Alerte à l’action : Votre réponse à l’enquête de l’ACIA est essentielle pour la qualité des semences et l’accès aux semences !
Le gouvernement fédéral procède actuellement à un examen approfondi du règlement relatif à la loi sur les semences. Tout est sur la table.
Ce sont les multinationales du secteur des semences qui poussent à cette révision, car elles veulent que les règles soient radicalement modifiées pour servir leurs propres intérêts. Les fermières pourront contribuer de différentes manières à faire connaître au gouvernement leurs besoins et leurs souhaits. La première occasion se présente maintenant : l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) mène une enquête auprès des parties prenantes afin de recueillir leurs commentaires sur les changements potentiels à apporter à la réglementation des semences au Canada. Vous trouverez un lien vers l’enquête au bas de ce message – veuillez la remplir après avoir lu les fiches d’information ci-dessous. La date limite est fixée au lundi 15 mars.
Parce que les semences sont essentielles pour les fermières, la Nationale des Fermiers plaide depuis des décennies en faveur de la souveraineté des semences des fermières. En répondant à l’enquête de l’ACIA, vous pouvez, en tant qu’agriculteur, indiquer ce qui vous tient à cœur et soutenir les intérêts des fermières de tout le Canada en faveur de règles qui garantissent que nous disposons de semences de haute qualité et que nous continuons à avoir accès aux semences que nous voulons et dont nous avons besoin.
Lorsque vous remplissez le questionnaire, répondez aux questions de la première section “Parlez-nous de vous” en tant qu’individu, en fonction de votre situation personnelle en tant que fermiere. Notez que l’enquête est anonyme – on ne vous demande pas de vous identifier.
Fiche d’information pour vous aider à remplir l’enquête sur la modernisation des semences
Important : l’enquête ne porte que sur les règlements relevant de la loi sur les semences. L’étude et l’enquête ne portent pas sur la réglementation de la loi sur la protection des obtentions végétales (redevances sur les semences de ferme, “création de valeur” ou privilège des agriculteurs), ni sur la Commission canadienne des grains, ni sur les OGM (plantes à caractères nouveaux).
Les questions 1 à 9 portent sur les tableaux des grades de semences. Elles fixent les normes minimales de pureté des semences lors de leur vente, ainsi que les exigences en matière d’information sur les étiquettes des semences. Il existe des tableaux de classement pour tous les types de semences (céréales, légumineuses, fourrages, légumes, etc.). Elles fixent des limites maximales pour les graines de mauvaises herbes, les graines d’autres cultures (et les corps d’ergot, les corps de sclérotine et/ou le charbon libre, le cas échéant) et des limites minimales pour la taille des graines et les taux de germination. Cliquez ici si vous souhaitez consulter les tableaux de classement. Les exigences actuelles permettent aux fermières de disposer de semences très fiables. Si les normes des tableaux de classement étaient affaiblies, la qualité des semences diminuerait et les fermiers supporteraient les coûts et les risques qui en résulteraient ; et si des exigences supplémentaires en matière d’étiquetage ou d’essais étaient rendues obligatoires, cela pourrait créer des barrières technologiques ou des coûts élevés que les petits producteurs de semences indépendants ne seraient pas en mesure d’absorber.
Lorsque les fermières échangent ou vendent des variétés anciennes de semences non sélectionnées à d’autres fermières et qu’elles ne font pas de publicité, il n’y a pas d’exigences en matière de classement ou d’étiquetage. Notez qu’il est illégal pour les fermières de vendre des semences de variétés enregistrées après février 2015, car c’est à cette date que la nouvelle loi sur la protection des obtentions végétales est entrée en vigueur.
Les questions 10 à 13 portent sur l’enregistrement des variétés. Notre procédure actuelle d’enregistrement des variétés est un élément clé du contrôle de la qualité, de la transparence et de l’amélioration des nouvelles variétés des principales grandes cultures et cultures fourragères du Canada. Le règlement n’exige pas l’enregistrement de tous les types de cultures – par exemple, les variétés de semences de légumes ne doivent pas être enregistrées, pas plus que le maïs. Cliquez ici pour consulter la liste complète des variétés couvertes par les règles d’enregistrement.
Si l’enregistrement des variétés était exigé pour tous les types de cultures, cela créerait de nombreux obstacles pour les producteurs de semences de légumes. Le secteur des semences potagères commerciales est très peu développé au Canada et la plupart des entreprises sont de petite taille. L’obligation d’enregistrement des variétés pour les semences de légumes serait onéreuse ; le coût élevé réduirait la quantité de semences de légumes cultivées au Canada et la diversité des semences de légumes disponibles pour les fermières.
La réglementation existante en matière d’enregistrement des variétés soutient le mandat de la Commission canadienne des grains, qui consiste à établir et à maintenir, dans l’intérêt des fermières, des normes de qualité pour les céréales canadiennes et à réglementer la manutention des céréales au Canada, afin de garantir un produit de base fiable pour les marchés intérieurs et d’exportation. Nos réglementations en matière de semences garantissent également que les cultures issues de variétés enregistrées produisent des qualités d’utilisation finale intéressantes, ce qui permet de vendre les produits canadiens même si le coût du transport des produits sur de longues distances vers les marchés étrangers est élevé.
