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Points clés de la consultation publique sur la santé des pollinisateurs

Points clés du site pour la consultation publique « Santé des pollinisateurs : Une proposition pour améliorer la santé des pollinisateurs et réduire l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes en Ontario ».

Registre EBR : 012-3068

Fiche d’information : Le 25 novembre 2014, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) et le ministère de l’Environnement et du Changement climatique ont publié conjointement Pollinator Health : Une proposition pour améliorer la santé des pollinisateurs et réduire l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes en Ontario. Les commentaires sur la proposition peuvent être soumis jusqu’au 25 janvier 2015. Vous trouverez ci-dessous les détails concernant les commentaires.

La proposition du gouvernement comprend des mesures réglementaires et non réglementaires visant à réduire de 80 % l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes d’ici à 2017 et à renforcer la santé des pollinisateurs domestiques et indigènes. Les mesures non réglementaires proposées par les pouvoirs publics sont les suivantes

  • un accent plus marqué sur la lutte intégrée contre les parasites (IPM) par le biais d’ateliers destinés aux fermiers, aux entreprises agroalimentaires et aux conseillers agricoles agréés ;
  • publication d’un guide des ravageurs des grandes cultures en début de saison et d’une liste de contrôle pour l’évaluation des ravageurs afin d’aider les fermières à déterminer le risque que représentent les insectes ravageurs en début de saison pour leurs champs ;
  • travailler avec l’industrie des semences pour mettre à disposition davantage de semences non traitées aux insecticides et.. ;
  • promouvoir des pratiques visant à réduire les poussières contaminées pendant la saison de plantation du maïs et du soja.

Les mesures réglementaires proposées sont les suivantes

  • restreindre la vente et l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ;
  • autoriser la vente et l’utilisation de semences traitées aux néonicotinoïdes dans certaines conditions, notamment :
    • l’achèvement de la formation à la lutte intégrée contre les parasites pour la culture du maïs et du soja ;
    • la documentation des mesures prises pour réduire les menaces liées aux parasites grâce à la lutte intégrée contre les parasites ;
    • la réalisation d’une évaluation crédible des risques qui démontre la nécessité de semences traitées aux néonicotinoïdes et ;
    • la vérification de l’évaluation par un tiers.

De plus amples informations sur la proposition du gouvernement provincial et son document de travail sont disponibles sur le registre de la Charte des droits environnementaux (CDE) à l’adresse suivante : www.ebr.gov.on.ca. Le numéro de registre EBR pour la proposition relative à la santé des pollinisateurs est 012-3068.

() Position sur les traitements de semences à base de néonicotinoïdes :

Le 1er mai 2014, le site a comparu devant le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts dans le cadre de l’étude du Comité sur l’importance des abeilles et de leur santé . Les recommandations du site sont les suivantes :

  • Les gouvernements devraient suivre le principe de précaution lorsqu’ils réglementent l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes.
  • Les décisions réglementaires concernant les pesticides, y compris les néonicotinoïdes, doivent être fondées sur des recherches indépendantes, menées par des tiers et financées par des fonds publics, dans l’intérêt du public.
  • L’utilisation de traitements de semences à base de néonicotinoïdes sur le maïs et le soja en Ontario devrait être restreinte. L’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ne devrait être autorisée que si les fermiers peuvent (1) démontrer, au moyen d’une analyse du sol ou d’un programme de surveillance, que leur culture est menacée par la pression exercée par les ravageurs et (2) prouver qu’il n’existe pas d’autres moyens de lutte.
  • Accroître le soutien aux programmes de lutte intégrée contre les ravageurs, gérés dans l’intérêt du public et conçus pour bénéficier aux fermières et aux écosystèmes agricoles et naturels.
  • Accroître le soutien du gouvernement à la recherche et à la promotion de pratiques agricoles alternatives et écologiques qui ne dépendent pas de l’utilisation d’insecticides chimiques. Les options pourraient inclure une rotation des cultures plus longue et plus diversifiée, ainsi qu’une utilisation accrue des cultures de couverture.
  • Accroître le soutien du gouvernement aux activités et aux pratiques qui créent et maintiennent des zones naturelles dans les régions agricoles afin d’augmenter la biodiversité dans le paysage et de fournir un habitat aux abeilles et aux pollinisateurs indigènes.

Le 10 décembre 2013, le site a également soumis des commentaires et des recommandations à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada, dans le cadre de sa consultation publique sur le projet de mesures visant à protéger les abeilles contre l’exposition aux pesticides néonicotinoïdes.

