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Soumission de l’UNF à la consultation de la CCG sur la modernisation de la classe du blé canadien

The () se réjouit de l’occasion qui lui est donnée de commenter les changements proposés par la Commission canadienne des grains (CCG) aux classes de blé canadien, tels qu’ils sont présentés dans le document de consultation sur la modernisation des classes de blé canadien du 20 février 2015.

Document de consultation sur la modernisation des classes de blé canadien, 20 février 2015

. Le site invite la CCG à consulter également les utilisateurs finaux, les meuniers et les sélectionneurs avant de prendre toute décision concernant le cadre des classes de blé.

Le site est une organisation démocratique nationale non partisane composée de milliers de familles d’agriculteurs de tout le Canada qui produisent une grande variété de denrées, y compris des céréales. Le site plaide en faveur de politiques visant à augmenter le revenu agricole net, à promouvoir un système alimentaire fondé sur des exploitations familiales financièrement viables qui produisent des aliments de qualité, sains et sûrs, à encourager des pratiques respectueuses de l’environnement qui protègent nos sols, nos eaux et nos autres ressources naturelles, et à promouvoir la justice sociale et économique pour les producteurs de denrées alimentaires et l’ensemble des citoyens.

recommande de maintenir le cadre actuel

Le site est satisfait du cadre actuel de la classe de blé. L’ajout proposé d’une classe de blé meunier à faible teneur en protéines aurait un impact négatif sur les fermières, les consommateurs, les sélectionneurs publics de blé et la réputation du Canada sur les marchés d’exportation. Les avantages des changements proposés profiteraient principalement aux multinationales céréalières et aux sociétés de semences basées aux États-Unis.

Les problèmes identifiés dans le document de consultation de la CCG, à savoir l’uniformité et la qualité marchande du blé de la classe Canadian Western Red Spring (CWRS) en ce qui concerne la teneur en protéines et la force du gluten, ne sont pas dus aux limitations des classes de blé, mais peuvent être expliqués par d’autres facteurs et résolus sans modifier les paramètres actuels des classes. Comme l’indique le document de consultation, le système canadien d’assurance qualité des céréales « permet de séparer les céréales en fonction de leur classe, de leur type et de leur grade, ce qui permet aux utilisateurs finaux d’acheter des cargaisons de céréales dont les qualités de transformation sont prévisibles« .

La question est de savoir si les qualités de transformation imprévisibles rencontrées par les consommateurs de blé canadien sont dues à des paramètres CWRS trop larges, ou s’il existe d’autres causes à ces préoccupations. Les facteurs qui ne sont pas liés à la définition des classes de blé sont les suivants :

  • Les essais coopératifs n’ont pas été conçus pour tenir compte du degré de variabilité du climat ou des conditions météorologiques qui est devenu partie intégrante de l’environnement agricole des prairies ces dernières années. Si les variétés sont testées pendant les années sèches, les données ne révéleront pas la réduction de la teneur en protéines et/ou de la résistance du gluten qui peut se produire dans les variétés sensibles lorsque les niveaux d’azote dans le sol sont inadéquats pour soutenir la croissance accrue et/ou sont compromis en raison du lessivage.
  • Les expéditions de céréales sont moins régulières en raison de l’adoption généralisée par les compagnies céréalières du chargement composite dans les terminaux céréaliers, en particulier lorsqu’il s’agit de navires de plus grande taille. Si l’ensemble du chargement peut fournir une teneur moyenne en protéines conforme aux spécifications de l’utilisateur final, les différences entre les cales du navire peuvent être importantes. Si la société céréalière ne mélange pas la cargaison avant de la livrer à ses clients, l’incohérence peut être attribuée à tort à un problème lié à la classe de blé fournie.
  • L’utilisation de fongicides et/ou de glyphosate pendant la production peut compromettre la résistance du gluten. Cette hypothèse est actuellement étudiée par l’Institut international du Canada pour le grain (CIGI). L’utilisation de fongicides est plus répandue lors des années humides, ce qui peut exacerber les problèmes liés aux variétés peu performantes lors des années humides.
  • Contrairement à l’ancienne Commission canadienne du blé à guichet unique, les sociétés céréalières n’ont pas accès à l’ensemble de la récolte des Prairies à des fins de mélange et disposent donc d’une capacité moindre pour répondre aux spécifications des clients. Les entreprises céréalières peuvent également souhaiter éviter le coût de la coordination des expéditions qui permettrait les mélanges nécessaires pour obtenir la qualité constante que les clients exportateurs du Canada sont en droit d’attendre. Le manque de constance dans la teneur en protéines peut être dû davantage au comportement des sociétés céréalières qu’aux paramètres de la classe de blé.
  • Depuis la fin du guichet unique, les sociétés céréalières ont pratiquement cessé d’offrir aux fermières des primes à la protéine. En l’absence de ces primes, les fermières tentent de compenser la perte de revenus en recherchant des variétés à plus haut rendement, ce qui contribue à la popularité de Lillian et Unity.
  • Le changement climatique rend les prairies plus humides en général, ce qui rend plus difficile l’obtention de cultures à haute teneur en protéines.

