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Guide pour apporter votre contribution à la stratégie d’agriculture durable d’AAC

L’UNF a créé un guide pour vous aider à répondre au questionnaire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) sur l ‘élaboration d’une stratégie d’agriculture durable sur 25 ans. Inspirez-vous en – vous êtes encouragés à adapter ces réponses et à utiliser vos propres mots.

La date limite est le 31 mars 2023. Votre voix compte. Ajoutez le vôtre aujourd’hui !

 

Guide pour apporter votre contribution à la stratégie d’agriculture durable d’AAC

En bref : Il est important que vous fassiez part de vos commentaires dans le cadre de la consultation sur la stratégie d’agriculture durable (SAS) d’AAC. Veuillez vous rendre en ligne et remplir le questionnaire, ou envoyer un courriel. Il existe un document de discussion SAS d’AAC de 29 pages. En rédigeant votre contribution, concentrez-vous moins sur les objectifs du SAS (vagues) que sur les résultats et les cibles. Exiger d’AAC des résultats et des objectifs ambitieux. La date limite est le 31 mars. Vous trouverez ci-dessous l’adresse électronique et le lien vers le questionnaire. Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a lancé un processus d’élaboration d’une stratégie d’agriculture durable (SAS) sur 25 ans. Sur deux pages, ce document de l’UNF vous explique ce qu’il faut savoir sur le SAS.

Vous trouverez ici un lien vers le site SAS d’AAC, ainsi qu’un lien vers le document de discussion de 29 pages.

Un processus de consultation est en cours et se termine le 31 mars. Vous pouvez apporter votre contribution écrite de trois manières :

  1. Remplissez leur questionnaire (vous pouvez commencer à le remplir, le sauvegarder et le reprendre plus tard) : https://agr.survey-sondage.ca/f/l/Sustainable_Agriculture_Strategy?ds=5h6ak2X5Ew et/ou
  2. Envoyez vos réponses aux questions du document de discussion (qui sont les mêmes que celles du questionnaire en ligne) par courrier électronique à l’adresse suivante : aafc.sas-sad.aac@agr.gc.ca et/ou
  3. Envoyez une lettre ou un rapport plus général décrivant vos réflexions sur la durabilité des systèmes agricoles par courrier électronique à l’adresse suivante : aafc.sas-sad.aac@agr.gc.ca (Vous pouvez faire cela en plus, mais pas à la place, de remplir le questionnaire ou de répondre aux questions du document de discussion par courrier électronique, car les questions d’AAC ne sont pas optimales).

Là encore, les questions posées dans le document de discussion et dans le questionnaire en ligne sont les mêmes. Vous avez donc la possibilité de remplir le questionnaire ou d’envoyer vos réponses par courrier électronique.

Vous trouverez ci-dessous quelques idées que vous pourriez prendre en considération pour rédiger votre contribution à AAC concernant leur SAS. Vous êtes encouragé à faire des additions et des soustractions, à adapter ce document à votre propre pensée et à utiliser vos propres mots. Avant de commencer, lisez peut-être le document de discussion SAS de 29 pages : https://agriculture.canada.ca/en/department/transparency/public-opinion-research-consultations/sustainable-agricultur e-strategy/document

Le document de discussion du SAS et le questionnaire en ligne divisent les questions en trois sections. Ci-dessous, le texte d’arrière-plan de l’AAC est en noir gras. Les questions d’AAC sont en rouge. Les suggestions de l’UNF sont en
vert italique
.

D’une manière générale, lorsque vous répondez aux questions du SAS d’AAC, pensez à mettre en avant ces points fondamentaux :