Les recommandations au Comité sénatorial de l’agriculture et à l’ARLA sont basées sur la résolution suivante, adoptée par les membres de lors de la 44e convention annuelle de , qui s’est tenue du 28 au 30 novembre 2013.

Il est donc résolu que le site fera pression sur Santé Canada pour obtenir un moratoire immédiat de cinq ans sur l’utilisation des pesticides de la classe des néonicotinoïdes dans le traitement des semences pour les cultures de plein champ ;

Il est en outre résolu que le site demande à Santé Canada d’exiger la réalisation d’études scientifiques indépendantes, libres de toute influence de l’industrie, sur les effets sublétaux et synergiques des néonicotinoïdes sur les abeilles mellifères, les pollinisateurs sauvages et les autres espèces affectées, y compris les fermières qui les utilisent, et que les résultats complets soient rendus publics et disponibles pour examen et commentaires avant la levée de tout moratoire sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes.

Le site reconnaît que les néonicotinoïdes sont utilisés sur de nombreuses cultures de plein champ et de légumes, tant pour le traitement des semences que pour la pulvérisation foliaire. Les abeilles mellifères font partie du système agricole officiel et, en tant que telles, leurs populations et leur santé font l’objet d’un suivi plus cohérent que celles des autres pollinisateurs. Les pollinisateurs sauvages et indigènes, notamment les bourdons, les papillons et les guêpes, sont également importants pour nos écosystèmes agricoles et naturels. Ils doivent également être protégés. Le site reconnaît que la santé des abeilles est une question complexe, mais que l’exposition aux néonicotinoïdes contribue à la disparition des abeilles.

Études/recherches scientifiques sur lesquelles se fondent les recommandations du site au Sénat et à l’ARLA :

  • En septembre 2013, l’ARLA a « conclu que les pratiques agricoles actuelles liées à l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas durables ».[ii]
  • Selon Tracey Baute, entomologiste des grandes cultures du MAAARO – responsable du programme, près de 100 % des acres de maïs, 80 % des acres de soja et 35 % des acres de blé en Ontario ont été ensemencés avec des semences traitées aux néonicotinoïdes avant 2014.[iii]
  • Malgré l’utilisation répandue des semences traitées aux néonicotinoïdes, Tracey Baute et Greg Stewart, chef du programme de l’industrie du maïs du MAAARO, affirment que les semences traitées aux néonicotinoïdes ne profitent qu’à dix à trente pour cent des acres de maïs et de soja de l’Ontario.[iv]
  • Une analyse documentaire d’études indépendantes évaluées par des pairs et publiée par le Center for Food Safety, basé aux États-Unis, en mars 2014, a montré que  » dans de nombreux cas, les composés [neonicotinoids] n’apportent pas de rendement ou d’avantage économique aux fermières « [v].
  • Le 15 octobre 2014, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a publié les résultats de son analyse sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes dans le soja. Ils ont conclu que « ces traitements de semences n’apportent que peu ou pas d’avantages globaux à la production de soja dans la plupart des situations ».[vi]
  • Les spécialistes du MAAARO ont identifié d’autres moyens, parfois plus efficaces, pour lutter contre la plupart des ravageurs visés par les semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes.[vii]
  • Le groupe de travail sur les pesticides systémiques – un groupe de scientifiques internationaux indépendants – a publié ses conclusions et recommandations sur l’utilisation continue des néonicotinoïdes en juin 2014. Le groupe de travail « suggère fortement que les agences de réglementation appliquent davantage les principes de précaution et renforcent encore la réglementation sur les néonicotinoïdes ».[viii]
  • Un certain nombre d’études ont conclu que les néonicotinoïdes ont des effets sublétaux néfastes sur les abeilles mellifères et les bourdons. Les effets sublétaux comprennent l’interférence dans les comportements d’orientation, de localisation, de mobilité et de recherche de nourriture.[ix]

L’Association des apiculteurs de l’Ontario propose des liens vers d’autres recherches et études sur son site web.

