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Devenez grand ou sortez de la houe de piste

Comment la politique agricole favorise l’assèchement des terres agricoles

par Cathy Holtslander, directrice de la recherche et de la politique

La Nationale des Fermiers est une organisation à adhésion directe composée de familles de fermiers canadiens qui partagent des objectifs communs. Nous promouvons l’exploitation familiale en tant que moyen de production agricole le plus approprié et le plus efficace. Notre objectif est de travailler ensemble pour mettre en place des politiques agricoles qui garantissent la dignité et la sécurité des revenus des familles d’agriculteurs tout en améliorant les terres pour les générations futures.

Le drainage agricole est donc une question qui nous préoccupe. Aujourd’hui, je me concentrerai sur la Saskatchewan, tout en gardant à l’esprit que nous faisons partie d’un ensemble plus vaste. Nos voisins en aval, au Manitoba, sont directement affectés par les politiques de la Saskatchewan et, de la même manière, les fermières de la Saskatchewan sont affectées par l’utilisation des terres en amont, en Alberta et aux États-Unis. En outre, le changement climatique ne connaît pas de frontières : nous sommes tous à la fois en amont et en aval des problèmes climatiques en raison de notre impact sur l’atmosphère et de l’impact du changement climatique sur nos exploitations agricoles. Nous sommes tous concernés et devons trouver des moyens de gérer notre situation afin de réduire les dommages et de partager les bénéfices pour le bien commun.

Earl Butz, secrétaire américain à l’agriculture, (1971-1976)

Le titre de cet article est basé sur le slogan utilisé par Earl Butz, secrétaire américain à l’agriculture sous Richard Nixon, puis Gerald Ford.

Butz était une figure importante. Il a supervisé un changement fondamental de la politique agricole américaine, qui visait à soutenir les fermières qui avaient énormément souffert pendant la Grande Dépression. Le président Roosevelt a adopté des lois destinées à lutter contre les excédents invendables, les surcapacités du marché, les prix bas et la pauvreté des fermières.

Butz a non seulement mis fin à ces lois, mais il a également réorienté l’aide gouvernementale vers des subventions à la production à grande échelle de matières premières destinées à l’exportation. Son orientation politique se résume à “Get big or get out”. Cette orientation est toujours d’actualité : les subventions agricoles américaines sont massives, favorisent la quantité au détriment de la qualité, aident les gros à devenir plus gros et maintiennent les prix des produits de base à un niveau bas.

À peu près à la même époque, le Canada a connu un changement d’orientation politique similaire, bien que moins radical. En 1969, un groupe de travail sur l’avenir de l’agriculture au Canada a recommandé de réduire le nombre de petites fermières.

Le mantra “get big or get out” a été répété dans le récent
rapport Barton
qui préconise une croissance massive des exportations agricoles. Le budget fédéral 2017 du Canada a mis en place une table de stratégie économique pour l’agriculture, dirigée par des PDG d’entreprises agroalimentaires mondiales, afin de faire avancer les recommandations de Barton. Voici les “indicateurs clés de performance” qu’ils proposent pour mesurer le succès :

Indicateurs clés de performance agroalimentaire pour 2025
Objectif proposé

    • D’ici à 2025, le Canada se classera parmi les dix premiers pays de l’OCDE pour ce qui est de l’allègement de la charge réglementaire.
    • D’ici 2025, le Canada se classera parmi les dix premiers pays de l’OCDE dans la catégorie des infrastructures de l’indice de performance logistique de la Banque mondiale.
    • D’ici à 2025, le Canada disposera d’une couverture à 100 % en haut débit avec des vitesses de téléchargement de 100 Mbps et de 50 Mbps en amont.
    • D’ici à 2025, le Canada réalisera 85 milliards de dollars d’exportations et 140 milliards de dollars de ventes intérieures.
    • Le Canada augmentera de 50 % ses dépenses d’investissement dans l’industrie alimentaire par dollar de chiffre d’affaires d’ici à 2025.
    • Le Canada doublera les dépenses de R&D du secteur privé d’ici à 2025.
    • Le Canada réduira le taux moyen de vacance d’emploi dans l’agriculture primaire à 4 % d’ici 2025, et dans l’industrie alimentaire à 2,2 %, soit la moyenne de l’ensemble de l’économie manufacturière, d’ici la même année.
    • Le Canada portera à 50 % la représentation des femmes à la direction de l’industrie agroalimentaire d’ici à 2025.
      Rapport des tables de stratégie économique du Canada : Agroalimentaire

Notez qu’aucune ne vise à aider les fermières. Les fermières ne sont même pas mentionnées.