L’UNF est depuis longtemps d’avis que les développeurs de variétés ne devraient pas être autorisés à demander le désenregistrement (annulation) des variétés. Les variétés plus anciennes qui ne sont pas couvertes par les droits d’obtenteur font partie du domaine public ; les fermières peuvent donc les acheter sans avoir à payer de redevances. Lorsqu’une variété est radiée, elle ne peut plus être vendue comme semence. Les développeurs de semences sont incités à supprimer l’enregistrement des anciennes variétés, car cela obligerait finalement les fermières à utiliser des variétés qui nécessitent le paiement de redevances aux développeurs de variétés.
La question 12 porte sur l’opportunité de revoir le règlement actuel qui permet au développeur de variétés de les désenregistrer. Nous soutiendrons un tel examen et ne demanderons le retrait de l’enregistrement que si l’ACIA estime que l’utilisation de la variété pourrait être préjudiciable.
La question 13 concerne les variétés patrimoniales et alternatives des principales grandes cultures soumises à l’enregistrement(cliquez ici pour consulter la liste) – elle ne concerne pas les variétés de légumes patrimoniales ou familiales.
Il existe actuellement un petit marché de semences pour les céréales patrimoniales telles que le blé rouge Fife, qui ne présentent pas les caractéristiques d’homogénéité requises pour l’enregistrement de la variété. Les fermiers qui achètent ces semences les cultivent généralement pour les vendre à prix d’or à des boulangers artisanaux – et non comme des produits en vrac livrés à des silos de collecte.
Certains fermiers pratiquent également la sélection à la ferme afin de mettre au point de nouvelles variétés qui donnent de bons résultats dans les systèmes de production à faibles intrants et qui pourraient mieux s’adapter au changement climatique. Elles se heurtent actuellement à de nombreux obstacles à l’enregistrement, ce qui empêche les nouvelles variétés potentielles d’atteindre un marché plus large. Il serait utile d’étudier les dispositions réglementaires relatives aux variétés patrimoniales et aux variétés alternatives, pour autant qu’elles n’affaiblissent pas les réglementations qui garantissent la qualité des semences et l’accès aux semences.
Les questions 14 à 17 portent sur la privatisation des fonctions de l’ACIA. L’expression “autre mode de prestation de services” signifie la privatisation. Un exemple est la privatisation en 2013 des services d’inspection des cultures de semences, qui s’est traduite par une augmentation significative des frais pour les producteurs de semences. L’augmentation du coût de l’inspection obligatoire est soit répercutée sur les fermiers qui achètent des semences sélectionnées, soit ajoutée aux coûts des producteurs de semences, ce qui rend la survie des producteurs de semences indépendants plus difficile.
Si l’ACIA cesse de fournir davantage de services et délègue son autorité à une tierce partie sur la base d’une rémunération à l’acte, il y aura moins de responsabilité publique et des coûts plus élevés pour les fermières et les producteurs de semences.
Le rôle propre d’un régulateur est de sauvegarder l’intérêt public et d’exercer un contrôle sur les puissants pour les empêcher de profiter des autres dans le système. Si la réglementation est confiée à des prestataires de “services alternatifs” à but lucratif, il y a un conflit d’intérêts fondamental.
Seeds Canada, qui limite le nombre de ses membres votants aux entreprises à but lucratif actives dans le secteur des semences, fait pression pour obtenir un rôle plus important dans la réglementation des semences au Canada. Seeds Canada est la nouvelle organisation dominée par les plus grandes entreprises mondiales de semences, de produits chimiques et de biotechnologie. Elle est née de la fusion de l’Association canadienne du commerce des semences, de l’Institut canadien des semences (ICS), de l’Association canadienne des analystes de semences commerciales (ACASC) et de l’Agence canadienne des technologies végétales (ACTP) à la fin de l’année 2020.
La position de l’UNF est que l’ACIA ne devrait pas explorer d’autres arrangements de “prestation de services alternatifs”.
Les questions 17 et 18 portent sur ce qui est important pour vous lorsque vous décidez des semences que vous allez utiliser.
La question 19 vous demande d’évaluer la réglementation actuelle en matière de semences. Dans l’ensemble, l’UNF est très satisfaite du règlement sur les semences tel qu’il est. Les fermières sont sûres que lorsqu’elles achètent des semences, elles sont de haute qualité et qu’elles ont accès à des semences qui poussent bien dans nos conditions, qui sont exemptes de graines de mauvaises herbes et qui produiront une récolte que nos clients apprécient. La réglementation existante permet aux producteurs de semences indépendants de produire les semences nécessaires à ceux qui achètent des semences sélectionnées, et autorise les fermières à conserver leurs propres semences ou à se vendre mutuellement des semences non sélectionnées de variétés plus anciennes. Le très petit secteur des semences potagères du Canada est en mesure de fournir une grande diversité de semences répondant aux normes de pureté et de germination.
La question 20 vous invite à ajouter des commentaires supplémentaires et à faire des suggestions. C’est l’occasion de mettre en avant ce qui compte le plus pour vous. Les semences sont fondamentales pour l’agriculture, et la réglementation des semences doit se faire dans l’intérêt des fermières et dans l’intérêt public. Nous avons besoin de réglementations qui maintiennent un rôle fort et croissant pour le secteur public canadien de la sélection végétale afin que les fermières continuent à avoir des variétés qui fonctionnent bien dans nos conditions de croissance. Nous devons maintenir notre accès aux semences, y compris aux semences de ferme et aux variétés anciennes. Nous devons veiller à ce que les intérêts privés des multinationales soient contrôlés par des réglementations, voire renforcés.
La date limite pour répondre à l’enquête d’évaluation des besoins de l’ACIA est le 15 mars – cliquez ici pour commencer !