La Nationale des Fermiers (UNF) est heureuse de participer à la consultation de la Commission canadienne des grains (CCG) sur les changements proposés à l’expression » Sous réserve du grade de l’inspecteur et des impuretés « .
Comme l’indique le document de consultation de la CCG, les modifications proposées préciseraient qu’un échantillon de chaque livraison d’un producteur doit être conservé pendant la période la plus courte entre sept jours suivant la date à laquelle l’exploitant du silo primaire agréé détermine le grade et le taux d’impuretés de l’échantillon et délivre le récépissé du silo primaire, ou jusqu’à ce qu’une entente sur le grade et le taux d’impuretés ait été conclue entre l’exploitant du silo et le producteur et qu’un récépissé du silo primaire ou un bon de caisse approprié ait été délivré, ou jusqu’à ce qu’un producteur demande l’accès à la détermination exécutoire du grade et du taux d’impuretés par l’inspecteur et que l’échantillon ait été accédé à cette fin. La CCG propose également de permettre aux producteurs de déclencher un examen obligatoire du grade et des impuretés même s’ils ne sont pas présents à la livraison.
L’UNF soutient les changements proposés. Le pouvoir de la CCG de faire respecter le grade et le taux d’impuretés par le biais d’une décision contraignante en cas de litige confère aux fermières une force d’équilibre face aux sociétés qui sont en mesure de déclasser injustement les grains livrés au silo de collecte et d’en réduire ainsi le prix.
La proposition actuelle reconnaît qu’en raison des changements intervenus dans le mode de livraison des céréales, il est devenu plus difficile pour un fermier de demander une détermination contraignante au moment de la livraison. Nous pensons également que le délai de sept jours prévu dans la proposition actuelle laisse suffisamment de temps aux fermières pour demander une décision contraignante après la livraison en cas de litige.
Nous saluons les changements proposés et nous demandons également à la CCG de prendre des mesures supplémentaires pour protéger les intérêts des fermières en cas de litiges lors de la livraison des céréales. En outre, nous recommandons ce qui suit :
- que l’accès des fermières à la détermination contraignante du grade et du taux d’impuretés devrait s’étendre à tous les titulaires de licences qui reçoivent des céréales des fermières.
- les fermiers devraient avoir accès à une détermination contraignante de la CCG pour tout ou partie des spécifications incluses dans leurs contrats, étant donné que les spécifications contractuelles sont utilisées pour fixer le prix des céréales et ont donc le même effet que les facteurs de classement
- que la CCG fasse usage de son autorité pour rendre une décision contraignante en cas de litige dans les cas où les sociétés utilisent volontairement l’indice de chute et/ou le DON pour valoriser les grains livrés.
- Aucun frais ne doit être facturé pour l’utilisation de la détermination contraignante de la CCG en matière de niveau, d’impuretés ou de toute autre spécification contractuelle.
- Les contrats ne doivent pas laisser entendre que l’évaluation d’un autre organisme ou d’un évaluateur remplace celle de la CCG.
Justification des recommandations supplémentaires
Les fermiers qui ne livrent pas directement aux silos primaires ne devraient pas se voir refuser la détermination contraignante. Le fait de le rendre accessible quel que soit le type de licencié favoriserait l’équité dans l’ensemble du système.
L’accès à la détermination contraignante de la CCG sur toutes les spécifications contractuelles dissuaderait les entreprises d’utiliser des spécifications superflues comme tactique pour imposer des réductions de prix, et garantirait que l’utilisation des spécifications contractuelles ne serve pas d’échappatoire pour éviter la détermination contraignante.
Lorsque la CCG a organisé une consultation publique sur l’opportunité d’ajouter l’indice de chute et le déoxynivalénol (DON) comme facteurs officiels de classement des grains, l’UNF a conclu que cela augmenterait les risques de déclassement injuste et réduirait potentiellement la valeur des grains classés. Cependant, les fermières ont besoin d’être protégées si l’utilisation du DON et de l’indice de chute par les sociétés céréalières entraîne des remises injustes. L’activation de la mention « sous réserve » pour ces spécifications aurait un effet dissuasif sur les entreprises qui pourraient fausser leurs procédures d’essai à leur propre avantage.
L’expression « sous réserve » est un élément important de la capacité de la CCG à maintenir les normes de qualité des grains du Canada et à réglementer dans l’intérêt des fermières. Il est dans l’intérêt public de veiller à ce qu’il n’y ait pas de failles permettant aux entreprises de s’y soustraire, ni d’obstacles pour les fermières qui demandent une détermination contraignante, qu’il s’agisse du coût ou d’un langage contractuel trompeur.
En 2017, l’UNF a interrogé les fermières concernant leur utilisation de la mention « sous réserve de la détermination du grade et des impuretés par l’inspecteur » en cas de litige. Les fermières qui l’utilisent trouvent qu’il s’agit d’un outil extrêmement précieux. Cependant, plusieurs ont déclaré qu’ils connaissaient l’existence de ce système mais qu’ils ne l’utilisaient pas par crainte de représailles, même lorsque le silo les avait indubitablement trompés. Certains ont subi des représailles après avoir utilisé la détermination contraignante. Certains silos ont accepté le prix du fermier pour éviter de s’adresser à la CCG. Pour ceux qui ont utilisé la détermination de la liaison par la CCG, les résultats ont été en faveur du fermier un peu plus souvent que l’inverse. Nous recommandons donc à la CCG de mener chaque année, avant la récolte, des campagnes efficaces d’éducation du public afin d’encourager, de normaliser et d’étendre l’utilisation de la détermination contraignante pour promouvoir l’équité.
Respectueusement soumis par
L’Union Nationale des Fermiers
25 février 2022