Voici l’objectif d’exportation de la table stratégique pour l’agriculture:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Examinons maintenant quelques graphiques que l’on pourrait qualifier d'”indicateurs clés de performance” pour l’agriculture canadienne actuelle. Ensemble, je pense qu’ils nous aideront à comprendre pourquoi le drainage est considéré par certains fermiers et décideurs politiques comme une solution.

La ligne rouge du graphique de droite représente la valeur des exportations agricoles et alimentaires du Canada. Ils sont en effet en train de s’élever ! La ligne verte en pointillés représente notre agriculture et nos importations de denrées alimentaires.

L’augmentation des exportations est un indicateur de la réussite de la politique fédérale. Cependant, la plupart des exportations du Canada sont des produits de base à bas prix et à fort volume, tandis que nos importations ont tendance à être des denrées alimentaires de plus grande valeur. Nous importons davantage de denrées alimentaires, ce qui signifie que davantage de dollars de consommation quittent le Canada.

C’est ici qu’il faut jeter un coup d’œil rapide aux accords commerciaux. Lorsque nous réduisons les barrières commerciales, cela va dans les deux sens. Nous avons accès à d’autres marchés et les autres pays ont également accès aux nôtres. Les accords commerciaux tendent également à harmoniser les réglementations. Cela réduit la capacité d’un pays à différencier ses produits en termes de qualité.

On parle beaucoup de la “compétitivité” comme d’une bonne chose – souvent présentée comme un trait de caractère positif, voire une valeur morale. Mais en réalité, la compétitivité se résume à ce que les fermières vendent à des prix de plus en plus bas, car les négociants en matières premières parcourent le monde pour s’approvisionner aux endroits les moins chers.

Les accords commerciaux limitent également la politique intérieure. Les programmes de soutien agricole tels qu’Agri-stabilité doivent être “neutres sur le plan commercial”, ce qui signifie que les mesures visant à soutenir les prix des produits de base à l’exportation pour les fermières sont interdites. Les gouvernements doivent respecter les lignes directrices – ou risquer une contestation commerciale.

(La politique agricole provinciale est alignée sur la politique fédérale en termes d’exportations et de compétitivité par le biais d’accords de financement partagé – Cultivons l’avenir, GF 2 et l’accord de partenariat agricole canadien. Les programmes de soutien à l’agriculture doivent être conformes aux accords commerciaux. La politique agricole du Canada et de la Saskatchewan est donc axée sur l’augmentation des exportations par le biais de la “compétitivité” Lorsque vous vendez des produits de base en vrac, il n’y a guère de concurrence possible, si ce n’est au niveau du prix. Plus votre prix est bas, plus vous êtes compétitif.)

L’endettement des fermières augmente. Dans l’ensemble du Canada, il s’élève aujourd’hui à plus de 100 milliards de dollars.

Rien qu’en Saskatchewan, les fermières doivent plus de 16 milliards de dollars.

Le revenu net réalisé est resté très faible pendant des décennies, malgré l’augmentation des recettes.

Il s’agit d’un graphique important, je vais donc prendre un peu de temps pour l’expliquer.

La ligne supérieure du graphique indique le revenu monétaire total des fermières au Canada. Il n’a cessé d’augmenter, en raison de l’accroissement des quantités produites et de l’inflation des prix. Il s’agit de l’argent que les fermières perçoivent lorsqu’elles vendent leurs produits et qui comprend également les paiements de soutien à l’agriculture qu’elles peuvent recevoir. En 2018, les recettes monétaires agricoles se sont élevées à plus de 62 milliards de dollars.

La partie supérieure de la zone violette indique le revenu agricole net réalisé. C’est ce qu’il reste aux fermières après avoir payé leurs dépenses d’exploitation et leurs frais d’amortissement.

La zone verte entre la ligne du revenu net réalisé et la ligne des recettes en espèces en haut représente l’argent que les fermières paient à d’autres – pour les intrants, l’équipement, le fret, le carburant, le loyer, les intérêts, les comptables, etc. Dans l’agriculture, la majeure partie de l’argent ne fait que passer entre les mains des fermières.

