Impacts sur le marketing direct de la proposition de règlement « Des aliments sûrs pour les Canadiens » (Safe Food for Canadians)
18 avril 2017 Richard Arsenault, directeur exécutif Direction des systèmes de salubrité des aliments domestiques et de l’hygiène des viandes Agence canadienne d’inspection des aliments 1400, chemin Merivale, Tour 1 Ottawa, ON | K1A 0Y9 Courriel : CFIA-Modernisation-ACIA@inspection.gc.ca Cher Monsieur Arsenault : Objet : Consultation sur le projet de règlement de la Loi sur la salubrité des aliments pour les Canadiens Le règlement sur la salubrité des aliments pour les Canadiens, tel qu’il est actuellement proposé dans l’avis publié dans la Gazette du Canada, Partie I, Vol. 151, n° 3 – 21 janvier 2017, augmente considérablement la charge réglementaire par l’exigence et le coût d’un plan de contrôle préventif (PCP) pour les fermières qui vendent directement au marché (directement aux consommateurs ou aux utilisateurs finaux tels que les restaurants) à travers les frontières provinciales. En raison du degré élevé de transparence, de la facilité de traçabilité et des relations étroites inhérentes au modèle d’agriculture directe, les fermières de ce secteur sont très conscientes des pertes commerciales qu’elles subiraient dans l’éventualité désastreuse d’une situation liée à la sécurité alimentaire. Par conséquent, ils accordent déjà la priorité à la sécurité alimentaire de leurs clients, avec lesquels ils sont régulièrement en contact direct. Le modèle d’accès direct au marché et de commercialisation des produits agricoles diffère de la façon dont la production et la distribution alimentaires sont gérées au Canada. La proposition de règlement sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens peut rationaliser les réglementations pour de nombreux secteurs agricoles, mais elle crée des obstacles importants pour les exploitations pratiquant la vente directe. Nous aimerions recommander une modification de la proposition de règlement relatif à la loi sur la sécurité alimentaire des Canadiens : exempter toutes les ventes interprovinciales directes au marché et les laisser continuer à être réglementées conformément à la législation en vigueur dans la province où elles ont eu lieu. Bien qu’une exemption soit proposée pour les exploitations dont le chiffre d’affaires brut est inférieur ou égal à 30 000 dollars par an, ce seuil n’a pas grand-chose à voir avec l’obtention de résultats en matière de sécurité alimentaire et affecte arbitrairement les exploitations indépendamment d’autres facteurs tels que le nombre de kilomètres parcourus, le type de commercialisation, le produit cultivé, la taille physique de l’exploitation ou le nombre d’employés. Définir une « petite exploitation » est une tâche très difficile, car les ventes agricoles brutes et la superficie physique d’une « petite » exploitation sont fortement influencées par le(s) produit(s) cultivé(s). Ce qui est clair, c’est qu’une fois les dépenses déduites, peu de fermières pourraient dégager un revenu décent avec des ventes annuelles de produits bruts inférieures à 30 000 dollars. L’un des objectifs de nombreux fermiers au Canada est de pouvoir passer du statut d’agriculteur à temps partiel à celui d’agriculteur à temps plein. Pour toute exploitation agricole qui vend ses produits directement aux consommateurs locaux situés de l’autre côté d’une frontière provinciale, le respect des règlements proposés entraînerait des dépenses annuelles supplémentaires d’environ 6 370 dollars, comme l’indique directement l’analyse réglementaire du règlement relatif à la loi sur la sécurité des aliments pour les Canadiens. Ce coût supplémentaire place les fermières qui pratiquent la vente directe et dont le marché local traverse les frontières provinciales dans une position concurrentielle très défavorable par rapport à des fermières similaires qui n’ont pas besoin de traverser une frontière provinciale pour assurer leur subsistance. Au Canada, nous disposons d’une riche diversité de communautés, qui ne se situent pas toutes à l’intérieur des frontières provinciales. La capitale de notre pays en est un excellent exemple, avec une grande partie de ses produits frais et locaux provenant de la rive québécoise de la rivière des Outaouais. Nos petites provinces situées dans le Canada atlantique sont un autre excellent exemple de communautés qui chevauchent les barrières provinciales (chaque province a des exemples de ces communautés frontalières). En fait, il existe de nombreux exemples de Canadiens de tous les secteurs d’emploi, et pas seulement de fermiers, qui traversent une frontière provinciale pour assurer la subsistance de leur famille. Les règlements proposés, tels qu’ils sont, pourraient avoir un impact très fort et négatif sur les moyens de subsistance des fermières et fermiers locaux qui pratiquent la vente directe, voire les mettre sur la paille, à un moment où nos économies rurales ont plus que jamais besoin d’être soutenues. Si nous pouvons tous soutenir l’idée que la sécurité