A. Nous avons besoin d’une durabilité réelle et authentique, et non de demi-mesures ou d’une durabilité en tant qu’outil de marketing.
B. Il sera beaucoup plus difficile que la plupart des gens ne l’imaginent de parvenir à une véritable durabilité, car la plupart des systèmes humains (y compris l’exploitation minière, la fabrication, la consommation, le logement, le chauffage, le transport, l’énergie) sont loin d’être durables et vont probablement en empirant, et il en va de même pour les systèmes de production alimentaire.
C. Parce que nous sommes loin de la durabilité, nous avons besoin de changements audacieux, ambitieux et transformateurs ; les ajustements du statu quo, les changements progressifs et les ajouts technologiques échoueront.
D. Nous avons besoin d’une approche systémique, d’un cadre holistique. L’agriculture est un système complexe et interconnecté et le changement transformateur doit en tenir compte.
E. Les revenus agricoles et la sécurité financière doivent être au premier plan. Nous avons besoin de changements qui réduisent les dommages causés à l’environnement, mais aussi qui augmentent les marges, réduisent l’endettement, diminuent la dépendance à l’égard des intrants achetés, mettent fin à l’expulsion des fermières et inversent la tendance à la concentration des terres agricoles.
F. Les approches à faible consommation d’intrants sont essentielles. Bon nombre des effets néfastes de l’agriculture sur l’environnement (GES, toxicité, épuisement des ressources, etc.) dépendent directement de la quantité d’intrants agricoles que nous introduisons. En d’autres termes, les systèmes à faibles émissions seront des systèmes à faibles intrants.
G. Une croissance sans fin ne peut être soutenue. La plupart des paramètres agricoles (tonnage de céréales et d’oléagineux, production de viande de porc et de poulet, utilisation d’engrais et de pesticides) doublent et redoublent sur une période de 20 à 40 ans. Si l’utilisation des intrants et la production sont continuellement orientées à la hausse, la durabilité ne peut pas s’améliorer.
H. La priorité absolue est d’arrêter le développement de nouveaux projets de combustibles fossiles (par exemple, la Baie du Nord) et de réduire rapidement la combustion de combustibles fossiles à zéro bien avant 2050.
I. Éviter les technologies qui ne sont pas dans l’intérêt des fermières, comme l’édition de gènes. Veillez également à ce que les droits des fermières sur leurs semences soient étendus et non réduits.
J. Nous nous opposons aux “mécanismes de marché” centrés sur les entreprises, tels que les compensations carbone et l’échange de droits d’émission, qui permettent de maintenir le statu quo tout en donnant de faux espoirs.
K. Diversifier les approches de production et fixer des objectifs de superficie pour des alternatives plus positives, telles que la production à faible consommation d’intrants, la production régénérative, agroécologique et biologique.
L. L’adaptation n’est pas un processus unique, mais elle se poursuivra tout au long du siècle et au-delà, car le climat continue de réagir aux émissions de GES ; en effet, le rythme du changement climatique dangereux s’accélérera en raison de l’activité humaine, de sorte que les mesures d’adaptation doivent être intensifiées au cours des prochaines décennies.
M. Le contrôle au sein du système est un facteur ignoré. Le contrôle des entreprises doit être limité et la concentration réduite. Les fermières doivent avoir davantage de contrôle sur le système par l’intermédiaire d’agences de commercialisation collectives. Les gouvernements doivent jouer un rôle plus central pour contrer les “forces du marché” qui poussent à l’augmentation de la production et de l’utilisation d’intrants et, par conséquent, à l’augmentation des émissions et à la diminution de la durabilité. Une stratégie pour l’agriculture durable sera inefficace si les gouvernements n’agissent pas pour contrer le pouvoir des entreprises.
N. Intégrer des considérations cruciales sur le bien public, la valeur des terres communes, la réconciliation et la justice pour les peuples autochtones qui sont les propriétaires initiaux (et souvent actuels) de ces terres, ainsi qu’un engagement renouvelé et beaucoup plus ambitieux en faveur de la démocratie, de l’équité, de l’inclusion et de la justice sociale.
O. Nous devons multiplier les efforts et accélérer les niveaux d’ambition et d’action, presque comme en temps de guerre, alors que nous nous efforçons d’atténuer les effets extrêmement néfastes d’un changement climatique qui s’accélère. Nous avançons beaucoup trop lentement, nous perdons, nous risquons de tout perdre, nous devons agir plus vite. Nous avons besoin d’une mobilisation gouvernementale pour la transformation du système alimentaire.
P. Pour ce faire, AAC a besoin de capacités accrues. Nous avons besoin de nouvelles agences. Nous proposons la création d’une Agence canadienne de résilience agricole (ACRA) (détails : https://www.nfu.ca/wp-content/uploads/2022/12/CFRA-two-summary-EN.pdf ) Une ACRA pourrait déployer des agrologues au service du public axés sur l’optimisation des intrants et la réduction des émissions, fournir des analyses de sol gratuites, collecter et partager les données nécessaires, diriger l’adaptation et créer un réseau de fermes de démonstration où les pratiques durables et à faibles émissions peuvent être affinées et mises en valeur.

D’une manière générale, il s’agit de proposer des résultats et des objectifs clairs et ambitieux pour AAC et ses SAS. (Le SAS fait la distinction entre “objectifs”, “résultats” et “cibles”, et les “objectifs” sont vagues et de plus en plus imprécis). Réfléchissez à quatre ou six résultats clés que vous aimeriez obtenir (par exemple, la fin du drainage des zones humides ou une augmentation rapide de la superficie des arbres sur les terres agricoles marginales) et réfléchissez à des objectifs (par exemple, une réduction de 20 % des émissions de GES d’origine agricole d’ici à 2030 ou une agriculture nette zéro d’ici à 2050, avec des objectifs intermédiaires tous les cinq ans pour garantir des progrès continus).

