La convention de l’Union nationale des fermiers continue avec une table ronde : s’organiser pour le changement
OTTAWA, ON—Le Jour 2 de la Convention nationale de l’UNF mettait en vedette une présentation en table ronde « S’organiser pour le changement ». Les trois panélistes incluaient :
- Stewart Wells, Fermier de la Saskatchewan et Vice-Président des opérations de l’UNF ;
- Amanda Wilson, Chercheuse, organisatrice communautaire et professeure associée à l’Université Saint Paul ;
- Karen Ross, Directrice exécutive de Fermiers pour la transition climatique.
Stewart Wells fut le premier présentateur et il s’est penché sur comment l’UNF s’est organisée pour être efficace dans le domaine des politiques agricoles. Il a souligné l’importance « d’être présents » et de « changer la conversation ».
M. Wells a présenté aux délégués de l’UNF et aux autres participants à la Convention un bref historique des nombreuses réussites du mouvement agricole canadien et de l’UNF. Cet historique comprend la création de coopératives de commercialisation des céréales telles que les Prairie Wheat Pools. Il a fait remarquer qu’au cours de leur existence, ces coopératives de silos-élévateurs ont permis aux fermiers de disposer d’un demi-milliard de dollars supplémentaires. Il a poursuivi en évoquant la création et la défense pendant plusieurs décennies de la Commission canadienne du blé, des systèmes de gestion de l’offre pour les œufs, la volaille et les produits laitiers, du rôle clé joué par l’UNF pour empêcher l’introduction de l’hormone laitière génétiquement modifiée (GM) rBGH et le rôle de premier plan joué par l’UNF pour empêcher avec succès l’introduction du blé GM. Il a conclu ce bref historique en mettant l’accent sur la lutte menée depuis plusieurs décennies pour contrer les accords commerciaux favorables aux entreprises, y compris l’OMC.
M. Wells a déclaré que l’UNF est une organisation pionnière et qu’à maintes reprises, dans le domaine de la politique agricole canadienne, « nous avons changé la conversation » et réussi à modifier les politiques, au profit des fermiers.
Amanda Wilson a repris des thèmes similaires, soulignant la nécessité de « voir grand » et aussi « d’élargir la portée de ce que nous pensons être possible ».
Mme Wilson, comme M. Wells, a rappelé aux participants à la convention la nécessité de se pencher sur l’histoire et de se souvenir de nos victoires. Elle a déclaré que « nos institutions sociales dominantes fonctionnent de manière à nous encourager à oublier les impressionnants mouvements sociaux et actions collectives qui nous ont précédés ». Elle a cité en exemple la grève générale de Winnipeg, l’organisation des fermiers pendant la Grande Dépression contre les saisies immobilières, les luttes menées par les militants de la lutte contre le VIH/sida pour obtenir des médicaments financés par l’État, non seulement pour le VIH/sida, mais aussi pour toutes sortes de problèmes de santé, ainsi qu’une myriade de luttes environnementales. Elle a déclaré aux participants : « Il y a tous ces mouvements vraiment impressionnants qui nous ont précédés, mais nous oublions qu’ils ont eu lieu et nous sommes encouragés à oublier, et donc, souvent, dans le moment présent, nous pensons que quelque chose n’est pas possible parce que nous ne nous souvenons pas que cela s’est déjà produit auparavant ».
Mme Wilson a conseillé les délégués de l’UNF et les autres participants sur la manière de réussir. « Il faut perturber le statu quo de manière à ce que les gens s’en aperçoivent ». Les tactiques doivent également être énergisantes et motivantes pour les personnes qui y participent. « Il faut accepter de se tromper. Si nous voulons créer le changement, nous devons être ouverts à l’apprentissage ; nous devons être ouverts au changement. En matière de changement social, nous demandons aux gens de changer d’avis. Il n’est donc que juste que nous soyons nous-mêmes prêts à le faire ». Elle a appelé à « l’humilité ».
Le plus important, selon Mme Wilson, est de « se faire des amis, beaucoup d’amis ». Elle a rappelé à l’auditoire que « pour changer le monde, il faut généralement des milliers et des centaines de milliers de personnes qui s’unissent dans une lutte collective, et pas seulement un petit groupe ». Pour réussir à changer les choses, il faut créer de vastes mouvements diversifiés et instaurer la confiance entre les gens.
Karen Ross a conclu la discussion en expliquant comment Fermiers pour la transition climatique (FTC) met en place une coalition croissante d’organisations agricoles, travaille avec des experts, écoute les agriculteurs, développe des programmes sur le terrain et s’engage avec les décideurs politiques pour réussir à faire avancer les solutions de réduction des émissions. Elle a souligné l’efficacité de FTC, qui a notamment contribué de manière significative à la création du Fonds d’action à la ferme pour le climat (FAFC) et du Partenariat canadien pour une agriculture durable (PCAD).
Mme Ross a expliqué aux participants que l’un des principaux facteurs de réussite de FTC est que son travail est « ciblé », « orienté vers les solutions » et « étayé par des données ».
Les trois intervenants ont partagé leurs idées et leurs expériences sur la manière de transformer les objectifs et les visions en stratégies et en tactiques et de les utiliser pour faire avancer les solutions politiques qui profitent aux fermiers et à tous les Canadiens.
Voici un lien vers l’ordre du jour officiel : https://www.nfu.ca/wp-content/uploads/2023/11/HANDBOOK-PAGE-8-and-9-AGENDA-CORRECTED-FOR-WEBSITE.pdf
La Convention de l’UNF se poursuit au Holiday Inn Ottawa East (1199 Joseph Cyr), jusqu’à 17 heures le samedi 25 novembre.
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