National | Communiqué de presse

UNF Réponse à la lettre de mandat du cabinet fédéral

Le 13 juin 2025, le site UNF a envoyé la lettre suivante au premier ministre Mark Carney, à l’honorable Rob Black (sénateur), à l’honorable Heath MacDonald (ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire) et à l’honorable Buckley Belanger (secrétaire d’État au Développement rural) .

Monsieur le Premier ministre Carney,

Re : UNF Réponse à la lettre de mandat du Cabinet

Le mois dernier, le Premier ministre du Canada a publié une lettre de mandat unique pour le cabinet fédéral. Le site Union Nationale des Fermiers (UNF) est préoccupé par le fait que le mandat du cabinet ne contient aucune référence au renforcement de la politique alimentaire et agricole du Canada, alors que la souveraineté alimentaire est extrêmement importante pour les Canadiens, comme en témoignent les récentes tendances d’achat chez les fournisseurs de produits alimentaires à travers le pays. La souveraineté alimentaire ne consiste pas seulement à s’assurer que les Canadiens ont suffisamment de nourriture, mais englobe également le droit des peuples et des nations à définir leurs propres systèmes alimentaires, à donner la priorité à la production locale, à la durabilité et au bien-être des communautés.

Le site UNF reconnaît que « le Canada est confronté à une série de crises », mais il est troublant que les crises auxquelles sont confrontés les fermières, les travailleurs de l’agroalimentaire et l’ensemble de notre chaîne d’approvisionnement alimentaire aient été négligées. Ces crises comprennent une crise du revenu agricole, dans laquelle les prix des produits alimentaires augmentent pour les consommateurs, alors que le revenu net des fermières a chuté de 3,3 milliards de dollars rien qu’en 2024 et que la dette agricole totale a augmenté pour atteindre plus de 166 milliards de dollars. Les fermières sont également impliquées dans la crise des tarifs douaniers, car les entreprises profitent des incertitudes commerciales pour payer aux fermières des prix plus bas et les priver encore plus de leur pouvoir. Enfin, les fermiers sont en première ligne de la crise climatique, une crise qui n’a été mentionnée qu’en passant dans la lettre de mandat du cabinet, alors même que de graves conditions de sécheresse menacent les cultures des prairies et qu’une saison d’incendies de forêt sans précédent et dévastatrice fait rage dans le nord de la Saskatchewan et du Manitoba. La souveraineté alimentaire du Canada à long terme exige des interventions fédérales sérieuses pour atténuer le changement climatique et développer des stratégies de résilience pour gérer ses impacts.

Au lieu de donner la priorité à de nouveaux accords de libre-échange et « d “établir une nouvelle relation économique et de sécurité avec les États-Unis et de renforcer notre collaboration avec des partenaires commerciaux et des alliés fiables dans le monde entier”, le site UNF estime que le gouvernement devrait investir dans les marchés locaux et s’engager à reconstruire les infrastructures locales et régionales de production, de transformation, de stockage et de distribution des denrées alimentaires afin que le Canada dispose d’une capacité fiable et à long terme pour nourrir sa population. L’effondrement actuel de la capacité du gouvernement américain à faire respecter les mesures de sécurité alimentaire est une autre raison stratégique de réduire notre dépendance à l » égard des importations de denrées alimentaires en provenance des États-Unis.

Plutôt que de céder aux exigences erratiques et croissantes de Trump afin d’accéder aux marchés américains, le gouvernement devrait certainement rechercher des partenaires commerciaux et des alliés plus fiables tout en réduisant notre dépendance à l « égard des exportations. Mais pour s’assurer que les producteurs canadiens ont une dignité économique et ne sont pas désavantagés sur les marchés d’exportation, le gouvernement devrait réintroduire la commercialisation du porc à guichet unique et faire passer le bœuf à la commercialisation à guichet unique pour les fermes à l » échelle des produits de base, et rétablir et élargir la Commission canadienne du blé pour couvrir toutes les céréales de base et l’ensemble du Canada. Et tout accord commercial – avec les États-Unis ou d’autres pays – ne doit pas sacrifier la gestion de l’offre, qui protège les secteurs canadiens des produits laitiers, des œufs et de la volaille et garantit un approvisionnement sûr, de haute qualité et régulier de ces produits aux consommateurs canadiens.