Il existe d’autres moyens de résoudre les problèmes de prévisibilité de la transformation, notamment :

  • Utilisez les outils existants pour traiter les variétés peu performantes. Par exemple, les variétés à faible teneur en gluten qui ont été identifiées (Lillian, Unity) peuvent être considérées comme inéligibles à un classement supérieur à la catégorie 3.
  • S’il s’avère que l’utilisation de fongicides et/ou de glyphosate a un impact sur la résistance du gluten dans les variétés marginales, envisagez d’ajouter un avertissement sur l’étiquette du fongicide et/ou d’exiger une déclaration concernant l’utilisation de fongicides et/ou de glyphosate lors de la livraison de variétés présentant des problèmes de résistance du gluten.
  • Rétablir l’inspection à l’arrivage comme moyen de sanctionner les sociétés céréalières qui pourraient refuser les primes à la protéine aux fermières en déclassant injustement leurs céréales. Si les fermières reçoivent des primes à la protéine, elles seront davantage incitées à rechercher des résultats à haute teneur en protéines au lieu de se concentrer uniquement sur le rendement.
  • Mettre à jour les protocoles des essais coopératifs afin d’y inclure des tests qui fourniraient des données sur les performances dans des conditions humides et pauvres en azote.
  • Décourager le chargement composite et, s’il est utilisé, exiger que les navires soient certifiés sur la base d’une cale par cale.

Les nouveaux avantages liés à la classe du blé bénéficieraient aux entreprises céréalières, et non aux fermières

Si la proposition de modification des classes de blé est adoptée et qu’une nouvelle classe de mouture à faible teneur en protéines est introduite, les principaux bénéficiaires seront les sociétés céréalières et les sociétés de semences basées aux États-Unis. Les fermiers, les consommateurs et l’économie canadienne courent plus de risques que de bénéfices dans le cadre du régime proposé.

Avec la classe supplémentaire, rien ne garantit que les fermières recevront des prix plus élevés pour le blé de la classe CWRS.

La nouvelle classe à faible teneur en protéines est similaire à celle de l’American Dark Northern Spring Wheat. Il sera plus difficile de différencier le blé canadien du blé américain sur le marché mondial. L’avantage comparatif du Canada en matière d’exportation de blé a été la qualité. La réputation méritée du Canada en matière de blé de qualité a été créée, construite et maintenue par les fermiers qui produisent et livrent le grain, ainsi que par des institutions telles que la CCG, l’IICG et la CCB à guichet unique qui ont soutenu et sauvegardé la qualité du blé livré aux clients. L’abandon de la qualité au profit de la quantité de production entraînera pour les fermières une augmentation des coûts de stockage à la ferme, une augmentation du transport par camion et une hausse des taxes locales pour l’entretien des routes. Si une nouvelle classe de blé à faible teneur en protéines est créée, l’avantage comparatif du Canada sera érodé et les fermières canadiennes seront obligées de se battre pour obtenir des parts de marché uniquement sur la base du prix.

