Loi sur la promotion des entreprises agroalimentaires – Fiche d’information sur le projet de loi C-18
Le projet de loi C-18, le projet de loi omnibus « Loi sur la croissance de l’agriculture« , qui modifie plusieurs lois agricoles fédérales, a été présenté au Parlement le 9 décembre 2013. Si elle est adoptée, elle donnera aux multinationales de l’agroalimentaire beaucoup plus d’argent, de pouvoir et de contrôle tout en augmentant les coûts des fermières et en réduisant l’autonomie des agriculteurs et la souveraineté du Canada. The a identifié les points clés suivants sur la base de son analyse détaillée :
Le C-18 accroît le contrôle des semences par les entreprises et augmente le coût des semences pour les fermières :
- Le projet de loi C-18 modifie la loi canadienne sur la protection des obtentions végétales pour l’aligner sur l’UPOV 91, ce qui accroît considérablement le contrôle des semences par les obtenteurs.
- Le droit d’obtenteur est une forme de droit de propriété intellectuelle similaire à un brevet qui autorise les créateurs de nouvelles variétés végétales à percevoir des redevances et/ou à en restreindre l’utilisation.
- C-18 étend la durée des droits d’obtenteur à 20 ans pour les semences.
- Le règlement C-18 donne aux obtenteurs le pouvoir d’autoriser la reproduction, le conditionnement (nettoyage et traitement), le stockage (mise en sac et stockage), l’importation et l’exportation de semences ou d’autres matériels de multiplication de variétés protégées par le droit d’obtenteur.
- Le règlement C-18 permet de percevoir des « redevances de point final » (RPT) sur l’ensemble de la culture après la récolte, et non plus uniquement sur les semences achetées. Les RPE seraient déduits des ventes de céréales. Lorsque des variétés fourragères protégées par le droit d’obtenteur sont cultivées, des redevances pourraient être perçues à chaque fois que le foin est coupé.
- Le projet C-18 apporte chaque année des millions de dollars de nouvelles recettes aux entreprises agroalimentaires mondiales qui détiennent des droits d’obtenteur au Canada, notamment Monsanto, Bayer, Dow, DuPont, Cargill, Glencore International, Syngenta, Bunge, Limagrain et BASF.
Qu’en est-il du privilège des fermières ?
- Aujourd’hui, les fermières canadiennes peuvent conserver des semences pour les replanter à leur guise, qu’il s’agisse ou non d’une variété protégée par le droit d’obtenteur, tant qu’elle n’est pas protégée par un brevet.
- Le projet de loi C-18 transforme le droit des fermières de conserver des semences protégées par le droit d’obtenteur en un privilège accordé par le gouvernement, mais donne également à ce dernier le pouvoir de le leur retirer rapidement et facilement.
- Le règlement C-18 permet aux fermières de conserver et de conditionner les semences, mais pas de les stocker. Ainsi, un semencier peut être en mesure de poursuivre un fermier pour avoir stocké des semences récoltées, conservées pour être plantées au printemps suivant ou pour être plantées les années suivantes, comme le font de nombreux fermiers pour se prémunir contre les mauvaises récoltes ou les maladies.
- C-18 permet au gouvernement d’adopter des réglementations visant à exclure des catégories de fermiers, des variétés de plantes et des types de cultures entiers du « privilège des fermiers » et de restreindre, d’interdire ou de soumettre à des conditions l’utilisation du matériel récolté.
Qu’en est-il du développement de nouvelles variétés ?
- Les restrictions à la conservation des semences par les fermières, qui entraînent un transfert massif de richesses des fermières vers les entreprises semencières, ne sont pas nécessaires au développement de nouvelles variétés utiles.
- Si les fermières sont obligées d’acheter des semences chaque année, les entreprises peuvent se contenter d’offrir un produit de masse et ne seront pas incitées à développer des variétés adaptées aux conditions locales et régionales spécifiques.
- Les sélectionneurs privés peuvent éviter de développer des variétés qui ne sont pas liées à la vente de leurs autres produits.
- Les sélectionneurs publics du Canada sont respectés dans le monde entier et ont apporté une contribution inestimable à l’agriculture canadienne. Les sélectionneurs publics travaillent dans l’intérêt général, peuvent collaborer avec les fermières pour développer des variétés adaptées aux régions, moins dépendantes des intrants, et peuvent aider les fermières et notre système alimentaire à s’adapter au changement climatique.
- Les variétés développées par les sélectionneurs publics ont plus de chances de rester enregistrées après l’expiration de la période de protection des droits d’obtenteur.
