Policy

Protocole pour la vente légale de lait frais non pasteurisé dans le cadre du système de gestion de l’offre

Décembre 2012

The () est une organisation agricole nationale non partisane à adhésion directe. Fondée en 1969, et avec des racines remontant à plus d’un siècle, l’association représente des milliers de familles d’agriculteurs d’un océan à l’autre. Grâce à son processus démocratique de base, le travaille à l’élaboration de politiques économiques et sociales qui maintiendront les exploitations agricoles familiales en tant que principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada.

La fermiere estime que l’agriculture doit être économiquement, socialement et écologiquement durable et que la production alimentaire doit permettre d’enrichir les sols, d’embellir les campagnes, de créer des emplois pour les non-agriculteurs, d’assurer la prospérité des communautés rurales et de préserver la biodiversité des écosystèmes naturels. Le site est un leader dans l’expression des intérêts des fermières familiales du Canada, dans l’analyse de la crise du revenu agricole et dans la proposition de solutions abordables, équilibrées et novatrices qui profitent à tous les citoyens. Le site utilise la notion de « souveraineté alimentaire » pour comprendre le système alimentaire canadien, ce qui signifie essentiellement que les citoyens doivent avoir le pouvoir de prendre des décisions politiques concernant l’alimentation, la terre et les méthodes de production agricole dans l’intérêt de leur communauté, tout en garantissant l’équité entre les consommateurs et les producteurs de denrées alimentaires.

Ces dernières années, l’intérêt pour le lait cru, ou plus précisément pour le lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine, s’est accru tant chez les consommateurs que chez les fermiers. Santé Canada impose la pasteurisation de tout le lait frais destiné à la consommation humaine. La Commission canadienne du lait et les offices provinciaux du lait gèrent le système canadien de gestion des approvisionnements conformément aux règles de Santé Canada.

Le site considère le système canadien de gestion de l’offre comme une institution importante qui met en œuvre la souveraineté alimentaire au Canada. La gestion de l’offre garantit que les consommateurs canadiens peuvent obtenir le lait et les produits laitiers dont ils ont besoin et que ceux-ci sont produits au Canada ; que les fermiers laitiers reçoivent un prix qui couvre leurs coûts de production ; et que le marché canadien n’est pas déstabilisé par des importations non réglementées de produits laitiers. La gestion de l’offre dans le secteur laitier est une institution qui a permis à de nombreuses petites exploitations familiales mixtes et diversifiées de rester viables pendant la crise persistante des revenus agricoles au Canada. Le site estime qu’il est possible de développer une option qui réponde à la demande des consommateurs en autorisant la vente directe de lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine dans le cadre de la gestion de l’offre et en conjonction avec celle-ci, et que cela contribuerait à la souveraineté alimentaire du Canada.

The a récemment adopté une résolution et en a reporté une autre pour une étude plus approfondie sur le lait cru. Pour donner suite à ces deux résolutions, le conseil d’administration de a chargé un comité ad hoc de préparer un projet de protocole pour la vente de lait frais non pasteurisé dans le cadre du système de gestion de l’offre. Ce rapport présente un projet de protocole tel qu’il a été élaboré par le comité, ainsi que le contexte pertinent pour l’examen du Conseil.

Résolutions

— En raison de la demande croissante d’approvisionnement en lait cru, le site collaborera avec les gouvernements et les conseils de gestion de l’approvisionnement en produits laitiers pour mettre en œuvre des protocoles – dans le contexte de la gestion de l’approvisionnement – afin de faciliter la vente de lait cru aux Canadiens qui souhaitent l’acheter. (adopté en novembre 2006)

–Le site s’efforcera de persuader le gouvernement fédéral de réglementer et de légaliser la vente et la commercialisation de produits laitiers frais non pasteurisés provenant de producteurs de lait désignés et titulaires d’une licence distincte dans le cadre du système de gestion de l’offre. (Déposé en novembre 2011)

— il est proposé qu’un comité ad hoc du conseil d’administration soit créé dans le but d’élaborer et d’examiner les protocoles de fourniture de lait cru dans le cadre de la gestion de l’offre aux Canadiens qui souhaitent l’acheter. (adopté en novembre 2011)

