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Victoire pour les fermières et l’UNF : le gouvernement fédéral annonce les détails de trois grands programmes de réduction des émissions agricoles et de résilience climatique.

Dans son budget d’avril, le gouvernement fédéral a annoncé plusieurs programmes visant à aider les fermiers à passer à des systèmes de production moins polluants et adaptés au climat. Récemment, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a fourni des détails sur trois de ces programmes.

Le 12 août, AAC a annoncé un « appel à propositions » pour un fonds d’action climatique à la ferme de 200 millions de dollars. Le Fonds soutiendra des programmes visant à aider les fermières à adopter trois pratiques de gestion bénéfiques (PGB) : les cultures de couverture, la gestion améliorée de l’azote et le pâturage en rotation. AAC estime que le Fonds, les programmes qui en découlent et l’adoption à la ferme réduiront les émissions de gaz à effet de serre (GES) de « jusqu’à 2 millions de tonnes [per year] d’ici 2024, et de 1 million de tonnes par an en permanence », les PGB devant être appliquées sur 2 millions d’acres. (Le communiqué de presse complet d’AAC est disponible à l’adresse suivante : https://www.canada.ca/en/agriculture-agri-food/news/2021/08/helping-farmers-to-reduce-ghgs-and-improve-resiliency-to-climate-change.html ).

Plutôt que de concevoir et d’exécuter lui-même les trois programmes, AAC  » cherche à obtenir des propositions de partenaires d’exécution potentiels pour redistribuer les fonds aux fermières qui entreprennent des activités admissibles. Les partenaires de mise en œuvre potentiels […] pourraient comprendre des groupes et des associations de producteurs, des organisations de producteurs spécialisés, des groupes autochtones, des organisations non gouvernementales et des sociétés d’État provinciales ou territoriales, entre autres. Ceux qui espéraient être sélectionnés comme « partenaires de mise en œuvre » devaient concevoir et proposer des programmes susceptibles d’atteindre les résultats escomptés par le gouvernement.

AAC a donné des exemples de programmes possibles :

  • « Culture de couverture : par exemple, paiement à l’acre pour couvrir les coûts d’adoption ou les coûts connexes tels que les semences et l’équipement.
  • « Gestion de l’azote : par exemple, services agronomiques pour élaborer des plans de gestion des éléments nutritifs spécifiques à l’exploitation, modifications de l’équipement …, échantillonnage et analyse du sol ».
  • « Pâturage en rotation : par exemple, services agronomiques pour élaborer des plans de gestion des pâturages, clôtures transversales intérieures, infrastructure du système d’eau, semences de légumineuses et de fourrage.

Depuis de nombreuses années, et plus particulièrement dans son rapport Tackling, l’UNF exhorte les gouvernements à s’associer aux fermières pour améliorer la gestion des pâturages, adopter des cultures de couverture et, surtout, utiliser l’azote de manière plus efficace et à des taux plus faibles. L’annonce du 12 août est une étape clé vers un grand nombre de programmes et de résultats que l’UNF a défendu.

En outre, la sécheresse qui a sévi cette année en Colombie-Britannique, dans les Prairies et dans certaines parties de l’est de l’Ontario a fortement souligné la nécessité d’adopter des pratiques agricoles qui améliorent la matière organique du sol et, par conséquent, la capacité de rétention de l’eau. Dans les décennies à venir, les sécheresses devenant plus fréquentes et plus intenses, ces pratiques agricoles de renforcement des sols et d’adaptation au climat deviendront cruciales.

En plus de créer des sols capables de retenir davantage d’eau, ces PGO réduisent les émissions. Les cultures de couverture vertes et en croissance peuvent « capturer » l’azote à l’automne – un azote qui pourrait autrement être perdu sous forme d’oxyde nitreux, un puissant gaz à effet de serre. L’amélioration de l’efficacité de l’azote (meilleur positionnement, meilleur calendrier d’application et formulations supérieures) peut se traduire par des doses plus faibles sans perte de rendement, réduisant ainsi les émissions d’oxyde nitreux de deux manières : en raison de la diminution du tonnage appliqué et en raison de la diminution des émissions par tonne.

Ces trois programmes représentent des victoires importantes pour l’UNF et Farmers for Climate Solutions (FCS). Ian McCreary et Arzeena Hamir, membres de l’UNF, ont présidé le groupe de travail FCS qui a donné naissance à ces programmes. De nombreux membres, fonctionnaires et employés de l’UNF ont participé activement aux travaux du FCS. L’UNF a joué un rôle de premier plan dans la promotion des questions liées au changement climatique et à la réduction des émissions, avec des efforts qui remontent à plus de vingt ans. Nous devrions tous être très fiers du fait que le travail de l’UNF et du FCS porte ses fruits sous la forme de programmes efficaces, dotés de plusieurs millions de dollars, qui aident les fermiers à passer à des pratiques agricoles moins polluantes et résistantes au changement climatique.

**Traduction soutenue en partie par le gouvernement du Canada