Soumission de l’Union Nationale des Fermiers à la Commission européenne
L’étude du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des Communes sur
La chaîne d’approvisionnement agricole et agroalimentaire du Canada
Les problèmes persistants de la chaîne d’approvisionnement du Canada se sont encore aggravés depuis le lancement de cette étude le 25 janvier 2022. Les perturbations liées aux pandémies étaient alors au centre des préoccupations. Le 31 janvier, le “convoi de la liberté” a commencé à occuper Ottawa et à bloquer les postes frontières au cours des semaines suivantes. Quelques jours seulement après que les rues d’Ottawa ont été nettoyées, la Russie a envahi l’Ukraine.
Les premiers mois de l’année 2022 ont montré que les troubles sociaux et les conflits constituent la plus grande menace pour les chaînes d’approvisionnement agricole. 2020 a mis en évidence les effets de la santé. 2021 a mis en évidence les effets du changement climatique. Mais les problèmes de notre chaîne d’approvisionnement agricole remontent à plus loin encore. Elles sont enracinées dans des décennies de politique qui ont rendu notre système de plus en plus fragile. La solution consiste à concevoir des politiques agricoles et commerciales qui favorisent la résilience et la stabilité.
Au nom de l’efficacité et de la poursuite d’objectifs d’exportation ambitieux, les politiques agricoles et commerciales du Canada ont soutenu les stratégies d’approvisionnement mondial et de livraison “juste à temps” des multinationales, leur permettant ainsi d’augmenter leurs propres marges bénéficiaires et leurs parts de marché. Il en résulte que notre système alimentaire et agricole dépend désormais de chaînes d’approvisionnement longues et complexes, dont les maillons faibles créent des vulnérabilités en amont et en aval. En cherchant à réduire leurs coûts, les entreprises mondiales ajoutent des transports inutiles en localisant la production, la transformation et l’emballage dans différents pays afin de profiter des bas prix des matières premières, des bas salaires, des exigences réglementaires laxistes et d’éviter l’imposition. Si les coûts totaux peuvent être inférieurs pour l’entreprise, les coûts réels sont élevés et comprennent la dégradation de l’environnement et la disparité économique, ce qui affaiblit encore plus chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement et contribue aux conflits.
L’intégration verticale, la financiarisation et l’expansion par le biais de fusions et d’acquisitions sont des stratégies utilisées par les entreprises pour accroître leur part de marché et leur rentabilité dans un système alimentaire mondialisé. Il en résulte une faible concurrence entre les géants du marché, du point de vue des fermières canadiennes qui traitent avec les multinationales. La concentration des entreprises dans tous les grands secteurs signifie que quelques entreprises ont un pouvoir de marché suffisant pour exercer une influence indue sur les prix qu’elles paient aux fournisseurs et sur les prix qu’elles facturent aux acheteurs.
En 2018, six entreprises seulement vendaient 78 % des intrants agrochimiques dans le monde ; six entreprises détenaient plus de 51 % du marché des équipements agricoles ; et quatre entreprises vendaient près de 60 % des médicaments vétérinaires dans le monde. Les plus grands négociants mondiaux de matières premières agricoles, comme Cargill et COFCO (China National Cereals, Oils and Foodstuffs), ne se contentent pas d’acheter et de vendre des matières premières telles que les céréales et les oléagineux, ils sont également impliqués dans la transformation et le transport, et contrôlent une grande partie de l’infrastructure critique du système alimentaire mondial. Au Canada, seules deux des plus grandes multinationales, Cargill et la société brésilienne JBS, transforment la quasi-totalité de la viande bovine inspectée par le gouvernement fédéral. Notre secteur de l’alimentation de détail est dominé par cinq entreprises seulement, dont deux – Walmart et Costco – sont les plus grandes et les sixièmes au monde. Outre leur taille gigantesque, nombre de ces entreprises mondiales sont imbriquées les unes dans les autres par le biais d’accords intersectoriels et de partenariats entre leurs filiales[i]. Lorsque les quatre premières entreprises d’un secteur contrôlent plus de 40 % du marché, elles sont en mesure d’opérer de manière monopolistique.
Nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation où les chaînes d’approvisionnement mondiales sont devenues précaires et où la capacité des entreprises monopolistiques à extraire de la valeur en amont des producteurs et des travailleurs et en aval des consommateurs a explosé. Par conséquent, les difficultés actuelles de notre chaîne d’approvisionnement reposent à la fois sur des défaillances logistiques et d’infrastructure et sur l’exploitation économique des personnes vulnérables.
Historiquement, l’économie agricole du Canada a fonctionné à la fois sur les marchés d’exportation et sur les marchés intérieurs. Au cours des dernières décennies, l’équilibre entre les deux s’est déséquilibré. Le Canada s’est fixé des objectifs ambitieux pour augmenter les exportations agricoles et, une fois atteint, chaque objectif est rapidement remplacé par un autre encore plus ambitieux. Dans le même temps, notre dépendance à l’égard des importations s’est accrue. Nos exportations agricoles sont des produits de base en vrac à bas prix, tandis que nos importations sont des aliments frais et transformés de grande valeur. Le graphique ci-dessous, qui provient de l’USDA, montre comment l’ALE, l’ALENA et maintenant l’ACEUM ont favorisé les importations de denrées alimentaires de grande valeur en provenance des États-Unis. La production et la transformation de denrées périssables au Canada s’en sont trouvées réduites d’autant. Chaque dollar dépensé en denrées alimentaires importées est un dollar qui ne peut contribuer aux revenus des fermiers et des travailleurs de l’agroalimentaire canadiens.
En tant que fermiers, nous sommes des preneurs de prix – nous avons des options limitées en ce qui concerne le prix des produits que nous vendons ou des intrants que nous achetons. Les fermières sont prises dans un étau entre les coûts et les prix, avec plus de 90 % des revenus nécessaires pour couvrir les coûts de production la plupart des années.[ii] En janvier 2022, Statistique Canada a indiqué que les familles d’agriculteurs continuent de dépendre de sources non agricoles pour près des deux tiers de leurs revenus.[iii] En outre, le revenu agricole comprend les paiements des programmes, de sorte que le revenu du marché représente en moyenne moins d’un tiers du revenu des familles d’agriculteurs. Les familles d’agriculteurs subventionnent le système avec leurs emplois non agricoles. Lorsque les chaînes d’approvisionnement agricole s’effondrent, ce sont les fermières qui en supportent le coût le plus élevé. Pour les populations rurales, la chaîne d’approvisionnement est une voie à sens unique, où les résultats de leur travail et la valeur de leurs récoltes et de leur bétail disparaissent sur les comptes bancaires de multinationales lointaines. Il n’est pas surprenant que tant de personnes se sentent délaissées. L’accroissement des disparités économiques conduit à l’instabilité sociale et à la déresponsabilisation.
Source : Statistique Canada. Tableau 32-10-0213-01 Revenu total des familles d’agriculteurs par source de revenu
Les engrais en sont un bon exemple. Les entreprises qui pratiquent des prix exorbitants accusent les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, alors que ces mêmes entreprises réalisent d’énormes bénéfices exceptionnels. Dans son rapport annuel 2021, Nutrien, le plus grand producteur d’engrais du Canada, fait état de “résultats financiers records” et annonce un bénéfice net pour le quatrième trimestre près de quatre fois supérieur à celui de l’année précédente.[iv] CF Industries, le deuxième plus grand producteur, déclare un bénéfice net pour le quatrième trimestre près de huit fois supérieur à celui de l’année précédente.[v] Yara International, qui dispose également d’une importante capacité de production au Canada, déclare que pour ses activités dans les Amériques, “l’EBITDA [bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement] hors éléments spéciaux a augmenté de 160 % par rapport à l’année précédente, l’augmentation des prix de l’azote ayant plus que compensé l’augmentation des coûts de l’énergie…” [emphasis added].[vi] Dans de nombreux cas, les entreprises ont enregistré ces rendements nets plus élevés sur des volumes de production et de vente plus faibles.
