National | Communiqué de presse

Soumission à la consultation de l’ACIA sur un nouveau cadre réglementaire pour l’inspection fédérale des aliments

Soumission à la consultation de l’ACIA sur un nouveau cadre réglementaire pour l’inspection fédérale des aliments : Aperçu des règlements proposés, août 2014.

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The () est la plus grande organisation agricole nationale non partisane à adhésion directe et volontaire du Canada. Fondée en 1969, et avec des racines remontant à plus d’un siècle, la représente des milliers de familles de fermiers d’un océan à l’autre. Les membres de la sont convaincus que les problèmes auxquels sont confrontés les fermiers sont des problèmes communs, et que les fermiers produisant des produits divers doivent travailler ensemble pour proposer des solutions efficaces. Le site promeut des politiques économiques et sociales qui maintiendront les exploitations agricoles familiales en tant que principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada.

Le site souhaite commenter les implications de la réglementation proposée en ce qui concerne les fermières céréalières. Nous recommandons que les fermières soient exemptées car la sécurité alimentaire des céréales est déjà entièrement et efficacement réglementée par la Loi sur les grains du Canada et son règlement d’application.

Le champ d’application de la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens et des règlements proposés est très large. La loi définit le terme « personne » comme incluant « chacun », « personne » et « propriétaire », ainsi que des expressions similaires, y compris Sa Majesté et une organisation. Il définit la « denrée alimentaire » comme (a) toute denrée alimentaire telle que définie à l’article 2 de la loi sur les aliments et les drogues; tout animal ou plante, ou l’une de ses parties, dont la denrée alimentaire visée au paragraphe(a) peut être dérivée ; ou(c) toute chose prescrite par la réglementation comme étant une denrée alimentaire. La loi exige que toute personne qui expédie un produit alimentaire réglementé d’une province à une autre, ou qui l’importe ou l’exporte, se conforme à la réglementation, soit titulaire d’une licence et, dans certains cas, d’un enregistrement. Le règlement proposé établirait des exigences minimales pour toute personne qui importe, prépare, cultive ou récolte des denrées alimentaires destinées au commerce interprovincial ou à l’exportation, quel que soit le produit ou la taille de l’exploitation. Ainsi, en vertu de la réglementation proposée, les fermiers céréaliers auraient besoin d’une licence pour vendre leurs récoltes, car les céréales sont des denrées alimentaires ou des produits alimentaires qui sont généralement vendus pour l’exportation et/ou la transformation intérieure dans une autre province.

Le règlement proposé exigerait que chaque titulaire d’une licence dispose d’un « plan de contrôle préventif » (PCP), qui est une forme de plan d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques (HACCP). Les inspecteurs de l’ACIA utiliseraient les PCP des fermières pour vérifier le respect de la loi et des règlements en examinant leurs documents. L’inspection réelle n’a lieu que si l’inspecteur estime qu’elle est justifiée. Il est proposé que les fermiers dont les revenus sont inférieurs à 30 000 dollars soient exemptés de l’obligation de fournir un PCP, mais la plupart des céréaliers se situent au-dessus de ce minimum.

En vertu de la proposition de règlement, le plan PCP de chaque fermiere agréé devra identifier : tous les dangers ; les points de contrôle critiques et les mesures de contrôle connexes validées par des preuves ; les limites critiques ; les procédures de surveillance ; les procédures d’action corrective ; les procédures de vérification ; et les procédures de tenue de registres.

Le PCP devrait également aborder sept éléments clés des bonnes pratiques de fabrication et d’agriculture, à savoir : les produits et les procédés ; l’assainissement, la lutte contre les parasites, les désinfectants et les agents chimiques ; l’hygiène et les compétences ; l’équipement et les moyens de transport à utiliser dans un établissement ; la structure physique et l’entretien de l’établissement ; la réception, le transport et le stockage ; et les procédures d’enquête et de notification, de réclamation et de rappel.

Le site s’oppose à l’inclusion des fermières dans le champ d’application de cette proposition de règlement, car la mise en conformité serait à la fois onéreuse pour les fermières et redondante en ce qui concerne la sécurité alimentaire. La loi sur les céréales du Canada et son règlement d’application réglementent déjà efficacement la sécurité alimentaire des céréales. En outre, les règlements proposés risquent de perturber ou d’interférer avec le système actuel, complet et totalement intégré, de protection de la sécurité alimentaire liée aux céréales[1]. En outre, le site s’oppose à toute initiative qui pourrait être envisagée pour miner ou remplacer la Loi sur les grains du Canada et/ou le mandat et le rôle de la Commission canadienne des grains dans la sauvegarde des normes de qualité du secteur céréalier canadien.

