L’UNF pose les questions nécessaires
En tant que président de la Nationale des Fermiers, j’ai été heureux de voir les récents appels à travailler ensemble pour améliorer la situation des fermiers et des communautés rurales de l’Île-du-Prince-Édouard. Je suis fier d’avoir été élu à la tête de notre organisation, dont le mandat est de promouvoir l’amélioration de la situation des fermières dans la réalisation de leurs objectifs économiques et sociaux, de promouvoir un niveau plus élevé de vie communautaire dans l’agriculture, et de travailler conjointement avec toute autre personne ou organisation pour atteindre ses objectifs, entre autres objectifs éducatifs et législatifs.
Contrairement aux implications publiées récemment, l’UNF fait activement campagne pour les besoins des fermiers et est désireuse d’être incluse dans les discussions sur le sort des producteurs de pommes de terre de l’Î.-P.-É. Si l’UNF de l’Î.-P.-É. avait été invitée à participer aux discussions privées qui ont dû avoir lieu avant l’annonce d’un financement de 4,7 millions de dollars, nous aurions pu faire part de nos préoccupations à la table des négociations dans un esprit de discussion et de débat coopératif et constructif. Les appels à une plus grande transparence, à des garde-fous clairs en matière de dépenses et à une appréciation élémentaire des réalités économiques auxquelles sont confrontés nos fermiers devraient être accueillis avec enthousiasme dans une province qui apprécie clairement les avantages que les exploitations agricoles apportent à nos communautés.
Nous comparons l’approche à huis clos du gouvernement provincial en ce qui concerne le soutien de COVID-19 au secteur de la pomme de terre de l’Île-du-Prince-Édouard avec le déploiement des fonds d’urgence fédéraux. Bien que la mise en œuvre du programme fédéral CERB soulève des questions, les critères d’admissibilité à l’aide ont été très clairement définis. En outre, le gouvernement fédéral offre des prêts – et non des cadeaux – aux entreprises, qui doivent être remboursés. Pourtant, dans l’Île-du-Prince-Édouard, le public n’a aucune information sur les critères d’attribution des quelque 5 millions de dollars offerts aux Irving’s Cavendish Farms, et le gouvernement King ou le ministre de l’agriculture Boyce Thompson n’ont donné aucune indication quant à une quelconque exigence de remboursement. Puisque nous sommes en démocratie, nous devons poser les questions nécessaires sur ces décisions de dépenses publiques.
Nous croyons savoir qu’un porte-parole de Cavendish Farms a indiqué dans l’émission Island Morning que l’entreprise n’avait pas encore décidé si elle participerait aux programmes d’aide COVID-19 mis en place par le gouvernement. Nous sommes très heureux d’apprendre qu’il est encore possible d’évaluer à la fois l’intention, la substance et l’optique de leur participation à ce projet.
La meilleure solution serait peut-être que Cavendish honore ses contrats avec les fermières, puisque la société a déclaré que les fermières étaient libres de chercher d’autres marchés pour leurs pommes de terre, et non qu’elle avait l’intention de rompre leurs contrats. À moins que les commentaires de Greg Donald, porte-parole du Prince Edward Island Potato Board, dans l’émission Island Morning (7 mai), disant « Soyons clairs …. si ces 4,7 millions de dollars n’avaient pas été fournis à Cavendish Farms, ces pommes de terre n’auraient pas été transformées… » aient été interprétés comme s’il parlait non pas au nom des fermiers de l’Île-du-Prince-Édouard, mais au nom de Cavendish Farms et de Robert Irving ? Si les Fermes Cavendish assument ces coûts de stockage et de transformation dans le cadre du risque commercial et respectent leurs contrats, alors peut-être que ces fonds gouvernementaux seraient disponibles pour aider directement les fermières de l’Île-du-Prince-Édouard.
Katie Ward est la présidente de la Nationale des Fermiers Union. Elle est une fermiere familiale de la neuvieme generation qui exploite une ferme mixte a West Carleton-March, au nord-ouest d’Ottawa.