Voici les questions du SAS et quelques idées sur la manière d’y répondre.

Question 1 : Que voulons-nous réaliser par le biais d’une stratégie pour l’agriculture durable ?

Objectifs proposés pour une stratégie agricole durable :

  1. Le secteur agricole résiste aux impacts climatiques à court et à long terme tout en augmentant sa capacité de production, et s’est adapté aux contextes changeants dus au changement climatique.
  2. La performance environnementale est améliorée dans le secteur agricole canadien, ce qui contribue au bénéfice environnemental, économique et social de tous les Canadiens.
  3. Le secteur agricole joue un rôle important en contribuant à la réalisation des objectifs nationaux de réduction des émissions de GES à l’horizon 2030 et de réduction nette à zéro d’ici 2050, tout en restant compétitif et en soutenant les fermières.
  4. Une approche plus globale et intégrée est adoptée pour traiter les questions agro-environnementales dans le secteur agricole, à travers la politique, la programmation et les partenaires de la chaîne de valeur.
  5. Le Canada a comblé les lacunes en matière de données et amélioré sa capacité à mesurer, à rendre compte et à suivre la performance environnementale du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Des résultats spécifiques seraient associés à chaque objectif – des changements mesurables résultant d’une action collective dans le cadre de politiques, de programmes et d’initiatives existants et nouveaux, dans les délais prévus par la stratégie. Les résultats d’une stratégie pour l’agriculture durable qui pourraient être envisagés sont les suivants :

  • la production est plus résistante au changement climatique
  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole
  • le secteur a augmenté sa capacité de piégeage du carbone
  • l’utilisation de technologies propres et efficaces sur le plan énergétique dans les exploitations agricoles est accrue
  • les caractéristiques des paysages riches en biodiversité sont maintenues et/ou améliorées sur les terres agricoles (par exemple les zones humides, les prairies et les zones boisées)
  • les services écologiques sont mesurés, maintenus et durables
  • une approche plus globale de la gestion de l’eau est adoptée dans l’agriculture

Questions de discussion

Parmi les objectifs proposés pour une stratégie en faveur de l’agriculture durable, quels sont ceux avec lesquels vous êtes le plus d’accord ? Qu’ajouteriez-vous ou changeriez-vous ?

Une fois encore, les cinq objectifs ci-dessus sont vagues (et le deviennent de plus en plus), vous pouvez donc vous concentrer sur les résultats et les cibles dans les questions suivantes. N’hésitez pas à mettre en avant un objectif plutôt qu’un autre si vous en considérez un comme étant le plus important. Vous pouvez aussi dire que nous avons besoin d’une approche holistique, systémique, et que des progrès significatifs sont donc nécessaires pour atteindre tous les objectifs de la même manière. Si vous souhaitez suggérer une autre formulation pour un objectif, n’hésitez pas, mais, encore une fois, notez que de nombreuses spécificités seront reprises dans les résultats et les objectifs, ci-dessous, et non dans les objectifs eux-mêmes.

➣Que devrait viser une stratégie d’agriculture durable dans le secteur agricole en termes de :

Cette section est essentielle. C’est ici que nous pouvons être spécifiques et pousser à des changements rapides et transformateurs.


  • Atténuation du changement climatique

    (à la table SAS, cela signifie la réduction des émissions)

Envisagez de suggérer certains de ces résultats ou des résultats similaires (certains ne sont pas compatibles avec d’autres, il faut donc choisir) :

  1. Les émissions dues à l’utilisation d’engrais (en valeur absolue et non en fonction de l’intensité) sont réduites de moitié, voire plus, d’ici à 2050.
  2. Les émissions agricoles sont réduites de 20 % d’ici à 2030 et de 40 % d’ici à 2050 (en termes absolus).
  3. Les émissions agricoles sont réduites de 20 % d’ici à 2030 et le secteur est net-zéro d’ici à 2050, c’est-à-dire que les émissions sont égales à la séquestration. [L’UNF, le FCS, d’autres organisations, ainsi que des scientifiques et des économistes entreprendront une recherche ambitieuse au cours des prochains mois afin de détailler les voies et les scénarios possibles pour une agriculture nette zéro au Canada].
  4. Toutes les nouvelles machines agricoles vendues sont à zéro émission d’ici 2040, et nous avons pris des mesures parallèles pour garantir que nos systèmes de production et de distribution d’électricité fournissent aux exploitations agricoles une énergie renouvelable à faible taux d’émission
  5. La modernisation des bâtiments agricoles permet de réduire de moitié la consommation d’énergie et les émissions d’ici à 2030 (les changements étant stimulés par les programmes de financement et d’incitation nécessaires).
  6. Le piégeage du carbone dans les sols augmente de 50 % d’ici à 2030
  7. La plantation d’arbres, la remise en herbe et la restauration des zones humides sur des terres agricoles marginales augmentent la séquestration au niveau du paysage
  • Adaptation