La même histoire se répète dans les rapports annuels des négociants en matières premières[vii]les entreprises de semences et de produits agrochimiques[viii]Les compagnies pétrolières et gazières[ix], chemins de fer[x], banques[xi] et pharmaceutiques[xii] des entreprises. Tous ont subi des perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la pandémie et au changement climatique, mais ont tout de même réussi à accroître leur propre rentabilité. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les droits de douane imposés par le Canada sur les importations russes et les perturbations du transport maritime auront d’autres répercussions. Le Canada doit veiller à ce que les multinationales ne profitent pas de la guerre pour prendre encore plus d’avantages sur les fermières, les travailleurs et les consommateurs.
La résolution des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement nécessite une planification qui donne la priorité à la résilience et à la stabilité au lieu de mettre tous nos œufs politiques dans le panier de la maximisation des exportations.
La philosophe canadienne Ursula Franklin examine les différences entre une planification visant à maximiser les gains et une planification visant à minimiser les désastres. Elle note que la planification visant à maximiser les gains suppose un degré élevé de contrôle sur les paramètres pertinents pour le plan, ainsi qu’une confiance dans l’exactitude de leurs prédictions sur l’avenir ; les planificateurs cherchent à maximiser l’efficacité et l’efficience, et ceux qui ont le pouvoir de planifier excluent de la prise de décision ceux qui sont soumis au plan. En revanche, la planification visant à minimiser les catastrophes implique une reconnaissance profonde du contexte, en comprenant que chaque réponse suscite une contre-réponse qui modifie le contexte, lequel doit à son tour être pris en compte au moment de passer à l’étape suivante. La planification visant à minimiser les catastrophes permet de maintenir les personnes concernées dans le processus de planification, en respectant leurs connaissances et leur jugement sur la situation. La planification visant à minimiser les catastrophes est participative et démocratique.
Le thème commun à de nombreuses initiatives visant à minimiser les catastrophes est la conviction que les gens ordinaires ont de l’importance – dans le sens où l’entendait Schumacher lorsqu’il a intitulé son livre Small is Beautiful : L’économie comme si les gens comptaient. – Ursula Franklin, Le monde réel de la technologie, 1999, page 84.
Notre secteur de la viande bovine offre une bonne occasion au gouvernement fédéral de mettre des limites nécessaires à la capacité des plus grandes entreprises mondiales à maximiser leurs propres gains au détriment de nos fermières et de nos consommateurs, et de commencer à construire un cadre plus résilient, inclusif et équitable qui sera moins sensible aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
En 1988, le Canada comptait 119 usines de conditionnement de viande bovine inspectées par le gouvernement fédéral, toutes détenues à 100 % par des Canadiens, et les quatre plus grandes usines de viande bovine abattaient 35 % des bovins du Canada.[xiii]. Aujourd’hui, deux entreprises seulement, la multinationale brésilienne JBS et le conglomérat américain Cargill, abattent plus de 95 % de notre bétail. Ils n’ont pas réussi à prévenir les épidémies de Covid et les décès dans leurs usines ; les prix du bétail restent bas alors que les prix de la viande de bœuf dans les épiceries ne cessent d’augmenter.
Entre-temps, il y a une grave pénurie d’installations d’abattage agréées par les provinces dans l’ensemble du Canada. En 2021, les abattages mensuels de viande bovine dans les usines inspectées par le gouvernement fédéral ont varié entre 237 270 et 322 254 têtes, tandis que les abattoirs titulaires d’une licence provinciale ont abattu entre 14 556 et 18 233 têtes.[xiv]. Le manque de capacité des abattoirs a créé un goulot d’étranglement, empêchant les fermières de desservir pleinement leurs marchés locaux potentiels et les consommateurs d’obtenir la viande qu’ils souhaitent auprès des fermières locales. Cette inadéquation entraîne une perte nette de valeur dans l’économie canadienne.