L’article 13 de la Loi sur les grains du Canada énonce le mandat de la Commission canadienne des grains (CCG) comme suit : « Sous réserve des dispositions de la présente loi et des instructions qui lui sont données par le gouverneur en conseil ou le ministre, la Commission établit et maintient, dans l’intérêt des producteurs de grains, des normes de qualité pour les grains canadiens et réglemente la manutention des grains au Canada, afin d’assurer la fiabilité de la marchandise sur les marchés intérieurs et d’exportation. [emphasis added]

La CCG précise que « la qualité des grains fait référence à la qualité de la transformation finale, à la sécurité et à la propreté des grains et, dans certains cas, à la composition des variétés dans les expéditions de grains. Les grades de grains sont une mesure de la qualité des grains. La Commission canadienne des grains fournit des services d’inspection et de classement des cargaisons de grains canadiens, conformément à la loi sur les grains du Canada. Les programmes et services scientifiques et techniques soutiennent la certification de la qualité des grains pour les expéditions de grains canadiens »[2].

La CCG classe l’orge, les haricots, le sarrasin, le canola, les pois chiches, le maïs, les féveroles, les graines de lin, les lentilles, les céréales mélangées, les graines de moutarde, l’avoine, les pois, le colza, le seigle, les graines de carthame, les graines de soja, les graines de tournesol, le triticale et le blé.

Le secteur céréalier dans son ensemble a une connaissance approfondie des risques actuels et émergents en matière de sécurité alimentaire, et a développé et mis en œuvre des méthodes éprouvées pour les atténuer afin de répondre aux normes de qualité de la CCG. L’utilisation efficace par la CCG de son pouvoir de réglementation et de son mandat est la base solide sur laquelle la réputation enviable et l’excellente position commerciale du secteur céréalier canadien ont été bâties.

Les éléments liés à la sécurité alimentaire, tels que l’ergot, la fusariose, les matières étrangères, etc., sont des facteurs de classement des céréales, avec des tolérances spécifiques pour chacun d’entre eux. Pour obtenir un grade, le grain doit respecter les tolérances requises pour tous les facteurs de classement. Le prix et la qualité vont de pair, de sorte que les fermières sont fortement incitées à satisfaire aux exigences de la qualité la plus élevée possible, et donc aux normes de sécurité alimentaire les plus strictes, afin de maximiser leurs revenus.

Les fermières participent donc déjà activement à la réalisation des objectifs du Canada en matière de qualité des céréales et de sécurité alimentaire. Les fermières peuvent influencer et influencent effectivement la qualité et la sécurité des céréales qu’elles produisent de nombreuses façons, comme l’application de pratiques culturales, le choix des semences, le nettoyage, le séchage et l’utilisation d’installations de stockage appropriées, par exemple.

L’Institut international du Canada pour le grain (IICG), qui fait également partie intégrante du secteur céréalier canadien, mène des recherches pour améliorer la qualité des céréales produites et répondre aux besoins de nos clients nationaux et internationaux. CIGI entretient des relations ouvertes et transparentes avec les clients exportateurs du Canada et soutient les normes de qualité de la CCG en élargissant continuellement la base de connaissances qui améliorera la capacité des fermières canadiennes à fournir le type de produit que nos clients exportateurs et nationaux souhaitent. Le CIGI est financé par les fermières, les gouvernements et l’industrie parce que tous voient l’avantage de la capacité du CIGI à mener des recherches sophistiquées et à long terme pour mieux comprendre les questions complexes qui affectent le produit final.

Lorsqu’on lui a demandé de donner un exemple de risque potentiel pour la sécurité alimentaire lié aux céréales que le règlement proposé pourrait traiter, le personnel de l’ACIA a mentionné les mycotoxines[3]. Un fermier individuel pourrait répondre à ce risque en incluant l’application prophylactique d’un fongicide sur les cultures céréalières dans le PCP obligatoire de son exploitation. Cependant, les problèmes de l’agriculture sont rarement simples. Le CIGI étudie actuellement la relation entre l’utilisation de fongicides pendant la production de blé et la perte de qualité boulangère de la farine[4]. Ainsi, ce qui semble à première vue être une solution à un risque de sécurité alimentaire peut en fait avoir des effets imprévus sur la qualité, ce qui à son tour nuit à la position du Canada sur le marché de l’exportation.

Le règlement proposé s’appuierait sur l’autodéclaration, les niveaux variables d’expertise et de connaissances des fermières en matière de risques liés à la sécurité alimentaire et de planification HACCP, ainsi que sur un mécanisme d’audit sur papier. En revanche, la CCG inspecte et échantillonne chaque expédition de céréales destinées à l’exportation ou à la consommation intérieure (voir l’encadré) :
Informations sur la qualité et la quantité à l’intention des acheteurs de céréales canadiennes
).

