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Soumission de l’UNF à l’étude sur le changement climatique de la commission sénatoriale de l’agriculture

Impact potentiel des effets du changement climatique sur les secteurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la sylviculture

soumission à l’étude de la commission sénatoriale de l’agriculture et des forêts Impact potentiel des effets du changement climatique sur les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la sylviculture, 11 avril 2017.

Introduction

The () est la plus grande organisation agricole volontaire à adhésion directe du Canada, représentant des fermières et fermiers familiaux de tout le pays dans tous les secteurs de l’agriculture. Nous pensons que les exploitations agricoles familiales devraient être les principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada. Nous nous efforçons de promouvoir un système alimentaire fondé sur des exploitations familiales financièrement viables qui produisent des aliments sains, sûrs et de grande qualité, d’encourager des pratiques respectueuses de l’environnement qui protègent nos sols, notre eau, notre biodiversité et d’autres ressources naturelles, et de promouvoir la justice sociale et économique pour les producteurs de denrées alimentaires et l’ensemble des citoyens.

Changement climatique – Connaissances actuelles

Le rapport 2016 des Nations unies sur le déficit d’émissions a récemment informé le monde que même si tous les engagements volontaires en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) sont respectés, la température de la Terre augmentera de 3,2 degrés d’ici à 2030. En raison de la situation des prairies canadiennes, où se trouve la majorité des terres agricoles du pays, les températures pourraient y augmenter de 6,4 degrés. Dans ce cas, une chaleur excessive combinée à des précipitations trop abondantes et/ou à des périodes de sécheresse rendra des dizaines de millions d’hectares de terres agricoles impropres à la production annuelle de céréales et d’oléagineux. Le nombre de jours sans gel à la limite septentrionale des zones agricoles augmentera, mais les sols septentrionaux ne se prêtent pas à l’agriculture. Dans le même temps, les régions méridionales deviendront plus chaudes, stressant les cultures et facilitant la survie et la propagation des maladies et des insectes nuisibles. L’augmentation des températures mondiales entraînera également des problèmes au niveau des infrastructures physiques, ainsi que des effets sociaux négatifs, tels que des relations commerciales tendues, des déplacements de population et une instabilité politique, autant d’éléments qui rendront plus difficile la réussite de l’agriculture au Canada. Il est impératif que le Canada prenne des mesures pour réduire considérablement et rapidement ses émissions totales de GES : les impacts multiples et en cascade d’un changement climatique irréversible dépassent notre capacité d’adaptation.

Notre première priorité doit être une réduction importante des émissions afin d’éviter une catastrophe. Pour ce faire, le Canada doit mettre en œuvre des mesures qui aident les fermières à s’adapter au changement climatique tout en réduisant les émissions. C’est ainsi que nous pouvons faire de l’agriculture un élément important de la solution.

L’accord de Paris 2015 des Nations unies fournit des orientations concernant les réductions de GES en lien avec l’agriculture. Il s’agit notamment de mettre en œuvre l’adaptation et l’atténuation d’une manière qui ne menace pas la production alimentaire, de fixer des objectifs d’émissions à l’échelle de l’économie, de reconnaître l’importance d’approches non marchandes intégrées, holistiques et équilibrées en matière d’atténuation et d’adaptation, et de reconnaître que plus l’atténuation est importante, moins les besoins en matière d’adaptation sont élevés ; les mesures d’adaptation devraient inclure les connaissances traditionnelles et celles des peuples autochtones ainsi que la science occidentale ; renforcer la résilience des systèmes socio-économiques et écologiques ; minimiser les pertes et les dommages dus aux effets aigus et lents du changement climatique ; et noter que le leadership des pays comprend un rôle important des fonds publics dans la mobilisation des stratégies d’action pour le climat.

À Paris, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de GES afin de contribuer à maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2,0 degrés Celsius. À la lumière du rapport des Nations unies sur les écarts d’émissions, nos efforts devront être encore plus ambitieux que ce qui était prévu en 2015.

