« La Commission canadienne des grains sollicite l’avis des meuneries, des producteurs de céréales, des détenteurs actuels de licences et d’autres parties prenantes de l’industrie sur une proposition visant à octroyer des licences aux meuneries et à contribuer à l’élaboration d’exigences en matière de licences pour les meuneries. Ces exigences garantiraient que les producteurs de céréales soient couverts par le programme de garantie de paiement des producteurs de la Commission canadienne des grains en cas de défaut de paiement.
Il est proposé que la Commission canadienne des grains étende son mandat de protection des producteurs aux livraisons aux provenderies de l’ouest du Canada, en accordant une licence à ces opérations et en appliquant les dispositions relatives à la garantie aux provenderies en tant que condition de leur licence.
Il est proposé que toutes les usines d’aliments pour animaux ayant acheté des céréales auprès de un producteur de céréales de l’ouest du Canada au cours de l’année écoulée en vue d’une utilisation dans la production d’aliments pour animaux serait soumis à un examen en vue de l’octroi d’une licence. Une provenderie peut être définie comme une exploitation où un procédé ou une combinaison de procédés est utilisé pour produire ou fabriquer des aliments destinés à la consommation du bétail ou de la volaille.L’objectif est d’évaluer l’industrie des provenderies dans l’ouest du Canada. Les informations collectées seront prises en compte lors de la détermination d’un seuil d’autorisation pour les usines d’aliments pour animaux à usage commercial ».
The est généralement favorable à l’octroi par la Commission canadienne des grains d’une licence aux meuneries commerciales et s’oppose à l’obligation d’obtenir une licence pour les meuneries appartenant à des coopératives de fermiers et pour les meuneries à la ferme. Le site s’oppose au projet de loi C-48, qui modifie la loi sur les grains du Canada, et met en garde contre les conséquences qu’aurait pour les fermières l’adoption de l’agrément des provenderies.
Le site est favorable à l’octroi de licences aux usines d’aliments pour animaux commerciales pour les raisons suivantes :
- Les usines commerciales d’aliments pour animaux ne devraient pas être autorisées à transférer impunément le risque financier aux fermières. En accordant une licence aux usines commerciales d’aliments pour animaux, les producteurs qui vendent des céréales seraient protégés par la caution.
- L’exigence de la CCG concernant les rapports mensuels sur les dettes en cours permettrait également à ces usines d’exercer un contrôle externe sur les opérations non viables et pourrait inciter la direction de l’usine à être proactive, ce qui pourrait entraîner une diminution du nombre de faillites.
- Lorsque les provenderies commerciales font partie d’une structure d’entreprise verticalement intégrée qui comprend des exploitations porcines industrielles ou des parcs d’engraissement, la garantie exigée par la CCG rendrait imprudent pour l’entreprise de transférer les pertes d’autres parties de ses activités sur les fermières qui fournissent des céréales à sa provenderie. En octroyant des licences aux usines commerciales d’aliments pour animaux, les fermiers qui fournissent des céréales deviendraient des créanciers garantis en cas d’insolvabilité.
- Le site recommande également que la CCG soit habilitée à augmenter la fréquence des rapports sur l’encours dans les situations où un rapport mensuel pourrait entraîner une insuffisance de la caution – par exemple, lorsque le risque de défaillance d’une entreprise semble augmenter et lorsque la volatilité des devises, des aliments pour animaux et/ou des prix du bétail s’accroît.
- Les frais administratifs liés à l’octroi de licences pour les fabriques d’aliments pour animaux devraient être modulés de manière appropriée afin d’encourager les petites fabriques. Si les redevances n’étaient pas dégressives, les coûts administratifs représenteraient une part disproportionnée du coût unitaire de production des petites fabriques d’aliments pour animaux. Si tel était le cas, il en résulterait un désavantage concurrentiel, car le coût des licences serait répercuté sur les fermières par le biais de prix inférieurs payés pour les céréales fourragères. Si les petites usines d’aliments pour animaux devenaient non compétitives et cessaient leurs activités en raison de l’impact des droits de licence, cela réduirait à la fois l’emploi et les possibilités de production de bétail dans certaines régions. Elle entraînerait également une concentration dans le secteur des usines d’aliments pour animaux et réduirait les choix offerts aux fermières qui vendent des céréales ainsi qu’à celles qui cherchent à acheter des aliments pour animaux.
