National | Communiqué de presse

Lettre à la ministre de la santé Ambrose : Les traitements de semences aux néonicotinoïdes et la santé des abeilles et des pollinisateurs

22 avril 2014

Hon. Rona Ambrose, ministre de la santé

Santé Canada

Bâtiment Brooke Claxton, pré Tunney

Localisation postale : 0906C

Ottawa, ONK1A 0K9

Madame la Ministre Ambrose :

Re : Traitements de semences aux néonicotinoïdes et santé des abeilles et des pollinisateurs

The () représente une diversité d’exploitations agricoles familiales à travers le Canada. Notre organisation travaille à l’élaboration de politiques économiques et sociales qui maintiendront les exploitations agricoles familiales en tant que principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada. Le site estime que l’agriculture doit être économiquement, socialement et écologiquement durable.

En tant que fermières, les membres de sont profondément engagées à travailler avec la nature à la fois pour produire des aliments sains et pour protéger et améliorer la biodiversité à l’intérieur et autour de nos fermes. En développant nos connaissances et nos compétences en matière de pratiques agricoles biologiques, écologiques, de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) et de faibles intrants, nous nous efforçons de protéger les nombreux organismes, y compris les abeilles et les pollinisateurs sauvages, qui apportent des avantages économiques à nos exploitations et contribuent à une campagne plus riche en biodiversité.

L’évaluation des mortalités d’abeilles canadiennes en 2013 liées aux pesticides néonicotinoïdes, publiée par l’Agence de réglementation de la gestion des pesticides (ARLA) de Santé Canada le 26 septembre 2013, indique qu’en 2012, les mortalités d’abeilles en Ontario et au Québec étaient dues à des semences de maïs traitées avec des néonicotinoïdes et qu’en 2013, les mortalités d’abeilles en Ontario, au Québec et au Manitoba ont coïncidé avec la plantation de semences de maïs et de soja traitées. Selon le rapport, « l’ARLA a conclu que les pratiques agricoles actuelles liées à l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas durables ».

Actuellement, les traitements de semences à base d’insecticides néonicotinoïdes sont appliqués sur 95 % des surfaces de maïs et 55 à 60 % des surfaces de soja en Ontario, selon le rapport du groupe de travail sur la santé des abeilles de l’Ontario publié en mars 2014. Cependant, dans les présentations faites au groupe de travail, les spécialistes des cultures du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario (OMAF) ont indiqué qu’au maximum 20 % des surfaces de maïs et de soja bénéficiaient en fait de traitements de semences à base de néonicotinoïdes et que, dans de nombreux cas, d’autres solutions existaient déjà. Les spécialistes des cultures du MAAO ont déjà identifié les conditions dans lesquelles les champs peuvent être menacés par des ravageurs pouvant être contrôlés par des traitements de semences à base de néonicotinoïdes, ainsi que des méthodes de contrôle alternatives pour un grand nombre de ces champs.

La résolution suivante a été adoptée lors de la 44e convention annuelle de , qui s’est tenue du 28 au 30 novembre 2013 :

QU’IL SOIT DÈS LORS RÉSOLU que le site fasse pression sur le gouvernement fédéral de Santé Canada pour qu’il mette immédiatement en place un plan d’action pour les cinq prochaines années.un moratoire immédiat de cinq ans sur l’utilisation des pesticides de la classe des néonicotinoïdes dans le traitement des semences pour les grandes cultures.

IL EST EN OUTRE RÉSOLU que le site demande à Santé Canada d’exigerl’achèvement d’études scientifiques indépendantes, libres de toute influencede l’industrie, sur les effets sublétaux et synergiques des néonicotinoïdes sur les abeillesles abeilles domestiques, les pollinisateurs sauvages et les autres espèces affectées, y compris les fermières qui les utilisent, et que les résultats complets soient rendus publics et disponibles pour examen et commentaires avant la levée de tout moratoire sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes.

En décembre 2013, le site a formulé plusieurs recommandations en réponse à la proposition d’action de l’ARLA visant à protéger les abeilles de l’exposition aux pesticides néonicotinoïdes :

Le site recommande que l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada adopte une approche de précaution, plutôt qu’une position de gestion des risques, et mette immédiatement en œuvre un moratoire de cinq ans sur l’utilisation de la classe des pesticides néonicotinoïdes dans le traitement des semences pour les grandes cultures.