Les fermiers et le climat

Les fermières sont vulnérables aux effets du changement climatique. Alors que de nombreuses pratiques actuelles contribuent aux problèmes de GES, les fermières peuvent devenir une plus grande partie de la solution en adoptant des méthodes respectueuses du climat. Les fermiers font partie des personnes les plus directement touchées par l’instabilité climatique. Nous dépendons des quantités de soleil et de pluie nécessaires au bon moment. À mesure que les GES augmentent, l’atmosphère retient davantage de chaleur et peut contenir plus d’humidité. Cela modifie le cycle global de l’eau. La plupart de nos précipitations se produisent sous forme d’orages intenses. Une atmosphère plus chaude génère des vents plus forts, ce qui rend les tornades et les vents de charrue plus fréquents. L’évolution des températures de la haute atmosphère modifie les schémas du courant-jet, provoquant des sécheresses dans certaines régions et de longues périodes de temps frais et nuageux dans d’autres. Le rendement des cultures, la qualité des sols et de l’eau, la santé du bétail, la réparation des bâtiments agricoles, l’entretien des infrastructures rurales sont autant d’éléments affectés par cette réalité nouvelle et incertaine.

Adaptabilité et résilience de l’agriculture

Si l’agriculture est responsable d’une quantité importante de GES, l’intensité des émissions varie selon les types d’exploitations et les méthodes de production. Pour éviter les doubles comptages, l’inventaire national des GES du Canada attribue les émissions des différentes sources au secteur de l’économie qui utilise le plus chaque source. Par exemple, toutes les émissions provenant de la combustion de carburant diesel sont attribuées au transport, ce qui place les émissions de carburant des tracteurs agricoles dans la catégorie « transport » plutôt que dans celle de l’agriculture. Seules les émissions dues à la production animale, à la gestion du fumier et aux sols agricoles sont comptabilisées comme « agricoles ». Ainsi, les décideurs politiques peuvent se concentrer principalement sur ces sources d’émissions, même si les produits chimiques agricoles, les engrais, l’électricité et les transports utilisés par les exploitations agricoles canadiennes sont également d’importantes sources agricoles d’émissions de GES. La réduction de ces intrants ou leur remplacement par des solutions de rechange à faible teneur en GES réduirait la contribution réelle de l’agriculture au changement climatique.

Les mesures d’atténuation, c’est-à-dire les moyens de réduire les émissions et d’éliminer le carbone de l’atmosphère, devraient également favoriser l’adaptation et la résilience. La redondance et la diversité sont les clés de la résilience. Si les fermières produisent une gamme de produits et intègrent des zones tampons naturelles dans le paysage agricole, elles seront mieux à même de survivre à des conditions climatiques imprévisibles, à des événements météorologiques extrêmes et à des conditions de marché erratiques. Les fermières gèrent des millions d’hectares de terres au Canada et, avec le soutien adéquat, elles peuvent apporter une contribution considérable en augmentant la teneur en carbone organique du sol.

Le Canada obtiendra les meilleurs résultats en :

  • Minimiser les intrants à forte intensité de combustibles fossiles, ce qui réduira les émissions de gaz à effet de serre au cours de la production.
  • Maximiser la capacité des plantes cultivées à travailler avec les micro-organismes du sol pour convertir le carbone atmosphérique en carbone organique du sol, et
  • Réduire les risques commerciaux en augmentant la biodiversité dans les exploitations : les flux de revenus complémentaires augmentent les chances de réussite de certaines, voire de toutes les exploitations agricoles chaque année, malgré des conditions météorologiques imprévisibles.
  • Promouvoir les infrastructures de transport, de stockage et de transformation conçues pour soutenir la production destinée aux marchés locaux et régionaux, les installations centralisées pour l’exportation étant une priorité secondaire.

De nombreux fermiers canadiens utilisent déjà des pratiques qui réduisent leurs émissions de GES et ils obtiennent de bons résultats. Les cultures intercalaires (deux ou plusieurs cultures en même temps dans le même champ), la production de cultures à faible niveau d’intrants, l’utilisation de cultures de couverture verte avant et après les cultures commerciales, le pâturage intensif planifié du bétail, les volailles et les porcs en pâturage, ainsi que la production biologique certifiée sont autant d’éléments qui offrent de multiples avantages économiques, sociaux et écologiques. Ces pratiques permettent également de reconstituer le carbone organique du sol, ce qui améliore sa structure. Un sol bien structuré retient mieux l’eau pendant les sécheresses et les inondations, ce qui permet à l’exploitation de continuer à produire dans des conditions climatiques irrégulières. Les méthodes de production à faibles émissions qui renforcent le carbone du sol sont triplement gagnantes : elles réduisent les émissions de gaz à effet de serre nécessaires à la production d’aliments, elles transfèrent le carbone de l’atmosphère dans le sol et elles augmentent la résilience des exploitations agricoles face à l’incertitude croissante.