Par rapport à d’autres pays exportateurs de blé, la zone de culture céréalière du Canada est éloignée des ports et notre période de végétation est courte, ce qui augmente nos coûts de production et désavantage nos producteurs. Ces coûts, qui sont transférés aux fermières par l’intermédiaire des rabais de « base » non réglementés pratiqués par les sociétés céréalières, réduisent les revenus des agriculteurs et nuisent à la balance des paiements du Canada. En effet, leur capacité à augmenter leurs revenus en vendant de plus grandes quantités de céréales de moindre valeur l’emporte sur le gain marginal qu’elles obtiendraient en augmentant légèrement les prix pour la même quantité de blé à haute teneur en protéines. L’ajout d’une classe de blé de qualité inférieure accélérerait le processus de transformation du blé canadien en un produit indifférencié.

Une nouvelle classe à faible teneur en protéines ouvrirait également la voie à l’enregistrement de nouvelles variétés de blé américain au Canada. Cela réduirait l’espace disponible pour les variétés de blé canadiennes existantes. Le Canada étant un marché relativement petit pour les semences, cela pourrait gravement nuire à la capacité de sélection du blé du Canada, entraînant la domination de variétés importées et la perte de variétés potentielles qui auraient été créées pour les besoins et les priorités spécifiques du Canada.

L’ajout d’une autre classe de blé augmenterait la complexité de notre système de manutention des grains, qui est déjà stressé par la perte du rôle de coordination de la CCB en matière de guichet unique. L’ajout de classes entraînerait davantage de retards, des coûts plus élevés et une base plus importante, ce qui se traduirait par une baisse des bénéfices pour les fermières. Il se peut également que les sociétés céréalières regroupent les variétés CWRS dans la nouvelle classe à faible teneur en protéines afin de simplifier la manutention, ce qui entraînerait de facto l’élimination de notre classe de qualité supérieure.

La classe de mouture à faible teneur en protéines servirait un marché déjà développé par des sociétés céréalières américaines (Cargill, Archer Daniels Midland, Bunge). Ces entreprises seraient prêtes à tirer parti de la nouvelle classe, tandis que les entreprises canadiennes (Richardson, Parrish et Heimbecker, Paterson) ont développé leurs activités en vendant sur les marchés à plus forte teneur en protéines. L’ajout de la nouvelle catégorie procurerait un plus grand avantage aux sociétés américaines, ce qui pourrait conduire à une plus grande concentration de l’industrie céréalière au Canada par le biais de fusions et d’acquisitions de la part des sociétés américaines.

Si le projet de loi C-48 est adopté, la nouvelle classe de blé causera un préjudice plus important

Le site souhaite également attirer l’attention sur d’autres implications de la nouvelle classe de blé dans l’éventualité où le projet de loi C-48 serait adopté et où les modifications qu’il propose d’apporter à la loi sur les grains du Canada deviendraient effectives.

Le projet de loi C-48 modifierait la gestion des céréales étrangères. Actuellement, il est identifié quant à son pays d’origine, mais n’est pas classé. En vertu du règlement C-48, les céréales étrangères sont appelées « céréales importées » et reçoivent le grade le plus élevé auquel elles peuvent prétendre. Cela permettrait alors de mélanger les céréales canadiennes avec les céréales produites aux États-Unis. Il n’existe aucune obligation d’étiqueter les produits alimentaires fabriqués à partir de céréales importées. Le projet de loi C-48 ne dit rien sur le traitement des grains importés qui sont ensuite exportés. Si une classe meunière à faible teneur en protéines est créée, il sera beaucoup plus facile de mélanger le blé de printemps américain Dark Northern avec le blé canadien. Cela diluera la réputation du Canada et nuira à sa position concurrentielle sur les marchés d’exportation.

Conclusion

En conclusion, le site recommande de maintenir les paramètres actuels de la classe de blé. Les problèmes liés à la prévisibilité des performances peuvent être résolus à l’aide d’autres outils sans ajouter une nouvelle classe de blé. Les risques pour les fermières et le public canadien l’emportent sur les avantages de l’introduction d’une nouvelle classe de mouture à faible teneur en protéines ; les avantages d’un tel changement reviendraient principalement aux sociétés céréalières et aux semenciers étrangers. Le mandat de la CCG est d’exercer sa fonction dans l’intérêt des producteurs de céréales et, par conséquent, le nouveau système de classes de blé meunier à faible teneur en protéines proposé ne devrait pas être introduit.