Envisagez de proposer certains de ces résultats ou des résultats similaires (tous ne sont pas compatibles avec tous les autres) :

8. Des mesures très ambitieuses visant à maximiser le taux d’accroissement de la matière organique du sol sont mises en place d’ici à 2030, ce qui entraîne une augmentation des taux de piégeage de plusieurs pour cent par an.
9. Outre la résilience agronomique, nous maximisons la résilience financière en nous concentrant sur l’augmentation des marges et la réduction de l’endettement ; la réduction de la dépendance à l’égard des intrants peut être utile.
10. Soutien aux exploitations mixtes, aux rotations plus complexes et à d’autres pratiques visant à minimiser les risques
11. L’adaptation ne peut se limiter aux seuls investissements dans les surfaces productives. La protection et la restauration des zones humides, des prairies, des zones boisées, des haies et des clôtures, ainsi que d’autres zones écologiquement sensibles, doivent également être une priorité.

  • Biodiversité

Envisagez de suggérer certains de ces résultats ou des résultats similaires :

12. La destruction des zones humides est stoppée puis inversée, leur nombre et leur superficie augmentant.
13. L’abattage des arbres est stoppé puis inversé, avec des gains très significatifs en termes de surface boisée d’ici à 2030.
14. La destruction des prairies est stoppée et la superficie des prairies est augmentée
15. Les tonnages d’insecticides et d’herbicides sont réduits de 10 % d’ici à 2030 (et de 20 % d’ici à 2040).
16. La biodiversité, selon un large éventail de paramètres (insectes, oiseaux, plantes, animaux, biote du sol, etc.), augmente d’ici aux années 2030.
17. La biodiversité dans les champs (par exemple, rotations plus complexes, plus de légumineuses, cultures intercalaires) et la biodiversité dans l’ensemble du paysage (en dehors des champs également) augmentent.
18. Les forêts existantes sont protégées et les terres agricoles ne sont pas autorisées à s’étendre vers le nord à mesure que le réchauffement climatique progresse.

  • L’eau

Envisagez de suggérer certains de ces résultats ou des résultats similaires :

19. Le ruissellement des engrais, l’érosion des sols et les autres pertes dans les rivières et les lacs sont réduits et poursuivent une tendance à la baisse. 20. Le ruissellement du fumier et les autres pertes dans les rivières et les lacs sont réduits et poursuivent une tendance à la baisse.
21. Le ruissellement des pesticides et les autres pertes dans les rivières et les lacs sont réduits et poursuivent une tendance à la baisse.
22. La destruction des zones humides, le drainage et les détournements sont stoppés et la superficie des zones humides augmente.
23. La biodiversité dans les zones humides des exploitations agricoles augmente
24. Le lessivage des nitrates vers les eaux souterraines est réduit
25. Nous comprenons que les dommages causés par les mégaprojets d’irrigation sont contraires aux objectifs de durabilité et nous ne les poursuivons donc pas.

  • Santé des sols

Envisagez de suggérer certains de ces résultats ou des résultats similaires :

26. Adoptez une approche holistique, écologique et multidimensionnelle de la santé des sols, qui ne se limite pas au carbone ou aux éléments nutritifs primaires : N, P et K
27. Les taux d’accroissement de la matière organique du sol (ou carbone du sol) sont maximisés par l’adoption très rapide et ambitieuse de toutes les bonnes pratiques de gestion, y compris la réduction du travail du sol, les cultures de couverture, les rotations améliorées, etc.
28. Un ensemble plus diversifié d’approches est encouragé, y compris les systèmes régénératifs, biologiques, agroécologiques et à faible consommation d’intrants, et des objectifs de superficie sont créés pour ces approches.
29. Les pratiques régénératrices (maintien de la couverture du sol, maintien de la croissance des plantes vertes et des racines vivantes dans le sol, diversification des cultures, cultures intercalaires, etc.
30. L’augmentation des pâturages et des prairies étant un moyen important de maintenir la couverture du sol, le pâturage tournant et les bonnes pratiques de gestion connexes sont maximisés.
31. Nous avons besoin de tests et de rapports complets sur l’efficacité des engrais de substitution, des produits biologiques et des autres compléments destinés à soutenir le rendement et à consolider les sols. Les tests effectués par les pouvoirs publics peuvent aider les fermières à savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et à réduire l’utilisation d’engrais et les émissions.


Comment une stratégie d’agriculture durable peut-elle soutenir un secteur agricole durable d’un point de vue environnemental, social et économique ?