- Le financement public et l’allocation de fonds de recherche contrôlés par les fermiers ont bien servi le Canada et peuvent continuer à le faire.
Le projet de loi C-18 permet à des tiers non responsables d’exercer un contrôle accru sur les réglementations relatives à la sécurité alimentaire, à la santé et à l’environnement :
- C-18 modifie la loi sur les aliments pour animaux, la loi sur les engrais, la loi sur les semences, la loi sur la santé des animaux et la loi sur la protection des végétaux – des lois qui concernent des questions telles que les vaccins vétérinaires, la qualité des semences, les maladies des plantes, les ingrédients des aliments pour animaux et les substances autorisées dans les engrais – d’une manière qui permet à des tiers non responsables de déterminer la sécurité alimentaire, la santé et les réglementations environnementales au nom des Canadiens.
- Le projet de loi C-18 modifie ces lois pour permettre aux demandeurs de soumettre des résultats de tests, des évaluations et des études réalisés par des gouvernements étrangers ou des organisations d’États étrangers au lieu de s’appuyer sur les données scientifiques du Canada pour étayer les approbations et les licences de produits agricoles au Canada. Cette mesure nuit aux scientifiques canadiens et permet à l’industrie de choisir les études les plus favorables dans le monde entier.
- En consacrant l' »incorporation par référence », C-18 modifie ces lois pour permettre aux règlements de se fonder sur des documents extérieurs, quelle qu’en soit la source, à partir d’une certaine date OU tels qu’ils peuvent être modifiés de temps à autre. Ainsi, le projet de loi C-18 habilite le gouvernement fédéral à donner à des tiers la possibilité d’établir et de modifier les règles qui régissent le système agricole et alimentaire du Canada sans que le public n’ait son mot à dire.
- Ces amendements accélèrent l’harmonisation avec les partenaires commerciaux pour faciliter le commerce au profit des puissantes entreprises mondiales en leur donnant plus de contrôle sur nos réglementations, au lieu de sauvegarder le système alimentaire et agricole du Canada au profit des Canadiens.
Faciliter l’augmentation de l’endettement agricole :
C-18 modifie la loi sur les programmes de commercialisation agricole afin de modifier l’administration du programme de paiements anticipés. Si les fermières à court d’argent peuvent se réjouir d’un accès plus facile aux prêts d’exploitation, cela n’est pas sans conséquences inquiétantes :
- Le projet de loi C-18 modifie la définition du « producteur » éligible afin d’y inclure les non-fermiers, y compris les sociétés « contrôlées » par des Canadiens, et assouplit l’exigence de propriété canadienne.
- L’éligibilité est basée uniquement sur la participation financière à la production agricole.
- C-18 permettrait aux sociétés d’investissement dans les terres agricoles d’utiliser les conditions favorables du programme de paiements anticipés pour financer leurs opérations, libérant ainsi des fonds pour l’acquisition de terres.
- C-18 peut faciliter l’obtention de prêts pour les fermières qui doivent travailler à l’extérieur de l’exploitation, mais il permet également aux sociétés d’investissement de concurrencer plus facilement les agriculteurs de bonne foi.
- L’augmentation de l’accès au crédit, et donc de l’endettement agricole, n’est pas une solution aux problèmes de revenus agricoles, mais un moyen de repousser le problème plus loin.
Recommandations :
- Stop au projet de loi C-18
- Adopter une nouvelle loi sur les semences basée sur les .
Principes pour une loi sur les semences fermières
- Rétablir et augmenter le financement des institutions publiques de sélection végétale et des chercheurs publics et reprendre la sélection végétale publique au niveau des variétés.
- Réorienter les lois agricoles du Canada vers les principes de la souveraineté alimentaire – alimentation saine, durabilité écologique et contrôle démocratique.
Que pouvez-vous faire ?
- Contactez votre député et vos autres représentants élus et dites-leur que vous ne voulez pas du projet de loi C-18.
- Recueillir des signatures sur le site ‘s
Droit de conserver les semences
et apportez-la à votre député - Envoyez le site
Sauvez nos semences
à votre député. - Téléchargez et imprimez la version PDF de cette fiche d’information pour la distribuer.
- Rejoignez le site .
- Faites un don au site
Une loi sur les semences pour les fermiers, pas pour les sociétés – Stop au projet de loi C-18
Campagne.
Pour plus d’informations, consultez le site http://www.nfu.ca/issues/save-our-seed.