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Commentaires de l’UNF sur l’examen spécial de l’atrazine

12 février 2016

commentaires sur la Examen spécial de l’atrazine : Proposition de décision pour consultation. Note de réévaluation REV2015-11

The () est la plus grande organisation agricole volontaire à adhésion directe du Canada, représentant des fermières et fermiers familiaux de tout le pays dans tous les secteurs de l’agriculture. Nous pensons que les petites et moyennes exploitations familiales devraient être les principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada. Nous nous efforçons de promouvoir un système alimentaire fondé sur des exploitations familiales financièrement viables qui produisent des aliments sains et sûrs de grande qualité, d’encourager des pratiques respectueuses de l’environnement qui protègent nos précieux sols, l’eau, la biodiversité et d’autres ressources naturelles, et de promouvoir la justice sociale et économique pour les producteurs de denrées alimentaires et tous les citoyens.

Le site demande que le principe de précaution soit appliqué à la réglementation des produits chimiques agricoles afin de protéger la productivité à long terme des sols ainsi que la sécurité et la pureté de l’approvisionnement en eau. L’article 20 de la loi sur les produits antiparasitaires autorise le ministre à modifier ou à annuler l’homologation d’un pesticide sur la base du principe de précaution. La loi définit le principe de précaution comme suit : « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir les effets néfastes sur la santé ou la dégradation de l’environnement ».

Le document de discussion de cette étude spéciale révèle que dans l’Union européenne, la concentration maximale acceptable d’atrazine dans les eaux souterraines est de 0,1 partie par milliard et que la norme canadienne pour l ‘eau potable est de 5 parties par milliard. Il n’existe pas de norme pour les eaux souterraines canadiennes, mais le repère préoccupant pour l’atrazine dans le milieu aquatique des Recommandations canadiennes pour la qualité de l’environnement est de 1,8 partie par milliard.

Santé Canada a déterminé que l’atrazine est intrinsèquement toxique pour l’homme. L’atrazine (y compris les triazines apparentées) a été le7e herbicide le plus vendu au Canada en 2010, le8e en 2009 et le6e en 2008, avec entre 100 000 et 500 000 kilogrammes d’ingrédients actifs vendus chaque année. L’atrazine est produite au Canada par BASF et Syngenta et vendue aux fermières sous les marques Laddok, Aatrex Liquid 480, Marksman, Primextra II Magnum, Frontier Max Plus, Lumax EZ et Acuron. Alors que le glyphosate a remplacé une partie de l’atrazine dans le maïs après l’introduction de variétés résistantes aux herbicides à la fin des années 1990, l’atrazine est désormais mélangée au glyphosate ou appliquée en complément de celui-ci pour tuer les mauvaises herbes devenues résistantes au glyphosate.

Des études de surveillance de l’environnement ont révélé une contamination généralisée des masses d’eau par l’atrazine. Au début des années 2000, l’atrazine a été détectée dans près de 95 % des sites de l’Ontario et dans 80 à 90 % des sites du Québec, à des concentrations inférieures à la norme canadienne pour l’eau potable, mais dans plusieurs cas, supérieures au seuil de préoccupation environnementale.

L’atrazine est un perturbateur endocrinien. Le système endocrinien régule le taux, le moment et la quantité d’hormones chez l’homme et les autres organismes. Lorsque le système endocrinien est perturbé par des produits chimiques tels que l’atrazine, cela peut avoir des effets importants à long terme. Les enfants en développement et les bébés peuvent subir des effets négatifs tout au long de leur vie, même après avoir été exposés à de petites quantités de perturbateurs endocriniens, en raison du moment de leur exposition. L’atrazine est également associée à une augmentation de l’incidence des cancers hormono-sensibles, tels que le cancer du sein et de la prostate, ainsi qu’à des difficultés de reproduction chez les hommes et les femmes.

L’Association canadienne des eaux potables et usées a exprimé son inquiétude quant au coût et à la difficulté d’éliminer les pesticides tels que l’atrazine de l’eau contaminée. Ses membres préféreraient une prévention efficace afin que les sources d’eau ne soient pas contaminées. Les habitants des zones rurales, dont l’eau est plus susceptible d’être affectée par l’atrazine utilisée dans les exploitations agricoles locales et dont l’eau potable n’est peut-être pas suffisamment traitée, pourraient être plus exposés que les citadins.

La proposition de décision d’examen spécial de l’AMRPC pour l’atrazine, qui maintiendrait le statu quo, est basée sur une approche de gestion des risques. Elle ne tient pas compte du fait que ceux qui prennent le risque (les personnes qui boivent de l’eau) ne sont pas les mêmes que ceux qui obtiennent la récompense (ceux qui vendent et utilisent l’atrazine) et que les personnes potentiellement lésées ne sont pas en mesure de décider de prendre le risque, car elles peuvent ne pas savoir si leur eau contient de l’atrazine et ne pas avoir accès à d’autres sources d’approvisionnement en eau.

Nous pensons qu’il existe suffisamment de preuves pour justifier une action de précaution visant à réduire les effets de l’atrazine sur la santé humaine et les écosystèmes. Nous demandons instamment au ministre de réduire la concentration maximale admissible dans l’eau potable et d’établir une concentration maximale admissible applicable ne dépassant pas 1,8 partie par milliard d’atrazine dans les eaux souterraines et les eaux de surface afin de mieux protéger la santé humaine et la vie aquatique.

Nous demandons instamment à l’ARLA de mettre en œuvre des mesures de contrôle et d’application efficaces afin d’améliorer le respect des réglementations existantes. Nous demandons également à Santé Canada de collaborer avec Environnement Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada pour promouvoir des herbicides alternatifs moins toxiques et des techniques agricoles non chimiques pour la lutte contre les mauvaises herbes. Nous demandons instamment aux gouvernements fédéral et provinciaux d’aider les fermières à adopter de tels produits et méthodes afin de réduire la quantité de produits chimiques agricoles intrinsèquement toxiques, tels que l’atrazine, qui sont appliqués sur nos terres agricoles.

Respectueusement soumis, le 12 février 2016

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