Il est nécessaire de disposer d’un moyen légal de vendre du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine au Canada en raison de la demande croissante des consommateurs, de l’intérêt des fermiers pour un marché de niche et de l’émergence d’un marché clandestin et non réglementé pour le « lait cru ». Le développement d’un marché du lait cru non réglementé crée des risques pour les consommateurs individuels et les fermiers qui risquent de vendre du lait cru. Actuellement, Santé Canada interdit la vente de lait non pasteurisé au Canada. Le système canadien de gestion des approvisionnements en produits laitiers est conforme aux exigences de Santé Canada et ne prévoit donc pas la vente de lait non pasteurisé.

Nous pensons qu’il est possible de développer un système agréé et inspecté qui minimiserait les risques pour la santé des consommateurs et fournirait un système de commercialisation du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine qui fonctionnerait dans le cadre du système de gestion de l’offre du Canada. Nous proposons que ces ventes soient limitées aux ventes directes à la ferme afin de minimiser les coûts de manutention et les risques, et de garantir une transparence maximale ainsi qu’une relation de responsabilité entre la fermiere et le consommateur.

Nous proposons une approche progressive pour atteindre cet objectif. Tout d’abord, Santé Canada devrait être prêt à envisager une modification de la loi concernant la vente de lait frais destiné à la consommation humaine, et être prêt à collaborer avec les fermières et les consommateurs pour élaborer une réglementation appropriée. Deuxièmement, il faudrait qu’un ou plusieurs offices provinciaux des produits laitiers soient disposés à mener un projet pilote pour évaluer la réglementation proposée en matière de production et de vente de lait frais non pasteurisé. Enfin, le protocole d’autorisation et d’inspection serait mis en œuvre dans tout le Canada.

Règles de Santé Canada

Santé Canada interdit la vente de lait non pasteurisé aux consommateurs. Le règlement B.08.002.2 de la loi canadienne sur les aliments et drogues interdit la vente de lait non pasteurisé, sauf lorsqu’il est utilisé pour la fabrication de fromage et lorsqu’il est vendu à un transformateur qui le pasteurisera au cours de son processus de fabrication de produits alimentaires. Les fromages fabriqués à partir de lait non pasteurisé sont soumis à plusieurs conditions, notamment en matière d’étiquetage, de stockage, de tenue de registres et de numération bactérienne maximale pour E. coli et Staphylococcus aureus.

La pasteurisation du lait est une norme internationale, car le lait peut être porteur d’agents pathogènes graves et parce qu’il est généralement consommé frais, sans avoir été cuit au préalable. Le lait est un aliment recommandé pour les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes, qui sont également considérés comme des groupes à haut risque pour les maladies causées par des bactéries pouvant se trouver dans le lait non pasteurisé. Les autres groupes à haut risque sont les adultes plus âgés et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

La pasteurisation obligatoire est une réponse aux préoccupations de santé publique, en particulier au risque de transmission par le lait de la tuberculose et de la brucellose, ainsi que du staphylocoque doré entérotoxinogène, de l’espèce Salmonella , de la maladie de la vache folle et de la maladie de la vache folle.Campylobacter jejuni, Escherichia coli (E. coli 0157:H7, E . coli entérohémorragique EHEC, E. coli entérotoxinogène– E TEC), Mycobacterium bovis, Listeria monocytogenes, Yersinia enterocolitica, Coxiella burnetii) . Ces bactéries peuvent provoquer des maladies graves allant de la fièvre, des vomissements et de la diarrhée à une insuffisance rénale potentiellement mortelle, une fausse couche et même la mort. En imposant la pasteurisation, Santé Canada vise à prévenir les maladies, le stress émotionnel et d’autres coûts et pertes liés aux maladies transmises par le lait.

