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Soumission sur l’élaboration de la loi sur l’eau de l’Î.-P.-É.

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District 1, Région 1 Soumission concernant

L’élaboration de la loi sur l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard

Présenté au Conseil consultatif de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard

3 novembre 2015

Les membres de la génération au pouvoir ne doivent pas traiter la terre comme un bien donné par leurs parents, mais plutôt comme un bien emprunté à leurs enfants. ( Politique G-6 #1)

Introduction

The () apprécie cette opportunité d’ajouter sa voix aux nombreuses autres concernant l’intention et le contenu de la loi sur l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard. Nous félicitons le Conseil consultatif de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard d’avoir mené un processus ouvert afin de recueillir les avis de nombreux groupes et individus. Ce fut un grand soulagement et une joie d’entendre les habitants de l’île, issus de secteurs très divers, exprimer ce que nous avons promu depuis notre création en 1969. Ces secteurs comprennent des associés de longue date tels que le mouvement environnemental et les organisations de justice sociale, tous inspirés par les enseignements du peuple mi’kmaq.

Le point essentiel que nous avons souligné au fil des ans, et que nous entendons de la part de nombreux groupes, est le rôle central de la terre, de l’eau, de l’air et de tous les habitants de cette planète. En 2014, de nombreuses voix nouvelles se sont élevées, haut et fort, pour dénoncer le caractère inacceptable de la levée du moratoire sur les puits de grande capacité. Cette année encore, il est clair que les habitants de l’île sont passionnés par l’eau. Ils attendent une loi sur l’eau qui protège l’ eau.

Dans ce mémoire, nous aborderons les points suivants :

1. La loi doit identifier l’eau comme un élément vivant et unificateur

2. La loi doit reconnaître que l’eau est un bien commun

3. L’Acte doit considérer l’eau dans le contexte du système économique actuel

4. la loi doit identifier l’absence et la nécessité d’une science crédible.

5. La loi doit prévoir des mesures de représailles en cas d’atteinte à la qualité et à la quantité de l’eau.

6. Nécessité d’une large participation de la communauté à l’élaboration de la loi, des politiques et des règlements

1.0 La loi doit identifier l’eau comme un élément vivant et unificateur

Comme beaucoup d’autres, nous sommes convaincus que l’eau, la terre et l’air sont plus que des éléments de notre écosystème : ils sont unis et interdépendants, tout comme les plantes, les animaux et les hommes ne font qu’un avec eux. Nous savons que nous sommes les gardiens de la terre, de l’air et de l’eau au nom de la famille humaine et des règnes animal et végétal. La terre et l’eau ne font qu’un. Chaque fois que le site parle de terres agricoles, nous précisons que nous parlons également de toutes les terres, de l’eau, des forêts et de l’air que nous respirons.

Le thème du congrès national de , qui se tiendra du 26 au 28 novembre 2015 à London (Ontario), est  » Le sol : Notre terrain d’entente. L’énoncé du thème est « Un sol sain est le fondement du système alimentaire. Le sol filtre notre eau, fournit des nutriments essentiels à nos forêts et à nos cultures et contribue à réguler la température de la Terre et les gaz à effet de serre.

L’un des mystères de la nature que nous connaissons est que les plantes ont l’accès le plus direct à l’eau, poussant généralement vers le bas en direction de la source d’eau. Les animaux et les humains accèdent à l’eau qui se trouve déjà à la surface dans les rivières et les ruisseaux ou en pompant l’eau à la surface. La nature fonctionne mieux lorsqu’il y a un équilibre. Si l’un des trois, plantes, animaux ou humains, utilise plus que ses besoins normaux, l’équilibre est rompu. Ce qui est bien sûr le cas lorsqu’il y a une monoculture extensive. Il est possible que les cultures intensives absorbent proportionnellement des quantités anormales d’eau. Tous les éléments de la vie doivent être en équilibre et unifiés pour créer l’harmonie que la nature exige.

