National | Communiqué de presse

Selon l’UNF, les fermiers doivent supporter des coûts énormes en raison de l’absence de planification de la part de M. Ritz.

(10 mars 2014 – Saskatoon, SK) – Bien que le transport du grain soit en baisse depuis le début de novembre 2013, les ministres Ritz et Raitt ont annoncé que les compagnies ferroviaires seraient tenues de doubler les volumes de grain actuellement expédiés, au moment même où ces compagnies étaient prêtes à passer à l’action de toute façon.

Ian McCreary, ancien directeur de la CCB et membre de (), a posé la question suivante : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi attendre quatre mois pour annoncer des mesures concrètes qui auraient pu être prises bien plus tôt ? ».

Les compagnies ferroviaires disposeront de quatre semaines pour augmenter leur capacité d’expédition d’un total combiné de 1 000 000 de tonnes métriques par semaine, faute de quoi elles seront pénalisées à hauteur de 100 000 dollars par jour pour non-respect de la réglementation.

M. McCreary décrit les problèmes liés au transport des céréales comme une question globale. « Le fait est qu’en l’absence d’organisation pour tenir les chemins de fer responsables des niveaux de service, les entreprises ont fourni le niveau de service qui leur convenait.

Le chaos dans les transports est exactement ce dont McCreary a averti le gouvernement conservateur le 2 novembre 2011, lors de la réunion du comité législatif sur le projet de loi C-18. Il a clairement expliqué que sans mécanismes pour :

Si l’on veut « répartir la capacité limitée de l’installation de manutention de la côte ouest d’une manière économique qui permette de transférer les clients optimaux vers l’autre port…, tout le monde voudra passer… par la côte ouest ». La pression économique sur la côte ouest sera énorme ».

M. McCreary a également prédit ce qu’il adviendrait des prix des céréales lorsque les capacités portuaires seraient surchargées,

« …Lorsque l’embargo sur les exportations décrété par l’Union soviétique [1980] était en vigueur, qu’est-il advenu du coût du transport des céréales dans les terminaux de la côte ouest des États-Unis ? Pour ceux qui suivent les marchés, la différence entre une offre ferroviaire et une offre portuaire sur le blé de printemps foncé du Nord après l’introduction de l’embargo sur le fret était de 3 dollars le boisseau… C’est exact. Elle était de 100 dollars la tonne.

Il s’avère que McCreary avait également raison de prédire la direction de l’écart de prix entre le silo et le port. La CCB a indiqué le 26 février 2014 que les fermiers reçoivent en moyenne 4,69 $/boisseau pour le blé, et que le blé au port de Vancouver a un prix de 11,38 $/boisseau. Ainsi, les entreprises céréalières ont reçu 6,69 dollars par boisseau (245 dollars par tonne métrique). Les coûts de l’entreprise de transport par élévateur (fret et élévation) sont d’environ 70 $ par tonne métrique, ce qui laisse environ 175 $ par tonne métrique à la charge de l’entreprise de transport. D’ici la fin de l’année, les surestaries devraient approcher les 100 millions de dollars, soit le montant le plus élevé jamais payé par le Canada. Toutefois, ces surestaries seraient entièrement payées avec les 569 000 premières tonnes métriques expédiées, ce qui représente moins d’une semaine de transport de céréales.

Ken Larsen, directeur de l’Alliance de la Commission canadienne du blé, a souligné que lorsque le ministre Ritz a été interrogé sur le fait qu’il avait été prévenu de cette crise deux ans plus tôt, il a répondu : « Nous l’avons vu venir », en faisant référence à son « groupe de travail sur la logistique des récoltes ». « Le fait qu’un ministre et ses conseillers aient vu venir cette situation et n’aient rien fait jusqu’à présent est une erreur de gestion flagrante », a déclaré M. Larsen. « Le transport ferroviaire dans les prairies canadiennes ne fonctionne pas sans une saine surveillance gouvernementale, et ce manque de surveillance fait sombrer les fermières davantage dans l’endettement. »

Selon M. Larsen, ce n’est pas la première fois que les fermières sont confrontées à des retards dans l’acheminement des céréales vers le port et leur chargement sur les navires. « En 1997/98, les fermiers nouvellement élus administrateurs de la CCB ont été confrontés à une mauvaise circulation du grain qui a coûté 18,7 millions de dollars en surestaries en 1996/97 », a-t-il déclaré. « Cette fois-là, les chemins de fer ont plaidé la neige dans les montagnes.

La CCB a déposé une plainte auprès de la Commission des transports sur le niveau de service et a obtenu gain de cause, puis a poursuivi le CN et le CP pour mauvaise performance. Le CN a jeté l’éponge et payé une somme non divulguée, tandis que le CP a perdu son procès et a dû payer 15 millions de dollars à la CCB.

« L’année suivante (1998/99), cependant, la CCB a perçu 6,6 millions de dollars en despatch (montant net après paiement des surestaries) de la part des armateurs parce que les navires ont été chargés plus rapidement que prévu. La CCB n’ayant pas de bénéfices non distribués, ces sommes ont toujours été reversées directement aux fermiers. L’année précédente (1997/98), les recettes nettes de la répartition s’élevaient à 4,465 millions de dollars. Cette tendance à gagner des dépêches au profit des fermiers s’est poursuivie jusqu’à ce que Ritz mette fin à la CCB, » a commenté M. Larsen.

« Les fermières font maintenant les frais de l’absence de planification de la part de M. Ritz en ce qui concerne la transition de la fonction de coordination du transport des céréales de la Commission canadienne du blé vers un autre organisme. Personne n’est en place pour s’assurer que les céréales sont transportées jusqu’au port et que les navires peuvent les charger de manière efficace et ordonnée », a fait remarquer M. McCreary. « C’est un échec qui aurait pu être évité et qui coûte plusieurs millions aux fermières des prairies ».

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Pour plus d’informations :

Ian McCreary, ancien directeur de la CCB et membre de : (306) 567-2099

Ken Larsen, Directeur, Alliance de la Commission canadienne du blé : (403) 746-5792