Le site UNF estime qu’une autre des priorités du cabinet – « éliminer les obstacles au commerce interprovincial » – est en grande partie un faux-fuyant qui a des implications dangereuses pour la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Nous rejetons l’idée que les politiques et les réglementations des gouvernements provinciaux et fédéral constituent un fardeau pour l’économie. Dans de nombreux cas, elles soutiennent les systèmes alimentaires locaux et, si elles étaient supprimées, ces systèmes alimentaires locaux en souffriraient.

Au lieu de céder aux demandes des entreprises de supprimer les barrières commerciales interprovinciales, le gouvernement devrait prendre des mesures pour empêcher les entreprises de profiter de la situation. Le gouvernement fédéral doit empêcher les entreprises d’utiliser l’incertitude commerciale comme couverture pour gonfler les prix, supprimer les salaires et réduire les prix des produits agricoles. Le Canada doit également s’attaquer à la concentration excessive de la propriété dans le secteur agricole et alimentaire, où le comportement monopolistique est devenu la règle plutôt que l’exception. Si le Canada ne peut ou ne veut pas démanteler les entreprises monopolistiques, d’autres méthodes de régulation et de limitation de leur pouvoir de marché doivent être mises en place, faute de quoi ces géants de l’industrie continueront à contrôler notre approvisionnement alimentaire.

Améliorer la « relation de sécurité du Canada avec les États-Unis » et « ramener nos taux d’immigration globaux à des niveaux durables » ne devrait pas signifier capituler devant Trump en attaquant les demandeurs d’asile et les droits des immigrants, en accordant des pouvoirs ministériels pour des déportations massives, en érodant les protections de la vie privée et en refusant injustement la protection des réfugiés, comme le montre le projet de loi C-2 récemment présenté. Des politiques d’immigration justes et équitables sont nécessaires pour garantir que nous disposons de la main-d « œuvre nécessaire pour produire les denrées alimentaires dont nous dépendons tous. Compte tenu du nombre considérable de fermières qui approchent de la retraite au cours de la prochaine décennie, il est nécessaire d’adopter une nouvelle vision audacieuse de l’immigration qui reconnaisse la valeur des personnes dont les compétences et l » énergie sont nécessaires pour que les fermes continuent à produire des denrées alimentaires au Canada. Cette vision inclusive et juste devrait inclure l’abrogation immédiate du projet de loi C-2, offrir aux travailleurs migrants actuels du Canada une voie d’accès à la citoyenneté et étendre les droits du travail et le droit à la négociation collective à tous les travailleurs agricoles.

Une récente réunion avec les dirigeants provinciaux et territoriaux a mis l’accent sur la nécessité et le désir de mettre en place des projets de construction nationale au Canada. Le site UNF indique que l’un des projets de construction nationale les plus importants qui pourrait être entrepris est celui de la souveraineté alimentaire au Canada. Ce projet nécessiterait de sérieux investissements dans les systèmes alimentaires locaux et de nouvelles stratégies pour protéger et responsabiliser les fermières et les travailleurs agricoles. Nous implorons le 30e gouvernement du Canada de prendre au sérieux ces demandes politiques et de les mettre en œuvre rapidement afin que notre système agricole devienne résilient face aux crises qui se chevauchent et auxquelles il est confronté.Pour en savoir plus sur une vision de construction nationale qui met l’accent sur la souveraineté alimentaire au profit des fermiers, des travailleurs agricoles et des consommateurs, veuillez consulter la vision et le mandat alternatifs du site UNFici. Nos dirigeants sont également disponibles, à votre convenance, pour vous expliquer comment nous pourrions concrétiser cette vision.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

Jenn Pfenning, UNF Présidente
Phil Mount, UNF 1er Vice-président (Politique)