Pourquoi l’UNF soutient-elle devant les tribunaux la compétence fédérale en matière de tarification de la pollution par les gaz à effet de serre ?
Cliquez ici pour lire la déclaration sous serment de l’UNF
Depuis 2002, lorsque les membres de l’UNF ont adopté une résolution exhortant le Canada à ratifier l’accord de Kyoto, nous demandons officiellement des mesures nationales et internationales significatives, équitables et efficaces pour lutter contre le changement climatique, ainsi que des politiques permettant aux fermiers de gérer les effets du changement climatique et de s’y adapter. De nombreuses prises de position, notes politiques et présentations de l’UNF ont souligné la nécessité de lutter contre le changement climatique et ont fourni de bonnes idées de solutions qui fonctionnent pour les fermières et le système alimentaire. Notre convention nationale de 2015, intitulée « L’agriculture dans un climat changeant « , a donné lieu à des ateliers, des panels, des résolutions et des débats qui ont mis en évidence les effets du changement climatique et indiqué comment nous pouvons améliorer nos perspectives en travaillant ensemble.
En 2018, le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé qu’il contesterait le pouvoir du gouvernement fédéral de créer un plan national de réduction des gaz à effet de serre en utilisant un système de tarification des émissions de gaz à effet de serre de référence, sans incidence sur les recettes. Si elle aboutit, l’action de la Saskatchewan empêchera le Canada de mettre en œuvre un programme national efficace de réduction des gaz à effet de serre, voire toute politique nationale d’atténuation du changement climatique. Ainsi, les membres de l’UNF ont voté fortement en faveur d’une résolution du congrès national de 2018 habilitant le conseil d’administration de l’UNF à s’adresser aux tribunaux en tant qu’intervenant pour soutenir l’autorité du gouvernement fédéral. La demande, réalisée en collaboration avec plusieurs groupes de citoyens, a été couronnée de succès.
L’intervention de l’UNF en faveur de la compétence fédérale ne constitue pas une approbation des mesures de tarification des émissions de gaz à effet de serre de l’actuel gouvernement fédéral. L’UNF reconnaît plutôt qu’un cadre national doit être créé selon les principes du fédéralisme coopératif, ce qui nécessite un leadership fédéral et des pouvoirs d’exécution. Le fédéralisme coopératif signifie que les provinces peuvent adapter les programmes en fonction de leurs propres besoins et de leur contexte, dans le respect des normes et des paramètres nationaux. Des résultats équitables ne peuvent être obtenus si des provinces individuelles sont autorisées à se retirer, à resquiller ou à saper injustement les efforts des autres. Un programme national efficace et cohérent est nécessaire pour que les efforts de réduction des gaz à effet de serre du Canada soient reconnus au niveau international comme un engagement valable dans le cadre de l’accord de Paris.
Fin décembre, l’UNF a présenté à la Cour d’appel de la Saskatchewan une déclaration sous serment décrivant les effets négatifs du changement climatique sur les fermières.
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et les raisons pour lesquelles une approche nationale, telle que proposée dans la Loi sur la tarification de la pollution par les gaz à effet de serre (LPGP) (mais sans s’y limiter), est nécessaire. Voici quelques-uns des points clés de la déclaration sous serment :
- Les fermières seront durement touchées en termes de sécurité de l’eau, de dommages aux infrastructures, de sécheresse, d’érosion, d’incendies de forêt et d’autres événements météorologiques causés par le changement climatique.
- L’agriculture est une source d’émissions de gaz à effet de serre, mais elle a aussi des pratiques qui peuvent séquestrer les gaz à effet de serre. La réduction des émissions ne consiste pas à récompenser l’industrie pour le statu quo, mais à modifier les meilleures pratiques pour faciliter de nouvelles réductions des émissions de gaz à effet de serre.
- Dans le cadre d’un prix stratégique de la pollution, les fermiers pourraient payer des redevances basées sur les émissions liées à leurs activités et recevoir des remboursements en fonction de la taille et de la production relatives de leurs exploitations, ce qui récompenserait les fermiers dont les émissions sont inférieures à la moyenne
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et inciter ceux dont les émissions sont supérieures à la moyenne pour la taille de leur exploitation à modifier leurs pratiques. - Un système alimentaire à faibles émissions sera un système alimentaire à faibles intrants, qui peut augmenter les revenus nets.
- Une stratégie nationale est nécessaire pour atténuer le changement climatique et la loi fédérale sur la tarification de la pollution par les gaz à effet de serre est un élément important de cette stratégie.
Le texte intégral de la déclaration est disponible sur le site web de l’UNF, Greenhouse Gas Act Constitutional Case.
Le renvoi relatif à la loi sur les questions constitutionnelles concernant la loi sur la tarification de la pollution par les gaz à effet de serre sera entendu à partir de 10 heures les 13 et 14 février dans la salle d’audience 7 de la Cour d’appel de la Saskatchewan, 2425 Victoria Avenue, Regina, SK.
Larry Kowalchuk est l’avocat des intervenants. Les groupes qui collaborent à l’intervention sont les suivants
- Justice climatique Saskatoon (CJS)
- Union Nationale des Fermiers (UNF)
- Coalition de la Saskatchewan pour le développement durable (SCSD)
- Conseil de coopération internationale de la Saskatchewan (SCIC)
- Club des véhicules électriques de la Saskatchewan (SaskEV)
- Le Conseil des Canadiens : Région des Prairies et des Territoires du Nord-Ouest
- Le Conseil des Canadiens : Chapitre de Regina (COC : Regina)
- Le Conseil des Canadiens : Chapitre de Saskatoon (COC : Saskatoon)
- L’Alliance anti-gaz de schiste du Nouveau-Brunswick (NBASGA)
- Jeunesse de la Terre (YOTE)