Les exigences en matière d’autorisation et de PCP seraient probablement considérées par la plupart des fermières comme, et en fait, comme une nouvelle couche de paperasserie qui augmente les dépenses et utilise des ressources humaines précieuses, souvent limitées. L’analyse de l’ACIA elle-même indique que la charge de la mise en conformité avec les exigences du PCP pèserait de manière disproportionnée sur les petites entreprises, telles que les fermières céréalières.

Aujourd’hui, une fois les mesures statutaires de la CCG mises en œuvre, le risque de sécurité alimentaire lié aux céréales canadiennes est faible, voire inexistant. Exiger des fermières qu’elles obtiennent des licences et qu’elles déposent des plans PCP reviendrait à gaspiller des ressources publiques et privées et pourrait bien compromettre la sécurité alimentaire en introduisant des incitations contradictoires qui pourraient favoriser la réflexion à court terme et induire un comportement mal informé et des réponses fragmentées en cas de problèmes réels de sécurité alimentaire. Il convient également de noter que l’assurance qualité des grains de la CCG est entièrement financée par les producteurs. En outre, les céréales sont rarement consommées directement sans transformation. La chaîne d’approvisionnement, du fermier au consommateur en passant par le transformateur, offre déjà de multiples possibilités de détecter et de traiter tout risque de sécurité alimentaire en aval. L’ajout d’une étape supplémentaire serait redondant.

Selon Industrie Canada, les exportations de céréales canadiennes en 2013 se sont élevées à plus de 18 milliards de dollars. Alors que la valeur des exportations n’a cessé d’augmenter, le Canada n’a perdu aucune part du marché international en raison des problèmes de sécurité alimentaire liés à ses céréales. Le succès du Canada sur ces marchés est plutôt dû à son programme d’assurance qualité de longue date, défini par la loi et le règlement sur les grains du Canada, et mis en œuvre par la CCG dans l’intérêt des fermiers canadiens. La preuve de cette réalité est qu’aucune crise majeure en matière de sécurité alimentaire n’est apparue dans les exploitations céréalières canadiennes.

Le système de sécurité alimentaire pour les céréales n’est pas défaillant. Le site demande instamment à l’ACIA de ne pas l’altérer. C’est pourquoi nous formulons les recommandations suivantes :

  • Que les fermières soient exemptées de la proposition de règlement de l’ACIA en vertu du nouveau cadre réglementaire pour l’inspection fédérale des aliments ; et
  • Que l’ACIA préconise le maintien du système national complet d’assurance de la qualité des grains fondé sur la CCG et qu’elle s’oppose à toute mesure visant à atomiser le régime canadien de salubrité des aliments pour les grains par la mise en œuvre d’une approche individuelle fondée sur les producteurs.

Tout ceci est respectueusement soumis par le .



[1] Les seuls manutentionnaires de grains qui peuvent être exemptés des exigences de la CCG en matière de licence sont ceux que la CCG considère comme n’étant pas essentiels au maintien de la qualité, de la sécurité et de la manutention ordonnée et efficace des grains au Canada. (article 117 de la loi sur les grains du Canada). Les exemptions de licence sont détaillées à la section 15. (1) du Règlement de la Loi sur les grains du Canada[2] Information sur la qualité des grains canadiens, Commission canadienne des grains, http://www.grainscanada.gc.ca/quality-qualite/iaqm-mrsq-eng.htm

[Le risque documenté de sécurité alimentaire lié aux mycotoxines dans les produits céréaliers canadiens est très faible. Le système de classement de la CCG mesure et fixe des limites pour les grains fusariés susceptibles de contenir des mycotoxines. En 2011, la CCG a resserré le niveau de tolérance pour ce facteur de classement(http://www.grainscanada.gc.ca/guides-guides/don/don-1-eng.htm ). L’examen de plusieurs années de rappels d’aliments par l’ACIA ne révèle qu’un seul cas de contamination par des mycotoxines ayant causé une maladie dans un produit importé de Russie(http://www.inspection.gc.ca/about-the-cfia/newsroom/food-recall-warnings/complete-listing/2013-06-27/eng/1372379805536/1372379816370.). L’enquête de l’ACIA sur les produits à base de maïs a révélé des niveaux mineurs de contamination et aucun problème de sécurité alimentaire en raison des quelques cas de taux élevés de mycotoxines(http://www.inspection.gc.ca/about-the-cfia/newsroom/news-releases/2012-12-20/eng/1355934723486/1355934758354 ).

[4] Rapport annuel Cigi 2012 / 2013