D’autres points peuvent être abordés dans vos commentaires :

  • Les fermiers choisissent souvent d’acheter des semences traitées aux néonicotinoïdes comme « assurance supplémentaire » contre les pertes de production dues aux insectes nuisibles. Les programmes d’assurance-récolte considèrent les infestations d’insectes comme un risque assuré, mais seulement si de bonnes pratiques de gestion agricole sont respectées. Le MAAARO doit travailler avec Agricorp pour s’assurer que les programmes d’assurance du maïs et du soja reconnaissent la lutte intégrée comme une bonne pratique de gestion agricole. À mesure que les fermiers utilisent des semences de maïs et de soja non traitées avec des insecticides, ils doivent avoir la certitude qu’en cas de perte de production ou de récolte due à des infestations d’insectes, la perte sera couverte par l’assurance-récolte.
  • Votre propre expérience de la culture du maïs et du soja à l’aide de pratiques écologiques, telles que des rotations plus complexes, l’intégration de bétail dans votre exploitation et l’utilisation de cultures de couverture.
  • La souveraineté alimentaire reconnaît le droit de ceux qui cultivent et récoltent la nourriture et de ceux qui mangent la nourriture que nous récoltons de déterminer nos systèmes alimentaires et agricoles. Dans le cadre de son engagement en faveur de la souveraineté alimentaire, le site accueille favorablement les contributions du public aux discussions sur notre système alimentaire et nos pratiques agricoles, y compris sur la proposition relative à la santé des pollinisateurs.

Comment soumettre vos commentaires sur la proposition du gouvernement de l’Ontario concernant la santé des pollinisateurs :

  • Envoyez vos commentaires par courriel à PollinatorHealth@Ontario.ca.
  • Soumettez vos commentaires par l’intermédiaire du registre EBR. Consultez le site www.ebr.gov.on.ca, numéro d’enregistrement EBR 012-3068.
  • Envoyez une copie de vos commentaires à
    • Votre propre député. Demandez à rencontrer votre député pour discuter de votre position.
    • Hon. Jeff Leal, ministre de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales
    • Hon. Glen Murray, ministre de l’environnement et du changement climatique
    • Hon. Kathleen Wynne, Premier ministre de l’Ontario
    • M. Toby Barrett, porte-parole du parti conservateur en matière d’agriculture
    • Mme Lisa Thompson, porte-parole du Parti conservateur en matière d’environnement
    • M. Jim Wilson, chef intérimaire des conservateurs
    • M. John Vanthof, porte-parole du NPD en matière d’agriculture
    • M. Percy Hatfield, porte-parole du NPD en matière d’environnement
    • Mme Andrea Horwath, chef du NPD

Vous trouverez les coordonnées des députés provinciaux à l’adresse ontla.on.ca/lao/fr/getting-involved/contact-an-mpp/.


[Le principe de précaution invite les autorités publiques à agir pour prévenir les dommages irréversibles lorsqu’il est en leur pouvoir de le faire, même en l’absence de certitude scientifique absolue. Le Canada a adhéré à ce principe par le biais de plusieurs traités internationaux, notamment la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement de 1992. Cette conférence est également connue sous le nom de Sommet de la Terre de Rio.

[ii] Santé Canada, Évaluation des mortalités d’abeilles canadiennes en 2013 liées aux pesticides néonicotinoïdes, rapport provisoire en date du 26 septembre 2013.

[iii] Phair, John, « Bee kills present complex research puzzle », Ontario Farmer. Le 22 avril 2014. p. 16, 17 B

[iv] Stewart, Greg, Corn Industry-Program Lead, MAAARO et ARM Guelph, et Tracey Baute, Field Crop Entomologist-Program Lead, MAAARO et ARM Ridgetown,  » Neonicotinoids and Field Crop Production in Ontario « , présentation au forum du groupe de travail sur la santé des abeilles de l’Ontario, 19 août 2013, consulté à l’adresse www.omafra.gov.on.ca/english/about/beehealthpresentations.htm.

[v] Stevens, Sarah et Peter Jenkins, « Heavy Costs Weighing the Value of Neonicotinoid Insecticides in Agriculture », Center for Food Safety, mars 2014. p. 4.

[vi] Agence américaine de protection de l’environnement, Office of Chemical Safety and Pollution Prevention, « Benefits of Neonicotinoid Seed Treatments to Soybean Production », 15 octobre 2014. Consulté à l’adresse http://www2.epa.gov/pollinator-protection/benefits-neonicotinoid-seed-treatments-soybean-production, le 10 décembre 2014.

[vii]Stewart et Baute, Ibid.

[viii] The Task Force on Systemic Pesticides, « Worldwide Integrated Assessment on Systemic Pesticides », Media Briefing Notes. 24 juin 2014. p.6.

[ix] Commissaire à l’environnement de l’Ontario, Managing New Challenges, Rapport annuel 2013/2014. p. 53.