L’UNF annonce une campagne sur l’impact du changement climatique sur les travailleurs agricoles et les fermiers alors que les températures dépassent les 30 degrés pour la troisième fois consécutive.
OTTAWA, ON- La Nationale des Fermiers (UNF) annonce le lancement de Weathering the Harvest : Des voix de la première ligne de la crise climatique au Canada. Des travailleurs agricoles et des fermiers de tout le pays partageront des vidéos et des photos tout au long de la saison de croissance, dressant un portrait intime et confrontant des réalités quotidiennes de l’agriculture dans un climat de plus en plus hostile. L’UNF appelle à des changements urgents pour améliorer les réglementations en matière de sécurité au travail, renforcer les droits des travailleurs et mettre en œuvre l’action climatique globale nécessaire pour assurer la sécurité des travailleurs agricoles.
Les travailleurs agricoles sont en première ligne de la crise climatique au Canada. Cette semaine, pendant trois jours consécutifs, les températures ont dépassé les 30 °C dans la région de la capitale nationale et dans le sud du Québec, ce qui a suscité l’inquiétude de nombreux travailleurs agricoles quant à l’évolution de la saison.
Des vagues de chaleur potentiellement mortelles aux tempêtes imprévisibles, en passant par les périodes de sécheresse prolongées et la fumée des incendies de forêt, les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes ne cessent de s’intensifier. Bien que les provinces soient conscientes des défis auxquels sont confrontés les travailleurs, seules la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador disposent d’une réglementation en matière de santé et de sécurité au travail ciblant les risques liés au stress thermique.
L’Ontario, qui emploie la plus grande partie des travailleurs agricoles migrants du Canada, n’a pas encore adopté de réglementation spécifique au stress thermique. L’évaluation provinciale de l’impact du changement climatique de l’Ontario prévoit 55 à 60 jours de chaleur extrême (plus de 30 °C) par an d’ici 2080 si rien n’est fait pour réduire les émissions.
“Ce type de chaleur n’aura pas seulement un impact catastrophique sur notre capacité à produire certaines cultures, il sera mortel pour les travailleurs et les producteurs”, déclare Jenn Pfenning, présidente de la Nationale des Fermiers et exploitante de Pfenning Organics, une ferme maraîchère de 700 acres située dans le comté de Wilmot, en Ontario, qui emploie 150 personnes, y compris des travailleurs immigrés. “Si nous nous préoccupons un tant soit peu de la sécurité alimentaire, la santé et la sécurité des travailleurs agricoles doivent devenir une priorité nationale.
“Nous payons de notre santé le prix de la dépendance du Canada à l’égard des combustibles fossiles”, déclare Hannah Kaya, ouvrière agricole dans l’ouest du Québec. “Les travailleurs agricoles sont dans les champs tous les jours pour produire de la nourriture et du profit pour le Canada, indépendamment de la fumée et de la chaleur des incendies de forêt. L’UNF appelle à une action urgente pour étendre les protections des travailleurs et s’attaquer à la crise climatique sous-jacente qui rend ces épisodes de chaleur extrême plus fréquents et plus graves.”