Le site n’est pas favorable à l’octroi de licences pour les usines d’aliments pour animaux coopératives à la ferme et appartenant à des fermiers, pour les raisons suivantes :
- Les fermiers peuvent acheter des céréales à leurs voisins pour produire des aliments pour leurs propres animaux. Certains peuvent également vendre à leurs voisins des aliments produits à partir de leurs propres céréales ou de céréales achetées. Ces types de relations économiques sont fondés sur la réciprocité communautaire et la réputation personnelle. La valeur sociale des bonnes relations et les conséquences de leur détérioration offrent une protection adéquate aux producteurs.
- Les meuneries coopératives appartenant à des fermiers sont en fait une extension des meuneries à la ferme, puisqu’elles sont détenues et gérées par les fermiers qui cultivent les céréales et utilisent les aliments pour animaux. Si une coopérative détenue par des fermiers n’était pas en mesure de payer, elle porterait principalement préjudice à ses propres membres. Il existe une ligne de responsabilité directe entre le fermier/membre et la direction de la coopérative, ce qui permet à la fois de réduire le risque de défaillance et d’internaliser les pertes.
- Il serait inutile, onéreux et redondant d’exiger que les meuneries coopératives à la ferme et appartenant à des fermiers soient soumises à l’agrément de la CCG. La paperasserie nécessaire à l’obtention d’une licence serait probablement considérée comme une charge injuste. En cas de défaillance, les pertes liées aux transactions entre voisins ou membres de coopératives peuvent être douloureuses pour les fermières concernées, mais elles n’entraîneraient pas de difficultés généralisées et n’auraient pas d’impact significatif sur l’économie régionale.
Implications du projet de loi C-48 pour l’octroi de licences aux usines d’aliments pour animaux
Le projet de loi C-48, Loi modifiant la Loi sur les grains du Canada et d’autres lois en conséquence, est actuellement devant le Parlement. Le site s’oppose au projet de loi C-48 et a de sérieuses inquiétudes quant à son interaction avec la proposition d’octroi de licences aux usines d’aliments pour animaux si ce projet de loi devient une loi. Nous pensons que notre analyse des implications du projet de loi C-48 est pertinente pour la discussion actuelle.
Le projet de loi C-48 modifierait le mandat de la CCG, qui passerait de l’exercice de ses fonctions « sous réserve de la présente loi et des instructions qui lui sont données par le gouverneur en conseil ou le ministre, la Commission – dans l’intérêt des producteurs de grains – établit et maintient des normes de qualité pour les grains canadiens et réglemente la manutention des grains au Canada afin d’assurer la fiabilité des produits destinés aux marchés intérieurs et d’exportation » à « … – dans l’intérêt des Canadiens et des Canadiennes et de la population canadienne, la Commission établit et maintient des normes de qualité pour les grains canadiens et réglemente la manutention des grains au Canada afin d’assurer la fiabilité des produits destinés aux marchés intérieurs et d’exportation ». les producteurs de céréales – » Cela signifie que la CCG ne serait pas en mesure de faire la différence entre les intérêts des fermières et ceux des usines commerciales d’aliments pour animaux, par exemple. Cela pourrait avoir une incidence sur la manière dont les licences des usines d’aliments pour animaux sont gérées, au détriment des fermières.
Le projet de loi C-48 permet au gouvernement de remplacer le système actuel de protection des paiements des producteurs par un système d’assurance qui serait géré par le gouvernement fédéral. Dans le système proposé, fondé sur l’assurance, le gouvernement fédéral percevrait des droits auprès des silos et des négociants en grains agréés afin d’alimenter le fonds d’assurance. Le gouvernement fédéral déterminerait la commission de chaque entreprise (qui pourrait être de 0,00 $) sur la base d’une évaluation de son risque de défaillance. Il n’y a aucune garantie que le fonds soit suffisant pour indemniser pleinement les fermières en cas de défaillance. Si une société n’était pas en mesure de payer ses fermiers fournisseurs pour les céréales livrées, ou refusait de le faire, elle pourrait potentiellement provoquer l’épuisement de l’ensemble du fonds, même si ses frais ne représentaient qu’une petite partie des recettes totales du fonds. Le site recommande le maintien du système de cautionnement actuel, car les cautionnements individuels des entreprises relient correctement la responsabilité du paiement à l’entreprise spécifique qui encourt le risque de défaillance, et parce qu’il est conçu pour fournir 100 % de l’argent dû aux fermières.