alimentaire est une nécessité pour les Canadiens, l’accès équitable à des aliments frais et locaux devrait également être une priorité absolue. Les fermières qui vendent localement et directement au public (plutôt que par l’intermédiaire de grossistes et de distributeurs ou de grandes chaînes de magasins d’alimentation) répondent à un désir croissant des Canadiens qui veulent savoir d’où vient leur nourriture et établir des relations et une confiance avec les personnes qui produisent leurs aliments. Grâce à la vente directe, le public interagit avec les producteurs, ce qui constitue un moyen efficace de renforcer la confiance du public dans l’alimentation et l’agriculture canadiennes. Veuillez tenir compte de l’impact négatif que ces réglementations auraient sur les exploitations pratiquant la vente directe – et par conséquent sur nos économies rurales – et modifiez-les afin d’exempter toutes les ventes interprovinciales directes et de leur permettre de continuer à être réglementées conformément à la législation en vigueur dans la province où elles ont été vendues. Respectueusement soumis par Le comité du marketing direct,
Richard Arsenault, directeur exécutif Direction des systèmes de salubrité des aliments domestiques et de l’hygiène des viandes Agence canadienne d’inspection des aliments 1400, chemin Merivale, tour 1 Ottawa (Ontario) K1A 0Y9 Courriel : CFIA-Modernisation-ACIA@inspection.gc.ca Jeudi 20 avril 2017 Re : Soumission de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) au Nouveau-Brunswick sur le Règlement sur la salubrité des aliments pour les Canadiens Cher Monsieur Arsenault, The au Nouveau-Brunswick (-NB) se réjouit de pouvoir participer au processus de consultation ouvert concernant le règlement sur la sécurité des aliments pour les Canadiens. The est la seule organisation agricole générale à être constituée en vertu d’une loi du Parlement. Au niveau provincial, nous sommes également une organisation agricole générale accréditée dans la province du Nouveau-Brunswick. Nos membres sont des familles d’agriculteurs de toute la province et nous promouvons des politiques qui contribuent à la réalisation de notre vision : Les fermes familiales prospères contribuent au développement rural durable, soutiennent leurs communautés et gèrent leurs terres tout en fournissant de bons emplois et des aliments sains à la population du Nouveau-Brunswick. Cette soumission porte sur des points différents de ceux présentés par le Comité du marketing direct ( ) et le site , mais nous souhaitons exprimer notre soutien à toutes les recommandations. Nous aimerions commencer par dire que le site du Nouveau-Brunswick est tout à fait d’accord avec la nécessité d’offrir des aliments sûrs aux Canadiens. Nous sommes fiers de vivre dans un pays où nos fermières et nos entreprises alimentaires sont soumises à des normes parmi les plus strictes au monde. Dans cette optique, le -NB recommande que tous les impacts possibles sur les familles agricoles canadiennes soient évalués avant que le règlement ne soit finalisé, car nous avons trouvé de nombreux sujets de préoccupation. En tant qu’organisation, nous avons reçu des nouvelles de nombreux membres qui soumettent leurs propres propositions. Compte tenu des implications importantes des changements et de la période de consultation publique relativement courte, le -NB recommande vivement de prolonger cette période au-delà de vendredi. Lors de notre assemblée générale annuelle en mars 2017, une résolution a été adoptée en tenant compte du projet de règlement sur la sécurité des aliments pour les Canadiens : Le Canada importe aujourd’hui une grande partie de sa nourriture et de nombreux pays ont des normes alimentaires différentes,
Considérant que la production et la transformation sont de plus en plus consolidées et que la nécessité d’une réglementation à grande échelle en matière de santé et de sécurité et de traçabilité est devenue la norme,
Alors que les gouvernements récents ont commencé à renforcer les réglementations en matière de sécurité alimentaire pour tous les fermiers, quelle que soit leur taille,
Attendu que le gouvernement fédéral mène actuellement une consultation jusqu’au 21 avril 2017 sur la Loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens,
Il est donc résolu que le site continue de plaider en faveur de politiques de sécurité alimentaire qui soient modulables pour les fermières, en reconnaissant que les canaux de distribution et la portée des produits sont uniques, et que les fermes qui travaillent dans la vente directe ont des besoins différents,
Il est en outre résolu que le -NB continue de plaider en faveur de politiques de remplacement des importations qui tiennent compte des réglementations plus strictes en matière de santé et de sécurité alimentaire actuellement en vigueur au Canada et qui donnent la priorité à l’acheminement d’une plus grande quantité d’aliments canadiens dans les mains des Canadiens, plutôt que d’accroître les réglementations pour améliorer les normes minimales d’importation.