Source : Agence canadienne d’inspection des aliments et gouvernements provinciaux : Agence canadienne d’inspection des aliments et gouvernements provinciaux, compilé par Agriculture et Agroalimentaire Canada, Division de l’industrie animale, Section de l’information sur les marchés.
Un réseau d’abattoirs plus petits, appartenant à des propriétaires diversifiés et situés dans tout le Canada, pouvant servir les producteurs de toutes les régions, associé à des pratiques de production bovine régénératrices, offrirait à la fois une résilience du système alimentaire et des emplois ruraux, ainsi que des avantages en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets. L’interdiction de l’approvisionnement captif et le plafonnement des revenus des usines de conditionnement empêcheraient JBS et Cargill de profiter indûment des fermières et des consommateurs.
Le gouvernement fédéral doit collaborer avec les gouvernements provinciaux pour développer les marchés intérieurs et les systèmes de distribution localisés avec des réseaux de distribution directs, équitables et transparents afin de garantir qu’une plus grande proportion des aliments sur les tables canadiennes sont des aliments de grande valeur produits par les éleveurs et les fermiers canadiens.
La politique agricole fédérale doit intégrer une gouvernance démocratique, des soupapes de sécurité et une capacité d’intervention afin que, dans le contexte actuel et émergent de crises qui se croisent, les perturbations soient des défis gérables plutôt que des catastrophes à grande échelle. Les vraies solutions rééquilibreront les pouvoirs et apporteront plus de justice et d’équité dans notre système agricole et alimentaire et atténueront les émissions de gaz à effet de serre tout en mettant en œuvre des mesures d’adaptation. Cette approche permettra non seulement d’accroître la sécurité alimentaire du Canada et d’améliorer les revenus des agriculteurs, mais aussi de contribuer à une société plus pacifique et plus juste.
Le gouvernement fédéral peut y parvenir en fournissant les programmes, les politiques et le soutien réglementaire nécessaires pour développer et soutenir notre marché intérieur, en créant des réseaux d’approvisionnement plus larges et plus diversifiés, tout en conservant au Canada une plus grande partie de l’argent consacré aux produits alimentaires de grande valeur.
RECOMMANDATIONS :
- Raccourcir les chaînes d’approvisionnement en développant et en soutenant les infrastructures nécessaires à un marché intérieur prospère ;
- Créer des réseaux d’installations de production, de transformation, de stockage et de distribution interdépendants afin d’accroître la résilience du système alimentaire en offrant de multiples voies d’accès pour répondre à nos besoins ;
- Utiliser les outils réglementaires pour rééquilibrer les pouvoirs entre les grandes entreprises et les Canadiens – fermiers, travailleurs, consommateurs ;
- Veiller à ce que les régulateurs agissent dans l’intérêt général afin de regagner la confiance du public et de favoriser le bien-être des Canadiens ;
- Maintenir, créer et soutenir les institutions qui assurent la stabilité, telles que la gestion de l’offre et la commercialisation à guichet unique, afin de garantir la capacité à planifier et à gérer les circonstances inattendues ;
- Construire des institutions publiques fortes du 21e siècle pour diriger la réduction des émissions des systèmes agricoles et alimentaires et l’adaptation au climat. Une Agence canadienne de résilience agricole (ACRA) pourrait coordonner les efforts visant à réduire les émissions dans l’agriculture et à aider les agriculteurs à s’adapter aux effets du changement climatique.
