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Lettre : La CCG, mandatée pour protéger les intérêts des fermières, est essentielle

Au rédacteur en chef,

Les sociétés céréalières n’ont jamais apprécié la Commission canadienne des grains (CCG), dont le mandat est de « réglementer l’industrie dans l’intérêt des producteurs ». Depuis plus de 100 ans, la CCG a la responsabilité légale d’empêcher les sociétés céréalières d’utiliser des poids, des grades et des inspections erronés, car trop souvent ces sociétés ont délibérément essayé de tromper les fermières pour augmenter leurs profits. Certaines choses ne changent jamais.

Au cours des deux dernières décennies, la capacité de la CCG à faire son travail pour les fermières a été érodée par des gouvernements influencés par le lobbying des sociétés céréalières.

La CCG a été sérieusement ébranlée lorsque les gouvernements ont nommé des commissaires en chef qui travaillaient auparavant pour les sociétés céréalières qu’ils sont maintenant chargés de réglementer, et dont la pensée et les valeurs sont alignées sur ces mêmes sociétés.

Au cours des derniers mois, Agriculture Canada et les sociétés céréalières, de concert avec les dirigeants actuels de la CCG, ont réécrit la Loi sur les grains du Canada, la plupart du temps à huis clos. Les renards des sociétés céréalières donnent des conseils sur la manière de garder le poulailler des producteurs.

Les modifications qu’ils proposent d’apporter à la loi – une liste de souhaits des sociétés céréalières – seront soumises au nouveau ministre de l’agriculture immédiatement après les élections fédérales de cet automne, dans l’espoir qu’elles seront rapidement adoptées par le Parlement. Cette liste de souhaits demandera l’abrogation du mandat de la CCG qui consiste à « réglementer l’industrie dans l’intérêt des producteurs de céréales ». Le fait de changer le rôle de la CCG, qui n’est plus de surveiller l’industrie et de garantir l’équité, la qualité et l’intégrité du système céréalier canadien, mais de devenir un simple prestataire de services facultatifs pour les sociétés céréalières, entraînerait d’énormes pertes pour les fermières. La mise à l’écart de l’arbitre arrangerait le jeu en faveur des entreprises.

Les fermières se battent contre les efforts des semenciers qui les obligent à supplier (et à payer) pour conserver et réutiliser les semences que nous cultivons dans nos propres fermes. Aujourd’hui, les fermières doivent s’opposer aux efforts déployés par les sociétés céréalières pour prendre le contrôle total de tous les aspects du système de manutention et de commercialisation des céréales. Lors de cette élection, les fermières doivent s’assurer que tous leurs candidats fédéraux savent que la Commission canadienne des grains et son mandat de protection des intérêts des céréalières sont essentiels au maintien d’un secteur agricole sain au Canada.

Stewart Wells, Swift Current, SK