Nationale | Communiqué de presse

Le Premier Mai, l’UNF demande de l’action sur les droits des migrants et UNDROP

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs (Premier Mai), l’Union nationale des fermiers (UNF) exhorte le gouvernement fédéral d’adopter immédiatement la déclaration de 2018 Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP)qui définit les droits qui doivent être respectés afin de s’assurer qu’une diversité de producteurs d’aliments soient respectés et se fassent entendre, et que le Canada n’a pas encore appuyée. Bien que le Canada se soit abstenu d’adopter la Déclaration, elle a tout de même été enchassée dans le droit international des droits de l’homme suite à un appui international imposant.

À chaque année, le Premier Mai est reconnu comme une journée importante à l’échelle mondiale pour les fermiers et les travailleurs.

Les célébrations du Premier Mai des luttes des travailleurs pour la dignité et la justice ont des origines écologiques et agricoles profondes. Le Premier Mai remonte au temps des festivals romains et gaéliques qui célébraient la renaissance de la nature et l’arrivée du printemps. Puisque le Premier Mai arrive à un temps où le travail saisonnier recommence et la main-d’œuvre est en forte demande, ce fut un moment puissant quand les travailleurs de la terre déposaient collectivement leurs outils pour fêter entre eux et célébrer en harmonie avec la nature. Dès le 18ième siècle, les puritains et les premiers industriels en Amérique du Nord ont écrasé ces festivités pour imposer l’appartenance religieuse et la discipline du travail. Les célébrations du Premier Mai furent rétablies vers la fin du 19ième siècle et la journée est devenue incontournable pour les mouvements ouvriers internationaux.

Dès le départ, le Premier Mai moderne fut connecté à la montée de la résistance à l’agriculture industrielle. Ce fut une grève printanière à l’usine Cyrus McCormick's Reaper Works—une usine qui construisait une partie des premières moissonneuses mécaniques qui ont déplacé les travailleurs agricoles et aidé à encourager la consolidation des terres agricoles par les corporations—ce qui fit de Chicago un point central de l’agitation ouvrière en 1886. Le Premier Mai cette année-là, plus de 1 300,000 travailleurs américains dans 13,000 8 entreprises se sont joints aux métallurgistes de McCormick en demandant la journée de travail de XNUMX heures.

Suite à ces débuts américains, des paysans et des travailleurs autour du monde ont embrassé la cause ouvrière le Premier Mai. C’est un congé officiel dans 107 pays [anglais]. EnHaïti [anglais] on appelle ça la « Journée de la main-d’œuvre et de l’agriculture.» En Inde [anglais], c’est devenu une journée pour se mobiliser autour des luttes des fermiers. L'UNF et des organismes alliés dans La Via Campesina demande annuellement la justice pour les travailleurs du système alimentaire le Premier Mai.  

Les travailleurs migrants ont ranimé le Premier Mai en Amérique du Nord au vingt-et-unième siècle. En 2006, le Premier Mai est devenu « Une journée sans immigrants » alors que des travailleurs migrants ont coordonné une protestation nationale et un boycott économique pour demander un statut juridique pour 11 millions de travailleurs américains sans-papiers. Plus de 400,000 XNUMX se sont rassemblés à Chicago et plus d’un demi-million à New York. En Californie, les produits frais ne furent pas récoltés et dans le Midwest, l’abattage et la boucherie furent fermés. Des protestations [anglais] contre les lois canadiennes en matière d’immigration furent également organisées à Vancouver, à Ottawa, à Montreal et à Fredericton.

Depuis 2006,  les organismes canadiens pour les droits des migrants  [anglais] reconnaissent le Premier Mai en demandant les droits et la justice refusés aux travailleurs migrants non documentés et saisonniers.

Ce Premier Mai, l’UNF demande au gouvernement fédéral de mettre en application UNDROP afin de s’assurer que tous les travailleurs agricoles résidents et migrants se voient accorder le droit à des conditions de travail et de vie sécuritaires et saines, ainsi que le droit de se syndiquer. Le droit stipulé dans UNDROP à une « participation libre, entière et véritable » pour les travailleurs étrangers temporaires canadiens exige des permis de travail ouverts et le statut de résident permanent pour tous et toutes. Nous luttons non seulement pour une dignité humaine de base dans le milieu de travail, mais pour les moyens de réaliser notre pleine capacité en tant qu’êtres humains créatifs en relation les uns avec les autres et avec avec la Terre, tel que stipulé dans UNDROP et  la Déclaration de Nyéléni sur la souveraineté alimentaire. 

« L’abstention du Canada du vote UNDROP [dans l’Assemblée des Nations Unies] n’obtient pas un « laisser passer » pour nier la présence de violations des droits des paysans dans ce pays, » écritvait  [anglais] Jessie MacInnis, Présidente des jeunes de l’UNF. « Assurer la mise en œuvre de UNDROP est une partie intégrale d’une lutte mondiale pour mettre à défi, démanteler et rebâtir le système alimentaire en ligne avec la souveraineté alimentaire. »

Plus de lecture:
Pierre Linebaugh, [anglais]  L'histoire incomplète, vraie, authentique et merveilleuse du XNUMXer mai
Jessie MacInnis, [anglais]  Le potentiel de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales : vers une politique agricole fondée sur les droits au Canada
La Via Campesina,  Documents clés sur les droits des paysans
Les Nations Unies,  Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales

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Crédit photo : La Via Campesina