Transformation du système alimentaire

L’adaptation de l’agriculture au changement climatique passe également par des mesures hors exploitation. Le système alimentaire actuel utilise 13,3 calories d’énergie fossile pour produire une calorie d’énergie alimentaire. Les fermières peuvent améliorer ce ratio en réduisant leur dépendance aux combustibles fossiles pour la production alimentaire, mais leurs efforts doivent aller de pair avec des changements dans le transport, la distribution, le stockage et la consommation des aliments.

Le chemin de fer est le moyen le plus économe en énergie pour transporter les marchandises en vrac, mais l’abandon et la consolidation des lignes ferroviaires obligent les fermières à transporter les céréales par camion sur des distances plus longues que jamais. Aujourd’hui, la plupart des fruits et légumes du Canada sont importés, parcourant des milliers de kilomètres par camion et parfois par avion. Même les produits cultivés au Canada sont acheminés vers quelques grands dépôts de distribution, puis réexpédiés vers les points de vente, ce qui représente des centaines de kilomètres inutiles.

Les déchets alimentaires constituent également un problème important. Diverses études estiment que 40 % de la nourriture produite est gaspillée. Au Canada, la plupart des déchets sont produits après que les aliments ont quitté la ferme. La production, la transformation et le transport de ces aliments gaspillés nécessitent encore de l’énergie. Les déchets alimentaires se décomposent dans les décharges où ils dégagent du méthane, un GES 84 fois plus puissant que le CO2 à court terme.

Les politiques agricoles et commerciales axées sur l’exportation sont également liées à l’augmentation des émissions provenant de l’agriculture. Les fermières sont des preneuses de prix, souvent contraintes d’accepter des prix inférieurs au coût de production en raison des conditions inéquitables du commerce international. Les fluctuations des taux de change, les excédents du marché dus aux politiques d’autres pays et les normes moins strictes en matière de travail, de qualité des aliments et d’environnement échappent au contrôle du Canada, et encore moins à celui des fermières. Pour survivre, de nombreux fermiers poursuivent une stratégie visant à augmenter la superficie et les rendements, en appliquant davantage d’engrais synthétiques et d’autres intrants à forte consommation d’énergie. Lorsque le prix des terres agricoles augmente en raison de divers facteurs, de plus en plus de terres boisées sont défrichées, des terres marginales sont cultivées et des cultures commerciales annuelles sont plantées sur des terres anciennement consacrées au foin et aux pâturages afin de payer les loyers. Les décideurs politiques doivent reconnaître le lien entre les politiques économiques et les impacts écologiques. Lorsque les fermiers peuvent compter sur une rémunération équitable pour leurs efforts, ils peuvent mieux gérer leur exploitation dans une optique de durabilité.

Le changement climatique est un problème de société qui s’est développé sur plusieurs décennies ; par conséquent, la société dans son ensemble doit aider les individus à effectuer les changements nécessaires aujourd’hui pour notre bénéfice commun à l’avenir. Nous ne pouvons pas compter uniquement sur les mécanismes du marché. Il est légitime, voire urgent et nécessaire, de mobiliser des fonds publics pour transformer notre système alimentaire.

Toutes les politiques et tous les programmes liés à l’agriculture devraient être passés au « filtre du changement climatique » afin d’évaluer leurs effets en aval sur les émissions de GES, l’utilisation des combustibles fossiles et la résilience des communautés agricoles et des écosystèmes naturels. Grâce à une réduction planifiée, mais rapide, de notre empreinte GES, nous améliorerons la capacité du Canada à poursuivre une production fiable tout en préservant les moyens de subsistance de nos fermières.

Implications de la tarification du carbone pour les fermières et l’agriculture

Dans le cadre de l’Accord de Paris, tous les pays, y compris le Canada, se sont engagés à mettre en œuvre un régime de tarification du carbone. En octobre 2015, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il prévoyait que chaque province mette en place un mécanisme de tarification du carbone sans incidence sur les recettes d’ici à 2018.

