Les associations agricoles demandent au ministre de l’agriculture d’annuler l’homologation de la luzerne génétiquement modifiée
Longueuil, Ottawa, Saskatoon, Dawson Creek – Aujourd’hui, 14 organisations agricoles ont réitéré leur appel commun au gouvernement fédéral pour qu’il annule l’enregistrement des variétés de luzerne génétiquement modifiée (GM ou génie génétique) jusqu’à ce qu’une évaluation complète de l’impact économique soit effectuée, et pour qu’il établisse un protocole pour tester toutes les importations de semences de luzerne cultivées aux États-Unis.
« Par pollinisation croisée, la luzerne génétiquement modifiée présente un risque potentiel de contamination des luzernes sauvages qui poussent dans les fossés et les pâturages sur de grandes distances, ainsi que des champs de luzerne voisins, y compris ceux qui sont certifiés biologiques », a déclaré Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec. « Un élément important est la demande de produits alimentaires sans OGM ou d’aliments provenant d’animaux qui ne consomment pas d’OGM. Il est très important que les producteurs, y compris ceux qui ont une certification biologique ou qui sont engagés dans le marché des non-OGM, ne supportent pas les pertes causées par la commercialisation de l’alfafa génétiquement modifié, dont on ne peut manifestement pas empêcher la propagation », a conclu M. Groleau.
La lettre demande au ministre de prendre trois mesures :
- Radiation des variétés de luzerne génétiquement modifiée
- rendre publique la localisation des plantations de luzerne génétiquement modifiée afin que les fermiers puissent protéger leurs champs et leurs cultures jusqu’à ce que toutes les variétés de luzerne génétiquement modifiée soient retirées du marché, et
- Tester les importations de semences de luzerne cultivées aux États-Unis
« Parce que nous cultivons, transformons et vendons de la luzerne, nous comprenons les risques et les conséquences inacceptables de la contamination par les OGM. Si le ministre n’aborde pas cette question, nous en paierons tous le prix », a déclaré Peter Eggers, producteur de luzerne en Alberta et membre du conseil d’administration de . « Nous représentons l’industrie et il est temps que le gouvernement fédéral évalue les coûts économiques de ses décisions pour notre secteur ».
« Nous ne sommes pas opposés à la technologie des OGM en général, mais nous sommes très préoccupés par l’impact que la luzerne génétiquement modifiée aurait sur le marché des producteurs de semences de luzerne et sur l’ensemble du secteur des semences fourragères, car il suffit d’une seule semence de luzerne OGM pour qu’une cargaison de semences fourragères soit rejetée par un acheteur étranger », a déclaré Danny Limoges, membre du conseil d’administration de l’Association des semences fourragères de la région de la Paix. « Nous demandons au gouvernement fédéral d’agir avant qu’il ne soit trop tard pour empêcher la perte de marché pour nos membres.
La luzerne a une grande valeur économique au Canada. Elle est utilisée par les fermières de tout le pays pour produire un certain nombre de denrées avec différents systèmes de production, pour l’usage domestique et l’exportation. Elle est également utilisée pour produire une grande variété d’aliments pour les Canadiens et constitue une culture de base pour les pratiques agricoles durables.
La luzerne est la première culture pérenne à être génétiquement modifiée et autorisée à la vente au Canada. Ce fait, ainsi que d’autres réalités biologiques telles que la pollinisation par les insectes, la taille des graines et l’existence de populations de luzerne sauvage (non cultivée), signifie que si la poursuite de sa plantation est autorisée, la luzerne génétiquement modifiée contaminera certainement la luzerne non génétiquement modifiée.
« La luzerne génétiquement modifiée doit être déshomologuée et retirée du marché dès que possible », a déclaré Lisa Mumm, membre du conseil d’administration de l’Association canadienne du commerce biologique et fermière propriétaire de Mumm’s Sprouting Seeds, qui cultive et vend des graines de germination biologiques pour le marché de la consommation.
Par l’intermédiaire de distributeurs locaux, la société Forage Genetics International (FGI) commercialise de la luzerne présentant des caractéristiques génétiquement modifiées combinées de tolérance à la lignine et au glyphosate. En 2016, l’entreprise a vendu une quantité limitée de semences dans l’est du Canada et vend les semences à plus grande échelle pour 2017.
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Version PDF du communiqué de presse
Pour plus d’informations :
Patrice Juneau, Union des Producteurs Agricoles, 450 679 0540 ;
Peter Eggers, , 780 568 3805 ;
Lisa Mumm, Association canadienne du commerce des produits biologiques, 306 747-3214 ;
Danny Limoges, Peace Region Forage Seed Association 780-837-8318.
NOTES :
Les 14 organisations agricoles sont les suivantes
Réseau régional biologique du Canada atlantique ;
Association canadienne du commerce biologique ;
Certified Organic Associations of British Columbia ;
Association des fermières écologiques de l’Ontario ;
Producteurs d’aliments biologiques du Yukon ;
Alliance biologique du Manitoba ;
;
Organic Alberta ;
Organic Council of Ontario (Conseil de l’agriculture biologique de l’Ontario) ;
Fédération biologique du Canada ;
Association des semences fourragères de la région de la Paix ;
Les Producteurs de lait du Québec ;
SaskOrganics ;
L’Union des producteurs agricoles.
La lettre peut être consultée à l’adresse suivante
www.nfuontario.ca/wpr/gm-alfalfa