3 novembre 2014
Agence de réglementation de la gestion des pesticides Section des publications
Agence de réglementation de la gestion des pesticides (ARLA)
Santé Canada
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À l’Agence de réglementation de la gestion des pesticides :
Re: Projet de décision d’homologation PRD2014 – 20, Flupyradifurone
The () se réjouit de l’occasion qui lui est donnée de commenter la proposition d’homologation du Flupyradifurone.
D’après les informations fournies par l’ARLA dans le cadre de cette consultation, nous constatons que le Flupyradifurone est similaire à la classe des insecticides néonicotinoïdes en ce sens qu’il s’attaque au système nerveux des insectes, qu’il s’agit d’un pesticide systémique et qu’il est persistant dans l’environnement. Nous notons également que si les néonicotinoïdes sont toxiques par contact et par ingestion, le Flupyradifurone ne présente une toxicité aiguë que s’il est ingéré.
Selon l’ARLA, le Flupyradifurone présente un risque pour les insectes utiles non ciblés, tels que les abeilles, et les invertébrés aquatiques lorsqu’il est utilisé en pulvérisation foliaire. Lorsqu’il est utilisé pour le traitement des semences, il présente un risque pour les oiseaux et les petits mammifères. Comme il est toxique pour une grande variété d’insectes nuisibles, il sera donc toxique pour une grande variété d’espèces d’insectes non ciblées, y compris les insectes utiles et les insectes qui sont une composante importante des écosystèmes naturels dans les zones agricoles.
The a toujours demandé à Santé Canada et à l’ARLA d’appliquer le principe de précaution dans l’évaluation et la réglementation des pesticides tels que les néonicotinoïdes. Comme le Flupyradifurone est similaire aux néonicotinoïdes à de nombreux égards, y compris sa toxicité pour les insectes utiles, sa nature systémique et sa persistance dans l’environnement, nous vous demandons à nouveau d’appliquer le principe de précaution pour envisager l’homologation du Flupyradifurone.
En mai 2014, le site a fait une présentation au Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts dans le cadre de son étude sur l’importance des abeilles et de leur santé. Deux de nos recommandations étaient les suivantes :
- Évaluer et mettre en œuvre des programmes de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) gérés dans l’intérêt du public et conçus pour bénéficier aux fermières et aux écosystèmes naturels et agricoles ;
- Dans l’intérêt public, rechercher et promouvoir largement des pratiques agricoles alternatives et écologiques qui ne dépendent pas de l’utilisation de pesticides chimiques.
Si l’homologation du Flupyradifurone est autorisée, cela confirmerait la tendance de Santé Canada à soutenir un système agricole basé sur l’utilisation de pesticides chimiques. Alors que l’utilisation des néonicotinoïdes pour le traitement des semences de soja suscite de sérieuses interrogations, l’ARLA semble prête à homologuer un pesticide similaire pour le traitement des semences de soja. L’homologation de nouveaux pesticides n’aide pas les fermières à mettre en œuvre la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) dans leurs exploitations, et donc à réduire l’utilisation d’insecticides chimiques.
La formulation BY1 02960 480 FS de Flupyradifurone serait homologuée pour le traitement des semences de soja afin de lutter contre les pucerons et la chrysomèle du haricot. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) affirme que les traitements de semences ne sont efficaces contre les pucerons qu’au tout début de la phase végétative de la croissance du soja – une période où les pucerons sont rarement un problème en Ontario. Ils indiquent également que les entomologistes nord-américains recommandent de lutter contre les pucerons du soja à l’aide d’insecticides foliaires, mais uniquement lorsqu’un seuil est atteint, c’est-à-dire dans le cadre d’un programme de surveillance de la lutte intégrée contre les parasites. En outre, le MAAARO indique que la chrysomèle du haricot n’est un problème potentiel que dans les cinq comtés les plus méridionaux de l’Ontario, et encore, seulement dans certains champs.[1]
Au lieu d’enregistrer le Flupyradiruone pour le moment, le site recommande à l’ARLA :
- Achever son évaluation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes.
- Soutenez le passage à la lutte intégrée contre les parasites en recherchant et en mettant à disposition des informations sur les sujets suivants
- les options de lutte contre les nuisibles qui n’impliquent pas de pesticides chimiques ;
- les seuils à partir desquels les organismes nuisibles doivent être contrôlés par des pesticides chimiques ou d’autres moyens ; et
- le moment où les différents pesticides sont le plus susceptibles d’être efficaces (c’est-à-dire à quelle saison, à quel stade de croissance de la culture).
- Réglementer selon le principe de précaution plutôt que selon la gestion des risques.
Les abeilles et les pollinisateurs indigènes sont un élément essentiel de nos écosystèmes agricoles – sans leur contribution, la plupart des fruits et légumes ne pourraient pas être cultivés. Le stress, tant aigu que chronique, auquel sont confrontés les abeilles et les pollinisateurs indigènes a déjà été documenté dans le monde entier. Le rôle des insecticides, y compris des néonicotinoïdes, dans le déclin d’espèces d’insectes essentielles a également été identifié par des scientifiques du monde entier. Le moment est venu de protéger la santé de nos écosystèmes naturels et agricoles et d’appliquer le principe de précaution dans les décisions d’homologation de nouveaux insecticides, dont le Flupyradifurone.
Respectueusement soumis par
3 novembre 2014
[1] http://www.omafra.gov.on.ca/english/crops/soybean-pest-assess.htm, consulté le 2 novembre 2014