La tarification du carbone est une approche progressive de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si les prix commencent par être bas et augmentent progressivement, la fixation d’un prix pour le carbone n’est pas suffisante pour empêcher les températures mondiales d’augmenter de plus de 2 degrés Celsius. Si le Canada ne met pas en œuvre des mesures supplémentaires de réduction des GES au-delà de la tarification du carbone, telles que la réglementation et le financement public des mesures d’adaptation et d’atténuation, le chaos climatique s’accélérera et les fermières seront confrontées à des menaces de plus en plus graves pour leurs moyens de subsistance.

Les deux approches les plus courantes en matière de tarification du carbone sont le « plafonnement et l’échange » et la « taxe carbone ». Dans le cadre des systèmes de plafonnement et d’échange, les émissions des exploitations agricoles ne sont pas plafonnées. Toutefois, si les marchés de compensation font partie du régime de plafonnement et d’échange, ils peuvent avoir des implications pour les fermières. Les juridictions peuvent autoriser des projets de compensation qui prévoient des paiements aux fermières pour l’utilisation de méthodes qui augmentent le carbone du sol. Toutefois, les régimes de piégeage du sol sont limités dans le temps : la capacité des sols appauvris en carbone à absorber le carbone diminue à mesure que les sols se rapprochent de leur niveau d’équilibre. Finalement, le sol est « plein » de carbone et ne peut plus en absorber. Si les pratiques d’un fermier entraînent la libération du carbone du sol dans l’atmosphère, il pourrait être financièrement responsable du remboursement de tout avantage compensatoire associé à la terre. Les projets de compensation peuvent promouvoir l’adoption de nouvelles méthodes qui réduisent les émissions d’oxyde nitreux et de méthane provenant des terres agricoles et/ou du bétail. Les projets de compensation pourraient également favoriser le changement d’affectation des terres, de la culture à la forêt permanente.

Les marchés de compensation pourraient également avoir des conséquences inattendues. Les protocoles de compensation peuvent favoriser l’agriculture de précision, mais les fermières peuvent ne pas être à l’aise avec la surveillance, la propriété, l’utilisation et la gestion des données collectées par des outils informatisés. Les marchés de compensation freineraient l’innovation car, une fois les exigences du programme définies, le respect de ces exigences normaliserait les pratiques agricoles des participants. Les marchés de compensation du carbone augmenteraient la demande de terres agricoles pour des projets de piégeage du carbone et pour des installations d’énergie éolienne et solaire. L’augmentation de la demande de la part de riches émetteurs à la recherche de compensations entraînerait une hausse du prix des terres, ce qui rendrait les terres agricoles moins abordables, en particulier pour les jeunes fermières et fermiers.

Contrairement au système de plafonnement et d’échange, les régimes de taxe sur le carbone s’appliquent à tous les acheteurs et vendeurs, y compris les fermières. Un régime de taxe sur le carbone favoriserait l’efficacité énergétique des exploitations agricoles et les pratiques à faibles émissions de gaz à effet de serre, mais uniquement s’il existe des options à plus faibles émissions de gaz à effet de serre pour les produits ou services nécessaires. Dans l’agriculture, le pouvoir de marché des grandes entreprises d’intrants, des chemins de fer, des compagnies pétrolières, des entreprises céréalières, des transformateurs de produits alimentaires et des détaillants l’emporte de loin sur le pouvoir des fermières individuelles. Ces entités seraient en mesure de répercuter les coûts de la taxe sur le carbone sur les fermières sous la forme d’une augmentation des prix des intrants, d’une hausse des taux de fret et d’une baisse des prix des produits de base. Les chemins de fer pourraient se décharger des coûts de la taxe carbone en fermant des points de livraison plus petits. Même si le transport ferroviaire est plus économe en énergie, les fermières risquent de dépenser plus d’argent et de consommer plus de carburant en parcourant de plus longues distances par camion pour livrer leurs céréales. La mise en place d’installations supplémentaires de chargement des wagons des producteurs et le soutien aux chemins de fer d’intérêt local aideraient les fermières à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des céréales.

Les fermières pourraient économiser de l’argent en adoptant des pratiques efficaces sur le plan énergétique, en utilisant des sources d’énergie renouvelables, en investissant dans la conservation de l’énergie et en adoptant des pratiques de production à plus faible consommation d’intrants. Si elle est suffisamment élevée, la taxe sur le carbone encouragera les inventeurs et les innovateurs à développer de nouveaux types de machines agricoles permettant aux exploitations de réduire leur empreinte carbone. Une taxe carbone élevée encouragerait également les fermières à embaucher davantage de travailleurs au lieu d’acheter des machines ou des intrants.

