Protéger les terres agricoles d'aujourd'hui et de demain

Nous avons besoin de la Lands Protection Act pour nous protéger de l'incroyable richesse des personnes qui vivent juste au-delà de nos frontières et qui considèrent notre terre comme un simple produit à acheter et à vendre, comme de l'argent ou de l'or.
—Horace Carver, QC | Lands Protection Act Commissioner, PEI (2013)

La terre est fondamentale pour l'agriculture. Qui en est propriétaire, qui la contrôle, et comment est-il utilisé et entretenu sont des questions cruciales pour la NFU.

Nous pensons que ceux qui travaillent la terre devraient avoir le contrôle de la gestion de leur unité de production alimentaire. Nous voyons avec inquiétude l’empiétement des sociétés industrielles sur le secteur de la production alimentaire primaire par le biais de la propriété directe, de l’intégration verticale et de l’agriculture contractuelle. Lorsque l'investissement de capital, étranger ou canadien, exclut les agriculteurs locaux de la terre, la désintégration rurale se produit et la souveraineté alimentaire est impossible.

Nos terres agricoles sont une ressource précieuse. Il représente moins de 10 pour cent de la masse continentale du Canada. Depuis 1976, plus d'un million d'acres de terres agricoles ont été perdus. Plus de la moitié des principales terres agricoles du Canada (catégories 10, 1 et 2) se trouvent à proximité des principaux centres de population, ce qui en fait une cible pour le développement suburbain, périurbain et industriel ainsi que pour la spéculation immobilière.

Les terres agricoles ne sont pas seulement perdues à cause de l'étalement urbain, mais aussi à cause de méthodes de culture qui affaiblissent la capacité de production des sols. Il est devenu nécessaire pour l’agriculteur d’accroître ses rendements à court terme afin de faire face à l’augmentation des coûts de production et de minimiser les effets de la compression des prix de revient sur l’opération. La pression financière excessive due à l'endettement ou aux loyers excessifs oblige la terre à générer un revenu supérieur à la capacité durable du sol. La NFU est favorable aux incitations visant à aider les agriculteurs à reconstruire la santé des sols.

L'accès à la terre est une question cruciale pour le jeune et le nouvel agriculteur. La propriété est souvent hors de portée en raison du coût élevé et de la dette nécessaire à l’achat. La NFU encourage une discussion animée sur les formes alternatives de régime foncier qui offrent un accès à long terme et soutiennent la gérance de l'environnement et la construction de communautés.

Les avoirs fonciers plus importants et la taille croissante des outils agricoles créent un cercle vicieux de concentration de la propriété des terres agricoles, de détérioration des communautés rurales et d'érosion de la qualité de vie en milieu rural. À mesure que les prix des terrains augmentent, la valeur plus élevée permet aux agriculteurs d’emprunter davantage pour acheter de plus gros équipements, ce qui déplace davantage de voisins et exerce une pression accrue sur le sol. Alors que le coût de la surveillance de l'agriculture continue à augmenter, l'agriculture est de moins en moins possible pour la jeune génération.

Afin de sauver la ferme familiale, les gouvernements canadiens et les agriculteurs doivent bien comprendre ce qu'est une ferme familiale. La NFU souscrit à la définition suivante: «Une ferme familiale est une exploitation qui produit des aliments ou d’autres produits agricoles et où la grande majorité de la main-d’œuvre, du capital et de la gestion sont fournis par des membres de la famille.»

L’UNF a entrepris deux études majeures sur la propriété et le contrôle des terres agricoles: Perdre notre emprise: Comment l’achat de terres agricoles par les entreprises, l’endettement croissant des exploitations agricoles et le financement de l’industrie agroalimentaire menacent les fermes familiales et la souveraineté alimentaire (2010) et perdent leur emprise: Mise à jour 2015.

En conséquence, la NFU recommande:

1. Le Canada et ses provinces doivent adopter un ensemble unifié de restrictions à la propriété foncière dans lesquelles les terres agricoles ne peuvent être possédées que par des personnes résidant dans la province dans laquelle elles se trouvent ou par des exploitations agricoles incorporées (y compris des coopératives) appartenant à des personnes résidant en la province dans laquelle le terrain est situé.

2. Les gouvernements provinciaux devraient surveiller la propriété et le contrôle étrangers et nationaux des terres agricoles à l'intérieur de ses frontières et rendre compte publiquement des changements chaque année. Les provinces devraient également envisager de légiférer sur la taille maximale appropriée des avoirs fonciers par personne, par ferme familiale ou coopérative et par société, comme il a été adopté à l'Île-du-Prince-Édouard.

3. Des taux d'imposition différenciés devraient encourager les familles agricoles et les autres citoyens locaux à devenir propriétaires et décourager les investisseurs et les grandes entreprises d'acheter et de posséder des terres agricoles. Les agriculteurs et les autres résidents locaux devraient se voir appliquer des taux d’imposition inférieurs à ceux des investisseurs, les intérêts étrangers, les sociétés non agricoles et les grandes sociétés agricoles comptant de nombreux actionnaires devraient être imposés à des taux plus élevés. Les investissements dans des sociétés d’investissement dans les terres agricoles ne devraient pas être admissibles au REER.

4. Les gouvernements devraient fournir des incitations et un soutien pour les pratiques d'intendance des terres qui maintiennent la productivité des terres à long terme, ainsi que les sanctions correspondantes pour l'utilisation de pratiques agricoles conçues pour maximiser les loyers à court terme, au détriment de la santé des sols, de la biodiversité, de la qualité de l'eau et autres. Avantages environnementaux.

5. Le gouvernement du Canada et les provinces doivent mettre en place des mécanismes pour les transferts de terres intergénérationnels aux exploitants familiaux, qui ne reposent pas sur des prêts ni sur des intérêts. Les gouvernements doivent trouver des moyens pour que les jeunes et les nouveaux agriculteurs aient un accès sécurisé à des terres agricoles ne nécessitant pas un endettement massif. Ces mécanismes pourraient inclure:

  • Les fiducies foncières et les banques foncières appartenant à la communauté pour assurer la production alimentaire par les agriculteurs locaux
  • Options de financement basées sur la communauté (qui retiennent l'argent des paiements d'intérêts au sein des communautés locales)
  •  Organismes gouvernementaux qui soutiennent les options de financement des vendeurs. (Les vendeurs et les acheteurs pourraient s'autofinancer, et le rôle de l'agence gouvernementale serait d'intervenir pour traiter les cas rares où les transactions tournent mal et qu'il est nécessaire de rendre la terre au vendeur.)
  • Un plan d'assurance revenu pour les agriculteurs débutants afin de les aider à s'établir et de soutenir leur succès à long terme
  • Un programme d'épargne-retraite ou un régime de retraite spécialement conçu pour les agriculteurs afin de réduire leur besoin de vendre leurs terres pour financer leur retraite.

6. Le transfert de terres agricoles à des fins non agricoles doit être limité et limité. Les aménagements industriels ou résidentiels sur des terres agricoles de classe 1, 2 ou 3 devraient être interdits. Toutes les provinces devraient adopter des lois pour protéger leurs terres agricoles en utilisant les lois de la Colombie-Britannique, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Québec comme point de départ pour améliorer et étendre la protection des terres agricoles à travers le Canada.

Ressources

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