32. Une question large et ouverte. Répondez de manière aussi brève ou approfondie que vous le souhaitez. Pensez à mentionner les marges des fermières (qui peuvent s’améliorer lorsqu’elles sont moins dépendantes des intrants) et l’endettement (qui atteint aujourd’hui un niveau record d’environ 1 000 dollars par acre). Mentionnez peut-être les communautés rurales et le transfert intergénérationnel. La liste est infinie. L’essentiel est de ne pas éroder les conditions financières au fur et à mesure que nous progressons vers la durabilité, mais surtout, de nombreuses mesures visant à améliorer la durabilité environnementale (amélioration des sols, réduction de l’utilisation d’intrants, meilleure gestion de l’eau) peuvent également accroître la durabilité financière. Les gains sont triples : augmentation de la durabilité financière, sociale et environnementale.
33. Là encore, les capacités d’AAC doivent être considérablement accrues ; nous avons besoin d’un CFRA et d’une vulgarisation et d’une recherche d’intérêt public dans le cadre de la stratégie.

Thème 2 : Approches pour surmonter les obstacles et faire progresser les résultats environnementaux dans le secteur

…les points suivants ont été le plus souvent évoqués par les participants comme des obstacles à l’adoption de pratiques de gestion et de technologies bénéfiques pour l’environnement et le climat :

  • l’incertitude quant aux avantages économiques, aux coûts et aux risques liés à l’évolution des rendements lors de l’adoption de pratiques/technologies particulières
  • le manque de reconnaissance des premiers à avoir adopté des pratiques respectueuses de l’environnement et du climat
  • connaissances, formation ou accès insuffisants à l’expertise/aux conseils techniques pour adopter une pratique/technologie spécifique
  • le coût de l’adoption et de l’entretien des pratiques/technologies respectueuses de l’environnement ou du climat
  • le temps nécessaire à la mise en œuvre et au maintien d’une pratique/technologie particulière
  • la disponibilité insuffisante de la main-d’œuvre ou de la main-d’œuvre possédant les compétences adéquates (par exemple pour la production à forte intensité de données, l’agriculture de précision)
  • le manque de connaissances et d’outils nécessaires pour mesurer les résultats, tels que les émissions de gaz à effet de serre, ou pour répondre aux exigences de déclaration des normes d’assurance
  • l’augmentation des coûts des intrants et des extrants
  • la rapidité des processus réglementaires
  • le manque d’accès à la connectivité à large bande en milieu rural
  • les différences générationnelles et culturelles dans les approches de la gestion agricole

… Les approches suivantes pourraient être envisagées dans le cadre d’une stratégie pour l’agriculture durable afin de faire progresser les objectifs et les résultats de la stratégie et de surmonter les obstacles existants. …

  • transfert de connaissances et vulgarisation – activités qui améliorent l’accès des fermières aux informations, aux conseils et à la formation dont elles ont besoin pour mettre en œuvre efficacement sur leur exploitation des pratiques qui favorisent les résultats en matière d’environnement et de climat. Par exemple, vulgarisation agricole, sites de démonstration, évaluations régionales des risques climatiques, calculateurs de GES à la ferme, analyses du cycle de vie.
  • soutenir les progrès en matière de technologies propres et d’adoption du numérique – approches qui investissent dans le développement, la démonstration, la commercialisation et l’adoption de technologies propres dans le secteur et qui les encouragent davantage. Par exemple, les équipements ou machines agricoles à zéro émission, l’agriculture de précision, l’intelligence artificielle et les innovations qui permettent l’utilisation d’énergies alternatives et de bioénergies.
  • des incitations financières pour l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques au sein de l’exploitation – des incitations financières directes pour les fermiers qui, par exemple, couvrent les coûts nécessaires pour établir et maintenir des pratiques au sein de l’exploitation qui soutiennent les résultats en matière de climat et d’environnement ou qui soutiennent la fourniture de biens et de services écologiques.
  • Instruments économiques – outils et pratiques qui utilisent les marchés, les prix et d’autres incitations financières et variables économiques pour réduire ou éliminer les incidences environnementales involontaires. Par exemple, des incitations fiscales, des taux d’intérêt plus bas sur les prêts accordés aux fermiers qui mettent en œuvre des pratiques intelligentes sur le plan climatique/environnemental, l’utilisation de programmes de gestion des risques de l’entreprise pour encourager les pratiques et éliminer les éléments dissuasifs.
  • Opportunités fondées sur le marché – avantages fondés sur le marché qui incitent à l’adoption de pratiques durables sur le plan de l’environnement. Par exemple, les systèmes d’approvisionnement et de certification durables mis en place par l’industrie, les marchés volontaires ou réglementés de compensation des émissions de carbone.
  • règlements – modification des règlements existants ou établissement de nouveaux règlements qui pourraient établir des normes de performance et/ou rendre obligatoire ou interdire l’utilisation d’une pratique agricole spécifique afin d’augmenter de manière efficace et significative l’adoption de pratiques ou de technologies dont le niveau d’adoption est actuellement faible. Les nouvelles pratiques, technologies et/ou produits respectueux du climat peuvent également nécessiter une approbation réglementaire, ainsi que des approches pour surmonter les obstacles potentiels et les délais prolongés.
  • la science et la recherche – combler les lacunes existantes en matière de connaissances, améliorer les mesures et le suivi, et développer de nouvelles variétés de cultures et de bétail afin de faire progresser les résultats en matière d’environnement et de climat dans le secteur.
  • solutions tout au long de la chaîne d’approvisionnement – soutenir des solutions tout au long de la chaîne d’approvisionnement qui, en fin de compte, ont un impact positif sur les performances environnementales des exploitations agricoles, ainsi que d’autres avantages environnementaux tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, favoriser la croissance du secteur de la bioéconomie, trouver des solutions innovantes pour réduire les pertes et les déchets alimentaires et promouvoir la circularité dans le secteur.
  • Travailler avec des partenaires autochtones – collaborer avec des partenaires autochtones sur des politiques et des programmes spécifiques aux autochtones qui soutiennent la durabilité des systèmes agricoles et alimentaires autochtones, y compris sur des actions qui renforcent les systèmes alimentaires dirigés par les autochtones grâce à des avantages environnementaux.

