants capables de se reproduire de manière indépendante. Une approche réglementaire qui dit « nous n’avons pas besoin de savoir » avant que des produits génétiquement modifiés ne soient mis sur le marché est fondamentalement non scientifique. Refuser au régulateur toute capacité d’évaluer, d’examiner et de réglementer la plupart des nouvelles plantes génétiquement modifiées est le contraire de la responsabilité. Permettre la commercialisation de ces produits sans les identifier comme étant issus de l’édition génétique est le contraire de la transparence.

Documents d’orientation de l’UNF sur l’édition de gènes

Union Nationale des Fermiers NOTE D’INFORMATION concernant les directives réglementaires proposées pour les plantes et les semences produites à l’aide de nouvelles biotechnologies (édition de gènes) Recommandations à Santé Canada : – Tous les produits issus de l’édition de gènes, y compris ceux qui ont Lire la suite

Soumission à l’ACIA sur les directives pour déterminer si une plante est assujettie à la partie V du Règlement sur les semences L’UNF est une organisation agricole nationale non partisane, à adhésion directe et volontaire, faite Lire la suite

Les orientations proposées par l’ACIA permettraient aux développeurs de plantes (sociétés de biotechnologie) de décider eux-mêmes si leur produit répond aux critères de l’ACIA pour être réglementé en tant que VCN. Elle propose d’exempter de la réglementation les plantes génétiquement modifiées qui ne contiennent pas d’ADN étranger si elles ne sont pas susceptibles d’avoir l’un des quatre impacts environnementaux énumérés par l’ACIA. En outre, les critères proposés exempteraient certaines plantes génétiquement modifiées qui possèdent un caractère précédemment approuvé par l’ACIA, même si le caractère approuvé se trouvait dans une autre espèce végétale ou avait été développé à l’aide d’une technologie différente. En savoir plus

Les orientations proposées par l’ACIA permettraient aux développeurs de plantes (sociétés de biotechnologie) de décider eux-mêmes si leur produit répond aux critères de l’ACIA pour être réglementé en tant que VCN. Elle propose d’exempter de la réglementation les plantes génétiquement modifiées qui ne contiennent pas d’ADN étranger si elles ne sont pas susceptibles d’avoir l’un des quatre impacts environnementaux énumérés par l’ACIA. En outre, les critères proposés exempteraient certaines plantes génétiquement modifiées qui possèdent un caractère précédemment approuvé par l’ACIA, même si le caractère approuvé se trouvait dans une autre espèce végétale ou avait été développé à l’aide d’une technologie différente. En savoir plus

Télécharger la version PDF La Commission estime que tous les Canadiens, qu’ils soient fermiers ou non, doivent participer à un débat éclairé sur la modification génétique des aliments. Les citoyens doivent examiner les aliments génétiquement modifiés (GM) Lire la suite