À l’occasion du 1er mai, l’UNF appelle à l’action pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs agricoles dans un contexte de crise climatique.
Les travailleurs agricoles et les fermiers sont en première ligne de la crise climatique au Canada. En cette journée internationale des travailleurs (1er mai), la Nationale des Fermiers (UNF) appelle à l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail (SST) et des droits du travail pour les travailleurs agricoles en tant que mesures de protection contre les impacts du changement climatique.
Avec la hausse des températures, les travailleurs agricoles sont de plus en plus exposés à la chaleur extrême et à ses dangers. Les nuages de fumée des incendies de forêt, provoqués par la sécheresse, dérivent sur des centaines de kilomètres et affectent la qualité de l’air dans les exploitations agricoles de tout le pays. Les tempêtes violentes, les vents violents et les inondations sont autant de menaces pour la sécurité des travailleurs. Ce que nous attendons de nos responsables politiques, c’est une action audacieuse en faveur du climat, des protections complètes et durables en matière de santé et de sécurité, ainsi qu’une amélioration des droits des travailleurs et des mécanismes permettant de faire respecter ces droits, tels que la négociation collective et la représentation syndicale, afin de rendre le travail agricole plus sûr pour tous.
Dans toutes les provinces, la législation actuelle en matière de santé et de sécurité au travail ne permet pas de protéger correctement les travailleurs contre les effets croissants du changement climatique sur la santé. En outre, les travailleurs agricoles continuent d’être exclus de la plupart des protections prévues par les normes d’emploi des provinces. En l’absence de normes de travail et de SST permettant aux travailleurs de prendre des pauses, de limiter le nombre d’heures travaillées sur l’exploitation ou d’accéder à des mesures de survie telles que l’ombre, l’eau potable et des EPI appropriés, les travailleurs agricoles sont vulnérables aux effets néfastes sur la santé des conditions météorologiques et des chaleurs extrêmes.
Cette vulnérabilité est particulièrement aiguë pour les dizaines de milliers de travailleurs migrants employés dans l’agriculture, dont les permis de travail fermés les lient à un seul employeur. Risquant d’être expulsés s’ils défendent leur santé et leur sécurité, les travailleurs migrants sont confrontés à des conditions de vie et de travail de plus en plus dangereuses en raison de l’utilisation accrue des pesticides, de la chaleur intolérable des logements fournis par les employeurs, de la fumée des incendies de forêt et des conditions météorologiques extrêmes. L’UNF a toujours encouragé les dirigeants du gouvernement à faire progresser les droits des travailleurs migrants, y compris la nécessité de réviser les volets agricoles des programmes de travailleurs étrangers temporaires du Canada afin de garantir des conditions de travail et de vie sûres, de mettre fin aux permis fermés et d’offrir de véritables voies d’accès à la citoyenneté.
Les employeurs manquent également de soutien et de ressources et sont laissés à eux-mêmes pour déterminer ce qui est sûr ou non pour eux-mêmes et leur personnel, sans réglementation cohérente et contraignante pour les protéger, eux et leurs travailleurs. Bien que la plupart des provinces disposent d’une réglementation en matière de santé et de sécurité au travail qui traite du stress thermique (l’Ontario et l’Alberta, notamment, n’ont pas de réglementation relative à la chaleur), nombre de ces réglementations ne vont pas assez loin pour protéger les travailleurs contre les effets de l’exposition à la chaleur sur la santé. Aucune province ne dispose actuellement d’une législation protégeant les travailleurs en extérieur contre la mauvaise qualité de l’air extérieur.
Cet été, les travailleurs agricoles et les employeurs de l’UNF lanceront une campagne de narration et de plaidoyer pour attirer l’attention sur les impacts du changement climatique sur la santé physique, mentale et économique de ceux d’entre nous qui effectuent le travail essentiel de la culture des aliments du Canada. Restez informé en suivant @nfucanada sur Instagram.
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Pour plus d’informations:
Hannah Kaya, organisatrice des travailleurs agricoles de l’UNF : kaya@nfu.ca