Questions de discussion

Quels exemples de réussite pouvez-vous partager concernant les approches visant à améliorer les résultats en matière d’environnement et de climat dans le secteur ? Dans quelle mesure ces approches ont-elles eu un impact sur les rendements ou les coûts ?

34. Ajoutez ce que vous voulez ici. Vous pouvez peut-être partager ce que vous faites dans votre ferme. Mais il faut souligner qu’en général, les réussites sont des exceptions et que la plupart des tendances (par exemple, le tonnage de fert, la superficie des zones humides, les émissions) continuent d’évoluer dans la mauvaise direction.


Quelles sont vos suggestions d’approches supplémentaires qui pourraient faire partie d’une stratégie d’agriculture durable pour :

    • Soutenir les résultats en matière d’environnement et de climat dans le secteur de l’agriculture en général ?

35. C’est ici qu’il convient de souligner la nécessité d’une durabilité véritable et authentique, et non de demi-mesures ou d’une durabilité en tant qu’outil de marketing. Nous pouvons également souligner la nécessité d’un changement transformateur et d’une approche holistique et systémique. Nous pouvons les éloigner d’un techno-solutionnisme vague et futuriste, en notant que les ajustements du statu quo, les changements progressifs et les ajouts technologiques ne parviendront pas à infléchir les courbes vers la durabilité. Nous pouvons également souligner que les approches à faible niveau d’intrants sont essentielles. Bon nombre des effets néfastes de l’agriculture sur l’environnement (GES, toxicité, épuisement des ressources, etc.) dépendent directement de la quantité d’intrants agricoles que nous introduisons. En d’autres termes, les systèmes à faibles émissions seront des systèmes à faibles intrants.
36. Nous avons besoin d’un changement transformateur mené par le gouvernement et, par conséquent, d’une augmentation considérable de la capacité d’AAC, y compris d’un CFRA.
37. La croissance sans fin va à l’encontre de la durabilité. La plupart des indicateurs agricoles (tonnage de la production de céréales et d’oléagineux, production de viande de porc et de poulet, utilisation d’engrais, de pesticides, etc.) doublent et redoublent sur des périodes de 20 à 40 ans. Si l’utilisation des intrants et la production sont continuellement orientées à la hausse, la durabilité ne pourra pas s’améliorer et diminuera en fait. Un secteur agricole qui produit deux fois plus et utilise deux fois plus d’intrants aura des effets plus néfastes. Et nous sommes en bonne voie pour doubler la taille du secteur dans les 30 à 40 prochaines années.

    • Soutenir le secteur agricole pour qu’il atteigne une consommation nette nulle d’ici 2050 ?

38. La clé réside dans la capacité du gouvernement et de l’AAC. Nous avons besoin de nouvelles institutions pour fournir le soutien agronomique dont les fermières ont besoin. L’une des propositions est la création d’une Agence canadienne de résilience agricole (ACRA). Pour une fiche d’information sur la proposition de l’UNF concernant le CFRA, veuillez consulter la page suivante : https://www.nfu.ca/publications/nfu-proposed-cfra/
39. Maximiser les progrès dans l’élargissement de la disponibilité d’électricité propre, à émissions quasi nulles, pour soutenir la décarbonisation des machines et des bâtiments.

Compte tenu du rythme des changements nécessaires, dans quels domaines les approches réglementaires ou les modifications des approches existantes pourraient-elles être utilisées pour accélérer l’action en faveur de l’environnement et du climat ?