The au NB souhaite attirer l’attention sur les points suivants en ce qui concerne cette consultation en cours :
- L’augmentation des aliments importés.
- La source de la plupart des rappels de produits alimentaires.
- La poursuite de la séparation en entités provinciales est très préjudiciable au Canada atlantique.
- Le seuil de 30 000 dollars n’est pas un chiffre réaliste pour segmenter les « petites » exploitations.
- Nécessité de fixer des objectifs de sécurité alimentaire fondés sur les résultats et de responsabiliser les inspecteurs
- Recouvrement des coûts – faire payer davantage les fermières
L’augmentation des aliments importés La Gazette explique que les importations de fruits et légumes frais au Canada ont doublé entre 2006 et 2015. Le rapport « Dollars and Sense », publié par la Fondation de la famille McConnell en janvier 2015, examine les opportunités dans le sud de l’Ontario et étudie à la fois les possibilités de remplacement des importations et les avantages économiques qui en résulteraient pour l’économie régionale. Alors que nous sommes dans un monde en constante globalisation et que les gens recherchent des aliments provenant d’autres régions du globe, le gouvernement doit donner la priorité à la façon de s’assurer que nos fermières canadiennes sont les mieux à même d’écouler leurs produits sur le marché canadien, plutôt que d’alourdir le fardeau réglementaire, ce qui rendrait encore plus difficile la concurrence des importations. La source de la plupart des rappels d’aliments Il y a eu 840 rappels de sécurité alimentaire sur le site web de l’ACIA entre 2013 et février 2017. La moitié d’entre elles concernaient des questions liées à l’étiquetage (allergènes non mentionnés sur l’étiquette, etc.), tandis que l’autre moitié était liée à la sécurité alimentaire. Parmi les rappels liés à la sécurité alimentaire, la majorité concernait des viandes et des aliments prêts à consommer emballés, avec seulement 22 rappels de fruits et légumes frais (à l’exclusion des graines, des céréales et des herbes aromatiques emballées). Sur ces 22 rappels, 21 cas étaient clairement importés ou de portée internationale. Plusieurs rappels ont été déclenchés par des rappels dans d’autres pays, mais il n’est pas précisé où le produit a été cultivé. Un seul rappel provenait clairement d’exploitations agricoles canadiennes : le problème de la manipulation d’aiguilles sur des pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard, qui n’a entraîné aucune blessure ni aucun décès. Il est clair que les exploitations agricoles canadiennes font un travail remarquable en produisant des aliments sains et de haute qualité, et cela doit être reconnu. Lors de la séance d’information publique qui s’est tenue à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, les nombreux commentaires entendus dans la salle ont clairement montré que la segmentation des provinces atlantiques pour le commerce interprovincial ne serait pas utile. La population et la superficie totale des provinces ne semblent pas justifier une délimitation par province. Par exemple, il n’y a eu qu’une seule séance d’information publique pour l’ensemble des provinces atlantiques sur ces propositions de règlement. Une autre raison est que de nombreuses exploitations agricoles vendent leurs produits dans d’autres provinces. Même sur nos marchés fermiers, il y a des gens qui parcourent à peine 80 km depuis l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse pour vendre à Moncton ou à Dieppe. Une distance de 80 km équivaut-elle vraiment à faire venir des fruits et légumes de Nouvelle-Zélande, située à plus de 15 000 km ? Le risque de contamination ou de détérioration est manifestement d’une toute autre ampleur dans ces deux exemples. Étant donné que les exploitations agricoles de toutes les provinces canadiennes sont soumises aux mêmes règles de sécurité que celles proposées par l’Agence canadienne d’inspection des aliments, il devrait être plus facile d’acheter et de vendre des produits à nos provinces voisines que de les vendre à l’étranger. Le seuil de 30 000 $ n’est pas un chiffre réaliste pour segmenter les » petites » fermes Pour de nombreux membres qui ont fourni des commentaires dans le cadre de cette consultation, le seuil d’exemption de 30 000 $ de ventes brutes annuelles d’aliments pour les fermes tenues d’avoir des contrôles préventifs et des plans de contrôle préventif (PCP) semble arbitraire. Nous comprenons qu’il s’agit du même seuil minimum pour les entreprises exonérées d’impôts. Étant donné le format dans lequel Statistique Canada publie ses données, le tableau ci-dessous montre le pourcentage de fermes dont le revenu brut est inférieur à 25 000 $, capturé à l’échelle du Canada et du Nouveau-Brunswick.
