L’UNF publie une analyse de la privatisation de l’inspection des cultures de semences
(Saskatoon, 23 septembre 2013)— Le gouvernement fédéral prévoit de privatiser l’inspection des semences et des cultures en 2014, mettant ainsi fin à 85 ans d’inspection gouvernementale au Canada. Le budget fédéral de 2012 a demandé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) de privatiser les services d’inspection des cultures de semences, qui sont à la base du système canadien de semences sélectionnées. Aujourd’hui, le site () a publié son analyse de ce régime.
La privatisation de l’inspection des cultures de semences augmentera les coûts d’inspection pour les producteurs de semences, mais surtout, elle introduira des conflits d’intérêts, des inefficacités, des injustices et des discriminations. Le service public fourni par l’ACIA est sur le point d’être transformé en une activité privée génératrice de revenus qui maximisera les bénéfices de quelques sociétés agroalimentaires mondiales. Par-dessus tout, la privatisation portera gravement atteinte, voire détruira, l’intégrité du système canadien de semences sélectionnées.
Après 2014, l’ACIA prévoit d’autoriser les entreprises de semences à inspecter les cultures de semences des producteurs avec lesquels elles ont passé un contrat, au lieu de confier cette tâche à une tierce partie impartiale et indépendante.
« Les producteurs de semences indépendants vont être progressivement éliminés à mesure que le système d’inspection des cultures de semences, ainsi que d’autres systèmes essentiels liés aux semences, tels que la sélection végétale et l’enregistrement des variétés, seront progressivement dominés par des entreprises privées », déclare Terry Boehm, président de . « Les producteurs auront de plus en plus de mal à conserver leur indépendance, car l’ensemble du système de semences sera contrôlé par quelques grands acteurs. Lorsque cela se produira, les fermières auront très peu de choix quant à l’endroit où elles obtiennent leurs semences ou au type de semences qu’elles peuvent acheter. »
« Les sociétés privées d’inspection des semences fixeront leurs propres tarifs et se feront concurrence pour attirer les producteurs », note Lyle Wright, ancien producteur de semences sélectionnées. « Alors qu’un fonctionnaire n’avait pas à s’inquiéter de l’origine de son chèque de paie, un inspecteur travaillant pour un service privé à but lucratif doit se demander si le fait d’être trop enthousiaste aura une incidence sur son emploi l’année prochaine. La qualité de l’inspection – et donc notre approvisionnement en semences – en souffrira.
M. Boehm fait remarquer qu’une grande partie de la production de semences de canola et de maïs est déjà assurée par des producteurs de semences directement engagés par les grandes entreprises de semences. « Ces entreprises seront désormais en mesure de s’emparer d’une autre partie du système des semences et, par conséquent, des bénéfices qui y sont associés. Avec les projets de privatisation de l’ensemble du système d’inspection des semences – y compris les projets visant à autoriser l’inspection par une première et une seconde partie – les producteurs de semences indépendants auront de plus en plus de mal à survivre, voire seront dans l’impossibilité de le faire. La perte des producteurs de semences indépendants placerait le contrôle non seulement des semences sélectionnées, mais aussi de nos cultures et, en fin de compte, de notre approvisionnement alimentaire, sous le contrôle de plus en plus consolidé de quelques très grandes sociétés agro-industrielles mondiales », conclut-il.
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Pour plus d’informations :
Terry Boehm, Président : (306) 255-2880, (306) 257-3689 ou (306) 255-7638 (portable)
Lyle Wright, membre de et ancien producteur de semences sélectionnées : (306) 834-5006 ou lcwright@yourlink.ca