40. Là encore, il convient de souligner la nécessité de renforcer les capacités d’AAC : agronomes vulgarisateurs, fermes de démonstration, analyses de sol gratuites, recherche sur l’agriculture à faible niveau d’intrants et ARFC.
41. En général, les règlements ne devraient pas encore être un outil prioritaire. L’essentiel est de donner aux fermières des options et de soutenir l’adoption par le biais de services publics de vulgarisation, d’agronomie, etc. Une fois que les options sont largement disponibles et que les fermières bénéficient d’un soutien adéquat, des réglementations peuvent alors s’avérer appropriées.
42. Parmi les exemples de réglementations nécessaires aujourd’hui, on peut citer les restrictions à la destruction des zones humides, l’élimination de la propriété étrangère des terres agricoles et la protection des arbres.

Quel type de recherche faut-il privilégier pour faire progresser les résultats en matière d’environnement et de climat dans le secteur ?
Deux types de réponses peuvent être justifiés ici :

43. La recherche et le développement sont nécessaires pour atteindre les objectifs suivants :

i. Disponibilité généralisée de machines agricoles n’utilisant pas de combustibles fossiles et n’émettant pratiquement pas de gaz à effet de serre
ii. des systèmes de production à faible consommation d’intrants qui maintiennent les rendements tout en minimisant les intrants
iii. Alternatives aux intrants achetés, y compris les flux circulaires de nutriments, la fixation biologique de l’azote, la lutte intégrée contre les ravageurs, etc.
iv. Systèmes de pâturage à faibles émissions comme alternatives à l’alimentation en grains et à la finition
v. Production d’engrais sans émissions (énergie sans émissions et capture du carbone)
vi. Stratégies pour les cultures de couverture dans les Prairies sèches (par exemple, semences à libération prolongée)
vii. Céréales pérennes
viii. cultures ou capacités supplémentaires de fixation de l’azote

44. Mais la recherche et le développement ne sont pas une panacée. Trop souvent, lorsqu’ils sont confrontés aux défis de la crise climatique, les dirigeants de l’industrie et des gouvernements se contentent d’évoquer vaguement les technologies du futur. Dans une très large mesure, les réductions d’émissions prévues pour 2023-2050 seront obtenues grâce à des technologies existantes et largement disponibles. Nous pouvons dès à présent réaliser des progrès ambitieux ; il n’est pas nécessaire d’attendre la recherche ou les nouvelles innovations.

Thème 3 : Objectifs et données sur les performances environnementales

Il est essentiel d’obtenir des données complètes et opportunes pour comprendre où les pratiques, les programmes ou les politiques fonctionnent et où une plus grande attention est nécessaire. …


Quels types de données sont les plus importants pour mesurer les résultats environnementaux et climatiques dans le secteur ?

45. N’hésitez pas à faire de longues listes si vous le souhaitez. Nous avons besoin d’une collecte de données supplémentaires sur pratiquement tous les fronts : taux d’adoption de pratiques de gestion bénéfiques (PGB) dans les exploitations agricoles, analyse de l’eau, utilisation de l’énergie, émissions, etc. Mais nous pourrions envisager que le gouvernement (par exemple, Environnement et changement climatique Canada, ECCC) sache ce qui doit être collecté, mais qu’il n’ait pas la volonté, le mandat ou les fonds nécessaires pour entreprendre cette collecte. Le gouvernement n’a pas vraiment besoin d’aide pour identifier les lacunes en matière de données, il doit s’atteler à combler les lacunes qu’il connaît déjà bien.
46. Insistez sur le fait que la collecte des données doit être effectuée par les gouvernements et non par les entreprises. Ces derniers sont très mauvais en matière de partage de données. Nous avons entendu des représentants du gouvernement se plaindre de la quantité de données dont dispose Deere (grâce à sa plateforme Big Data) et de l’inaccessibilité de ces données à des fins d’intérêt public.


Quelles sont vos suggestions pour améliorer la manière dont les données environnementales sont collectées et partagées dans le secteur ?

47. Il est nécessaire d’augmenter la capacité de l’AAC ou de l’ECCC. Il faut une présence fédérale dans les campagnes. Des outils tels que le plan agro-environnemental (PAE) pourraient être mis à jour deux fois par an pour fournir les données nécessaires. Un CFRA pourrait servir de plaque tournante pour la collecte et le partage des données.
48. Les PEF pourraient constituer un moyen important de collecter des données et de les exploiter pour stimuler l’action.