Demande des consommateurs et des fermiers

Les consommateurs qui encouragent la vente légale de lait frais non pasteurisé aimeraient avoir la possibilité d’acheter du lait non pasteurisé. Ils citent des produits légaux dont on sait qu’ils sont nocifs pour la santé, comme les cigarettes et l’alcool, et remettent en question l’interdiction du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine. Ils estiment que la consommation de lait frais non pasteurisé présente d’importants avantages pour la santé. Nombre d’entre eux souhaitent également développer une relation personnelle avec la fermiere qui leur fournit leur lait afin de mieux connaître le produit, et donc de mieux contrôler leur propre régime alimentaire et leur santé. En ayant la possibilité d’acheter du lait directement aux fermes familiales locales, y compris aux fermières qui travaillent dans le cadre du système de gestion de l’offre, ces consommateurs peuvent soutenir la culture et les connaissances traditionnelles précieuses maintenues en vie par les personnes qui pratiquent l’agriculture mixte à petite échelle.

Certains fermiers voient dans le marché du lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine une occasion de produire un produit différencié et d’obtenir ainsi un prix supérieur grâce à leurs décisions personnelles de gestion de l’exploitation. Certains y voient une stratégie efficace de gestion des risques pour les petites exploitations. Des clients réguliers achèteraient ce produit de valeur relativement élevée tout au long de l’année, et le lait est moins vulnérable aux conditions météorologiques et à la volatilité du marché que beaucoup d’autres produits agricoles.

« Le lait cru sur le marché noir

Aujourd’hui, les consommateurs qui souhaitent acheter du lait frais non pasteurisé sont soucieux de leur santé et sont souvent prêts à le payer plus cher que le lait de l’épicerie. Certains fermiers sont prêts à répondre à cette demande en dépit des problèmes potentiels de responsabilité. Comme il n’est pas légal de vendre du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine, il n’existe pas d’installations ou de normes d’essai autorisées qui fourniraient à l’acheteur et au vendeur les informations nécessaires à l’évaluation du produit. De temps à autre, des cas de maladies d’origine alimentaire dues à la contamination microbienne du lait cru sont documentés, et ces cas sont plus fréquents dans les juridictions où la vente de lait cru est légale. Bien que relativement peu fréquentes, ces maladies, si elles ne sont pas traitées, peuvent être très graves et, dans certains cas, débilitantes ou mortelles.

Le produit

Le Codex Alimentarius définit le « lait cru » comme un lait qui n’a pas été chauffé à plus de 40ºC ou qui n’a pas subi de traitement ayant un effet équivalent.

Le but premier de la pasteurisation (chauffage) du lait est de détruire les micro-organismes pathogènes. Cependant, le processus de chauffage a également d’autres effets sur le lait. Le lait contient des bactéries non pathogènes, qui seraient également détruites par la pasteurisation. La pasteurisation peut avoir un impact sur les enzymes et les vitamines, mais la courte période pendant laquelle le lait est chauffé minimise ces effets. Le calcium, les protéines et les autres minéraux du lait ne sont pas affectés par la pasteurisation.

La digestibilité du lait peut être affectée par la pasteurisation. Les enzymes naturellement présentes dans le lait frais non pasteurisé peuvent aider à digérer les sucres du lait et réduire ainsi l’intolérance au lactose. L’existence de bactéries vivantes inoffensives dans le lait frais non pasteurisé peut constituer une protection « probiotique » contre l’infection par des agents pathogènes, car les bactéries amies occuperaient la niche écologique dans l’intestin et empêcheraient le micro-organisme pathogène de se développer. Les partisans du lait frais non pasteurisé affirment qu’il protège contre l’asthme et les allergies, les infections de l’oreille, les maladies auto-immunes et le diabète, et qu’il contribue à améliorer la santé gastro-intestinale.

La pasteurisation ne détruit pas les contaminants chimiques ou les résidus de médicaments. La réglementation canadienne sur les produits laitiers interdit l’utilisation de l’hormone de croissance bovine génétiquement modifiée, la rBGH. Les résidus d’antibiotiques et d’autres médicaments vétérinaires dans le lait sont également interdits, et chaque chargement en vrac est testé avant d’être ramassé et rejeté en cas de résultat positif. Dans un environnement où le lait cru n’est pas réglementé, le risque de présence de tels résidus dans le lait peut en fait être plus élevé, en raison de l’absence de tests cohérents. Cependant, de nombreux acheteurs de lait frais non pasteurisé recherchent des fermières partageant les mêmes idées pour leur fournir du lait provenant de vaches nourries à l’herbe ou élevées selon la norme biologique certifiée, qui interdit l’utilisation de pesticides et de médicaments de synthèse.