En 2018, le revenu agricole net réalisé a chuté de 45 %. Les recettes ont légèrement diminué et les dépenses ont légèrement augmenté. Étant donné que les fermières ne conservent qu’une infime partie de la valeur de leurs récoltes et de leur bétail, ces petits pourcentages ont eu un impact considérable sur le revenu agricole. Pour chaque dollar que les fermières canadiennes ont reçu en 2018, elles n’ont gardé que 6 cents.

La façon dont 2019 se profile est susceptible d’être encore pire.

Voici maintenant l’indicateur clé de performance auquel nous accordons le plus d’attention. C’est le revers de la médaille de l’expression “devenir grand”. Les fermières se sont retirées. Certains ont pris leur retraite de leur plein gré, mais beaucoup ont été contraints de partir parce qu’il est tout simplement trop difficile de gagner sa vie dans ces conditions.

Pire, nous ne remplaçons pas les fermières âgées par une nouvelle génération. L’âge moyen des fermières augmente. En 2016, il n’y avait que 24 800 fermières et fermiers de moins de 35 ans, soit moins de 10 % des agriculteurs. Il n’y a pas assez de fermières et de fermiers qui s’installent pour reprendre, le moment venu, toutes les exploitations des anciens.

Examinons à nouveau le graphique du revenu net réalisé :

 

 

 

 

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RISQUE !

 

 

 

 

L’écart entre les rentrées d’argent et le revenu restant pour vivre est très important et ne cesse de croître. Si une personne a dépensé beaucoup d’argent en intrants, en location de terres et en remboursements de prêts et qu’elle n’obtient pas la récolte ou les prix qu’elle attendait, il lui faudra plusieurs années pour s’en remettre. Nous pouvons considérer l’écart entre les rentrées d’argent et le revenu net réalisé comme une mesure du risque que les fermières prennent chaque année.

Que peut donc faire un fermiere ?

Lorsque les politiques agricoles et commerciales font baisser les prix, les fermières doivent trouver des stratégies pour continuer à vivre, en augmentant leurs revenus, en réduisant leurs coûts et/ou en diminuant les risques. Il y a peu d’options :

Se diversifier pour amortir les fluctuations des prix des produits de base et des conditions météorologiques. Une mauvaise année pour une culture peut être une bonne année pour une autre ; le bétail peut fournir un revenu à partir de terres plus pauvres ou de cultures endommagées par les conditions météorologiques. La diversité peut réduire les pressions exercées par les maladies et les insectes et diminuer la nécessité d’acheter des intrants tels que des engrais.

Passez à l’agriculture biologique pour réduire les coûts des intrants et obtenir des prix plus élevés, mais le rendement est moins sûr et la gestion peut s’avérer difficile.

Augmenter le nombre total d’acres. L’achat ou la location de plus de terres permet d’obtenir plus de boisseaux, mais cela augmente également les coûts et les risques, et nécessite souvent des équipements plus importants et l’embauche de travailleurs.

Le coût des terres augmente, en partie à cause de la demande des fermières, mais aussi à cause des règles et des politiques en matière de propriété foncière qui permettent aux sociétés d’investissement dans les terres agricoles d’acheter de grandes exploitations à des fins de spéculation et d’extraction de loyers.

Ces graphiques illustrent la tendance à la croissance. La taille moyenne des exploitations agricoles a augmenté régulièrement dans tout le Canada, et de façon encore plus spectaculaire ici, en Saskatchewan. Le Recensement de l’agriculture de 2016 nous apprend que la taille moyenne des exploitations agricoles au Canada est aujourd’hui légèrement supérieure à 800 acres, et qu’en Saskatchewan, elle est d’environ 1 800 acres.

Ce graphique illustre le taux d’augmentation de la valeur moyenne des terres en Saskatchewan, avec 1996 comme année de référence. Certaines années, les prix des terrains ont augmenté de façon spectaculaire. Aujourd’hui, les terres agricoles coûtent environ cinq fois plus cher qu’il y a 20 ans.

Voici l’infographie de Farm Credit Corporation montrant l’augmentation du prix des terres dans le sud-est de la Saskatchewan.

L’année dernière, le prix des terrains a augmenté de 7,4 % et le prix par acre varie entre 800 et 3 400 dollars.

Les terres louées représentent une part croissante des exploitations agricoles en Saskatchewan. La zone jaune du graphique ci-dessous correspond à la superficie moyenne possédée par exploitation, la zone verte à la superficie moyenne louée par exploitation.