Canada | # Nombre d’exploitations | % d’exploitations | NB | # Nombre d’exploitations | % d’exploitations |
Total des exploitations | 205,730 | 100% | Total des exploitations | 2,611 | 100% |
Moins de 10 000 | 43,954 | 21,4 % moins de 10 000 | Moins de 10 000 | 997 | 38% moins de 10 000 |
$10,000 – $24,999 | 32,853 | 58,4 % moins de 24 999 | $10,000 – $24,999 | 501 | 57% moins de 24 999 |
$25,000 – $49,999 | 25,455 | 70,8 % moins de 49 999 | $25,000 – $49,999 | 173 | 64% moins de 49 999 |
Source : StatsCan : Tableau CANSIM 004-0233 de Statistique Canada. Recensement de l’agriculture 2011. |
Cela soulève une question importante concernant l’identité de nos fermières et de nos fermiers. Au NB, 1925 des 3470 exploitants agricoles ont déclaré n’avoir aucun revenu non agricole. Cela signifie que 45 % des exploitants agricoles DID déclarent des revenus non agricoles. Toute exploitation agricole qui emploie une ou plusieurs personnes à temps plein a, par nature, pour objectif de réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 30 000 dollars, faute de quoi elle ne restera pas longtemps en activité. Si nous voulons augmenter le nombre de fermières et de fermiers qui peuvent vivre de leur exploitation, nous avons besoin d’une réglementation sensée, abordable et qui garantisse que les aliments cultivés ou élevés dans les fermes du pays respectent les normes de sécurité alimentaire. « Les coûts moyens annualisés estimés pour une entreprise touchée pour mettre en œuvre des contrôles préventifs et une procédure de contrôle préventif (PCP) sont de 6 370 dollars ». Si une exploitation réalise un chiffre d’affaires de 31 000 dollars, elle devra payer plus d’un quart de son revenu agricole brut pour couvrir le coût des contrôles préventifs proposés. S’il est nécessaire de procéder à une segmentation à des fins d’exemption du régime PCP, le -NB réitère son soutien à la recommandation formulée par le bureau national du , qui examine les lignes directrices utilisées aux États-Unis d’Amérique. Aux États-Unis, le programme de sécurité alimentaire équivalent prévoit des exigences moins strictes pour les petites entreprises dont le chiffre d’affaires annuel moyen est inférieur à 500 000 dollars et qui vendent plus de la moitié de leur production à des « utilisateurs finaux qualifiés » (c’est-à-dire directement aux consommateurs, aux restaurants, aux établissements de vente au détail) situés à une distance maximale de 275 miles (445 kilomètres). Au lieu d’exiger un PCP formel, ces entreprises peuvent concevoir, contrôler et documenter leurs propres programmes de sécurité alimentaire et doivent être en mesure de fournir un rapport à la Food and Drug Administration si on le leur demande. Notez que les États-Unis ne se soucient pas des frontières des États, de sorte que les exploitations agricoles ne feraient pas l’objet d’une discrimination fondée sur la localisation, contrairement à ce que prévoit la proposition de règlement canadien. Étant donné que ces entreprises pratiquent essentiellement la vente directe ou fournissent un détaillant local, la traçabilité en cas d’incident lié à la sécurité alimentaire ne poserait pas de problème. Cette approche semble constituer un moyen adéquat de réduire les risques sans imposer de coûts inutiles. Nécessité de fixer des objectifs de sécurité alimentaire basés sur les résultats et d’habiliter les inspecteurs Les participants à la séance d’information à Fredericton (NB) ont appris que les règlements de l’ACIA tendaient à habiliter leurs inspecteurs à prendre des décisions basées sur les résultats, en tenant compte de la taille et de l’étendue de l’entreprise alimentaire. Nous n’avons pas pu trouver d’autre confirmation écrite de cette déclaration, et le -NB recommande vivement d’approfondir cette question. Si le résultat final est la production d’un produit cohérent qui répond de manière fiable aux normes de sécurité alimentaire, il faut prévoir une variété de méthodes acceptables. Cela permettra aux fermières de différentes tailles de développer des systèmes adaptés à leur infrastructure, à leurs besoins et à leur budget. Cela dit, un système qui donne davantage de pouvoir aux inspecteurs doit également prévoir une méthode d’appel claire pour protéger les deux parties. Nous avons vu trop de cas d’entreprises fermant leurs portes ou subissant des difficultés excessives en raison du coût de la mise en conformité avec des réglementations de plus en plus strictes en matière de sécurité qui n’assurent pas toujours une meilleure sécurité alimentaire pour les petites entreprises. Recouvrement des coûts – faire payer davantage les fermières Les Canadiens consacrent actuellement une part plus faible de leurs revenus à l’alimentation que jamais auparavant et moins que les habitants de nombreux autres pays. Tout le monde souhaite bénéficier des normes de sécurité alimentaire les plus strictes, mais n’est pas prêt à payer pour l’augmentation de la charge financière imposée aux fermières. La mission de l’ACIA est la suivante : La mission de l’ACIA est de protéger les aliments, les animaux et les plantes afin d’améliorer la santé et le bien-être de la population, de l’environnement et de l’économie du Canada. La mission de l’ACIA consiste à protéger le public canadien et, comme pour tout autre service public assuré par le gouvernement, certaines retombées peuvent être plus difficiles à quantifier. Par exemple, la santé globale de la population, la réduction des charges pesant sur notre système médical, la diminution de la fréquence des rappels de produits alimentaires et une solide