Le projet de loi C-48 modifie l’article
58 de la Loi sur les grains du Canada afin que les silos agréés puissent refuser la livraison de
tout grain produit à partir de semences d’une variété qui n’est pas enregistrée en vertu de la Loi sur les semences pour la vente ou l’importation au Canada. Cette disposition, combinée à la récente modification du règlement relatif à la loi sur les semences, qui permet au titulaire de l’enregistrement de variétés de les désenregistrer sur demande, pourrait être utilisée pour limiter les marchés des fermiers qui pourraient cultiver des variétés non enregistrées pour diverses raisons légitimes. Les fermières peuvent utiliser des variétés non enregistrées en raison de leurs avantages nutritionnels, de leurs propriétés agronomiques, de leur disponibilité et de leur faible coût. Les usines d’aliments pour animaux constituent actuellement un marché pour les variétés non enregistrées. Si le projet de loi C-48 est adopté et que les usines d’aliments pour animaux sont également agréées, cette disposition pourrait réduire les choix des fermières en matière de variétés de semences en les obligeant à utiliser des semences plus chères pour s’assurer qu’elles seront commercialisables.
L’article 88 du projet de loi C-48 autorise les inspecteurs de la CCG à pénétrer dans les locaux de toute installation qu’ils estiment être exploitée sans la licence requise en vertu de la loi. Cette disposition permet à l’inspecteur » a) d’examiner les lieux ainsi que le matériel, les grains, les produits céréaliers et les criblures qui s’y trouvent et d’en prélever des échantillons ; b) d’examiner les livres, registres, connaissements et autres documents dont il a des motifs raisonnables de croire qu’ils contiennent des renseignements utiles à la vérification de l’observation de la présente loi et d’en faire des copies ou d’en extraire des extraits « . Cette disposition, ainsi que la modification du mandat de la CCG prévue par le projet de loi C-48, pourrait amener le Cabinet ou le ministre à ordonner à la Commission d’utiliser des échantillons, des informations et des registres à des fins qui ne sont pas dans l’intérêt des producteurs de céréales.
Les futures réglementations ou modifications de la loi pourraient lier l’obligation de la CCG de maintenir des « normes de qualité » à la loi sur la protection des obtentions végétales récemment modifiée, par exemple, et faciliter ainsi les actions en justice des entreprises de semences contre les fermiers et/ou les usines d’aliments pour animaux qu’elles soupçonnent de contrefaçon. En outre, le projet d’accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne comprend un engagement du Canada à adopter des mesures d’application des droits de propriété intellectuelle qui habiliteraient les tribunaux à recourir à la saisie conservatoire d’actifs lorsque la contrefaçon est simplement soupçonnée et non encore prouvée. Si la CCG procède à l’agrément des usines d’aliments pour animaux, celles-ci seront soumises à une surveillance et à un contrôle accrus et ne risqueront pas d’accepter des variétés de céréales inconnues par crainte de poursuites judiciaires. Cela limiterait les choix des fermières et les pousserait à n’utiliser que des semences achetées, plus chères, afin de documenter la variété utilisée. Les pressions économiques et juridiques exercées par les accords commerciaux et les entreprises de semences ne visent pas à maintenir la qualité des céréales canadiennes, mais sont plutôt des méthodes pour promouvoir les droits de propriété de puissantes entreprises.
Dans le contexte du projet de loi C-48, l’octroi de licences aux usines d’aliments pour animaux devient une question beaucoup plus complexe. Le système de protection des paiements aux producteurs, basé sur une assurance gouvernementale, est beaucoup moins fiable que le système d’obligations actuel. Le projet de loi C-48 réduirait la valeur des licences en cas de défaillance. Le projet de loi C-48 permettrait également aux usines d’aliments pour animaux de limiter le choix des fermières quant aux variétés de semences à cultiver et d’augmenter ainsi leurs coûts. En modifiant le mandat de la CCG pour qu’elle agisse « dans l’intérêt des Canadiens et des producteurs de céréales », elle supprime la certitude que la CCG protégera les intérêts des fermières lorsqu’ils entrent en conflit avec les intérêts de sociétés telles que les exploitations d’élevage à intégration verticale et les multinationales des semences.
Le projet de loi C-48 réduit, voire élimine, l’avantage net de l’octroi de licences aux provenderies commerciales. demande instamment à la CCG de retarder sa décision sur l’octroi de licences aux provenderies jusqu’à ce que l’on connaisse le sort réservé au projet de loi C-48.