Depuis 2007 environ, des sociétés d’investissement en terres agricoles ont commencé à acheter de vastes étendues de terres. Le loyer en espèces fournit un revenu à leurs actionnaires pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils puissent vendre le terrain à un autre acheteur à un prix encore plus élevé. Cette situation exerce une pression à la hausse sur les prix des terres en raison de la spéculation et des poches profondes des sociétés d’investissement dans les terres agricoles. Les mesures fiscales confèrent également un avantage à ces sociétés d’investissement par rapport aux fermiers qui achètent des terres.

Outre l’augmentation de vos terres, d’autres stratégies consistent donc à accroître le revenu que vous tirez de vos terres existantes.

Augmenter les rendements en utilisant plus d’engrais et d’autres intrants afin d’accroître le revenu par acre. Mais cela augmente également les coûts par hectare, et les mauvaises conditions météorologiques peuvent réduire à néant les gains de rendement potentiels – mais pas les factures.

Vous pouvez également intensifier l’utilisation de vos terres existantes. En éliminant les broussailles et les brise-vent, les marécages et les zones humides, vous pouvez augmenter la superficie cultivable.

Les possibilités de survie limitées des fermières ne poussent pas seulement à l’assèchement, mais aussi au stress … économique, social et psychologique. Dans le contexte politique actuel, les fermiers sont soumis à de nombreuses pressions et ont peu de choix…

Nous pensons que le conflit généré par le drainage des terres agricoles est un indicateur de performance clé, qui témoigne de l’échec des politiques.

Certains fermiers répondent à l’impératif de “grossir” en faisant fi de la loi, de leurs voisins, de la prochaine génération d’agriculteurs et de notre écosystème.

L’utilisation du drainage pour convertir les zones humides et les broussailles en cultures à forte consommation d’intrants, telles que le canola, prive la nature de ses ressources. Le monde vivant permet à la société humaine de prospérer. Lorsque nous éliminons la biodiversité, détruisons l’habitat, modifions la chimie du sol, de la terre et de l’atmosphère, nous compromettons la capacité de reproduction de la planète. Il s’agit d’un appauvrissement dont les effets sont cumulatifs. Lorsque la valeur d’une terre n’est mesurée qu’en fonction de la quantité qui peut en être extraite chaque année, elle est diminuée.

Les principaux indicateurs de performance de la politique agricole qui nous importent le plus sont le revenu agricole net réalisé, le nombre de fermières et l’endettement des exploitations. Toutes ces mesures vont dans la mauvaise direction. On pourrait penser que nos dirigeants à Ottawa et à Regina essaieraient de faire quelque chose à ce sujet ! Le problème, c’est que la politique agricole fonctionne … pour les lobbyistes qui ont l’oreille du gouvernement. Les grandes entreprises s’en sortent très bien.

Pour les partisans de la politique du “gros bonnet”, l’agriculture est avant tout un processus de création et d’extraction de richesses qui profite aux puissants. Cargill a dégagé 3,2 milliards de dollars l’année dernière, l’une de ses meilleures années. CN Rail a connu undeuxième trimestre record en 2019 en raison de l’augmentation des volumes et des tarifs de transport — les revenus ont augmenté de 3,9 milliards de dollars par rapport à ceux de l’année dernière. Bayer a pu verser à ses actionnaires un dividende record à la fin de l’année 2018, malgré tous les problèmes liés au rachat de Monsanto. Ce ne sont là que quelques-unes des entreprises qui vivent de l’écart entre les recettes totales des fermières et leur revenu net réalisé.

Et ce sont ces entreprises qui tirent la plus grande partie des avantages économiques de l’assèchement des zones humides.

Au lieu de chercher des moyens de concentrer davantage le pouvoir et d’extraire plus de richesses de la terre, nous avons besoin d’une politique qui comprenne que l’agriculture est la façon dont les gens fournissent de la nourriture pour eux-mêmes et pour les autres. Elle est intergénérationnelle et culturelle : les connaissances sont transmises et la terre est entretenue afin qu’elle puisse continuer à produire des denrées alimentaires pour des populations en bonne santé. Les revenus doivent soutenir l’exploitation dans le cadre d’un partenariat sociétal où les fermières fournissent les denrées alimentaires nécessaires et où d’autres personnes fournissent les choses dont les fermières ont besoin.

Des bénéfices records
Les fermières sont confrontées à des choix difficiles, souvent impossibles, parce qu’elles n’ont pas de pouvoir. Les fermiers sont chassés de leurs terres par un système qui fonctionne – pour les puissants.