Le marché

Le marché du lait frais non pasteurisé dans les juridictions où il est légal est estimé entre 0,01 % et 1 % des ventes totales de lait. En Angleterre et au Pays de Galles, l’Animal Health Dairy a estimé que le lait non pasteurisé représentait environ 0,01 % de la consommation totale de lait de vache.

Au Canada, les fermières laitières vendent un peu plus de 7,75 millions de kilolitres de lait de consommation par an (Statistique Canada – Catalogue n° 23-014-X). Nous pourrions donc estimer le marché de niche canadien potentiel pour le lait frais non pasteurisé à environ 20 000 à 215 000 litres par jour. Ces consommateurs peuvent actuellement s’approvisionner en lait auprès de sources clandestines ou ne pas consommer de produits laitiers du tout.

Les conditions d’autorisation que nous proposons garantiraient que le lait frais non pasteurisé soit vendu à un prix plus élevé que le lait ordinaire des épiceries. L’obligation d’acheter directement auprès de la fermiere rendrait également le lait frais non pasteurisé moins pratique. Ces facteurs permettraient de sélectionner les consommateurs qui demandent spécifiquement le produit et réduiraient la probabilité que les gens l’achètent par hasard.

Les exigences réglementaires

La Commission du Codex Alimentarius , créée par la FAO et l’OMS en 1963, élabore des normes alimentaires internationales harmonisées, des lignes directrices et des codes de pratique afin de protéger la santé des consommateurs et de garantir des pratiques commerciales équitables pour le commerce international des denrées alimentaires. La Commission encourage également la coordination de tous les travaux sur les normes alimentaires entrepris par les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales. Il est instructif de voir le cadre convenu au niveau international en ce qui concerne le lait en ordre, ce qui place le protocole que nous proposons dans un contexte plus large.

Le Codex Alimentarius noteles considérations suivantes en matière de sécurité alimentaire concernant le lait en général :

  • Tous les aliments sont susceptibles de provoquer des maladies d’origine alimentaire, et le lait et les produits laitiers ne font pas exception à la règle.
  • Les animaux laitiers peuvent être porteurs d’agents pathogènes pour l’homme. Ces agents pathogènes présents dans le lait peuvent augmenter le risque de provoquer des maladies d’origine alimentaire.
  • La procédure de traite, la mise en commun ultérieure et le stockage du lait comportent des risques de contamination supplémentaire par l’homme ou l’environnement ou de développement de pathogènes inhérents.
  • En outre, la composition de nombreux produits laitiers en fait des milieux propices à la prolifération de micro-organismes pathogènes.
  • Il existe également un risque de contamination du lait par des résidus de médicaments vétérinaires, de pesticides et d’autres contaminants chimiques.

Le Codex Alimentarius noteles considérations suivantes en matière de sécurité alimentaire concernant le lait cru :

  • Les conditions d’hygiène utilisées lors de la production primaire constituent l’une des mesures de contrôle de la santé publique les plus importantes, car un niveau élevé d’hygiène du lait est essentiel pour obtenir un lait dont la charge microbienne initiale est suffisamment faible pour permettre la fabrication de produits à base de lait cru qui sont sûrs et adaptés à la consommation humaine.
  • Dans de telles situations, des mesures de contrôle supplémentaires peuvent s’avérer nécessaires. Le respect de ces dispositions hygiéniques supplémentaires est important et est considéré comme obligatoire dans certaines circonstances tout au long du processus de production du lait, jusqu’à la fabrication du produit particulier à base de lait cru.
  • En outre, certains aspects de la production de lait pour les produits à base de lait cru (santé animale, alimentation des animaux, contrôle de l’hygiène du lait) sont spécifiés et sont essentiels à la production d’un lait sûr et adapté à l’usage auquel il est destiné.
  • Comme c’est le cas dans le reste du code, cette section n’impose ni ne spécifie l’utilisation d’aucun ensemble de contrôles, mais laisse aux personnes chargées d’assurer la sécurité du produit fini le soin de choisir l’ensemble de mesures de contrôle le plus approprié à la situation particulière.