Dans la soumission à l’ARLA, nous avons expliqué pourquoi, selon , les actions proposées ne protégeraient pas les abeilles de l’exposition aux insecticides néonicotinoïdes. Le texte intégral de notre demande à l’ARLA est joint à la présente lettre.

Le site vous demande, en tant que ministre de la Santé, de collaborer avec le ministre de l’Agriculture et le ministre de l’Environnement, ainsi qu’avec les ministres provinciaux de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé, pour commencer à mettre en œuvre un moratoire de cinq ans sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes.

Santé Canada l’a déjà déterminé :

(1) les traitements de semences à base de néonicotinoïdes dans les semences de maïs et de soja en Ontario et au Québec ont été le principal facteur de mortalité des abeilles en 2012 et 2013, et

(2)« les pratiques agricoles actuelles liées à l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas durables« .

Par conséquent, le site vous demande de collaborer avec les provinces de l’Ontario et du Québec pour prendre immédiatement les mesures suivantes:

  • Imposer un moratoire de 5 ans sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes sur le maïs et le soja en Ontario et au Québec ;

  • Annoncez le moratoire dès que possible afin qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2015 ;

  • Permettre aux fermières de maïs et de soja qui le peuvent :

(1) démontrer, par le biais d’une analyse du sol ou d’un programme de surveillance, que leur culture sera menacée par la pression exercée par les organismes nuisibles, et

(2) démontrer qu’il n’existe pas d’autres moyens de lutte, pour demander l’utilisation unique d’un traitement de semences à base de néonicotinoïdes.

  • Lorsque des applications à usage unique sont approuvées, exigez qu’un permis soit soumis pour l’achat de traitements de semences à base de néonicotinoïdes, que les traitements de semences soient achetés séparément des semences et que le coût des semences et du traitement soit indiqué séparément ;
  • Surveiller et publier une liste des « points chauds » où un nombre important de fermières ont demandé à utiliser des traitements de semences à base de néonicotinoïdes ;
  • Publier largement des recommandations et promouvoir des pratiques agricoles alternatives, telles que la lutte intégrée contre les ravageurs et la production écologique, qui peuvent réduire la pression des ravageurs sans nécessiter l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes. Parmi les pratiques à promouvoir, citons la surveillance des parasites, des rotations de cultures plus diversifiées et plus longues, ainsi que des cultures de couverture ;
  • Entreprendre des essais indépendants sur le terrain, financés par des fonds publics, concernant les rendements avec et sans utilisation de traitements de semences à base de néonicotinoïdes et sur les solutions de remplacement des néonicotinoïdes, y compris les solutions de remplacement non chimiques ;
  • Surveiller le sol et les eaux de surface et souterraines pour détecter les changements dans les niveaux résiduels de néonicotinoïdes avant et après la mise en œuvre d’un moratoire ;
  • surveiller et compter les populations d’abeilles et d’autres pollinisateurs avant et après la mise en œuvre d’un moratoire, et
  • Indemniser les apiculteurs pour les pertes dues à l’empoisonnement par les pesticides à partir de 2012 et jusqu’à ce que les traitements de semences à base de néonicotinoïdes aient été retirés du marché.

La responsabilité première de Santé Canada doit être d’agir dans l’intérêt du public canadien. La biodiversité des zones agricoles du Canada est déjà menacée par les modifications du paysage agricole, telles que la perte d’habitats pour les pollinisateurs à la suite de l’élimination des clôtures et de la transformation des pâturages en cultures commerciales. Il est impératif, pour le bien-être de tous les Canadiens, que Santé Canada mette en place des mesures efficaces qui protégeront réellement les abeilles et les autres pollinisateurs, en commençant par les actions décrites ci-dessus qui jetteront les bases d’un moratoire complet sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes sur les cultures de plein champ au Canada.

Pour plus d’informations, contactez le bureau à nfu@nfu.ca ou 306-652-9465 ou Ann Slater, Vice-présidente (Politique) à aslater@quadro.netou 519-349-2448.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

[original signed by]

Jan Slomp

Président

Pièce jointe : Submission to PRMA Regarding Notice of Intent NOI2013-01 : Action visant à protéger les abeilles contre l’exposition aux pesticides néonicotinoïdes

cc : Hon. Gerry Ritz, ministre de l’agriculture

cc : Hon. Leona Aglukkaq, ministre de l’environnement

cc : Ministres provinciaux de l’agriculture, de l’environnement et de la santé