2.0 La loi doit reconnaître que l’eau est un bien commun

Le site affirme que la terre, tous ses éléments et ses habitants ne nous appartiennent pas. Ils sont empruntés aux générations futures. C’est dans le contexte de l’une de nos déclarations politiques initiales de 1969 que nous vous faisons part de nos préoccupations concernant l’orientation et le contenu de la loi sur l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard :

Les membres de la génération au pouvoir ne doivent pas traiter la terre comme un bien donné par leurs parents, mais plutôt comme un bien emprunté à leurs enfants. ( Politique G-6 #1)

Nous sommes plus que jamais convaincus que la terre, l’eau et l’air sont des dons naturels non renouvelables qui doivent être protégés. Ils ne sont pas des marchandises à exploiter. Ce ne sont pas non plus des ressources à extraire. Depuis notre création en tant qu’organisation nationale, nous avons déclaré que ces dons naturels n’ont jamais été destinés à être achetés et vendus sur le marché. Ils sont destinés à être chéris et protégés pour les générations actuelles et futures.

La propriété commune est un concept difficile pour les cultures où le système principal, le système économique et toutes ses ramifications, sont basés si fermement sur la propriété privée. Il y a longtemps que nous avons perdu de vue la terre en tant que patrimoine commun. L’explosion de l’accaparement des terres en tant que pratique d’investissement acceptée et « brillante » est le point culminant de cette perte. En ce qui concerne l’eau, nos accords commerciaux font tout ce qui est en leur pouvoir pour présenter l’eau comme un produit commercial attrayant.

À différents stades de leur relation avec la terre, l’eau et l’air, les gens ont l’habitude d’insister sur leur volonté d’être de bons « intendants ». Souvent, il s’agit de prendre soin de ce qu’ils possèdent et contrôlent. Nous mettons l’accent sur la définition de l’intendance donnée par le dictionnaire Merriam-Webster, à savoir
la gestion prudente et responsable d’une chose confiée à ses soins
. L’intendance implique de prendre soin de ce qui ne nous appartient pas. Nous ne pouvons être les gardiens de la terre, de l’air et de l’eau que si nous acceptons qu’en réalité ils ne nous appartiennent pas. Aucun acte ou héritage ne peut y déroger.

3.0 La loi doit considérer l’eau dans le contexte du système économique actuel

Le site rappelle le contexte économique dans lequel la loi est créée, non pas parce que nous attendons d’elle qu’elle corrige les aspects préjudiciables du système de marché dans lequel nous évoluons. Nous devons tous être conscients que ce système a des limites en ce qui concerne l’utilisation durable des terres ou de l’eau et la qualité de l’air. En particulier, les objectifs de croissance et de rentabilité de ce système sont principalement en contradiction avec l’utilisation durable de l’eau.

Des secteurs que beaucoup considèrent comme vitaux pour l’avenir du bien-être économique de l’île voudront nous convaincre qu’il serait bon pour tous les habitants de l’île que ces secteurs aient un accès illimité à l’eau et à une législation non contraignante qui autorise l’utilisation indiscriminée de polluants, tels que les engrais à base de nitrates et les pesticides.

Nous sommes fiers du pourcentage élevé de fermiers qui préfèrent les formes de polyculture qui ajoutent de la matière organique et de l’humus au sol. Nombre de nos membres sont fiers de s’identifier comme des écologistes. Beaucoup d’autres souhaiteraient être libres de pratiquer l’agriculture dans le respect de la nature. Parmi ceux qui sont pris dans le cycle de la monoculture de pommes de terre (ou autres), nombreux sont ceux qui voudraient s’en sortir s’ils pouvaient le faire sans perdre leur exploitation. La plupart des habitants de l’île ne peuvent même pas imaginer le niveau d’endettement des fermières et fermiers ordinaires, dont une grande partie est involontaire et hors de leur contrôle.

Chaque jour, les fermières nous apprennent que le sol et l’eau ne peuvent pas supporter plus de stress. Le sol se détériore. Il est fragile et sablonneux. Nous avons besoin d’un aquifère robuste simplement pour empêcher le sol de « rétrécir ». Nous sommes entourés d’eau salée et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher l’intrusion de l’eau salée. Les dommages causés par une utilisation excessive de l’eau ou par la pollution sont pratiquement irréversibles. Si nous nous trompons une fois, c’est fini.

Les êtres humains, la terre, les plantes et les animaux ont le droit de disposer d’une eau propre et suffisante pour leurs besoins. Ni plus ni moins. Les humains qui utilisent l’eau de manière excessive, que ce soit à des fins personnelles ou commerciales, sont coupables de perturber l’équilibre naturel de l’écosystème. Certaines juridictions s’efforcent de réduire l’usage excessif de l’alcool à des fins personnelles.