Protocole proposé

Le protocole que nous proposons pour la vente légale au Canada de lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine garantirait la conformité avec les questions de santé et de sécurité alimentaire identifiées par le Codex Alimentarius ci-dessus en exigeant qu’il ne soit vendu que par des producteurs agréés directement aux consommateurs. Le protocole comprendrait des normes relatives à la santé des troupeaux, à la teneur microbienne du lait, à la réfrigération et au stockage ; un régime d’inspection qui certifierait la santé des troupeaux, l’hygiène des locaux et des procédures, l’étiquetage, la formation des clients et des fermiers, la signalisation et la tenue des registres ; un régime d’analyse qui testerait la santé des troupeaux, les résidus de médicaments, les niveaux microbiens pour les bactéries entériques et les agents pathogènes. Les licences seraient intégrées dans le système de gestion de l’offre de produits laitiers et les coûts seraient partagés entre Santé Canada et les fermiers/consommateurs participants par le biais des droits de licence globaux. Le protocole comporterait également une procédure d’application qui garantirait le respect de tous les aspects des exigences en matière de licence. Nous proposons que les offices provinciaux de commercialisation des produits laitiers fournissent des services d’inspection par le biais d’une section spécifique de leurs programmes de sécurité alimentaire à la ferme de Canadian Quality Milk.

Introduire le changement

Autoriser la vente légale au Canada de lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine est un changement important qui nécessiterait le soutien de Santé Canada et des producteurs laitiers.

Afin de s’assurer que les producteurs comprennent bien les questions de sécurité alimentaire et qu’ils sont en mesure de mettre en œuvre les mesures requises dans leur exploitation, nous recommandons que le programme Lait canadien de qualité (LCQ) élabore un module supplémentaire qui serait recommandé pour préparer les fermières à servir le marché du lait frais non pasteurisé.

La demande de lait frais non pasteurisé peut être satisfaite par les fermières existantes, les nouveaux venus dans le système laitier et les petits exploitants qui possèdent moins que le nombre minimum de vaches requis pour le quota. Des initiatives récentes fournissent des modèles qui pourraient être adaptés à la commercialisation du lait frais non pasteurisé. Par exemple, en Ontario et en Colombie-Britannique, un fermiere laitier peut obtenir une licence pour vendre du lait pasteurisé directement aux consommateurs dans son magasin à la ferme. Plusieurs provinces offrent des incitations aux producteurs de lait biologique dans le cadre de la gestion de l’offre par le biais de mesures telles que l’accès préférentiel aux programmes pour les nouveaux arrivants, la mise en commun, la fixation des prix et la commercialisation séparées du lait biologique. Le CQM propose une formation à la production laitière certifiée biologique. Dans le secteur de la volaille, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse disposent de licences non contingentées pour la production de poulets et de dindes élevés en plein air, ce qui permet une surveillance réglementaire et un suivi de l’offre au sein d’un secteur soumis à la gestion de l’offre.

Prochaines étapes :

Notre commission propose que les mesures suivantes soient prises pour rendre légale la vente au Canada de lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine :

a) Rechercher le soutien de Santé Canada pour légaliser la vente de lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine, ainsi que les réglementations appropriées pour régir ces ventes.

b) Rechercher le soutien d’un ou de plusieurs offices de commercialisation des produits laitiers pour un projet pilote visant à tester les réglementations proposées.

c) Organiser des réunions entre , un office provincial des produits laitiers et Santé Canada pour négocier un accord en vue de la mise en œuvre d’un projet pilote.

a. Il est suggéré que les participants au projet pilote incluent officiellement un groupe de consommateurs intéressés qui s’engageraient globalement à acheter la quantité de lait produite et qui soutiennent à la fois la gestion de l’offre et le lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine.

d) Rechercher le soutien du programme canadien pour un lait de qualité afin d’élaborer un module destiné aux producteurs qui vendront du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine.

e) Surveiller les problèmes et réviser le règlement proposé si nécessaire.

f) Extension à d’autres juridictions

Références :

La lutte pour la politique alimentaire : Moving Toward a Regulatory Framework for Unpasteurized Milk in Canada,par Brittany Gottvald, étudiante à la Faculté de l’environnement de l’Université de Waterloo.