réputation internationale en matière de sécurité alimentaire. Le rapport indique que seuls 10 % des coûts de l’ACIA sont actuellement financés par des redevances, mais il ne précise pas quelle proportion des coûts l’ACIA espère recouvrer grâce à la nouvelle structure tarifaire proposée. Ainsi, en plus des 6 300 dollars que les exploitations agricoles devront payer pour obtenir un PCP afin de pouvoir vendre leurs produits, elles devront également payer des frais supplémentaires pour chaque service fourni par l’ACIA. Cette charge excessive et inutile entraînerait la faillite de nombreuses petites entreprises. Le nouveau régime de sécurité alimentaire proposé par l’ACIA aurait donc un effet pervers, conduisant à une consolidation accrue de l’industrie. Comme indiqué plus haut, la plupart des rappels de produits alimentaires sont le fait de grands acteurs internationaux. The au Nouveau-Brunswick plaide en faveur d’une plus grande quantité d’aliments produits au Canada pour les Canadiens. Nous sommes convaincus que la reconstruction de l’économie alimentaire locale du Canada apportera une plus grande stabilité aux fermiers canadiens et au Canada rural, ainsi qu’une alimentation de meilleure qualité et plus saine pour les Canadiens. Nous reconnaissons également que le nombre de fermiers canadiens n’a cessé de diminuer. Il est de plus en plus difficile pour les nouveaux fermiers de démarrer une carrière dans l’agriculture. Les coûts de démarrage peuvent être écrasants : terrain, équipement, transformation et main-d’œuvre. Pour construire un secteur agricole prospère, les réglementations doivent être adaptées au niveau de risque encouru. Ces règlements auront un impact sur le système alimentaire canadien qui pourrait bien conduire à une production plus concentrée entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit de fermières et d’entreprises. Il est temps d’adopter une position forte pour soutenir nos fermières et construire un système alimentaire diversifié et prospère. Nous vous demandons instamment de reconsidérer attentivement un grand nombre de ces règlements et de prolonger la période de consultation afin de garantir que tous les fermiers, organisations et consommateurs aient la possibilité de faire part de leur point de vue. Respectueusement soumis, The au Nouveau-Brunswick
commentaires sur la proposition de règlement relatif à la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens
Le 19 avril 2017 Richard Arsenault, directeur exécutif Direction des systèmes de salubrité des aliments domestiques et de l’hygiène des viandes Agence canadienne d’inspection des aliments 1400, chemin Merivale, tour 1 Ottawa (Ontario) K1A 0Y9 Courriel : CFIA-Modernisation-ACIA@inspection.gc.ca Cher Monsieur Arsenault, Re : comments on proposed Safe Food for Canadians Act regulations (en anglais)
The () se réjouit de l’occasion qui lui est donnée d’apporter sa contribution à la proposition de règlement au titre de la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens, conformément à l’avis publié dans le document Gazette du Canada, Partie I, Vol. 151, n° 3 – 21 janvier 2017. Nos remarques porteront sur la nécessité de réviser les règlements afin d’éviter des difficultés et des pertes excessives pour certains producteurs de fruits et légumes desservant le marché intérieur et pour l’ensemble du secteur biologique canadien. Nous demandons également une prolongation de la période de consultation sur ce règlement, compte tenu de son ampleur et de son impact potentiel sur le système alimentaire canadien. Ce mémoire s’ajoute aux mémoires présentés par au Nouveau-Brunswick et par le Comité de marketing direct , et les appuie. Impacts sur certains producteurs de fruits et légumes Le règlement proposé exigerait que tous les fermiers qui cultivent ou récoltent des fruits et légumes frais et les vendent au-delà d’une frontière provinciale soient titulaires d’un permis. Si leurs ventes annuelles brutes de denrées alimentaires dépassent 30 000 dollars, ils sont également tenus d’élaborer et de tenir à jour un plan de contrôle préventif (PCP), un type de plan d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques (HACCP). Ils seraient également tenus de conserver, et de se préparer à produire sur demande, des registres de tous les clients auxquels ils ont vendu, à moins qu’il ne s’agisse de ventes au détail. L’analyse réglementaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) indique qu’un PCP doit comprendre :
- une description des risques biologiques, chimiques et physiques susceptibles de contaminer les denrées alimentaires, les mesures prises pour prévenir ou éliminer ces risques et les preuves de l’efficacité de ces mesures ;
- une description des points de contrôle critiques (étapes auxquelles un contrôle peut être appliqué et qui sont essentielles pour prévenir ou éliminer le danger), des mesures de contrôle correspondantes et des preuves de leur efficacité ;
- une description des limites critiques (c’est-à-dire la limite à laquelle un danger est acceptable sans compromettre la sécurité alimentaire) pour chaque point critique ;
- les procédures de surveillance des points de contrôle critiques par rapport à leurs limites critiques ;
- une description des procédures d’action corrective pour chaque point critique ;
- une description des procédures utilisées pour vérifier que la mise en œuvre du PCP répond aux exigences de l’ACSF et du projet de règlement ; et
- des documents démontrant que les informations ont été enregistrées et que le PCP a été mis en œuvre en ce qui concerne ce qui précède.