En ce qui concerne l’utilisation commerciale, l’Île-du-Prince-Édouard est sur une voie dangereuse. L’Île-du-Prince-Édouard compte 237 puits de grande capacité : ils desservent des terrains de golf (4 %), des exploitations industrielles et commerciales (24 %), des exploitations agricoles (15 %) et des exploitations aquacoles (11 %). Ce dernier utilise principalement de l’eau salée. Les données disponibles montrent clairement que les municipalités sont les principaux utilisateurs de puits de grande capacité (29 %). Quel que soit l’usage qui en est fait, toute augmentation du nombre de ces puits constitue une menace pour nous. Il est nécessaire que l’Île-du-Prince-Édouard maintienne le moratoire sur les puits de grande capacité pendant de nombreuses années (au moins 10 ans pour permettre des tests hydrologiques appropriés).

Pour la protection de l’eau et des habitants de l’Île-du-Prince-Édouard, il faut interdire totalement la fracturation. Nous notons que lors du forum sur l’environnement organisé avant les élections de 2015 à l’Î.-P.-É., le chef de file des libéraux, Wade MacLauchlan, aujourd’hui premier ministre de la province, a répondu à la plupart des questions sur l’environnement en renvoyant au projet de loi sur l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard. Les questions reportées portaient notamment sur la prolongation du moratoire sur les puits de grande capacité, le soutien au développement de l’agriculture durable et biologique, la fracturation hydraulique, l’interdiction des pesticides et le changement climatique.

Dans tous ces domaines, il est essentiel que la loi sur l’eau de l’Î.-P.-É. apporte des réponses à ces questions fondamentales concernant la quantité et la qualité de l’eau.

4.0 La loi doit identifier l’absence et la nécessité d’une science crédible

Le site continue d’être choqué par ce qui semble être un manque d’effort de la part du ministère de l’environnement pour nous convaincre qu’il y a eu, ou qu’il y aura, des études scientifiques systématiques et cohérentes sur la quantité ou la qualité de l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard. La fiche d’information de 2015 nous fournit quelques lignes directrices générales, mais ne nous convainc pas que des tests méthodiques sérieux de la qualité et de la quantité de l’eau ont été effectués.

En tant qu’organisation agricole nationale, le site exprime dans tout le pays son inquiétude quant à la partialité de ce qu’il est convenu d’appeler la « science crédible ». Tout en reconnaissant que chaque étude scientifique a un biais, identifié dans l’énoncé des questions de recherche, nos dirigeants/membres à travers le pays identifient certaines réalités inquiétantes qui malheureusement (bien qu’elles fassent référence aux actions du gouvernement fédéral précédent) affectent également les approches de la recherche et donc les décisions de la législation de l’Î.-P.-É.

Ann Slater, 1ère vice-présidente (politique) exprime certaines de nos préoccupations générales :

Chaque jour, notre gouvernement fédéral vante la nécessité de prendre des décisions « fondées sur la science », alors que, dans le même temps, il démantèle rapidement l’infrastructure de recherche publique du Canada et compromet la capacité de nos scientifiques publics, respectés dans le monde entier, à mener à bien leurs travaux de recherche. Des bibliothèques publiques de renommée mondiale, comme celle de l’Institut des eaux douces à Winnipeg, ont été fermées et une grande partie des documents précieux qui s’y trouvaient ont été emportés dans des bennes à ordures, selon les scientifiques qui ont observé les fermetures.

La destruction de ces données de référence environnementales et culturelles essentielles, qui ont été recueillies dans l’intérêt public grâce à des fonds publics, représente une perte de connaissances considérable. Ces informations « perdues » auraient pu nous aider à mieux comprendre l’évolution de notre climat, l’impact des pratiques agricoles sur notre eau et nos écosystèmes naturels, et l’accumulation de divers produits chimiques industriels et agricoles dans nos écosystèmes.

Aujourd’hui, tous les fonds publics disponibles pour la recherche scientifique sont transférés à l’industrie privée pour soutenir la commercialisation de ces découvertes. L’édition du 7 mai 2013 du Globe and Mail, qui a couvert le changement de mandat du Conseil national de la recherche, a déclaré : « Le Conseil national de recherches, qui a donné au pays le canola et l’horloge atomique, prendra désormais ses repères scientifiques auprès de l’industrie canadienne dans le cadre d’une refonte des laboratoires de recherche phares du pays. » Où est l’intérêt public lorsque le gouvernement proclame qu’il prend des décisions « fondées sur la science » ?