Le lait entier frais et non transformé (cru) : sécurité, santé et enjeux économiques par la Fondation Weston A. Price, 2009

Fiche conseil de Santé Canada sur le lait cru


Énoncé de position concernant la vente et la distribution de lait cru
Institut canadien des inspecteurs en santé publique, 31 août 2010.

Loi sur les aliments et drogues – Règlements Voir B.08.002.2, B.08.030 et B.08.042 à B.08.048


Exigences en matière de contrôle du lait cru et de la crème crue dans les différents pays du Royaume-Uni
Food Standards Agency, Royaume-Uni.

Statistiques laitières, quatrième trimestre 2011Node catalogue23-014-X, Statistique Canada


Code d’usages en matière d’hygiène pour le lait et les produits laitiers
CAC/RCP 57-2004, Codex Alimentarius

Annexe I, Directives pour la production primaire de lait – Code d’usages en matière d’hygiène pour le lait et les produits laitiers CAC/RCP 57-2004, Codex Alimentarius

Programme canadien pour un lait de qualité http://www.dairyfarmers.ca/what-we-do/programs/canadian-quality-milk

Projet de protocole pour la réglementation de la vente de lait frais non pasteurisé destiné à la consommation humaine

Exigences en matière de licence :

a. Éligibilité

a. Les détenteurs de quotas laitiers disposant d’installations permettant de séparer le lait vendu en vrac et le lait vendu directement aux consommateurs de lait frais et d’en rendre compte (par exemple, un deuxième réservoir dédié ou un distributeur automatique équipé d’un compteur).

b. Les nouveaux détenteurs de quotas qui ont suivi une formation CQM en production pour le marché du lait frais non pasteurisé.

c. Les petits exploitants dont la production est inférieure au seuil minimal de quota et qui ont suivi une formation CQM à la production pour le marché du lait frais non pasteurisé.

b. La production de lait frais non pasteurisé est limitée à une quantité modeste, en fonction des circonstances individuelles.

c. Le coût des licences est partagé entre Santé Canada et les redevances perçues auprès des détenteurs de licences.

d. La responsabilité est assumée conjointement par la fermiere et le consommateur par le biais d’une décharge signée annuellement et dont les deux parties conservent une copie.

e. La licence serait immédiatement annulée en cas de non-respect des règles de commercialisation.

f. La licence peut être suspendue en cas de non-respect des règles de production, et annulée si le non-respect persiste.

Règles de marketing :

a. Seuls les détenteurs d’une licence en cours de validité peuvent vendre légalement du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine.

b. Les ventes quotidiennes maximales sont déterminées au cas par cas.

c. Ventes directes à la ferme uniquement – aucune vente au détail ou à des tiers n’est autorisée.

d. Tous les fermiers qui vendent du lait frais non pasteurisé pour la consommation humaine doivent s’acquitter d’un droit de licence annuel.

e. Séparation claire et documentée entre le lait destiné à la vente en vrac et le lait destiné à la vente de lait frais non pasteurisé.

Exigences en matière de signalisation et d’étiquetage :

a. Les locaux disposent d’une signalisation claire et visible indiquant que le lait vendu n’est pas pasteurisé.

b. Chaque conteneur, qu’il soit fourni par le fermiere ou le client, doit porter une étiquette indiquant

i. Le lait n’est pas pasteurisé

ii. Le lait non pasteurisé peut contenir des organismes nuisibles à la santé

iii. Mentionne les groupes à haut risque : les femmes enceintes, les jeunes enfants, les personnes âgées et toute personne dont le système immunitaire est affaibli.

c. La revente est interdite

d. Chaque client reçoit chaque année une fiche d’information sur les maladies transmises par le lait qui peuvent être présentes dans le lait non pasteurisé et sur les mesures recommandées en cas d’apparition des symptômes de l’une de ces maladies, l’accent étant mis sur la gravité et l’urgence d’une intervention médicale en cas de diarrhée sanglante chez l’enfant.