La raison d’être des PCP et de la traçabilité est de prévenir les maladies d’origine alimentaire et, si elles surviennent, d’être en mesure d’en trouver rapidement la source. L’exonération des producteurs dont les ventes annuelles brutes sont inférieures à 30 000 dollars est justifiée par le fait qu’il s’agit du même seuil que celui utilisé pour l’exonération de l’enregistrement au titre de la TPS. L’application de ce règlement aux producteurs qui vendent leurs produits au-delà des frontières provinciales se justifie par le fait que l’ACIA n’est pas compétente pour les questions relevant strictement de la compétence d’une province. L’ACIA propose l’application la plus large possible du règlement afin de créer des conditions de concurrence équitables avec nos partenaires commerciaux. Nous pensons que l’application des exigences en matière de PCP et de traçabilité est injuste pour les producteurs de fruits et légumes frais qui desservent un marché local ou régional chevauchant les frontières provinciales. Ces mesures sont inutiles pour des raisons de sécurité alimentaire, imposeraient des coûts élevés à certains producteurs simplement en raison de leur situation géographique et placeraient les exploitations présentant une diversité écologiquement bénéfique dans une position concurrentielle désavantageuse par rapport aux exploitations hautement spécialisées. Selon la base de données de l’ACIA sur les rappels d’aliments et les alertes à l’allergie, aucune épidémie de maladie d’origine alimentaire n’a été causée par des légumes ou des fruits frais cultivés dans des fermes canadiennes. Le Canada est de plus en plus dépendant des importations de fruits et légumes. La valeur de nos importations de légumes frais est le double de celle de nos exportations ; nous importons sept à huit fois la valeur des fruits frais que nous exportons. De nombreux Canadiens qui achètent des fruits et légumes frais importés pourraient être servis par des producteurs canadiens locaux et régionaux. Ainsi, une plus grande partie de l’argent dépensé pour l’alimentation resterait dans notre propre économie, créant des moyens de subsistance pour nos fermiers et dans nos communautés rurales. Selon un récent rapport de l’USDA GAIN, intitulé Canada Top Market for U.S. High-Value Agricultural Exports, les exportations agricoles américaines vers le Canada, axées sur la consommation, sont dominées par les fruits et légumes, les légumes frais étant évalués à 1,8 milliard de dollars (la laitue, le navet, les oignons, le chou-fleur et les tomates occupant les premières places) et les fruits frais à 1,6 milliard de dollars (les fraises et autres baies, les raisins, les pommes, les oranges et les cerises occupant les premières places). À l’exception des oranges, les fermières canadiennes peuvent produire toutes ces cultures et, moyennant un cadre politique et réglementaire approprié, elles pourraient certainement approvisionner une partie de ce marché de plusieurs milliards de dollars. L’imposition d’exigences en matière de PCP à tous les producteurs de légumes et de fruits frais augmenterait leurs coûts, ce qui les rendrait moins aptes à résister à la concurrence des importations américaines, en particulier dans les périodes où le taux de change favorise les ventes américaines au Canada. Les exigences du PCP pour la production de fruits et légumes frais sont non seulement inutiles du point de vue de la sécurité alimentaire, mais elles sont particulièrement onéreuses pour les exploitations qui utilisent la biodiversité au sein de l’exploitation pour promouvoir des relations écologiques bénéfiques (réduction des ravageurs et des maladies, renforcement des sols, relations symbiotiques entre les cultures et le bétail, etc.) et pour atténuer le risque financier face à des conditions de croissance de plus en plus imprévisibles et à des marchés volatils. Le changement climatique est l’un des plus grands défis de l’agriculture. Les efforts d’atténuation et d’adaptation doivent permettre de nourrir notre population tout en réduisant l’utilisation des combustibles fossiles et en renforçant le carbone des sols. La biodiversité au sein de l’exploitation est de plus en plus importante pour une agriculture respectueuse du climat. Plus la complexité de l’exploitation augmente, plus les coûts de développement et de maintenance d’un PCP augmentent. Ainsi, l’exigence de PCP proposée créerait une incitation perverse, empêchant l’adoption de pratiques agricoles bénéfiques basées sur des principes écologiques. Les règlements proposés visent à harmoniser nos règlements avec ceux de notre principal partenaire