Nous posons toujours certaines des mêmes questions que nous avons présentées sur les puits de grande capacité le 6 mars 2014 : Il avait été entendu à l’époque que des évaluations hydrologiques intensives avaient été réalisées pour déterminer l’impact des puits de grande capacité sur les eaux souterraines de l’île. Bien que certains modèles d’eaux souterraines aient été développés pour des zones spécifiques de la province afin de tester les résultats de l’extraction, le Conseil des académies canadiennes a déclaré en 2009 que :
Même avec ces études hydrologiques plus détaillées, le moratoire sur les puits d’irrigation de grande capacité reste en vigueur parce qu’il n’y a actuellement pas assez d’informations pour déterminer les exigences de débit minimal pour la viabilité et l’intégrité de l’écosystème aquatique.
(La gestion durable des eaux souterraines au Canada, d’après une communication personnelle avec le ministère de l’environnement, de l’énergie et des forêts de l’Île-du-Prince-Édouard). Rien n’indique encore que des études hydrologiques approfondies aient été réalisées.

La Coalition pour la protection de l’eau de l’Î.-P.-É., dont le site est membre, a fait une présentation au Comité permanent de l’agriculture, de l’environnement, de l’énergie et des forêts le 27 février 2014. Le site soutient les positions de la Coalition. En ce qui concerne la présence ou l’absence d’une science crédible et transparente, la coalition a déclaré que « la bonne science est publique, impartiale, fondée sur des preuves et examinée par des pairs ».

Si « la science est là » et transparente, nous nous demandons pourquoi il est si difficile de mettre la main sur les informations générées. Le fait d’être tenu dans l’ignorance ne dissipe pas notre malaise quant aux fondements actuels de la loi sur l’eau. Les habitants de l’île doivent être sûrs que la loi sur l’eau proposée est basée sur des données scientifiques réelles et pas seulement sur les opinions des parties « intéressées ».

Le fait que le ministère de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard ne dispose pas d’études hydrologiques crédibles concernant l’extraction de l’eau reste un mystère. Nous devons connaître la quantité d’eau extraite par chaque puits de grande capacité de l’Île-du-Prince-Édouard. Lorsque les promoteurs de la notion d’augmentation des prélèvements d’eau nous disent qu’il y a suffisamment d’eau pour permettre une irrigation agricole supplémentaire, par exemple, nous leur demandons sur quelle base scientifique ils s’appuient pour affirmer cela. Nous avons besoin d’études à l’échelle de l’île et des bassins versants sur toutes les extractions et les différents taux de recharge. Nous notons par exemple qu’en 2015, le réservoir de Cornouailles ne s’est pas rétabli pendant la nuit au niveau prévu au début de l’été. Dans quelle autre région de l’Île-du-Prince-Édouard ce genre d’erreur d’appréciation se produit-il ?

Nous réitérons notre inquiétude quant à la question de savoir si le ministère de l’Environnement utilise sérieusement les études réalisées par d’autres juridictions. Nous nous référons en particulier à une vaste étude de la Minnesota Water Resource Coalition (2011) sur l’impact de l’utilisation de l’eau à des fins agricoles sur la quantité et la qualité de l’eau de cet État. Ce rapport volumineux, compilé après des années d’étude, a montré que, dans une vaste zone irriguée, il y avait de graves problèmes de nitrates dans les eaux souterraines. En fait, la teneur en nitrates des terres irriguées était en moyenne de 17 mg/litre, soit plus de trois fois supérieure à la teneur en nitrates des terres non irriguées, qui était de 5,4 mg/litre. Il convient de noter que le niveau « sûr » de nitrates dans les eaux souterraines destinées à la consommation est de 10 mg. par litre. L’Île-du-Prince-Édouard est confrontée à un grave problème d’infiltration de nitrates dans l’eau. Au cours de vos consultations, nous avons appris qu’une région de l’Île-du-Prince-Édouard avait enregistré des taux de nitrates de 9. Il s’agit d’un problème de santé grave qui devrait, de droit, entraîner l’arrêt du système.

Le département a-t-il effectué des recherches solides sur les causes et les effets de la crise actuelle de l’eau en Californie ? La situation désastreuse de cet État montre à quel point l’eau peut disparaître rapidement et complètement lorsque des pressions déraisonnables sont exercées sur la source.

