L’UNF exhorte le gouvernement du Canada à concrétiser les engagements pris lors de la COP 26
Glasgow, Écosse – Alors que la Conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) touche à sa fin, la Nationale des Fermiers (UNF) appelle le gouvernement du Canada à l’action. Nous implorons les décideurs politiques de respecter leurs engagements non contraignants et de s’assurer qu’ils s’attaquent à la crise climatique en réduisant les émissions réelles et non pas en mettant en place des programmes « zéro net » basés sur des technologies non éprouvées, des solutions fondées sur le marché, une science de la séquestration du carbone mal comprise et une marchandisation accrue des terres.
De nombreux fermiers et peuples autochtones du Sud ont été exclus de la COP26 en raison de l’iniquité des vaccins et des restrictions imposées par le COVID-19. Ainsi, les personnes les plus directement touchées par la crise climatique ont vu leurs voix et leurs solutions réduites au silence par ce processus d’exclusion.
Néanmoins, la dernière journée de la COP26 a été dominée par la plénière des peuples, une coalition interinstitutionnelle de groupes de la société civile et de groupes de défense des droits qui a attiré l’attention sur les inégalités de la COP26 et qui a donné une voix aux solutions mises en œuvre par les citoyens et qui ont été mises de côté par les entreprises qui font de l’écoblanchiment. Dans le cadre d’une action collective, des centaines de délégués accrédités ont quitté l’espace officiel de l’assemblée vendredi pour protester aux côtés de ceux qui se trouvaient à l’extérieur.
« C’était ma première expérience de la COP, mais l’exclusion des participants du Sud mondial était extrêmement évidente et problématique », a déclaré Jessie MacInnis, qui fait partie de la délégation de l’UNF. « Pour les membres de la société civile qui se sont rendus à Glasgow, il a été difficile d’accéder aux plénières, aux négociations et aux événements parallèles pour s’engager de manière significative dans les processus. Par exemple, La Via Campesina envoie normalement une importante délégation de fermiers et de paysans du monde entier, mais l’apartheid vaccinal et les problèmes de visa ne l’ont pas permis. Leurs voix ont cruellement manqué et ne peuvent être laissées de côté. L’ensemble de la conférence a été marquée par l’exclusion et la confusion, car de nombreux points de vue cruciaux étaient absents de la table.
En dépit de sa contribution aux émissions et de son potentiel à devenir un secteur de premier plan dans la lutte contre la crise climatique, l’agriculture a été lamentablement absente de l’ordre du jour de la COP26 et des initiatives connexes, et les engagements qui en ont résulté étaient centrés sur les entreprises et excluaient les voix des fermières. Climate Shot et Agriculture Innovation Mission for Climate (AIM4C) promeuvent tous deux des solutions « miracles » de haute technologie, dirigées par des entreprises, en cooptant le langage de l’agroécologie tout en perpétuant la crise climatique. Les mises à jour des travaux conjoints sur l’agriculture de Koronivia excluent les principes de souveraineté alimentaire et d’agroécologie que les dirigeants des fermières de la base ont réclamés lors de cette COP et de celles qui l’ont précédée. La technologie joue certainement un rôle dans les solutions agricoles à la crise climatique, mais il doit s’agir d’une technologie à source ouverte dirigée par les fermières et visant à réduire les émissions. La réduction des émissions agricoles tout en garantissant des revenus nets plus élevés aux fermiers doit être au cœur des solutions agricoles en matière de climat.
Le ministre canadien de l’environnement et du changement climatique, Steven Guilbeault, a admis que l’agriculture n’était pas aussi présente à la COP26 qu’elle aurait pu l’être, et a promis de « faire des recherches à ce sujet ». La délégation de l’UNF à la COP26 demandera des éclaircissements au ministre et continuera à faire pression sur le Canada pour qu’il prenne des mesures efficaces en matière de climat agricole.
La majorité des pays les plus riches du monde se sont engagés à réduire leurs émissions à zéro d’ici à 2050. Cependant, les groupes autochtones et les organisations de la société civile s’opposent aux actions proposées par ces pays, qu’ils considèrent comme de fausses solutions permettant d’aggraver la pollution. Les solutions « zéro réel » défendues par le Plénum des Peuples sont basées sur la compréhension du fait que les États les plus riches ont contribué à la majorité des émissions de combustibles fossiles et doivent fournir des réparations et des financements pour l’adaptation aux nations en développement.
Le temps de la rhétorique sans action est révolu. Le Canada doit être le promoteur de solutions fondées sur la science plutôt que sur le profit, sur la réconciliation plutôt que sur la marchandisation, sur la décolonisation plutôt que sur l’exploitation, et sur l’agroécologie plutôt que sur les bénéfices des entreprises. Alors que la COP26 se termine, le bilan du Canada sera façonné par les actions de son gouvernement demain et dans les mois à venir.
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**Traduction soutenue par Patrimoine canadien