Tout ceci est respectueusement soumis par
L’Union Nationale des Fermiers
Mars 2022
La Nationale des Fermiers est une organisation agricole nationale, non partisane, à adhésion directe et volontaire, qui regroupe des milliers de familles d’agriculteurs de tout le Canada. Fondée en 1969, l’UNF défend des politiques qui favorisent la dignité, la prospérité et l’avenir durable des fermières, des familles agricoles et de leurs communautés.
[i] Plate Tech-tonics : Mapping Corporate Power in Big Food, ETC Group, novembre 2019 https://etcgroup.org/sites/www.etcgroup.org/files/files/etc_platetechtonics_a4_nov2019_web.pdf
[ii] Revenu agricole net (x 1 000), Statistique Canada. Table 32-10-0052-01 h ttps://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/en/tv.action?pid=3210005201
[iii] Le Quotidien, Statistique Canada Revenu total des familles agricoles, 2019 https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220128/dq220128c-eng.htm Diffusé le : 2022-01-28
[iv] Nutrien, ” Q4 2021 Results Presentation “, 16 février 2022, %20Presentation%
[v] CF Industries, ” CF Industries Holdings, Inc. Reports Full Year 2021 Net Earnings of $917 Million, Adjusted EBITDA of $2.74 Billion,” Company Release, Feb. 15, 2022, https://cfindustries.q4ir.com/news-market-information/press-releases/news-details/2022/CF-Industries-Holdings-Inc.-Reports-Full-Year-2021-Net-Earnings-of-917-Million-Adjusted-EBITDA-of-2.74-Billion/default.aspx.
[vi] Yara International, “Yara Fourth-Quarter Report 2021, ” https://ml-eu.globenewswire.com/Resource/Download/9d271a64-fb0a-46c1-8729-7ec5f3bc88f0
[vii] Cargill est une société privée qui n’est pas tenue de publier ses informations financières. En 2021, les revenus de Cargill ont augmenté pour atteindre 134,4 milliards de dollars, contre 115,4 milliards de dollars l’année précédente. https://www.statista.com/statistics/274778/revenue-and-profit-of-cargill-agricultural-company/
[viii] L’EBITDA de BASF a presque doublé, passant de 6,494 milliards d’euros en 2020 à 11,355 milliards d’euros en 2021. Rapport annuel 2021 de BASF, page 59. https://www.basf.com/global/documents/en/news-and-media/publications/reports/2022/BASF_Report_2021.pdf
[ix] L’EBITDA de la compagnie pétrolière canadienne Enbridge s’est élevé à 14,236 milliards de dollars canadiens en 2021, contre 10,692 milliards de dollars canadiens l’année précédente. Enbridge Inc. Rapport de gestion, 31 décembre 2021, extrait de la base de données SEDAR.com
[x] Chemin de fer Canadien Pacifique Ltd. L’EBITDA a augmenté pour atteindre 4,3 milliards de dollars canadiens en 2021. Source : Rapport annuel 2021 du CP, extrait de la base de données SEDAR.com
[xi] Le résultat global total de la Banque Royale du Canada en 2021 s’élève à 17,506 milliards de dollars canadiens, contre 10,302 milliards de dollars canadiens en 2020. Rapport annuel 2021 de la Banque Royale du Canada, page 135, extrait de la base de données SEDAR.com.
[xii] La société pharmaceutique Elanco a enregistré en 2021 un EBITDA de 1,057 milliard de dollars, doublant ainsi sa performance de 2020. Résultats du quatrième trimestre et de l’année complète, présentation des résultats, page 14. https://s1.q4cdn.com/466533431/files/doc_financials/2021/q4/Q4-2021_Earnings-Slides_vF.pdf
[xiii] George Morris Centre, Evolution of the North American Beef Industry, novembre 2004, p. 13.
[xiv] Poids des carcasses et des abattages de viande rouge et de bétail, Agriculture et Agroalimentaire Canada. https://agriculture.canada.ca/en/canadas-agriculture-sectors/animal-industry/red-meat-and-livestock-market-information/slaughter-and-carcass-weights?menupos=01.03.04.18