Un régime de taxe sur le carbone sans incidence sur les recettes pourrait être conçu pour compenser le manque de pouvoir de marché des fermières en leur accordant un rabais basé sur un pourcentage de la marge brute ou de la superficie de leur exploitation (ajusté en fonction du système de production). Les fermiers qui réduisent leur empreinte carbone paieraient moins de taxe carbone totale tout en bénéficiant de la même remise que les autres agriculteurs de taille équivalente. La différence entre la taxe carbone payée et le montant du remboursement rendrait l’agriculture à faibles émissions plus rentable que la production à fortes émissions.

Le taux d’émission global détermine la vitesse à laquelle l’atmosphère se remplit de GES. Il est facile et rapide d’ajouter des GES à l’atmosphère, mais les processus biologiques et chimiques qui éliminent les GES sont lents et dépendent d’interactions complexes entre de nombreux facteurs. Cette différence signifie qu’il est de plus en plus urgent de mettre en œuvre des mesures énergiques de réduction des émissions. Les régimes de tarification du carbone doivent intégrer des repères, des indicateurs et des processus d’évaluation. Il est urgent d’agir maintenant, et il est important de s’assurer que si nous commençons à observer des conséquences involontaires, celles-ci pourront être corrigées.

Le Canada doit aider les fermières à s’adapter à la réalité des impacts du changement climatique avec des mesures qui augmentent la résilience des fermes tout en réduisant les émissions à l’échelle de l’exploitation agricole et du système alimentaire, en fournissant des moyens de subsistance équitables aux fermières et un avenir à la prochaine génération d’agriculteurs, et en garantissant la capacité du Canada à fournir durablement des denrées alimentaires à ses résidents et à ses clients internationaux.

Rôle des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux

  • Appliquer un filtre d’émissions de GES à tous les programmes gouvernementaux (tels que le cadre stratégique pour l’agriculture) et veiller à ce qu’il n’y ait pas de subventions perverses à l’agriculture à forte intensité d’émissions.
  • Financer la recherche et les programmes visant à soutenir les méthodes de production à faibles émissions qui renforcent la teneur en carbone des sols.
  • Lancement d’un service public de vulgarisation pour aider les agriculteurs à apprendre de nouvelles pratiques agricoles à faibles émissions de gaz à effet de serre et soutenir la formation pratique et l’éducation à l’agriculture respectueuse du climat pour les nouveaux agriculteurs et les jeunes qui veulent devenir fermiers.
  • Fournir une assistance pour des investissements appropriés afin de promouvoir la diversification des exploitations agricoles.
  • Aider les consommateurs canadiens à gaspiller moins de nourriture et à composter les déchets alimentaires inévitables d’une manière qui leur permette de retourner à la terre pour l’amélioration des sols.
  • Assurer un financement public complet de la sélection végétale afin que des variétés soient développées pour une agriculture à faibles émissions et que ces variétés soient mises à la disposition des fermières sans paiement de redevances.
  • Rétablir et étendre le programme de pâturages publics de l’ARAP sur les terres publiques et par l’acquisition de terres supplémentaires.
  • Réglementer les chemins de fer afin de réduire la distance entre les points de livraison et faire en sorte que le rail soit la méthode la plus abordable pour le transport des marchandises en vrac ; soutenir l’établissement de sites supplémentaires de chargement des wagons des producteurs.
  • Mettre en œuvre des mesures de lutte contre les inondations et la sécheresse, inverser le creusement excessif de fossés qui inondent les terres en aval, conserver les zones humides pour ralentir le mouvement de l’eau et recharger les nappes phréatiques.
  • Utiliser les émissions de GES à l’échelle du Canada comme indicateur clé de performance (ICP) pour aider les décideurs politiques à ajuster les opérations afin d’atteindre des objectifs ambitieux de réduction des GES d’une manière holistique. L’objectif est de réduire le taux de carbone atmosphérique à 350 parties par million (ppm) et d’éviter une instabilité climatique catastrophique.

Respectueusement soumis par
The
11 avril 2017