Quels objectifs qualitatifs ou quantitatifs vous semblent réalistes, ambitieux et mesurables pour générer le plus d’actions dans les domaines suivants :

Il s’agit d’une question essentielle, qui doit mobiliser votre temps et vos réflexions. Voir ci-dessus (par exemple, les réponses 1 à 7) pour quelques chiffres. Les cibles possibles sont nombreuses. Certaines sont proposées ici. D’une manière générale, les objectifs que vous proposez doivent être ambitieux, spécifiques et rapides.

    • Réduction des émissions de GES ou stockage du carbone

49. Voir 1-7, ci-dessus.
50. Une agriculture à zéro émission nette d’ici 2050, avec des objectifs intermédiaires pour assurer un mouvement continu dans la bonne direction, par exemple une réduction de 20 % des émissions absolues d’ici 2030. [L’UNF, le FCS, d’autres organisations, ainsi que des scientifiques et des économistes entreprendront une recherche ambitieuse au cours des prochains mois afin de détailler les voies et les scénarios possibles pour une agriculture nette zéro au Canada].
51. Pour atteindre l’objectif zéro net d’ici 2050, essayez d’augmenter de 10 % le tonnage de séquestration du carbone dans les sols des terres cultivées et des pâturages tous les cinq ans.
52. Réduction absolue de 50 % des émissions liées aux engrais d’ici à 2050 (sur la base de l’objectif de réduction de 30 % d’ici à 2030 fixé par l’ECCC/AAFC).
53. Réduction de 100 % des émissions des nouvelles machines vendues en 2040
54. Réduction de 50 % des émissions des bâtiments agricoles d’ici 2030 (grâce à des programmes d’incitation et de financement)
55. 0 % de taux de perte des zones humides d’ici à 2030
56. Augmentation de 10 % de la surface boisée sur les terres marginales tous les cinq ans

    • Renforcer la résilience du secteur

57. Dans chaque province, la matière organique du sol augmente de plusieurs pour cent par décennie
58. Réduction de 50 % de la dette agricole d’ici à 2040, afin de favoriser la résilience financière face aux effets du climat
59. Augmentation de 50 % des marges financières dans tous les secteurs agricoles d’ici à 2040 (grâce à la réduction de la dépendance à l’égard des intrants achetés, etc.)
60. 90 % des exploitations agricoles élaborent des plans environnementaux de l’exploitation (élargis et complets) d’ici à 2030 ; ces plans pourraient comprendre des plans de réduction des émissions et des plans de gestion des nutriments et des engrais.
61. Mettre un terme à l’expulsion des fermières – gestionnaires essentiels de la terre, de l’eau, du sol et de la biodiversité – d’ici à 2030. L’augmentation du nombre de fermières au cours des décennies suivantes.

    • Soutenir la biodiversité

62. 0 % de perte de zones humides d’ici à 2030
63. Augmentation de 10 % de la surface boisée sur les terres marginales tous les cinq ans
64. D’ici à 2040, 10 % des terres agricoles canadiennes seront soumises à des programmes de mise en jachère qui accordent la priorité au reboisement et à la biodiversité.
65. Les tonnages d’insecticides et d’herbicides sont réduits de 10 % d’ici à 2030 (et de 20 % d’ici à 2040).
66. La biodiversité selon un large éventail de mesures (insectes, oiseaux, plantes, animaux, biote du sol, etc.) augmente d’ici à 2040.
67. La biodiversité dans les champs (rotation et diversité des cultures) et dans l’ensemble du paysage (en dehors des champs également) augmente ○ Favoriser la qualité et la disponibilité de l’eau
68. La perte de zones humides tombe à zéro d’ici à 2030, puis la superficie et le nombre de zones humides augmentent.
69. Les pertes de nitrates dans les eaux souterraines sont réduites de moitié d’ici à 2040
70. La contamination des eaux de surface par les pesticides est réduite de moitié d’ici à 2040
71. Le ruissellement des engrais vers les eaux de surface est réduit de moitié d’ici à 2040 (restriction de l’épandage à l’automne ?)

    • Améliorer la santé des sols

72. Augmentation de 10 % du tonnage de séquestration du carbone dans les sols tous les 5 ans
73. La surface plantée en cultures de couverture est doublée tous les 5 ans
74. Augmentation de 10 % de la longueur/surface des rangées d’arbres, des haies et des clôtures dans chaque province tous les 5 ans.

Questions finales :

➣Avez-vous d’autres idées, commentaires, réactions ou suggestions à partager sur une stratégie pour l’agriculture durable ?

Voir la liste des points lettrés (A-O) ci-dessus. Souligner la nécessité d’une action audacieuse et rapide, d’un changement transformateur et d’une durabilité authentique.

Merci de votre attention ! Merci d’avoir pris le temps de lire ce document et d’apporter votre contribution au processus de consultation SAS d’AAC. Il s’agit d’un travail très important. L’UNF peut jouer un rôle crucial.