Normes de sécurité alimentaire :

a. Santé du troupeau

i. Exempt de tuberculose, testé annuellement – ou testé sur le troupeau lors de la première demande d’autorisation, les nouvelles vaches étant testées lorsqu’elles sont introduites dans le troupeau. L’absence de tuberculose doit être maintenue.

ii. indemne de brucellose, testé annuellement ou testé sur le troupeau lors de la première demande de licence, les nouvelles vaches étant testées lorsqu’elles sont introduites dans le troupeau. Le statut d’indemne de brucellose doit être maintenu.

b. Microbiologie du lait

i. Numération des cellules somatiques (CCS) – 200 000/mL ou moins..,

ii. numération plaquettaire – 15 000/mL ou moins, et

iii. Numération des coliformes – moins de 50 000 unités formant des colonies (ufc) par ml

iv. Tolérance zéro pour les niveaux de bactéries pathogènes

1. Salmonelle

2. Listeria

3. E. coli. 0157:H7,

4. Campylobacter

c. Résidus d’antibiotiques

i. Tolérance zéro

Des délais d’attente minimaux s’appliquent après le traitement des vaches malades ; l’administration systématique d’antibiotiques n’est pas autorisée.

d. Autres résidus de médicaments vétérinaires

i. Tolérance zéro

Les délais d’attente minimaux s’appliquent après le traitement des vaches malades.

e. Stockage du lait

i. à 4 degrés Celsius ou moins dans l’heure qui suit la traite et maintenue à 4 degrés ou moins jusqu’à l’achat par le client

Exigences en matière d’archivage :

a. Documentation des mesures prises pour prévenir et contrôler les maladies animales ayant un impact sur la santé publique

b. Identification et mouvement des animaux

c. Contrôle régulier de la santé de la mamelle

d. Utilisation de médicaments vétérinaires et de produits chimiques de lutte contre les ravageurs

e. Nature et source de l’alimentation

f. Températures de stockage du lait

g. Utilisation de produits chimiques agricoles

h. Nettoyage des équipements

i. Quantité produite par jour

j. Quantité vendue par jour

k. Comment le lait invendu a-t-il été éliminé ou utilisé d’une autre manière ?

l. Copie de la décharge de responsabilité signée et datée pour chaque client

Régime d’essai :

a. Tests de dépistage de la tuberculose et de la brucellose pour les nouveaux animaux et tests réguliers pour tous les animaux. Tous les animaux dont le test est positif pour l’une ou l’autre maladie doivent être immédiatement retirés du troupeau.

b. Tests ponctuels aléatoires de détection de résidus de drogues

c. Si les résultats ne sont pas obtenus sur place, les échantillons doivent être correctement réfrigérés pour le transport et testés rapidement. L’heure de l’échantillonnage doit être enregistrée.

d. Tests effectués par unetierce partie indépendante

e. Tests mensuels pour

i. Salmonelle (tolérance zéro)

ii. Listeria, (tolérance zéro)

iii. E. coli0157:H7, (tolérance zéro)

iv. Campylobacter (tolérance zéro)

v. numération des cellules somatiques (CCS) – 200 000/mL ou moins

vi. numération plaquettaire – 15 000/mL ou moins, et

vii. numération des coliformes – moins de 50 000 unités formant des colonies (ufc) par ml

f. Les résultats des tests sont conservés dans les dossiers des fermières et dans la base de données de la santé publique.

Processus d’inspection :

a. Deux fois par an, à l’improviste, par un inspecteur formé et qualifié pour l’inspection des licences de lait frais non pasteurisé.

b. L’inspection concernerait

i. la propreté des locaux et de tous les équipements concernés

ii. les procédures d’hygiène relatives à la traite et l’entretien de tous les équipements nécessaires

iii. santé du troupeau

iv. l’exactitude et l’exhaustivité de la tenue des registres

v. méthode d’élimination du lait invendu/incommercialisable

c. Les résultats de l’inspection sont publiés sur un site web accessible au public

d. Toute interférence avec l’inspection entraînerait la perte de la licence.

Mesures d’application :

a. Les inspecteurs s’efforceront de prévenir les problèmes par une communication ouverte et transparente afin d’obtenir des résultats acceptables pour le produit.

b. Les déficiences sont traitées au moyen de procédures limitées dans le temps, d’une nouvelle inspection, de sanctions progressives en cas de non-respect répété et d’une suspension de la licence jusqu’à ce que le problème soit résolu.

c. La vente par des tiers est strictement interdite et les contrevenants s’exposent à de lourdes amendes.