5.0 La loi doit prévoir des sanctions en cas d’atteinte à la qualité et à la quantité de l’eau

The La Commission européenne, dans son avis sur le projet de loi sur l’eau, apporte une clarification nécessaire avant de discuter de la nécessité de protéger l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard en imposant des limites aux actions de certains groupes et individus. Le site tient à souligner que de nombreuses personnes se sont déjà engagées à respecter des normes élevées dans tous les aspects de leur vie, y compris la protection de l’écosystème, avec ou sans législation. Nous connaissons de nombreux fermiers, membres ou non de notre association, qui ont opté pour l’agriculture agrocologique.

Dans le monde entier, au Canada et ici, à l’Île-du-Prince-Édouard, les fermières coopèrent et apprennent les unes des autres à cultiver leurs terres selon les principes de l’agroécologie. Il s’agit d’un mouvement important qui nous donne de l’espoir à tous. Malheureusement, pendant ce temps, une loi sur l’eau protectrice reste nécessaire.

Le site estime que la législation publique doit agir en tant que protecteur du bien commun. Une législation doit convaincre la population que l’acte en question constitue une protection suffisamment forte dans les domaines concernés. Cela signifie qu’il faut fixer des normes qui vont au-delà de l’identification de ce qui est suffisant, mais qui décrivent clairement ce qui est nécessaire pour une protection de haute qualité. Les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard savent quand les lois autorisent certaines actions plutôt que de les interdire ou de les réglementer. Notre principale question est la suivante : qu’est-ce qui est nécessaire pour protéger la quantité et la qualité de l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard ? Il s’agit de renoncer à l’attitude consistant à se demander « jusqu’où pouvons-nous aller » sans déclencher d’alarme et/ou sans causer de dommages visibles dans le moment présent ? Parfois, l’IPE justifie ses normes environnementales et sanitaires peu exigeantes en se basant sur des normes nationales peu exigeantes.

Voici quelques principes généraux pour la définition des normes de quantité et de qualité de l’eau pour l’Île-du-Prince-Édouard. Pour ceux qui sont quantifiables, les scientifiques du département doivent identifier une quantité indiquant le véritable idéal de santé écologique et le point « acceptable » (en péchant par excès de prudence) en dessous duquel les utilisateurs de l’eau doivent être considérés comme en infraction :

  • Aucun bassin hydrographique de l’Î.-P.-É. ne sera soumis au drainage de ses rivières et ruisseaux d’amont, même de façon intermittente.
  • Aucune estimation de la recharge en eau ne peut être réalisée sans intégrer les projections des effets attendus du changement climatique sur la recharge en eau : il n’y aura probablement plus beaucoup d’événements saisonniers normaux ou prévisibles.
  • Toutes les études sur la quantité d’eau souterraine dans l’Î.-P.-É. doivent être suffisamment étendues géographiquement pour prendre en considération les grandes variations de la structure de l’aquifère dans l’Î.-P.-É., ainsi que le fait que certaines zones locales de l’Î.-P.-É. partagent le même aquifère que le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
  • Toutes les limites « admissibles » pour la concentration en nitrates doivent être réexaminées et renforcées afin de garantir une eau potable saine et d’éviter les phénomènes d’anoxie dans les estuaires : garantir la santé, plutôt qu’éviter la maladie, voire la mort.
  • Les niveaux d’engrais et de pesticides doivent faire l’objet d’un contrôle strict et permanent.
  • dans tous les bassins hydrographiques.
  • Les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard, la terre, l’eau, les animaux et les poissons sont déjà vulnérables à une exposition excessive aux nitrates et à de nombreuses substances toxiques et ont besoin de l’assurance que toutes les pratiques destructrices seront éliminées.

Il est essentiel que la loi sur l’eau indique : (a) des avertissements pour les utilisateurs de puits à haute capacité qui se situent en deçà des normes idéales en matière de santé écologique, par exemple en ce qui concerne les niveaux de nitrates, la pollution par les pesticides, la dégradation des sols, etc. (b) des sanctions pour les utilisateurs qui ne respectent pas les normes « acceptables » en matière de santé humaine, animale, végétale, terrestre, atmosphérique et aquatique ; et (c) le moment où un utilisateur ou un système doit être arrêté.

