National | Communiqué de presse

L’UNF affirme la souveraineté alimentaire pour les marchés locaux et régionaux et la solidarité internationale

10 septembre: Journée internationale d’action contre l’OMC et les accords de libre-échange

Le 10 septembre prochain, l’UNF se joindra au mouvement international La Via Campesina pour la souveraineté alimentaire afin de commémorer le martyre du leader paysan coréen, M. Lee Kyung Hae, qui s’est donné la mort pour protester contre les politiques de libéralisation commerciale de l’OMC. Aux côtés des paysans, des agriculteurs, des ouvriers agricoles, des peuples autochtones et des nombreux autres fournisseurs alimentaires membres de La Via Campesina, l’UNF s’oppose à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et aux accords de libre-échange (ALE), reconnaissant que la logique du « libre-échange » profite aux entreprises mondialisées au détriment des fournisseurs alimentaires, des communautés et des écosystèmes. Bon nombre de ces accords dits de libre-échange sont antidémocratiques (lien en anglais seulement) et ont été négociés à huis clos, sans consultation du public ni des fermiers.

En revanche, la souveraineté alimentaire affirme le droit de tous les peuples et de tous les pays à déterminer leurs propres politiques agricoles et alimentaires. Le commerce fondé sur la souveraineté alimentaire favorise une participation démocratique significative des petits et moyens fournisseurs alimentaires dans la prise de décisions concernant l’agriculture, l’alimentation et le commerce.

En tant que fermiers et travailleurs agricoles au Canada/Île-de-la-tortue, nous construisons la souveraineté alimentaire à partir de la base afin de résister aux systèmes antidémocratiques dirigés par les entreprises et de renforcer la solidarité avec les fournisseurs alimentaires à l’échelle internationale.

Nous prenons des mesures pour soutenir et promouvoir les marchés locaux et régionaux à toutes les étapes de la chaîne alimentaire en améliorant la santé des sols et la diversité des cultures, en développant des semences adaptées aux conditions locales, en renforçant les capacités de transformation et les abattoirs locaux, en renforçant la distribution alimentaire locale et l’agriculture urbaine, en défendant la gestion de l’offre, en fournissant des aliments sûrs et adaptés à la culture de nos communautés, et en luttant contre la faim par le biais de la promotion de politiques et de changements systémiques. Grâce à notre capacité à nourrir notre population chez nous, nous renforçons la solidarité avec nos homologues d’autres pays et réduisons notre dépendance à l’égard des plantations industrielles de monoculture destinées à l’exportation dans les pays du Sud. En outre, le renforcement de la souveraineté alimentaire locale soutient les efforts visant à respecter nos obligations en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), telles que convenues dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris.

Alors que nous développons les marchés locaux et régionaux, nous savons qu’il est essentiel de lutter pour renforcer la protection des travailleurs agricoles, notamment en leur garantissant tous leurs droits du travail, des permis de travail ouverts et une voie vers la citoyenneté pour les travailleurs migrants, dont beaucoup sont également fermiers dans leur pays d’origine.

Conscients que les luttes des peuples autochtones à travers le monde sont au premier plan des actions visant à protéger la biodiversité face à la crise climatique, notre chemin vers la souveraineté alimentaire vise à renforcer la solidarité avec les peuples autochtones, à faire respecter les traités et à protéger les droits et la souveraineté des peuples autochtones.

Enfin, conformément aux normes les plus élevées en matière de droits humains, un cadre commercial international fondé sur la souveraineté alimentaire interdit toute tentative d’utiliser la nourriture comme arme de guerre dans les conflits internationaux. L’UNF saisit cette occasion pour dénoncer l’utilisation de la nourriture comme arme contre le peuple palestinien et appelle à nouveau notre gouvernement à utiliser tous les moyens à sa disposition pour mettre fin au génocide à Gaza.

En solidarité avec les agriculteurs et les paysans de La Via Campesina à travers le monde, nous rendons hommage à M. Lee et affirmons notre lutte collective pour la souveraineté alimentaire. En mettant en pratique des alternatives à l’OMC et aux accords de libre-échange, les membres de l’UNF ouvrent la voie à un système commercial plus juste, à des communautés agricoles prospères, à l’accès à l’alimentation pour tous, à des écosystèmes sains et à la fin de la guerre, de la violence et du génocide.

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