commercial, les États-Unis. Nous recommandons que, si les règlements de la Loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens doivent être appliqués au secteur des fruits et légumes frais, l’exemption pour les petites entreprises soit harmonisée avec l’approche américaine. Le seuil d’exemption proposé par le Canada, à savoir 30 000 dollars de ventes annuelles brutes de produits alimentaires, ne peut être pris au sérieux. Ce montant n’est pas suffisant pour assurer la subsistance d’une famille d’agriculteurs, et encore moins pour verser un salaire à des employés. Pour mettre les choses en perspective, le gouvernement fédéral a annoncé en juillet 2016 la création d’un nouveau programme d’allocations familiales visant à sortir les enfants de la pauvreté. Les familles dont le revenu net (et non le revenu brut) est inférieur ou égal à 30 000 dollars peuvent prétendre au niveau maximum d’aide. Aux États-Unis, le programme de sécurité alimentaire équivalent prévoit des exigences moins strictes pour les petites entreprises dont le chiffre d’affaires annuel moyen est inférieur à 500 000 dollars et qui vendent plus de la moitié de leur production à des « utilisateurs finaux qualifiés » (c’est-à-dire directement aux consommateurs, aux restaurants, aux établissements de vente au détail) situés à une distance maximale de 275 miles (445 kilomètres). Au lieu d’exiger un PCP formel, ces entreprises peuvent concevoir, contrôler et documenter leurs propres programmes de sécurité alimentaire et doivent être en mesure de fournir un rapport à la Food and Drug Administration si on le leur demande. Notez que les États-Unis ne se soucient pas des frontières des États, de sorte que les exploitations agricoles ne feraient pas l’objet d’une discrimination fondée sur la localisation, contrairement à ce que prévoit la proposition de règlement canadien. Étant donné que ces entreprises pratiquent essentiellement la vente directe ou approvisionnent un détaillant local, la traçabilité en cas d’incident lié à la sécurité alimentaire ne serait pas difficile. Cette approche semble constituer un moyen adéquat de réduire les risques sans imposer de coûts inutiles. Impact sur le secteur biologique Actuellement, le règlement sur les produits biologiques est régi par la loi sur les produits agricoles au Canada, qui relève de la compétence du ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Les règlements proposés les placeraient dans le cadre de la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens, sous la responsabilité du ministre de la santé. Nous pensons que c’est inapproprié. L’agriculture biologique concerne principalement, mais pas uniquement, la production de denrées alimentaires. Le règlement sur les produits biologiques s’applique actuellement aux denrées alimentaires et aux boissons destinées à la consommation humaine et aux denrées destinées à l’alimentation du bétail, y compris les cultures agricoles utilisées à ces fins. Elles s’appliquent également à la culture des plantes. Il est possible d’étendre à l’avenir la réglementation relative à l’agriculture biologique afin de permettre la production de cultures de fibres, de cosmétiques et de fleurs coupées certifiées biologiques, par exemple. Le règlement sur les produits biologiques régit le mode de production des produits biologiques. La certification biologique n’est pas une allégation de sécurité alimentaire, c’est une allégation de processus. La législation d’habilitation doit continuer à refléter et à soutenir le processus de production de l’agriculture biologique certifiée. Le statu quo ou, si nécessaire, une loi fédérale autonome régissant la production biologique certifiée serait plus approprié que de placer les règlements relatifs à la production biologique dans le cadre de la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens. Le règlement proposé créerait de nouvelles exigences de certification obligatoires pour les secteurs de la chaîne d’approvisionnement biologique (appelés « diverses activités ») qui sont actuellement couverts par une procédure d’attestation. Tous les opérateurs attestent actuellement qu’ils respectent les normes biologiques ou peuvent se certifier volontairement. La formulation vague de la proposition de règlement exigerait que toutes les « diverses activités » telles que la transformation, le traitement, la manipulation, l’abattage, le stockage et le transport d’un produit biologique soient effectuées par des entités certifiées biologiques. Cette mesure aurait des répercussions négatives massives sur le secteur biologique canadien, petit mais en pleine croissance. Le