Le site , parlant des pratiques agricoles au rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, M. Olivier De Schutter, en mission au Canada, en mai 2012, a déclaré :
Les gouvernements devraient fournir des incitations et un soutien aux pratiques de gestion des terres qui maintiennent la productivité de la terre à long terme, ainsi que des pénalités correspondantes pour l’utilisation de pratiques agricoles conçues pour extraire le maximum (de bénéfices) à court terme au détriment de la santé des sols, de la biodiversité, de la qualité de l’eau et d’autres avantages environnementaux…
.

6.0 Nécessité d’une large participation de la communauté à l’élaboration de la loi, des politiques et des règlements

Depuis le début de cette consultation, facilitée par le Conseil consultatif de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard, il est clair que dans ce cycle et probablement dans d’autres consultations, nous ne traitons que de la loi sur l’eau. The a acquis suffisamment d’expérience en matière de lois et de règlements au fil des ans pour savoir que les zones « dangereuses » se trouvent dans les politiques et les règlements qui découlent de la loi. Les politiques et les règlements sont le plus souvent élaborés dans les départements ou derrière les portes closes des réunions de cabinet. Nous pensons que la politique et les règlements doivent tous être couverts par la loi, en découler et respecter l’esprit et la lettre de la loi.

Des consultations publiques et un contrôle de l’élaboration des politiques et des réglementations en matière d’eau permettraient de faire la lumière sur de nombreuses questions écologiques et éthiques sans réponse liées à l’utilisation actuelle et future de nos précieuses réserves d’eau, qui doivent être prises en compte dans une politique de l’eau globale et applicable à l’Île-du-Prince-Édouard.

Le site insiste sur le fait que si le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard veut sortir de ce processus en ayant l’air « transparent et responsable », il doit mener des consultations ouvertes à chaque étape (loi, politiques et règlements), même si cela prend du temps.

7.0 Recommandations

The Le District 1, Région 1 recommande que le Conseil consultatif de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard demande instamment au ministère de l’Environnement et/ou au ministère de l’Agriculture et de la Pêche, avec le soutien du gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard, de.. :

7.1 construire la loi sur l’eau autour du principe de l’unité de la terre, de l’air et de l’eau, en reconnaissant le lien vital avec les humains, les plantes et les animaux ;

7.2 appliquer le principe de précaution à tous les aspects de la loi sur l’eau ; ne rien autoriser tant qu’il n’est pas prouvé qu’il n’y aura pas de préjudice ;

7.3 intégrer dans la loi une interdiction permanente de la fracturation ;


7.4 prolonger le moratoire sur les puits de grande capacité

pendant dix ans (ou plus longtemps si la science n’a pas satisfait au principe de précaution), avec des exceptions pour la consommation humaine ;

7.5 intégrer une vision pour le développement de l’agriculture biologique dans l’Î.-P.-É. accompagnée d’une distribution des terres rendant l’agriculture biologique possible pour les fermières débutantes ;

7.6 fixer des objectifs en matière de recherche et de soutien au marché pour les fermières qui renoncent à l’utilisation de pesticides et à la production d’OGM ;

7.7 La loi sur l’eau insiste sur le fait que l’eau est un bien commun : l’eau ne peut pas être possédée, ni utilisée pour satisfaire l’avidité d’un individu ou d’une entreprise ;

7.8 Diriger l’élaboration d’une loi sur l’eau qui soit applicable et qui protège véritablement l’eau de l’Î.-P.-É. pour les générations actuelles et futures ;

7.9 répondre à l’attente de la communauté qui souhaite que les dispositions de la loi soient fondées sur des données scientifiques fiables ;

7.10 prendre en compte dans l’Acte les menaces actuelles et futures du changement climatique ; et

7.11 créer un processus transparent par lequel la communauté de l’île peut influencer l’évolution de la création de la loi et poursuivre un processus continu d’élaboration de la politique et des règlements.

Conclusion

The District 1 Région 1, remercie à nouveau le Conseil consultatif de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard de nous avoir donné, ainsi qu’à de nombreux autres groupes et individus, l’occasion de vous faire part de nos préoccupations concernant l’élaboration de la loi sur l’eau de l’Île-du-Prince-Édouard. Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans votre travail de recommandation sur le contexte et le contenu de la loi.

Respectueusement soumis,

District 1, Région 1