National | Communiqué de presse

Les travailleurs agricoles canadiens des Caraïbes craignent pour leurs familles et leurs maisons

L'Union Nationale des Fermiers met en évidence les impacts du changement climatique sur la main-d'œuvre migratoire

WILMOT TOWNSHIP, ON – Les travailleurs agricoles migrants au Canada n’ont pu que regarder, attendre et s’inquiéter pour leurs proches et la vie qu’ils ont bâtie dans leur pays, alors que l’ouragan Beryl, qui a battu des records, s’est abattu sur leur pays d’origine. L’Union nationale des fermiers souligne les effets inégaux du changement climatique sur les migrants qui quittent leur pays d’origine pour travailler dans le secteur agricole canadien en raison de conditions météorologiques extrêmes. 

Les pays participant au Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) ont vu leurs secteurs agricoles, leurs infrastructures et leurs économies bouleversés par des conditions météorologiques de plus en plus sévères. Ces conditions suscitent un intérêt accru pour les programmes de travailleurs migrants tels que le PTAS. Nombreux sont ceux qui font le choix dévastateur de quitter leur famille et leur foyer pour les champs du Canada, en quête de survie et d’avancement. 

Chaque année, Jenn Pfenning, présidente de l’Union nationale des fermiers et exploitante de Pfenning’s Organic Farms, embauche une cinquantaine de travailleurs jamaïcains pour travailler sur son exploitation. En 2023, la Jamaïque a envoyé 10 000 travailleurs dans les fermes canadiennes dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). Beryl a frappé la Jamaïque sous la forme d’un ouragan de catégorie 4, ravageant les terres agricoles jamaïcaines et détruisant de nombreuses habitations de l’île.

« La plupart des personnes confrontées à cette tempête (dont beaucoup ont des membres de leur famille travaillant dans des fermes canadiennes) sont encore une fois celles qui ont le moins contribué au réchauffement climatique et qui sont le plus directement touchées,» déclare Jenn Pfenning, présidente de l’Union nationale des fermiers (UNF) et exploitante de Pfenning’s Organic Farms. Pfenning’s embauche une cinquantaine de travailleurs jamaïcains pour travailler sur son exploitation, dont beaucoup ont des membres de leur famille directement touchés par la tempête. « Mes employés sont dévastés. Nous le sommes tous,» ajoute-t-elle.  

L’UNF se joint à la Fédération du travail de l’Ontario pour plaider en faveur d’une législation sur le stress thermique dont les travailleurs du secteur agricole ont grandement besoin. L’UNF demande également que les droits des travailleurs soient renforcés pour tous les travailleurs agricoles et que des mesures décisives soient prises pour lutter contre les effets croissants de la crise climatique sur l’agriculture et réduire les taux d’accidents et de décès dans le secteur.

« Confrontés au changement climatique dans leur pays d’origine et dans les exploitations agricoles canadiennes, les travailleurs migrants se trouvent en première ligne de la crise climatique mondiale,» déclare Mme Pfenning. « Le Canada, dont les émissions contribuent au réchauffement de la planète, bénéficie directement de la concurrence accrue pour ces programmes. Nous devons veiller à ce que les emplois occupés par ces travailleurs dans le secteur agricole canadien soient à la fois sécuritaires et équitables. »

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