National | Communiqué de presse

Les prix des produits alimentaires augmentent et la part des fermières diminue à mesure que les entreprises de transformation et les détaillants en prennent de plus en plus.

Swift Current, SK –Les prix des denrées alimentaires au détailaugmentent. Pour expliquer ces augmentations, de nombreux commentateurs évoquent la hausse des prix des produits agricoles et citent la sécheresse, d’autres problèmes de production, la pandémie ou des questions liées à la chaîne d’approvisionnement. Cette explication n’est pas exacte. Les données publiques montrent que les entreprises de transformation alimentaire et les détaillants ont sans relâche, pendant des décennies, fait grimper les prix de détail alors même que les prix payés aux fermières restaient largement stagnants.

« Les consommateurs doivent savoir que de moins en moins de l’argent qu’ils dépensent pour la nourriture revient aux fermières. Les prix des denrées alimentaires au détail sont élevés parce que les conditionneurs de viande, les autres grandes entreprises de transformation et les grands détaillants s’arrogent des parts de plus en plus importantes. Pour la plupart des produits alimentaires, la part des agriculteurs continue de diminuer », a déclaré Stewart Wells, vice-président des opérations de l’UNF et fermier de la Saskatchewan.

« Les grandes entreprises de transformation, de conditionnement et de vente au détail augmentent les prix pour les consommateurs, paient les fermières le moins possible, suppriment les salaires des travailleurs et s’approprient davantage de bénéfices. C’est la raison pour laquelle les prix des denrées alimentaires au détail continuent d’augmenter, et non pas en raison de la hausse des prix des céréales ou du bétail, du COVID-19 ou des problèmes d’approvisionnement. Il est important que les décideurs politiques et tous les Canadiens sachent qui est à l’origine de la hausse des prix des denrées alimentaires », a ajouté M. Wells.

Katie Ward, présidente de l’UNF et fermiere de l’Ontario, a expliqué que « les priorités mal placées des gouvernements ont facilité la concentration du secteur alimentaire et ouvert la voie aux prix de détail élevés que nous connaissons. L’approbation par le gouvernement fédéral de vagues de fusions de conditionneurs, de transformateurs et de détaillants, ainsi que la fermeture d’usines de transformation, ont renforcé le pouvoir de ces entreprises. L’augmentation des prix des denrées alimentaires n’est que l’un des effets de ce pouvoir croissant des entreprises. Un autre effet, comme l’ont révélé la pandémie et les chocs du système d’approvisionnement, est que notre système hautement concentré est fragile – il manque de résilience, de diversité et de capacités et d’accès locaux et régionaux adéquats ».

Ce premier graphique montre les prix de détail du bacon et des côtelettes de porc et les prix des porcs pratiqués par les fermiers. (Sources : Stats Can.) Contrairement à l’augmentation modeste des prix des fermières au cours de cette période de quarante ans, notez le doublement et le triplement des prix de détail. Les augmentations de prix dans les magasins d’alimentation sont le résultat de l’accroissement des prélèvements des principaux emballeurs et détaillants, et cette tendance est vieille de plusieurs dizaines d’années.

 

Le deuxième graphique montre les prix du blé et du pain. (Source : Stats Can et le gouvernement de la Saskatchewan). Il révèle que les prix du blé ne sont pas la cause de l’augmentation du prix du pain. Mais le graphique cache un fait plus frappant : pendant la majeure partie des années 1980, le Canada avait encore une politique de double prix pour le blé. Alors que le graphique montre que dans les années 1980, les fermières recevaient environ 5 dollars par boisseau pour leur blé – un prix mixte représentant les ventes à l’exportation et les ventes intérieures – les meuniers et les boulangers canadiens payaient environ 7 dollars par boisseau pour le blé qu’ils transformaient en farine et en pain. Ainsi, dans les années 1980, les meuniers, les boulangers et les détaillants transformaient 7 dollars le boisseau de blé en 1 dollar le pain. Ces dernières années, ils ont transformé du blé à 7 dollars en pain à 2,75 dollars. La part des fermières représente environ un tiers de ce qu’elle était il y a quarante ans.

 

Ce troisième graphique montre la relation entre les prix des vaches d’abattage et du bœuf haché. (Sources : Stats Can et AAC). Au cours des quarante dernières années, le prix des vaches a pratiquement doublé. Au fil des sCependant, au cours de la même période, les prix de détail du bœuf haché ont plus que triplé. La part des fermières dans le prix du bœuf haché vendu dans les épiceries est en baisse, comme c’est le cas pour la plupart des paires de prix entre les producteurs et les détaillants. (Notez que dans cette analyse, les prix ne sont pas ajustés en fonction de l’inflation. Si les prix des vaches étaient ainsi ajustés, ils seraient en baisse et non en hausse).

 

Ce dernier graphique compare les prix des corn flakes et du maïs. (Sources : Statistique Canada et Conseil des céréales du Canada). Le prix du maïs pour les fermières a grosso modo doublé au cours des quarante dernières années. Au cours de la même période, le prix des corn flakes a quadruplé. La part des fermières est aujourd’hui inférieure de moitié à ce qu’elle était. Kellogg’s a récemmentannoncé un nouveau dividende trimestriel élevé pour ses actionnaires, mais reste incapable de parvenir à un accord avec les travailleurs en grève.

La présidente de l’UNF, Katie Ward, a conclu : « Les transformateurs et les détaillants surfacturent parce qu’ils le peuvent ; les fusions et la concentration ont multiplié leur pouvoir. Cette situation a de nombreux effets négatifs : sur les fermières, les travailleurs, l’environnement, le climat, les animaux et, comme le montre la hausse des prix de détail, sur tous les Canadiens. Pour inverser ces effets négatifs, nous avons besoin d’une transformation locale et régionale à plus petite échelle, et nous avons probablement besoin d’un démantèlement des plus grandes entreprises de conditionnement, de transformation alimentaire et de vente au détail. L’augmentation du pouvoir de marché et le déclin de la concurrence ont entraîné une hausse constante des prix de détail ; les gouvernements doivent intervenir pour freiner ces tendances néfastes.

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Pour plus d’informations ou de commentaires, veuillez contacter
Katie Ward, présidente de l’UNF president@nfu.ca (613) 797-0601
Stewart Wells, vice-président de l’UNF chargé des opérations toews.wells@sasktel.net (306) 773-6852
Darrin Qualman, directeur de la politique climatique de l’UNF qualman@nf u.ca (306) 230-9115

**Traduction soutenue par Patrimoine canadien