Soutien flexible – Les fermiers ont besoin d’un revenu constant pour poursuivre leur travail essentiel
L’interdépendance entre la sécurité des revenus des fermiers canadiens et la crise climatique est indéniable ; pourtant, aucune des deux questions n’est abordée avec l’urgence qu’elle mérite. En tant que deux jeunes travaillant dans l’agriculture, un fermier et un ouvrier agricole, nous sommes profondément préoccupés par le sort des fermières, qui subissent la double pression d’une baisse des revenus et de conditions climatiques de plus en plus extrêmes. Les fermières ont besoin de programmes de soutien dans le sillage d’une crise climatique qui s’aggrave, et le revenu de base universel pourrait être une option pour offrir un soulagement.
Notre expérience dans les petites exploitations agricoles nous a permis de constater les défis uniques auxquels les fermières sont confrontées. À la suite des inondations de l’automne 2021, j’ai (Heather) entendu un fermier de Colombie-Britannique qui craignait que ses pertes de revenus ne soient pas couvertes parce qu’il s’agissait d’une demande financière relativement faible. Le programme de soutien les considère-t-il comme insignifiants ? Au cours des deux dernières saisons, l’exploitation de myrtilles de Nouvelle-Écosse dans laquelle je travaillais a perdu au moins un tiers de son rendement escompté en raison d’une sécheresse généralisée et d’une gelée localisée tardive. Les programmes d’assurance ou de soutien disponibles n’étaient pas rentables pour la taille de leur exploitation.
Ces situations difficiles ne sont ni infondées ni rares. Les gouvernements provinciaux et fédéral doivent tenir compte des petites exploitations agricoles lorsqu’ils élaborent des programmes d’adaptation au climat, d’atténuation et de soutien à la reprise après une crise.
Le programme de rétablissement des inondations Canada-Colombie-Britannique pour la sécurité alimentaire
Programme de rétablissement de la sécurité alimentaire après les inondations Canada-Colombie-Britannique
annoncé début février, va dans la bonne direction. Il rend l’aide financière plus accessible, quelle que soit la taille de l’exploitation et pour un large éventail de pertes d’infrastructures et de produits. Lorsque les fermiers sont confrontés à des catastrophes naturelles, un rétablissement rapide est essentiel à la survie de leur exploitation et de l’économie alimentaire locale.
Nous pensons que ce type de flexibilité du programme devrait être reproduit dans tout le pays pour faire face aux événements liés au changement climatique. Au-delà des fonds, ces programmes gouvernementaux ont besoin d’effectifs plus importants pour communiquer rapidement et garantir que tous les fermiers puissent obtenir l’aide nécessaire, quelle que soit la taille de leur exploitation.
Des programmes plus universels en faveur des fermières sont nécessaires pour combler les lacunes des programmes de soutien à l’agriculture. La précarité et l’imprévisibilité d’un mode de vie dépendant de l’environnement ne peuvent être sous-estimées. En tant que preneurs de prix, soumis aux caprices du marché pour les intrants et les produits sortants, les fermières bénéficieraient immensément d’un revenu de base universel (RBU). En redistribuant les ressources, l’UBI profite à tous et donne aux petites fermières la possibilité d’accroître leur résilience face au changement climatique. Ce coup de pouce contribuerait à garantir la viabilité des moyens de subsistance basés sur la terre et pourrait réduire les barrières à l’entrée pour ceux qui envisagent de faire carrière dans l’agriculture. Dans ma petite exploitation (celle de Rebecca), le RBI atténuerait dans une certaine mesure le stress économique et augmenterait ma capacité à faire de la croissance durable et de l’adaptation au changement climatique mes priorités absolues.
L’agriculture est souvent injustement considérée comme un travail non qualifié. Le travail saisonnier de haute intensité est physiquement et mentalement éprouvant. Il est injuste que les personnes qui travaillent dur pour produire les denrées alimentaires du Canada soient souvent incapables de jouir d’une dignité économique. Pour que l’équité soit atteinte dans notre système alimentaire, tous les fermiers et ouvriers agricoles doivent avoir accès au RBI.
Les travailleurs agricoles et les petits producteurs passent à travers les mailles du filet des systèmes d’aide à l’agriculture existants. Ensemble, le RBI et des programmes flexibles de soutien aux agriculteurs et aux travailleurs agricoles en cas de crise liée au climat combleront les lacunes de notre filet de sécurité alors que les tempêtes deviennent plus fréquentes, les conditions météorologiques plus sévères et les travailleurs – ainsi que notre approvisionnement alimentaire – plus vulnérables.
Rebecca MacInnis,
Fermiere
Heather Beach,
Travailleuse agricole
Référence
https://www.nfu.ca/nfu-welcomes-bc-flood-recovery-program/