 

Nous devons recadrer la politique agricole pour qu’elle soutienne une réflexion globale et à long terme.

Pour conserver les zones humides, nous devons nous attaquer à la crise des revenus agricoles et rétablir le pouvoir de marché des fermières. Le contrôle des terres et des moyens de subsistance par les fermiers locaux permet non seulement aux fermiers de gagner décemment leur vie, mais offre également des avantages sociétaux plus larges. Lorsque les fermières sont en mesure de prendre des décisions à long terme, elles peuvent faire passer la durabilité de leurs écosystèmes agricoles avant leurs revenus immédiats. La réflexion à long terme porte également sur la construction de communautés, qui enrichissent les diverses cultures terrestres du Canada. Il fournit à la fois la capacité et la motivation nécessaires pour conserver les connaissances et les compétences de l’agriculture dans la génération suivante. La réflexion à long terme porte également sur la protection de la terre, de l’eau et de l’atmosphère pour les générations futures en agissant dès maintenant pour ralentir et inverser le changement climatique.

L’UNF est une organisation de fermiers qui réclament un système plus juste permettant aux agriculteurs d’obtenir leur juste part de la valeur et de la richesse qu’ils créent.

Nos indicateurs de performance clés :

      • Plus de fermiere
      • Les jeunes fermières et fermiers
      • Augmentation du revenu agricole net réalisé
      • Différence plus faible entre le revenu brut et le revenu net
      • Plus de terres dans les zones humides, les brise-vent, les forêts et les prairies naturelles
      • Une plus grande diversité de cultures
      • Remplacer les aliments importés par des produits canadiens

Pour conserver les zones humides, nous devons nous pencher sur la question du revenu agricole et du pouvoir de marché des fermières. Nous devons veiller à ce que les terres sauvages et les processus naturels disposent de l’espace et des conditions nécessaires à leur épanouissement. Détruire la nature, franchement, c’est nous détruire nous-mêmes.

La Nationale des Fermiers plaide pour des politiques qui contrecarrent la concentration excessive du pouvoir. La liste de la page suivante est un guide des types de politiques nécessaires pour assurer des moyens de subsistance équitables aux fermières et promouvoir une réflexion à long terme, de bonnes relations entre voisins et un engagement à travailler ensemble pour faire face aux graves problèmes auxquels nous serons de plus en plus confrontés à mesure que les effets du changement climatique s’aggraveront.

Les politiques “Get big or get out” exigent une extraction toujours plus grande de la valeur de la terre, laissant moins pour le fermiere, et finalement éliminant le fermiere tout court. Il est important de savoir qui détient le pouvoir, car le pouvoir détermine l’éventail des possibilités offertes. L’assèchement peut être considéré comme un ultime effort pour survivre dans un environnement politique hostile.

Les politiques agricoles sont allées à l’encontre des intérêts des fermières en supprimant la majeure partie de la richesse créée par les fermières, en encourageant l’augmentation du prix des terres et en supprimant le pouvoir de marché des fermières. Pour inverser la tendance, nous avons besoin de bonnes mesures politiques en amont. Nous devons réduire les contraintes financières qui pèsent sur les fermiers, favoriser une plus grande diversité au sein des exploitations, créer et renforcer les institutions permettant aux fermiers d’exercer leur pouvoir.

Politiques de conservation des zones humides

      • Limiter la capacité des grandes entreprises à extraire des profits excessifs des fermières.
      • Créer et reconstruire des institutions pour une commercialisation ordonnée
      • Limitation de la propriété des terres agricoles aux résidents de la province
      • Soutenir les bonnes pratiques de gestion des terres par des mesures incitatives (et pénaliser les pratiques néfastes)
      • Promouvoir la diversité au sein de l’exploitation pour accroître la résilience et l’autonomie des fermières.
      • Mettre en place des programmes de gel des terres et d’utilisation alternative des terres (ALUS) afin d’indemniser les fermiers pour les terres maintenues hors production.
      • Interdire l’approvisionnement captif par les conditionneurs de viande, promouvoir une production animale régénératrice afin d’améliorer les moyens de subsistance des éleveurs de bétail.
      • Développer des systèmes alimentaires locaux et régionaux pour réduire les importations
      • Concevoir des programmes de soutien agricole pour aider les fermières à survivre aux incertitudes économiques et climatiques, réduire la dépendance à l’égard d’un endettement insoutenable et aider les jeunes agricultrices et agriculteurs à s’installer.