règlement actuel sur les produits biologiques autorise les établissements à fournir ces services aux producteurs certifiés biologiques s’ils respectent des conditions précises visant à empêcher la contamination, le mélange et/ou la fraude lors de la manipulation du produit biologique. Les producteurs certifiés biologiques doivent obtenir et conserver les documents prouvant que leurs produits ont été manipulés conformément au règlement. La règle actuelle permet aux producteurs biologiques d’accéder aux infrastructures nécessaires à un coût raisonnable. Le règlement proposé éliminerait l’accès à une grande partie de l’infrastructure nécessaire au secteur biologique. Les entreprises fournissant des services agricoles devront choisir entre la certification pour servir leurs clients biologiques au détriment du reste de leur activité ou la non-certification et la perte de leurs clients biologiques. Les petites entreprises qui servent actuellement à la fois les fermières certifiées biologiques et les fermières conventionnelles perdraient des clients précieux dans les deux cas, ce qui pourrait faire baisser leurs revenus en dessous du niveau leur permettant de survivre. Il en résulterait d’importantes lacunes dans la chaîne de valeur de la production biologique certifiée et un affaiblissement de l’économie rurale dans son ensemble. Si les maillons nécessaires de la chaîne de valeur ne sont pas seulement affaiblis, mais disparaissent, le système de production biologique s’effondre. Le paragraphe 342 (3) de la proposition de règlement entraînerait l’expiration du certificat biologique du fermier ou de l’entreprise exactement 12 mois après la date à laquelle il a été accordé. Cette disposition est totalement inapplicable dans la pratique et doit être supprimée du règlement. Actuellement, les certificats biologiques restent valables à moins qu’ils ne soient suspendus ou annulés. Les inspecteurs accrédités veillent à ce que les fermières et autres entreprises certifiées biologiques respectent les normes biologiques du Canada lorsqu’ils procèdent à l’inspection annuelle des locaux et de la documentation. Si les certificats biologiques devaient expirer à la même date chaque année, il y aurait un risque élevé que des produits perdent leur statut en raison de difficultés involontaires et inévitables à mener à bien le processus d’inspection exactement à la même date chaque année. Le règlement proposé créerait une situation injuste dans laquelle des éléments importants et nécessaires de la chaîne de valeur biologique pourraient être perdus en raison de petits retards échappant au contrôle des entités certifiées. Le Canada a conclu des accords d’équivalence avec d’autres pays, dont les États-Unis. Le Canada importe d’importantes quantités d’aliments biologiques des États-Unis. Le règlement proposé désavantagerait sérieusement les producteurs canadiens, car les règles américaines en matière d’agriculture biologique n’exigent pas que les manipulateurs de produits biologiques soient certifiés, et leurs certificats biologiques ne sont pas soumis à une date d’expiration arbitraire. Le site recommande donc
- La production de fruits et légumes frais doit être exemptée des dispositions de la loi sur la sécurité alimentaire pour les Canadiens.
- Si la production de fruits et légumes frais n’est pas exemptée, une mesure d’adaptation à l’échelle qui reflète celle des États-Unis sera adoptée et appliquée aux producteurs dont le chiffre d’affaires annuel moyen ne dépasse pas 500 000 dollars et qui vendent directement aux consommateurs ou aux détaillants dans un rayon de 275 miles (445 kilomètres), sans tenir compte des frontières provinciales.
- Le règlement sur les produits biologiques relève du ministère de l’agriculture, la loi sur les produits agricoles du Canada ou une nouvelle loi autonome sur les produits biologiques étant la législation habilitante.
- Dans l’éventualité où le Règlement sur les produits biologiques serait placé sous la Loi sur la salubrité des aliments pour les Canadiens, la section « Certification de diverses activités relatives aux produits biologiques » serait supprimée du règlement.
- Si le Règlement sur les produits biologiques est placé sous la Loi sur la salubrité des aliments pour les Canadiens, l’article 342(3) « Période de validité » doit être supprimé du règlement.
- L’ACIA devrait prolonger la période de consultation sur ce règlement afin de donner aux Canadiens plus de temps pour apporter leur contribution, compte tenu de son ampleur et de son impact potentiel sur notre système alimentaire.
Le tout respectueusement soumis par, The